ORGANISATION DE LA CANCEROLOGIE EN FRANCE : QUEL ACCOMPAGNEMENT POUR LE PATIENT SOUS CTO ? 

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Economie du système de santé hospitalier

Nous venons de voir que l’hôpital est désormais considéré comme un centre d’expertise si bien qu’après les soins prodigués, le patient est orienté vers le secteur ambulatoire pour la suite des soins nécessaires.
Bien évidemment, un séjour à l’hôpital comporte des coûts.
Pour détailler ce tarif, l’Etude Nationale de Coût (ENC) à méthodologie commune aux établissements de santé publics et privés, qui est une enquête annuelle menée par l’ATIH (Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation) auprès d’établissements volontaires, a permis de calculer la prise en charge de l’hospitalisation. (7)
La méthodologie de l’ENC distingue cinq types de coûts :
• Les coûts des soins réalisés au lit du malade : ce sont les coûts de personnel du service clinique qui héberge le patient (médecins, infirmières, aides-soignants, agent de service hospitalier …) mais également ceux liés aux biens médicaux du service (entretien, maintenance, amortissement et location). Pour les cliniques à but commercial, la rémunération des médecins est directement affectée au séjour et n’est donc pas incluse dans les coûts des soins réalisés au lit du malade.
• Les coûts des actes techniques : il s’agit des dépenses des actes réalisés sur les plateaux techniques (bloc, imagerie, exploration fonctionnelle, laboratoire, urgences, anesthésie …). Ce sont des dépenses de personnel et des dépenses de biens médicaux.
• Le coût des consommables, médicaments, honoraires … : ces charges sont, dans la méthodologie de l’ENC, appelées « charges directs » et correspondent aux dépenses qui sont directement attachées au séjour du patient :
! Les médicaments avec une distinction entre les médicaments inscrits sur la liste en sus et les autres médicaments .
! Les dispositifs médicaux implantables (DMI) avec la même distinction que sur les médicaments entre les DMI facturables en sus et non facturables en sus ;
! Les autres consommables (pansements , sondes …) ;
! La sous-traitance (laboratoire, imagerie…) : lorsqu’un établissement n’a pas de laboratoire en interne par exemple, les analyses sont effectués à l’extérieur. Les actes ainsi sous-traités donnent lieu à une dépense pour l’établissement ;
! Les honoraires.
• Les coûts liés au fonctionnement transversal de l’hôpital : sont regroupés les charges de logistique générale liées à la prise en charge des patients : accueil et secrétariat, services administratifs, restauration, blanchisserie, département d’information médicale, services informatiques … ;
• Les coûts liés à la stérilisation, à la gestion de la pharmacie interne.
Au vue des coûts engendrés lors d’un séjour hospitalier, le maintien à domicile du patient s’annonce la solution à ce problème économique, tout en étant compatible avec une qualité de vie acceptable.

Problèmes mentaux

Les différents problèmes mentaux reconnus chez la personne âgée, tels que les troubles de mémoire, les troubles de la compréhension ou les démences majorent le risque d’une mauvaise observance, de sous et/ou surdosage, d’interactions contre-indiquées. Dans certaines situations, il n’existe plus de pallier de compensation à ces phénomènes. La seule solution étant de faire contrôler toutes les prises par un tiers. (16)

Problèmes physiques (14) (16)

De nombreux facteurs physiques sont susceptibles d’interférer avec l’administration des médicaments :
– La réduction des capacités physiques, par une faiblesse marquée à un âge avancé, rendant difficile la manipulation des médicaments ;
– Les troubles de la déglutition, avec des risques de fausses routes, de stagnation prolongée des médicaments dans la bouche ou l’œsophage ;
– La baisse de l’acuité visuelle et auditive pouvant être à l’origine de tout type d’erreur.
Pour ces différents cas, il sera nécessaire de s’adapter, en délivrant des formes galéniques adéquates, de préparer le traitement à l’avance en utilisant un semainier par exemple.

