Organisation schématique de la communication

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Pour un développement localisé par la mobilisation d’un territoire

Toutes les ressources du territoire sont mobilisées afin de permettre un développement local: les ressources culturelles, humaines, financières et techniques… Dans le cadre du “vivre ensemble”, la collectivité doit avoir une même vision du développementetutiliser ces ressources afin d’atteindre ses objectifs. J. P. Jambes relève la difficulté de l’optimum dimensionnel du territoire dans le cadre du développement local entre ses aspects fonctionnels et politiques et même sa fonction d’organisation.Pour lui, le territoire est “une organisation cognitive, comme un système de collecte, de traitement et de diffusion de l’information, comme un instrument d’intermédiation et d’apprentissage, à partir duquel se prend les décisions d’actions15”.
Pour Di Méo, le territoire est un processus dynamique et non une substance figée16. Cela se caractérise par des groupes sociaux hétérogènes en interaction qui revendiquent une identité commune. L’auteur parle du territoire comme construit social et culturel qui se développe – et s’identifie– par son intégration progressive et la combinaison interactive de multiples lieux et référents d’appartenance, soit tous à la fois, comme le propose le schéma suivant17.

Quelques réflexions et recherches sur le développement local

Plusieurs auteurs, analystes, décideurs se sont mis en quête de définir le développement local. Prenons le cas B. Pecquerer qui inscrit ce concept dans le courant de l’économie. Pour lui, le développement local est marqué par le territoire, cet « espace […] de coopération entre différents acteurs avec un ancrage géographique pour engendrer des ressources particulières et des solutions inédites18 ». Saisir les dimensions du développement local revient pour lui à considérer la longueur du temps ainsi que les échanges hors marché [qui] ont une grande importance pour expliquer l’efficacité économique observée en certains lieux plus qu’en d’autres19 ».
Le rapport entre l’individu et la réalité est, dans tous les cas, socialement médiatisés. Les visions du développement peuvent s’effectuer par la réalité extérieure qui façonne l’individu ou, contrairement, l’individu qui opère sur la réalité extérieure. Mais, quelle que soit cette image, il revient à l’individu de s’adapter à cette réalité dans un but de survie ou de satisfaction.Vygotsky20 a aussi mis en oeuvre une théorie du développement. Dans sa réflexion, il parle de différents concepts de base du développement, à savoir: la médiation, l’outil, les contradictions développementales et la zone proximale de développement21. Les rôles joués par l’enseignement et l’école dans l’évolution psychique de la société y sont aussi mis en exergue. Enfin, il est question d’appropriation des outils construits socialement grâce à un modèle de développement.
Quand Vygotsky parle de zone proximale de développement, il s’agit d’une interaction entre l’enseignant et l’enseigné qui doivent négocier la signification de la situation dans laquelle ils sont engagés (Wertsch, 1991a), ce qui substitue le développement à l’apprentissage. Comme approche instrumentale, Vygotsky se base sur les signes ou systèmes sémiotiques.Il existe trois lois à la base de la forme de développement dont: l’émergence de nouvelles formes de fonctionnement psychique qui se diffère des précédentes, le développement inégal des systèmes et fonctions du psychisme et la nature cyclique de ce développement.
Le rapport entre enseignement et développement est très controversé dans la littérature psychologique. Pour les uns, dont Piaget, le développement précède celui de l’apprentissage (Vygotsky, 1934/1985b, p.98). Pour les autres, l’enseignement est le développement. Pour d’autres encore, c’est la théorie de la gestalt22, “en faisant un pas en avant dans le champ de l’apprentissage, l’enfant en fait par conséquent deux dans le champ du développement” (p. 104).

Le développement local à Andreba

L’image du tourisme à Andreba révèle une pratique qui répond à l’exigence du tourisme solidaire, notamment: la protection de la biodiversité, l’organisation de séjour pour les touristes dans des logements typiques et par les acteurs locaux, l’implication du territoire par le biais de diverses associations spécialisées et la réalisation de projets sociaux locaux. Cependant, l’empirie révèle qu’il existe des divergences d’idées sur l’application du tourisme solidaire, notamment sur la qualification de ce qui pourrait engendrer un développement local. Dans une vision globale, il s’agit ici de problème représentationnel. D’un côté, les ONG défenseurs de l’environnement se cantonnent dans son objectif de protection de l’environnement sans tenir compte des besoins de survie de la population locale. D’un autre côté, la population locale se fixe sur leurs activités génératrices de revenus et ne tient pas compte du besoin de protéger l’environnement qui, s’il n’en prend pas soin, peut détruire leur milieu de vie à long terme. La source de ce problème se situe au niveau de la circulation de l’information. Le contenu même est influencé par la culture et le langage qui sont différents. La façon de pensée de chacun se trouve altérée par le besoin de survie qui est le propre de l’être humain. Ce que nous constatons ici, c’est le problème au niveau de la relation entre les acteurs. Le langage pour le partage de savoirs diffère d’un acteur à un autre selon les valeurs auxquelles il se rattache. Déjà, au niveau de la conception du développement, il y a celle traditionnelle et celle influence par la mondialisation. Selon la place qu’occupe la personne, elle peut aussi adopter un langage politique, économique, etc.
Le développement local rejoint les objectifs du développement durable ou soutenable pour ce qui est de l’entretien des rapports humains. Il faut aussi tenir compte de quelques priorités du développement durable qui coïncident avec ceux du développement local, notamment:
– La promotion de l’intégrité de l’environnement naturel, social et humain.
– L’équité au niveau social qu’il s’agisse d’une question de genre, de hiérarchie sociale ou de diversité raciale.
– L’essor économique en tenant compte des valeurs sociales et écologique.

