PROBLEMES ET PERSPECTIVES D’AVENIR DES CULTURES FRUITIÈRES

La Géographie, comme toutes autres disciplines scientifiques, a ses propres sujets de référence. Elle s’intéresse à faire l’étude de l’espace et celle de la société qui construit et structure l’espace en fonction de ses besoins ; « la géographie humaine est l’étude des groupements humains dans leurs rapports avec le milieu physique » A. Demangeon. Pareillement à l’étude en géographie rurale, cette recherche a pour but de comprendre les pratiques paysannes afin de contribuer au développement durable du monde rural malgache. Il s’agit d’observer et de se poser de question des facteurs naturels et humains qui influencent le paysage. Ainsi, cette recherche a comme intérêt de faire connaître un aspect et un sous-espace dont nous en parlions suffisamment, d’apprendre la diversité des espaces géographiques à travers le milieu physique, de comprendre le circuit économique, la différence entre les cultures fruitières d’origine tempérées à travers les conditions et de montrer l’intégration de cultures dans un système économique globale.

Le Vakinankaratra-est est l’un des espaces composant la région à la fois administrative et géographique du Vakinankaratra. A l’image de Madagascar, il est d’une grande diversité et offre plusieurs facettes ou de nuances spatiales. Nous pouvons le prouver à partir des éléments caractéristiques. Nous comptons dans ce mémoire le montrer à travers la pratique des cultures fruitières d’origine tempérées, qui forment l’une des renommées du Vakinankaratra-est

ORIGINALITE GEOGRAPHIQUE DU SOUSESPACE D’AMBATOLAHY DANS LE VAKINANKARATRA-EST 

Le Vakinankaratra, une des Régions pôles de Madagascar en matière de développement du monde rural, ne présente pas un tout homogène car, les zones présentent des nuances sur lesquelles il fallait dégager. Comme le Vakinankaratraouest se différencie à celui de l’Est, dans ce dernier, le sous-espace d’Ambatolahy présente une diversité géographique spécifique. En effet, il s’agit de démontrer l’originalité de notre zone d’étude à partir des facteurs physiques et humains. Ainsi, la première partie de cette étude montre, en premier lieu la représentation physique du cadre de l’étude : une localisation particulière entre deux sous-espaces différents, puis, en second lieu, l’étude statique et dynamique de la population, enfin, l’étude économique du sous-espace d’Ambatolahy.

AMBATOLAHY : UNE ZONE INTERMÉDIAIRE ENTRE LA PLAINE D’ANTANIFOTSY ET LE PLATEAU DE SAHANIVOTRY DANS LE VAKINANKARATRA-EST

Certes, Ambatolahy constitue l’un des sous-espaces du Vakinankaratra-est : une zone située sur la Haute Terre Centrale de Madagascar, avec un climat tropical d’altitude et des éléments biogéographiques caractéristiques du Vakinankaratra. Pourtant, notre zone d’étude présente ses propres conditions physiques tels que l’homogénéité du relief sous forme de haute colline monotone, la typicité de son climat tropical d’altitude engendrant différents plans d’eau et des éléments pédologique dominants

Un relief homogène sous forme de haute colline monotone

Il s’agit ici d’une zone située entre la plaine d’Antanifotsy et les hauteurs de Soanindrariny. En effet, la plaine d’Antanifotsy est un ancien lac daté du pléistocène, vidée par l’Onive. Ce phénomène s’est passé avec la création de l’Ankaratra. Cette plaine a une origine tectonique.

Malgré l’existence de quelques reliefs résiduels comme les buttes témoins, le relief est composé de pénéplaines. L’action de l’érosion différentielle est le reflet du paysage. Cette platitude du relief, sur une vaste plaine, est datée du pliocène. Elle est liée à la formation du massif de l’Ankaratra. Ainsi, la zone d’Antanifotsy qui influence la partie Nord de notre zone d’étude présente une plaine très fertile traversée par l’Onive avec toutes ses courbures et se termine brusquement par la limite Nord du haut plateau de Soanindrariny et de Sahanivotry. Cette dernière forme le contrefort d’Antanifotsy, sous forme de hautes collines monotones, estompées par quelques affleurements rocheux dérivant de paragneiss. Selon le profil topographique que nous avons réalisé à partir de la carte topographique au 1/500.000ème suivant une ligne droite, Ilempona (Nord)- Ampamoabe (sud), nous constatons que du nord vers le sud, l’altitude augmente en passant de 1400 m à 1789 m . La figure n° 1, ci-après, fait ressortir la position intermédiaire de notre terrain d’étude : il n’est plus dans la plaine d’Antanifotsy, mais il est encore loin de Soanindrariny. L’altitude générale à Ambatolahy est de 1650 m . Son relief offre une impression de platitude généralisée. Concrètement, il s’agit ici de la partie nord du plateau de Soanindrariny et de Sahanivotry, comprenant des interfluves à pente adoucie, à sommets plats et de direction subméridienne. Les talwegs constituent une rencontre entre deux interfluves, donnant des bas fonds souvent étroits mais pas encaissés. En fait, il s’agit d’un vieillissement de relief correspondant à la surface S1, une surface d’aplanissement, fin secondaire et début tertiaire.