Polymédication

La prescription pluri-médicamenteuse est un élément reconnu chez le sujet âgé.
En France, en 2000, Auvray et al. ont évalué la consommation et les prescriptions pharmaceutiques des personnes âgées :
37% des dépenses pharmaceutiques présentées au remboursement concernent les personnes âgées.
Les chiffres également évocateurs concernent la longueur des ordonnances des sujets âgés. Globalement, il a été montré que plus l’âge avance, plus les personnes prennent des médicaments, qu’ils soient prescrits ou en automédication.
Etant des sujets souffrant généralement de plusieurs pathologies, la polymédication est donc devenue fréquente. Ainsi, selon les études, on retrouve que cette consommation passe de 3,3 médicaments différents pour les 65-74ans à 4 pour les 75-84ans et à 4,6 pour les plus de 85ans. Selon Rousseau et al. , 20% des personnes de plus de 70ans prennent au moins 7 médicaments par jour. On observe également que plus de 10% des personnes âgées de 75ans ou plus en France prennent quotidiennement entre 8 et 10 médicaments tandis que 86% des plus de 75ans en prennent en moyenne 4 par jour. En fonction de l’indicateur mesuré et du seuil sélectionné, les chiffres concernant la polymédication diffèrent.
La prise en compte des associations fixes de molécules et des délivrances en conditionnement trimestriel fait également varier ces chiffres. Un rapport plus récent de l’IRDES issu des données d’un échantillon de bénéficiaires de 75ans ou plus, estime la prévalence de la polymédication de 33% au seuil de 10 médicaments et de plus de 80% au seuil de 5 médicaments.
En parallèle, la durée de la polymédication augmente également avec l’âge : 53% des plus de 75ans prennent des médicaments régulièrement depuis plus de 10ans.
Cette polymédication est favorisée par plusieurs facteurs : (15)
– La polypathologie : récurrente chez le sujet âgé par rapport aux autres tranches d’âge, il est alors amené à prendre plusieurs médicaments ;
– La consultation de plusieurs spécialistes prescrivant des ordonnances sans tenir compte de celles de leurs confrères ;
– La demande insistante des personnes âgées de médication, parfois pour des raisons physiques (dépendance à certaines classes thérapeutiques : barbituriques, benzodiazépine), parfois psychiques (peur et angoisse), voire parfois sociale (le médicament et la maladie étant au premier plan des discussions). Alain MEUNIER, médecin généraliste en maison de retraite, observe une « consommation excessive de médicaments, principalement avec les antalgiques, les anxiolytiques, les somnifères, les pommades, et les laxatifs » ; (17)
– L’automédication s’ajoute parfois aux prescriptions du médecin. Phénomène relativement fréquent chez les personnes âgées, et souvent méconnu par le médecin traitant, mais qui doit être systématiquement recherchée.
Cette polymédication majore ainsi le risque d’apparition ou d’aggravation d’effets indésirables non désirés, ainsi que d’interactions médicamenteuses (15) pour la simple et bonne raison que cette polypathologie amène à consulter plusieurs prescripteurs qui n’ont pas systématiquement connaissance de l’intégralité des médicaments prescrits au patient. Ces multiples prescriptions peuvent également être source d’erreurs potentiellement dangereuses pour la santé des sujets âgés.
D’autre part, elle entraîne une augmentation significative des dépenses pharmaceutiques.

Dépendance (14)

L’isolement social, la perte d’autonomie fonctionnelle, et les difficultés financières peuvent compliquer l’approvisionnement et le bon usage des médicaments.
Pour ces personnes là, il faudra pallier à ces obstacles, ne serait-ce déjà, par l’aide d’un tiers (famille, voisinage, auxiliaire de vie, infirmière à domicile …), mais aussi s’assurer de la lisibilité et de la bonne compréhension de l’ordonnance afin d’éviter les erreurs.

Manque d’essais thérapeutiques

La plupart des médicaments de référence n’ont pas fait l’objet d’études spécifiques chez le sujet âgé et très âgé, qu’il soit sain ou polypathologique. Les seules données relatives à ces médicaments proviennent d’études sur des sujets volontaires sains d’âge inférieur à 65 ans. (15)