Développement local et développement durable

Dans une vision globale, il n’y a pas tellement de différence entre le développement local et d’autres développements territoriaux (régional par exemple) en étant tous les deux une articulation de facteurs social, économique et culturel. Même si le développement durable s’intéresse essentiellement à la question environnementale, il existe plusieurs points sur lequel se rejoint les deux notions: une implication de la population locale dans tous les processus de décision, la notion de développement dans une vision globale, un ancrage au local ainsi que la mise en place du processus de développement qui s’étale sur plusieurs années. R. Dubos utilise même le slogan: “agir local, penser global” [1972].

La notion d’économie sociale et solidaire

Dans les années 60, avec la naissance de la mondialisation, le développement local a été une réponse à l’essor économique des zones marginalisées avec l’adoption du slogan: “vivre, travailler et décider au pays”. De nouvelles valeurs sont à l’honneur avec cet engouement: la solidarité, la participation et l’identité collective.De la conception du développement local, il en ressort deux courants. L’analyse systémique, premièrement, pense l’action comme une concertation entre différents acteurs institutionnels, politiques, économiques et sociauxen usant d’une communication circulaire. Deuxièmement, le courant dit “solidaire” qui mise sur des initiatives par le bas de l’échelle et où l’on n’observe aucune manipulation par les pouvoirs publics.
E. Durkheim (1893), un père fondateur de la sociologie moderne, rejoint la pensée de P. Leroux en articulant sur deux variantes du concept de solidarité: mécanique et organique. Cela renvoie à une conception égalitaire de la solidarité lors d’un évènement qui touche la communauté, mais également différentielle du point de vue de la représentation ou de l’interprétation d’une réalité, et non, de l’objet en lui-même. Or, Rainer parle d’une étude de longue haleine menée par I. von Reitzenstein dans la République Fédérale d’Allemagne en 1961qui marque la prédominance de l’égalité dans la représentation de la solidarité.
“La situation sociale commune est la base de la solidarité, et l’objectif de l’action solidaire est une société ordonnée en fonction du principe de l’égalité. L’inégalité sociale disparaîtra du fait de la démocratisation28.”
Plus tard, la crise de la solidarité mécanique a conduit vers une mutation de cette notion vers celui de la solidarité organique. C’est le mouvement féministe du fait de la différenciation des sexes (genre) qui a provoqué ce phénomène, surtout lorsque les femmes ont évoqué, en parallèle, les différences de classes, les problèmes d’ethnies, etc. Ceci est même arrivé à l’extrême qui fait allusion au terme “étranger” considéré comme le défi véritable de la cohésion sociale. Il ne s’agit pas ici d’un ennemi ni même d’un ami, mais A. Shütz le considère comme un adulte, « qui veut être accepté d’une manière durable ou au moins toléré par le groupe dont il s’approche » (Schütz, 1972, p. 53). Dans ce sens, il doit y avoir cette reconnaissance mutuelle de chaque individu grâce à un traitement égalitaire de tous pour que l’interaction engendre une action solidaire.
Pour A. Lipietz, “l’ambition de l’économie sociale et solidaire, c’est de créer des outils de développement de l’activité de la communauté pour la communauté29”. “Il existe des convergences évidentes avec l’économie sociale, qui est elle aussi ancrée sur un territoire, car c’est là que vivent les populations, qu’émergent les problèmes, que se construisent les mobilisations, les solidarités, etc. […] De façon générale, l’économie sociale joue bien un rôle majeur dans la relance des territoires, et constitue ainsi une composante primordiale du développement local. En inversant l’angle d’approche, on pourrait même dire que les démarches de développement local, qui implique une mobilisation des acteurs, des structures de concertation, une vision du développement, relèvent de l’économie sociale30.»