Néanmoins, à partir du relief nous divisons Ambatolahy en deux parties : d’abord la partie sud suivant la ligne est-ouest passant par le point à l’intérieur du point géodésique 1653 m qui concerne la partie du sous-espace dont l’altitude est supérieure à 1650 m en général, ensuite la partie au Nord de la ligne sus mentionnée qui est la partie d’Ambatolahy où l’altitude est inférieure à 1650 m en général. Ainsi, notre terrain d’étude est limité à l’Ouest par l’escarpement de Betampona, à l’Est par la rivière Onive. Au Nord, par un ensemble de hauteur dontPilanonana (1783 m), mais il faut noter que le Nord-nord-est de notre terrain annonce déjà la plaine d’Antanifotsy. Cette délimitation géographique affecte beaucoup sur les conditions climatiques de notre zone d’étude.

UN CLIMAT TROPICAL D’ALTITUDE TYPIQUE DU VAKINANKARATRA-EST

Remarque générale sur l’absence de données climatiques

– D’abord, on assiste à la rareté des stations météorologiques fonctionnelles depuis 20 à 25 ans dans le Vakinankaratra-est. Nous ne disposons que des données de la station d’Antanifotsy pour la période 1951-1980. Pour Soanindrariny, nous avons seulement les données pluviométriques de la même période.
– Il aurait été préférable de comparer les données d’Antanifotsy, Ambatolahy, et de Soanindrariny, mais la défectuosité des chiffres rendait cela impossible.
– De plus, travailler avec les données des stations très éloignées les unes des autres de notre zone d’étude telles celles d’Ambohibary, Antsirabe – Aérogare ou celles de Faratsiho est inutile car n’aurait pas permis de mettre en exergue le lien étroit entre les espèces fruitières, voire les variétés pratiquées et le climat. Cela aurait prouvé d’infinies nuances subtiles du climat dans l’espace.

Subséquemment, nous nous contentons d’exploiter des données disponibles, à titre d’exemple : la figure suivante, tirée de la précipitation annuelle moyenne et la moyenne de températures mensuelles du 1961 à 1990 (cf. ANNEXE III), montrant la courbe ombrothermique de la station d’Antanifotsy Gare.

EAU ET SOL ET SOL DANS LE SOUS-ESP LE SOUS-ESPACE D’AMBATOLAHY

Le climat et ses potentialités

Notre zone d’étude présente d’innombrables réseaux hydrographiques. Ceci est dû aux grosse pluies d’été. Certes, la saison de pluie est fraîche (<20°C), on remarque aussi que l’infiltration des eaux est très considérable. Ces réseaux hydrographiques, très denses, sont constitués des trois principales rivières dont le Bevava (10 km de long), l’Antafofo (16 km), et l’Andrianabe (21 km) . Ils coulent en permanence dans la Commune. Leurs affluents traversent les huit Fokontany et totalisent à peu près 89 kilomètres. Il faut signaler que pendant la saison humide, d’autres cours d’eau apparaissent et se présentent, de façon incontrôlable, sous forme de débordements de leurs lits habituels. Ces rivières sont captées par l’Onive à Andranofito (à l’est) . Toutefois, la platitude du relief entraîne l’encaissement de la rivière. L’eau stagne presque durant toute la saison de pluie dans les rizières, ceci est dû à l’étroitesse de l’exutoire à Andranofito.

Le moment de la crue coïncide avec les mois les plus arrosés de l’année (janvier, février et mars) dont le débit arrive jusqu’à plus de 60 m³/s (estimation d’après enquête et extrapolation des Communes voisine d’Ambatolahy) . Ce surplus en eau est essentiel pour les arbres fruitiers car il assure la présence d’une nappe phréatique en profondeur constante (d’environ un mètre), utile pour le bon développement des plants.