Sujet âgé et anticancéreux

Lors du vieillissement, l’organisme subit des modifications notables aux niveaux anatomiques et fonctionnels. Ces changements varient en fonction du sexe et des antécédents de chaque individu, de l’alimentation, des malformations, des traumatismes.
Ceux-ci ont donc une répercussion sur la physiologie de la personne âgée.
Chez le sujet âgé, « La chimiothérapie est proposée en situation adjuvante, néoadjuvante ou métastatique ».
En situation adjuvante ou néoadjuvante , l’objectif sera d’augmenter le taux de guérison en réduisant le risque de récidives. Pour cela, il convient d’évaluer l’espérance de vie du patient hors cancer, la tolérance potentielle de la chimiothérapie en fonction de l’état de santé du patient âgé. En situation métastatique, l’objectif visé est l’amélioration ou le maintien de la qualité de vie du patient, en augmentant si possible sa survie. Plus encore que chez les patients plus jeunes, il est nécessaire d’être particulièrement attentif au maintien de l’autonomie, à la réduction des jours d’hospitalisations, et au risque d’institutionnalisation.

Le malade

Pour s’assurer de l’autonomie de décision du patient, une information doit lui être donnée, de manière la plus objective. Par cela, il doit bien assimiler les objectifs du traitement, les avantages attendus, mais aussi les risques. Il doit pouvoir également exprimer sa volonté d’abstention thérapeutique privilégiant notamment, en situation asymptomatique, la qualité de vie actuelle à une possible amélioration ultérieure. Ceci est particulièrement vrai pour les traitements chimiothérapeutiques, d’index thérapeutique étroit.
Pour améliorer la tolérance des traitements, de nombreux médicaments de support sont souvent nécessaires : corticothérapie, antiémétiques, antidiarrhéiques, facteurs de croissance, dont la prescription est plus large chez la population âgée, en raison de réserve hématopoïétiques plus faibles. Les thérapies ciblées peuvent entrainer des troubles variés, induisant des demandes de conseil, notamment dermatologiques, aux pharmaciens. Enfin, la maladie cancéreuse est très souvent associée à des douleurs parfois importantes requérant des antalgiques souvent morphiniques, eux-mêmes responsables d’effets indésirables, particulièrement chez cette population fragile.
C’est dire la complexité de la prescription de thérapies spécifiques chez cette population à risque, la nécessaire évaluation préalable de sa faisabilité, d’un rapport bénéfices/risques favorable, de la motivation du patient, de la nécessité d’informations claires, adaptées au patient dans le cadre d’une prise en charge de plus en plus ambulatoire des pathologies cancéreuses.
La chimiothérapie majore également le risque d’infection, de déshydratation et de dénutrition, entrainant en cascade : augmentation du risque de chute, perte d’autonomie, décompensation viscérale, et institutionnalisation chez les plus fragiles. Ceci justifie une attitude préventive et un suivi particulier dont les modalités sont encore à valider (suivi téléphonique, nouvelles technologies) ; la place du gériatre est ici essentielle.
Les patients âgés sont très souvent polymédiqués ( 57% des sujets de 75ans et plus sont en ALD ) car polypathologiques ( 50% des 70ans et plus ont au moins 6 maladies ) et dénutris, mais aussi pour la plupart fragiles ainsi que +/- isolés ( entrainant des passages aux urgences et des ré-hospitalisations ) ; l’adhésion est un véritable problème.

Les nouvelles thérapies anticancéreuses

Du fait de l’arrivée de nouvelles thérapies sur le marché (les Thérapies Ciblées), avec les anticorps monoclonaux et les inhibiteurs des tyrosines kinases, la prise en charge a été profondément modifiée.
Au cours de ces dernières années, l’oncologie a été marquée par le développement de molécules administrées par voie orale, qu’il s’agisse d’anti-prolifératifs ou de thérapies ciblées. (21)
Etant donné que cette voie d’administration ne nécessite pas de transfusion, ni d’hospitalisation, elle est généralement bien vécue par la personne âgée. Cependant, une attention particulière est requise lors de leur administration, car ils ne sont pas dénués d’effets indésirables. Leur activité antitumorale est soumise à d’éventuels troubles de l’absorption digestive, aux interactions médicamenteuses et à l’observance des patients. Du fait, que les patients sont alors moins présents à l’hôpital, avec les sorties anticipées, il est judicieux de repenser la prise en charge à domicile avec une coordination ville-hôpital intégrant l’ensemble des acteurs de santé.