S’approprier de l’innovation sociale

L’innovation sociale est définie comme quelque chose de nouveau destinée à un public individuel ou collectif tissant des liens sociaux au niveau de la société. En parlant d’innovation, certains chercheurs se rattachent à une approche institutionnaliste et préfèrent parler de changement plutôt que de nouveauté.En effet, dans un secteur, cela pourrait être qualifié de nouveau, mais dans un autre, ce n’en est pas un alors que cela reste toujours une innovation.
“L’innovation sociale tire son caractère novateur de la rupture avec les pratiques existantes dans un contexte donné (i.e. qu’il peut s’agir de pratiques existantes ailleurs). Il s’agit, comme chez Chambon, David et Devevey (1982), d’une solution hors normes compte tenu du problème en question” (Cloutier, 2003, P.11)

Les multiples dimensions de l’innovation

Selon la typologie de Dawson [2000], l’innovation se présente sous quatre grandes catégories: l’innovation de format, technologique, de process et de produit. L’innovation de format induit un processus cognitif qui permet au consommateur de choisir le magasin et le produit qu’il souhaite acheter. Dans l’innovation technologique, les TICs jouent un rôle principal, mais ne se limitent pas à cela, car il y a également l’innovation technologique au niveau de la logistique, du stockage et de la manutention. L’innovation de process concerne les marques et la politique d’accès au client comme les pratiques de fidélisation par exemple. L’innovation de produit correspond à la mise en place de nouveaux types de magasins.
En s’inspirant des réflexions de Badot et de Cova, (1992) d’une part et d’Abernathy et de Clark (1985), Dupuis, quant à lui, propose cinq types d’innovations dont: l’innovation de concept, de flux, organisationnelle, architecturale et relationnelle.
L’innovation possède deux natures différentes: la dimension sociale et la finalité sociale. La dimension sociale présente le mécanisme qui amène la population locale à adopter de nouvelles pratiques sociales. Les questions qui nous intriguent dans ce sens: comment fait la population locale pour adhérer à ces nouvelles idées? Qu’est-ce qui fait qu’il y ait une cohésion sociale pour faire perdurer cette nouvelle pratique sociale? Certains auteurs parlent de finalité sociale à cause des conséquences positives apportées par l’innovation. Mais l’innovation sociale émerge surtout d’un processus et c’est la coconstruction perpétuelle entre les acteurs qui doivent être à la base même de la nature de l’innovation et non la finalité.

Le développement local par l’innovation sociale

En Europe, plusieurs ateliers ont été organisés dans le cadre de la mise en place de l’innovation sociale. Le 20 janvier 2009, lors de l’atelier organisé par le BEPA, le président de la CE J. M. Barroso a réitéré la part jouée par l’innovation sociale dans la croissance durable, la création d’emplois et le renforcement de la compétitivité. En octobre 2011, la Commission Européenne a présenté une communication32 articulant autour de trois axes principaux dans le domaine des financements, du social et de l’environnement juridique aboutissant au développement par l’innovation sociale en Europe.
Comme le soulignent les chercheurs du CRISES: “L’innovation est une construction sociale et territoriale dont la production et les effets dépendent des contextes socio- économiques conflictuels et hiérarchiques, aussi bien locaux que mondiaux (…) Le territoire médiatise et institue des arrangements d’acteurs productifs, des organisations, des processus décisionnels, permettant l’émergence de culture d’innovation spécifique, mais pas isolée ni indépendante de contextes plus globaux33”. L’innovation présente deux aspects: celui créatif répondant aux besoins sociaux et celui destructif par rapport aux valeurs et croyances précédentes. S’il y a résistance occasionnée par la médiation entre l’ancienne conception et l’innovation, cela peut constituer un frein à la construction et à la définition de l’usage de l’innovation.
Les pôles du développement ne pas se cantonner sur la simple production économique. Quelque soit le type d’innovation, l’économique est indissociable du social peu importe la dimension géographique dont il est question. Granoveter34parle du fait que les objectifs économiques s’accompagnent de celle d’autres objectifs non économiques. L’innovation, comme d’autres variables encore, se trouve donc imbriquée dans les points de convergence entre les trois sphères de l’économie, le social et la politique.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Partie 1: CADRAGE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
I. L’innovation pour le développement local à Madagascar
II. Cheminement théorique
Partie 2: LA THÉORIE DE LA MÉDIATION COMME MODÈLE D’ANALYSE COMMUNICATIONNEL
I. Organisation schématique de la communication
II. La théorie de la médiation
III. La sémiotique pragmatique
Partie 3: TRAITEMENT DE CORPUS
I. Corpus et des outils mobilisés
II. Analyse et confrontation
III. Perspectives de recherche
CONCLUSION GENERALE

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