Par opposition à cela, une constatation faite, il y a une déficience en eau pendant la saison sèche et fraîche, moment des basses eaux ou étiage, qui entraîne la diminution des rendements des cultures de contre saison, souvent pratiquées dans les rizières, mais par contre, très indispensables pour la culture fruitière parce que l’excès d’humidité, surtout en hiver, favorise aussi l’apparition de maladies et perturbe également la floraison. En plus, cela permet aux plants de profiter de la fraîcheur, jugée primordiale et bonne pour son hibernation. Ainsi, le climat de notre zone d’étude est équilibré pour la pratique de la culture fruitière, c’est-à dire, le bilan hydrique positif en été alimente les réserves en eau du sol, assurant l’omniprésence des nappes phréatiques et la sécheresse, entraînant le manque d’eau en hiver n’est pas du tout un danger aux arbres fruitiers pour garantir leur dormance.

Remarquons que, pour le moment, à part la culture fruitière, les paysans utilisent l’eau pour l’irrigation des autres cultures et pour l’alimentation de l’homme et l’élevage. Et à cela aussi s’ajoutent, d’après le profil pédologique de notre zone d’étude, l’existence des eaux souterraines, très importantes pour la population.

En fait, notre zone d’étude semble avoir des problèmes d’eau, soit l’excès pendant la saison de pluie, soit le déficit pendant la saison sèche, mais cela est très nécessaire et favorable à la pratique des cultures fruitières d’origine tempérées dans la Commune rurale d’Ambatolahy, à condition que la période de pluie ne soit pas trop courte (Octobre-Avril), et la saison sèche et froide soit vraiment fraîche (température entre 10°C à 15°C, présence des gels, des brouillards matinaux, mais pas de crachins permanents, et surtout des pluies). Ainsi cette situation paradoxale est complémentaire et positive pour les plants fruitiers de type tempérée.

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Table des matières

Introduction
PREMIÈRE PARTIE : ORIGINALITE GEOGRAPHIQUE DU SOUS-ESPACE D’AMBATOLAHY DANS LE VAKINANKARATRA EST
Chapitre I : Ambatolahy : une zone intermédiaire entre la plaine d’Antanifotsy et le plateau de Sahanivotry dans le Vakinankaratra-est
A- Un relief homogène sous forme de haute colline monotone
B- Un climat tropical d’altitude typique du Vakinankaratra-est
C- Eau et sol dans le sous-espace d’Ambatolahy
Chapitre II : Une commune rurale relativement peuplée dans le Vakinankaratra-est
A- Le cadre administratif : Ambatolahy de la période coloniale à nos jours
B- Ambatolahy, une histoire liée à l’Ankaratra
C- Etude statique et dynamique de la population d’Ambatolahy
Chapitre III : Une économie d’autosubsistance qui se complète
A- La trilogie : cultures rizicole, vivrière, et fruitière
B- Association élevage culture
C- Vannerie et culture fruitière
DEUXIÈME PARTIE : INTEGRATION DES CULTURES FRUITIERES DANS UN ESPACE DE PRODUCTION TRADITIONNELLE D’AMBATOLAHY
Chapitre IV : Les éléments du paysage agraire
A- Le finage et le terroir
B- L’habitat et l’habitation
C- Les techniques agricoles et le mode de faire valoir
Chapitre V : Des activités agricoles différenciées dans l’espace
A- Les activités traditionnelles
B- Les activités à caractère commercial
C- Les cultures fruitières dans l’espace
Chapitre VI : La commercialisation des fruits
A- Les marchés d’écoulement de fruits
B- L’insuffisance en qualité de la production
C- Les plants et les intrants
TROISIÈME PARTIE : PROBLEMES ET PERSPECTIVES D’AVENIR DES CULTURES FRUITIÈRES DANS LE SOUS-ESPACE D’AMBATOLAHY
Chapitre VII : Des facteurs empêchant le développement des cultures fruitières
A- Les motivations des paysans
B- La concurrence d’autre activité de marchés
C- Etude de revenu du paysan
Chapitre VIII : Les autres freins au développement de la filière fruit de notre zone d’étude
A- Des circuits de distributions incontrôlables
B- La concurrence des fruits d’importation
C- L’absence de la politique de l’Etat dans la filière fruit de type tempéré
Chapitre IX : Quelques suggestions pour le développement futur de la dite filière
A- Les propositions d’ordre technique
B- Les propositions d’ordre économique
C- Les propositions d’ordre politique
Conclusion

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