Comportements de santé

Une forte consommation

A ce tableau, il convient d’ajouter certaines pratiques fréquentes (automédication , MAC (Médecine Alternative Complémentaire), Alimentation, Tabac, Alcool …) chez les patients âgés. De ce fait, la période post opératoire pour une personne âgée, marquée aujourd’hui par un retour à domicile prématuré, est un facteur important à considérer.
Par nature, comme nous avons pu le voir précédemment, la personne âgée est le plus souvent polymédiqués. En moyenne, la consommation journalière s’établit à 3,6 médicaments différents par jour chez les 65ans et plus ; augmentant jusqu’à 4,5 médicaments chez les 85ans et plus. L’une des raisons est que
« polymédication » rime très souvent avec « polypathologie », elle-même fortement liée avec l’augmentation de l’âge où l’état de santé se dégrade le plus. En voici la figure représentative de ce lien intrinsèque entre le nombre moyen de boîtes de médicaments acquises en un mois selon le nombre de maladies déclarées : (22)

Organisation de la cancérologie en France : Quel accompagnement pour le patient sous CTO ?

La lutte contre le cancer s’est structurée en France dès 2003 autour de plans nationaux, visant à mobiliser les acteurs de santé publique autour de la prévention, du dépistage, des soins, de la recherche et de l’accompagnement du patient et de ses proches.

Les Plans Cancer

Le cancer est une véritable priorité de santé publique. Depuis 2003, date à laquelle fût mis en place le premier Plan Cancer (2003-2009), l’organisation de la cancérologie est totalement modifiée. La France a connu par la suite deux autres Plan Cancer, un de 2009 à 2013 et le troisième de 2014 prévu jusqu’à fin 2019. Ceci fait bien preuve que le domaine de la cancérologie se veut d’être innovant et actif à tous les niveaux de prise en charge, que ce soit clinique, thérapeutique, voire même organisationnel.
Bien évidemment, ces différents plans sont dans l’optique de lutter efficacement contre le cancer et d’améliorer la prise en charge des patients en proposant chaque fois des éléments novateurs. En effet, le troisième et dernier Plan Cancer encourage le virage ambulatoire en oncologie, et rappelle l’importance d’avoir une coordination ville-hôpital structurée, impliquant les professionnels de santé de premiers recours.

Premier Plan Cancer ( 2003-2009 )

Ce premier plan pose les bases d’une organisation coordonnée, relatif aux soins de cancérologie dans les établissements publics et privés, en définissant des sites de référence et des sites orientés en cancérologie, ainsi que des moyens de proximité traitant les patients cancéreux.
Il est né du dévouement présidentiel au niveau international, à la suite de la Charte de Paris en 2000.
Piloté par une nouvelle instance nationale, l’Institut national du cancer (INCa), le premier plan détaille 70 mesures : les mesures transversales de qualité, les réunions de concertation pluridisciplinaire, le dispositif d’annonce, l’utilisation de référentiels validés, le travail en réseau, les principes d’autorisation, la coordination au sein des établissements ou de territoires de santé par des centres ou cellules de coordination en cancérologie ( 3C ), le recours, l’accès à l’innovation et à la recherche clinique autour de pôles régionaux, la continuité des soins entre l’hôpital et la ville ou le secteur médicosocial … Tous ces éléments fondateurs et fédérateurs ont trait au lancement de ce premier cadre qui vient structurer l’organisation de la cancérologie. La création d’observatoires des médicaments, des dispositifs médicaux et des innovations thérapeutiques (OMeDIT) régionaux ou interrégionaux, qui constituent des interlocuteurs privilégiés des professionnels sur les médicaments, fait aussi partie de ce premier plan.
De plus, sept cancéro-pôles ont été créés grâce à ce premier plan. Leur travail s’oriente vers la recherche sur le cancer, permettant d’accroître les avancées au bénéfice des patients.
Une circulaire, daté du 22 Février 2005, est venue apporter des exigences nouvelles aux établissements qui traitent le cancer à propos des référentiels validés et régulièrement actualisés, l’accès au diagnostic, les conditions d’annonce, l’accord du patient sur son parcours de soin avec la remise d’un programme personnalisé de soins, le traitement sur la base d’un avis pluridisciplinaire, la prise en charge globale et continue avec le domicile, etc ; ainsi qu’une nouvelle classification de la cancérologie : (13)
∀ Des établissements : « autorisés » qui prennent en charge le patient pour la mise en place des soins (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie des cancers …), tout en respectant une charte de qualité et de sécurité. Et « associés » (comme la médecine polyvalente, les soins de suites, les hôpitaux locaux, les structures de soins à domicile) qui assurent une prise en charge de proximité. Ils travaillent en intéraction avec d’autres professionnels de santé.
∀ Des territoires de santé : avec les sites de cancérologie, regroupant un ou plusieurs établissements et des centres de radiothérapies autorisés, qui assurent les prises en charge en termes de diagnostic et de traitement, à l’exclusion des missions de recours qui concerneront plutôt les pôles régionaux de cancérologie, tout comme les missions spéciales d’expertise, de recherche clinique et d’innovation sur des soins de cancérologie complexes et des techniques innovantes ;
∀ Des réseaux : avec les réseaux de santé en cancérologie au niveau régional (RRC) et territorial, qui ont pour mission de coordonner toutes les instances organisationnelles.
En résumé, ce premier plan vient dans l’optique de structurer le domaine de la cancérologie, en permettant de lutter contre ce fléau mondial de santé et d’améliorer la prise en charge, grâce en quelque sorte par un suivi de proximité. Et on peut souligner que le mot Pharmacien ne figure pas dans ce premier plan.

Le deuxième Plan Cancer ( 2009-2013 )

Ce deuxième plan est en accord avec le premier mais offre de nouvelles ouvertures notamment à propos de « la qualité de vie et la réduction des inégalités de santé ». Il repose sur :
– Des efforts de recherche et d’innovation intégrant leur transfert au système de santé, notamment dans le domaine de la génomique des cancers ;
– Une meilleure prise en compte des inégalités de santé face au cancer ;
– Le renforcement de la coordination des soins et une meilleure implication des médecins traitants ;
– Des parcours pendant et après le cancer, personnalisés et coordonnés ;
– Des nouvelles initiatives sanitaires et médicosociales pour mieux accompagner les personnes dans la « vie pendant et après le cancer »(13).
Des centres de recherche (comme SIRIC qui réunit cliniciens et chercheurs) et des centres d’essais cliniques (comme CLIP) sont développés permettant de favoriser l’innovation thérapeutique.
Donc, ce deuxième plan, outre le fait de consolider le plan précédent, il instaure de nouveaux outils qui permettent le suivi et qui mettent aussi l’accent sur la recherche.

Le troisième Plan Cancer ( 2013-2019 )

Ce plan poursuit toujours l’esprit entrepris dans les deux plans précédents.
Mais ce plan arrive dans un contexte où émerge une nouvelle problématique : celle à propos des nouveaux anticancéreux oraux disponible en ville. Cette évolution de la prise en charge nécessite une certaine maîtrise de terrain par le pharmacien de ville, qui jusqu’à présent méconnaissait ce domaine là. Afin d’assurer un suivi, de sécuriser et d’améliorer l’usage de ces thérapies, dans un premier temps, ont été établi des guides, proposés par les OMeDIT et RRC. De plus, il sera proposé au patient qui se trouve à son domicile, de pouvoir facilement prendre contact avec le service hospitalier où il a été pris en charge. Tout ceci, afin de conforter la relation Ville-Hôpital qui se veut la mesure phare de ce troisième plan, et d’obtenir des informations (modalités de prise, explications …) relatives à son traitement. Cela permettrait éventuellement d’améliorer les attentes du patient.
Ce troisième plan met ainsi en exergue le rapprochement du secteur Hospitalier et du secteur ambulatoire. La prise en charge devient donc pluridisciplinaire. L’implication et la désignation du pharmacien d’officine deviennent plus explicites. Comme nous le dirons plus tard, le pharmacien se veut d’être le professionnel de santé de proximité, qui est disponible à tout moment que l’on franchira la porte de l’officine, sans avoir au préalable fixer un rendez-vous. Il est donc inévitable que pour pouvoir offrir de meilleures conditions de vie, l’accompagnement doit faire partie intégrante du rôle du pharmacien. En effet, une chimiothérapie orale reste un traitement qui expose à un certain nombre d’effets indésirables, parfois difficile à supporter par le patient. Il est alors important que ce professionnel de proximité, le pharmacien, puisse l’aider à les gérer au quotidien, afin d’éviter toute inobservance. Autrement, c’est la qualité de vie du patient qui sera altérée. C’est la raison pour laquelle le plan cancer 3 intègre des soins de support à la prise en charge dès le début des traitements.
Ces soins de support proposent un accompagnement personnalisé en permettant l’accès à des diététiciens, des psychologues, des assistantes sociales, mais aussi à des soins palliatifs. Donc cela fait référence à un réel soutien qu’il sera possible d’apporter au patient, tout au long de la maladie. Sans doute, ils pourront apporter un bénéfice concret, permettant de contribuer à une efficacité économique des établissements de santé en réduisant le recours à l’hospitalisation. (39)

Approche globale

Lors de la mise en place d’une primo-prescription d’un traitement anticancéreux par voie orale, nous verrons que le patient dans son parcours se heurte à des oppositions et l’on se doit d’y remédier.

Primo-prescription

Avant toute chose, le patient passe par une étape dite de « primo-prescription ».
Il s’agit d’une étape importante, où les soignants concernés évalueront le patient sur son aptitude à recevoir un traitement anticancéreux systémique par voie orale, et ainsi, si c’est le cas, lui mettre à disposition ainsi qu’à son entourage, les informations relatives à un tel traitement et son suivi à domicile.
Durant cette primo-prescription, l’oncologue reçoit le patient durant une consultation médicale spécifique, réalisée dans un établissement de santé agréé à exercer une activité de traitement de cancer, pour l’informer de la proposition issue de la discussion de son dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) d’un traitement anticancéreux oral. Cela permettra au patient de disposer d’un temps de réflexion, notamment s’il désire consulter son médecin traitant et/ou en parler avec ses proches, afin de se sentir au mieux pour prendre les meilleures décisions pour son avenir. (40)
Dans un premier temps, le médecin pose les bases et l’informe de quel type de traitement il s’agit, quels sont les médicaments qu’il devra prendre et quelles sont les modalités de prise relatives, notamment s’il y a des interférences vis-à-vis d’autres traitements qui le concerneront et auxquels il devra être attentif, s’il faut ou pas le prendre à distance ou pendant les repas etc … Donc donner les grandes lignes du schéma thérapeutique, qui seront bien détaillées dans le Programme Personnalisé de Soins (PPS). Il en profitera également pour lui présenter les effets indésirables potentiels et, en fonction, les modalités de leur prise en charge. De même pour les contre-indications et les intéractions médicamenteuses possibles, et ainsi il pourra clairement lui exposer les enjeux cruciaux du respect du schéma thérapeutique et d’une bonne observance.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1 INTRODUCTION 
2 CONTEXTE 
LES 2.1 SORTIES ANTICIPEES
2.1.1 BENEFICES POUR LE PATIENT
2.1.2 ECONOMIE ET REDUCTION DES DUREES D’HOSPITALISATION
2.1.3 LIMITES DE CETTE EVOLUTION
2.2 HOPITAL : CENTRE D’EXPERTISE
2.2.1 LES RESEAUX REGIONAUX DE CANCEROLOGIE (RRC)
2.3 ECONOMIE DU SYSTEME DE SANTE HOSPITALIER
2.4 ONCOGERIATRIE
2.5 PROFIL DES PATIENTS
2.5.1 PATIENT AGE : C’EST QUOI ?
2.5.2 LES FACTEURS DE RISQUES SPECIFIQUES DU PATIENT AGE
2.5.3 SUJET AGE ET ANTICANCEREUX
2.6 COMPORTEMENTS DE SANTE
2.6.1 UNE FORTE CONSOMMATION
2.6.2 IATROGENIE
2.6.3 L’AUTOMEDICATION CHEZ LE SUJET AGE
2.6.4 LES MOYENS A METTRE EN OEUVRE, A L’OFFICINE, POUR SECURISER ET PREVENIR LES RISQUES LIES A L’AUTOMEDICATION CHEZ LES PERSONNES AGEES
3 ORGANISATION DE LA CANCEROLOGIE EN FRANCE : QUEL ACCOMPAGNEMENT POUR LE PATIENT SOUS CTO ? 
3.1 LES PLANS CANCER
3.1.1 PREMIER PLAN CANCER ( 2003-2009 )
3.1.2 LE DEUXIEME PLAN CANCER ( 2009-2013 )
3.1.3 LE TROISIEME PLAN CANCER ( 2013-2019 )
3.2 APPROCHE GLOBALE
3.2.1 PRIMO-PRESCRIPTION
3.2.2 EVALUATION DE LA FAISABILITE DU TRAITEMENT A DOMICILE
3.2.3 PRESCRIPTION DU TRAITEMENT ET INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
3.2.4 MISE EN PLACE DE LA LIAISON HOPITAL-VILLE ET PREPARATION DU SUIVI DU PATIENT EN VILLE
3.3 PARCOURS DE SOIN DU PATIENT ATTEINT DE CANCER
3.3.1 CIRCONSTANCE DE « DECOUVERTE » DU CANCER
3.3.2 LE DISPOSITIF D’ANNONCE
3.3.3 LE TEMPS MEDICAL
3.3.4 UN TEMPS D’ACCOMPAGNEMENT SOIGNANT
3.3.5 L’ACCES A UNE EQUIPE IMPLIQUEE DANS LES SOINS DE SUPPORT
3.3.6 UN TEMPS D’ARTICULATION AVEC LA MEDECINE DE VILLE
3.4 CONCLUSION : NECESSITE DE LUTTER CONTRE LE CLOISONNEMENT
4 VALEUR AJOUTEE AU ROLE DU PHARMACIEN D’OFFICINE 
4.1 TEXTES ET DECRETS
4.1.1 LA LOI HPST DE 2009
4.1.2 LA CONVENTION NATIONALE DES PHARMACIENS DE 2012
4.1.3 LA LOI SANTE DE 2016
4.1.4 AVENANT N°12 A LA CONVENTION NATIONALE ORGANISANT LES RAPPORTS ENTRE LES PHARMACIENS TITULAIRES D’OFFICINE ET L’ASSURANCE MALADIE  DISPOSITIFS ET METHODES D’ACCOMPAGNEMENTS
4.2 PHARMACEUTIQUES
4.2.1 L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT : ETP
4.2.2 L’ENTRETIEN PHARMACEUTIQUE
4.2.3 LE DEPLOIEMENT DE LA CONCILIATION MEDICAMENTEUSE INTEGREE AUX ACTIVITES DE PHARMACIE CLINIQUE
4.3 LES RESSOURCES A L’APPUI DU PHARMACIEN
4.3.1 LES RESEAUX DE SANTE
4.3.2 LE DEVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU ( DPC )
4.4 NOUVELLES MISSIONS DU PHARMACIEN
4.4.1 NOUVELLES PERSPECTIVES D’EXERCICE OFFICINAL
4.4.2 PLACE DU PHARMACIEN DANS L’ETP
4.4.3 LE PHARMACIEN , ACTEUR DE SANTE PRIVILEGIE ENTRE LE MEDECIN ET LE PATIENT
4.4.4 FAVORISER L’OBSERVANCE, UN REEL DEFI POUR LE PHARMACIEN
4.4.5 ACCOMPAGNEMENT COORDONNE DU PATIENT CANCEREUX A L’OFFICINE
4.4.6 MISSIONS DU PHARMACIEN CORRESPONDANT
5 PHARM’OBSERVANCE : UN PROJET INNOVANT.
5.1 PROJET PHARM’OBSERVANCE PACA
5.2 APPLICATION DE PHARM’OBSERVANCE AU SUJET DES CHIMIOTHERAPIES ORALES ( CTO )
5.2.1 POURQUOI LES CHIMIOTHERAPIES ORALES ?
5.3 ROLE DU PHARMACIEN D’OFFICINE DANS LE SUIVI DE PATIENTS SELON PHARM’OBSERVANCE : EXEMPLE AVEC L’ACETATE D’ABIRATERONE (ZYTIGA®)
5.3.1 BILAN DE MEDICATION SELON PHARM’OBSERVANCE
5.3.2 ACTIONS D’EDUCATION THERAPEUTIQUE CIBLEES APPLIQUEES AUX CHIMIOTHERAPIES ORALES : EXEMPLE DU ZYTIGA® ( ABIRATERONE ) POUR UN CANCER PROSTATIQUE .
5.4 PERCEPTION DE LA SFPC
6 DISCUSSION 
7 CONCLUSION 

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *