Opportunité de Croissance en Harmonie avec la Gestion de l’Environnement ; Cas du Projet Minier dans la Région d’Ambatovy

INTRODUCTION

  La lutte contre la dégradation permanente de l’environnement constitue l’un des meilleurs challenges des différents types de sociétés actuelles ; traditionnelles ou modernes. En effet, durant de longues périodes, l’être humain, à travers ses activités de survie et de production, a toujours exploité d’une manière excessive le milieu qui l’entoure afin de satisfaire ses besoins ; et a détruit l’environnement. Les principaux résultats de cette exploitation excessive sont le réchauffement climatique, la diminution de la biodiversité, la pollution de l’eau et de l’air, les émissions de substances toxiques et autres polluants organiques persistants et la dégradation du sol notamment l’érosion fluviale Pour assouvir ses besoins sans cesse croissant, l’homme développe des moyens, techniques et stratégies de plus en plus avancés et sophistiqués pour y arriver. L’on peut classer dans ce sens l’industrialisation qu’ont connu, pendant une certaine décennie, les pays dits « Occidentaux » ou industrialisés par opposition aux Pays En Développement (PED). Dans cette optique, une période de longue croissance a été constatée surtout après les deux guerres mondiales du XXème siècle. Cette longue croissance n’est pas sans conséquence sur les ressources naturelles et l’environnement immédiat de l’homme (pollution, épuisement des ressources).Le modèle de développement issu de la croissance économique qu’ont enregistré ces pays industrialisés contrarie l’environnement. Un schéma de développement qui épuise le stock de ressources naturelles n’est pas idéal pour le bien être des générations actuelles ; et placera les générations futures devant des risques et des défis considérables.

Genèse de la Notion de Développement Durable

  Le point de départ de l’action environnementale à l’échelle mondiale est, certainement, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain de Stockholm en 1972. Cette réunion sur l’homme et son milieu a atteint l’objectif d’inscrire l’environnement à l’ordre du jour international.Suite à cette première conférence et en réponse aux impacts sur la nature et sur l’homme d’un développement irrespectueux de la nature, la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (CMED) a vu le jour en 1983. Cette commission, présidée par le Premier Ministre de la Norvège GRO HARLEM BRUNDTLAND, a dressé la liste des problèmes environnementaux qui menacent et entravent le développement dans les PED ; et a souligné la nécessité de la diminution de consommation de ressources dans les pays développés. La question essentielle était de comment satisfaire les besoins de l’humanité sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Le terme développement durable était alors apparu. La CMED, promoteur du concept, le définit comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs »1Cette commission, qui est aussi nommée commission BRUNDTLAND, insiste sur la satisfaction des besoins primaires des citoyens, l’utilisation rationnelle et durable des ressources, le maintien et la sauvegarde des écosystèmes et des processus qui régissent l’équité intragénérationnelle et intergénérationnelle.De ce fait, trois piliers sont censés édifier le développement durable : le pilier environnemental qui concerne la préservation et la valorisation à long terme de l’environnement (générations présentes et futures) ; le pilier social qui vise à une répartition équitable des richesses ; le pilier économique qui favorise le progrès économique et l’amélioration des conditions de vie matérielles.Le développement durable vise à une harmonisation de ces trois piliers (économique, social, environnemental). Il suppose des réaménagements et une conciliation. Il consiste en un développement à la fois soucieux des considérations économiques,écologiques et sociales. Et dans ce sens, le développement durable considère que la dimension environnementale est une condition du développement, la dimension économique en est le moteur, le moyen, et le développement social s’avère la finalité.

Les Différentes Approches du Développement Durable

  Les pensées divergent dans la conception du développement durable. L’une des questions posées par le terme de développement durable est de savoir ce que l’on entend par durable. La notion de durabilité va faire l’objet de deux interprétations opposées : la durabilité faible et la durabilité forte.
– La Durabilité Faible : cette approche des économistes, plutôt néo-classiques, repose sur la substituabilité du capital naturel avec les autres formes de capital (capital produit, capital humain). L’économie est placée au centre des préoccupations. Le principe est de préserver la capacité à produire de façon continue. Le stock de capital y joue un rôle important. Les innovations, via les investissements en R &D, sont encouragées pour pouvoir compenser l’épuisement de l’environnement. Autrement dit, la réduction de capital naturel peut être compensée par un accroissement du capital physique de la même valeur ; ce qui permettra de garder le stock de capital constant et, de ce fait, la possibilité de créer dans le futur au moins autant de biens et services. La contrainte environnementale n’existe pas. R. SOLOW soutient que : « Une société qui investit dans un capital reproductible les bénéfices compétitifs tirés de l’extraction actuelle de ses ressources non renouvelables, appréciera un courant de consommation constant dans le temps. Ce résultat peut être interprété en terme de stock, défini et approprié, de capital (incluant la dotation initiale des ressources) se maintenant intégralement, et la consommation peut être interprétée comme un intérêt envers ce patrimoine »2
-La Durabilité Forte : on parle ici de « Deep Ecology » de la primauté à la dimension écologique. « La sphère des activités économiques est incluse dans la sphère des activités humaines, elle-même incluse dans la biosphère ».Si la durabilité faible préconise une non diminution du bien-être à travers une non diminution du stock de capital (capital produit, capital naturel, capital humain), la durabilité forte part du principe que le capital naturel détermine le bien-être de l’homme. Le capital naturel est indispensable. De ce fait, il faut le sauvegarder. Il faut prendre en compte de la spécificité et de l’irréversibilité de celui ci. On ne peut pas reconstituer un capital naturel ou du moins restituer le même. Par ailleurs, il est à noter que de ces deux  approches diamétralement opposées, se trouvent des approches plutôt intermédiaires qui font la distinction entre capital naturel critique et capital naturel non critique. Ces courants reconnaissent le rôle de la croissance économique ainsi que la spécificité du capital naturel. La nature peut être exploitée mais à un certain seuil. La quête d’un développement durable peut reposer sur l’acceptation de certains principes.

La croissance déséquilibrée des post-keynésiens : modèle d’HARROD-DOMAR

  Tout d’abord, comme c’est un modèle d’influence keynésien, l’objectif principal était la recherche du plein emploi. Comme le facteur travail est fonction de la croissance démographique, il faut déterminer le niveau de capital pour le plein emploi. Dans le modèle d’HARROD-DOMAR, le facteur capital et sa productivité jouent un rôle déterminant. Le capital vient des investissements. D’une autre manière, les investissements permettent la variation du capital. Ils ont deux effets sur l’économie : d’une part, ils agissent sur l’offre en augmentant sa capacité de production (effet de capacité) ; d’autre part, ils accroissent la demande en augmentant le revenu (effet revenu). Et les investissements proviennent de l’épargne. Le rôle de l’épargne est, alors, incontournable. L’Etat doit intervenir pour une épargne et un investissement suffisant pour l’économie.Pour HARROD et DOMAR, la croissance économique dépend du capital et, ainsi, des investissements qui sont fondés sur l’épargne. Mais la croissance est « stable sur un fil de rasoir ». L’équilibre de la croissance est toujours dynamique : la croissance économique équilibrée dans le plein emploi est peu probable. On assiste toujours à des déséquilibres permanents de sous emploi, ou à une surcapitalisation de l’économie. En effet, si les réserves de capital croient plus vite que le nombre de travailleurs, on assiste à un excès de capacité de production. De même, si la population active augmente plus vite que le stock de capital, le taux d’épargne n’est pas assez élevé pour financer l’acquisition de nouvelles machines :l’on assiste à une situation de sous emploi. Atteindre une croissance de la production qui soit égale à la croissance du capital et, ainsi, à la croissance du travail, n’est pas chose aisée. La croissance est instable. La production, le capital et le travail progressent, difficilement, au même rythme.

La théorie de la croissance endogène

  En 1986, Paul ROMER a publié le premier modèle de croissance endogène dans un article intitulé «Increasing Returns and Long Run Growth ». Contrairement à la théorie de SOLOW, la croissance s’auto-entretient : les innovations sont incorporées dans le processus de production. La productivité marginale des facteurs de production est constante et le rendement d’échelle est croissant. ROMER considère que l’accumulation de connaissances est un facteur endogène à la croissance. La connaissance est un produit fortuit de n’importe quelle activité économique. La théorie du « learning by doing » de KENNETH ARROW en 1962 est ici reprise. Le moyen pour accumuler de la connaissance est, en grande partie, l’apprentissage par la pratique. L’accumulation du capital va générer une augmentation du stock de connaissances. Par ailleurs, l’accumulation de connaissances produit des externalités positives qui profitent à toute l’économie. Une entreprise accumule de connaissances qui lui permettent d’être plus performante, mais qui serviront aussi aux autres firmes. Les connaissances se diffusent dans toute l’économie. Ce sont les connaissances qui seront à la base des innovations incorporées. Ces innovations améliorent la performance de l’économie et ainsi augmentent sa production. Ainsi, s’installe le phénomène auto-entretenu de la croissance : plus la production croit à travers l’accumulation de capital, plus il y a accumulation de connaissances ce qui favorise la croissance.Pour ROMER, la connaissance est, généralement, un produit d’une externalité ; l’accumulation de capital physique génère l’accumulation de connaissances. LUCAS a plutôt considéré que les connaissances sont accumulatives et appropriables par une incitation individuelle à l’éducation. C’est l’éducation qui va permettre l’accumulation de  capital humain, source de croissance économique. Chaque travailleur a ses capacités productives propres. Ces capacités augmentent au fur et à mesure que le travailleur s’investit dans sa formation et son éducation ; et c’est cela qui détermine les différences de productivité et, par hypothèse, de revenu. Le stock de connaissances du travailleur va améliorer la productivité du facteur travail, et ainsi la performance économique. D’un autre coté, la capacité à épargner de l’économie, qui dépend du niveau de production et donc de la croissance économique, va déterminer le niveau d’investissement des travailleurs dans l’éducation. La croissance est endogène : elle dépend en grande partie des efforts en formation individuelle qui ne sont réalisables que par la croissance elle-même.En 1990, R. BARRO démontre que les dépenses du secteur public influencent positivement sur la croissance. Les investissements publics dans l’éducation vont permettre l’accroissement du capital humain qui est favorable à la croissance. Aussi, les  dépenses d’infrastructures publiques en matière de transport et de communication entretiennent la croissance : l’entreprise a besoin d’un environnement qui lui est favorable pour son développement. Les infrastructures publiques produisent des externalités positives dans la fonction de production du secteur privé, elles accroissent la productivité de ce dernier. Réciproquement, la croissance permet d’augmenter les recettes publiques par l’intermédiaire de l’assiette fiscale. Ces recettes étant le déterminant des dépenses publiques, on retrouve là la théorie sur la croissance qui s’auto-entretient. Si telles ont été les théories sur la croissance, qu’en est-il de la question sur l’environnement.

La Séquestration du Carbone

  Selon GRUBER et al en 2004: «La vulnérabilité d’un grand nombre de processus et des réserves qui interviennent dans le cycle de carbone dépend de l’ampleur des changements climatiques futurs. L’ampleur des changements climatiques futurs dépend, à son tour de la vulnérabilité du cycle de carbone ».L’actuel réchauffement de la planète est la conséquence de l’augmentation du niveau de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le climat dépend de la concentration en gaz à effet de serre qui est conditionnée, en partie, par la captation du carbone faite par l’écosystème. Et, réciproquement, le captage et le stockage de carbone par l’écosystème dépend du climat.Plusieurs éléments naturels stockent le carbone de l’atmosphère. Ces éléments sont appelés :« puits de carbone ». Ces réservoirs absorbent le CO2de l’atmosphère et, par conséquent, diminuent la quantité de CO2 atmosphérique.Les écosystèmes forestiers sont des grands puits de carbone. Il apparait que ces derniers séquestrent du carbone durant leur croissance. Arrivés à maturité, ils servent de réservoir. Les écosystèmes forestiers, à travers la photosynthèse, captent et stockent le carbone. Par ailleurs, les océans et les zones côtières contribuent largement à la captation de carbone. La mer rend respirable l’atmosphère et la protège du réchauffement. Les océans constituent le deuxième puits de dioxyde de carbone d’origine anthropique le plus important après l’atmosphère Dans un rapport du PNUE, les forêts tropicales et subtropicales stockent la plus grande quantité de carbone à savoir 550 Gt14. Les forêts tropicales occupent de vastes étendues au centre et au nord de l’Amérique Centrale, en Afrique occidentale, en Asie du Sud-est et au nord-est de l’Australie. Elles absorbent 1,3 Gt de carbone par an. De même, les savanes tropicales, qui couvrent de vastes superficies en Afrique et en Amérique du Sud, peuvent stocker d’importantes quantités de carbone : le niveau de stockage est de l’ordre de 280 Gt de carbone. Les forêts boréales sont aussi des grands puits de carbone, avec 384 Gt de carbone stocké. Elles occupent de vastes étendues dans l’hémisphère nord et se trouvent principalement au Canada, en Russie, en Alaska et en Scandinavie. En outre, Les forêts tempérées stockent dans les 314 Gt de carbone. Elles se trouvent, pour la plupart, dans les pays développés. Elles sont en expansion depuis plusieurs décennies. Dans de nombreuses régions, les pratiques actuelles de gestion, telles que rotations relativement longues et gestion appropriée des incendies, ont conduit à une augmentation de la capacité à stocker le carbone.Selon certaines estimations, les forêts d’Europe absorbent entre 7 et 12 % des émissions de carbone du continent15.Par ailleurs, on estime que les océans ont absorbé autour de 30 % des émissions de dioxyde de carbone résultant des activités humaines depuis 1Gt C= 109 tonne de carbone (Tc) et 1Tc=3,67 t de CO2 15GOODALEe et al. 2002 ; JANSSENS et al. 200316 l’industrialisation16.D’après RAVEN et FALKOWSKI , les océans renferment en dissolution, environ, cinquante fois plus de carbone organique que l’atmosphère sous forme de mélange de dioxyde de carbone dissous, d’acide carbonique et de carbonate. Dans le cycle océaniquedu carbone, la dissolution du CO2 se fait généralement en eaux froides. Ces dernières, à la surface, deviennent plus denses et chutent au fond des océans, transportant avec elles du carbone inorganique dissous et créant ce qu’on appelle « la pompe de solubilité ». Les océans servent de réservoirs de carbone. Sans la contribution des océans et des écosystèmes côtiers au paysage biologique mondial du carbone, la concentration de CO2 dans l’atmosphère serait aujourd’hui bien supérieure à ce qu’elle est.

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Table des matières

INTRODUCTION 
Partie I :
Liens entre Environnement et Economie
Chapitre 1 : Environnement et Croissance : Conditions et Composantes du Développement
Section I : Notion de Développement Durable
Section II : Croissance Economique : Moteur du Développement
Section III : Environnement : Condition du Développement
Chapitre 2 : Progrès Economique et Environnement
Section I : l’Economie de l’Environnement
Section II : Economie Verte : une Opérationnalisation du Développement Durable
Partie II : Opportunité de Croissance en Harmonie avec la Gestion de l’Environnement ; Cas du Projet Minier dans la Région d’Ambatovy
Chapitre 3 : Le Projet Minier Ambatovy
Section I : Les Activités Minières Malgaches
Section II : La Présentation du Projet Ambatovy
Chapitre 4 : Les Bienfaits Environnementaux et SocioEconomiques Apportés par le Projet Ambatovy
Section I : Les Actions et Engagements Environnementaux d’Ambatovy
Section II : Les Contributions Socio-économiques du Projet Ambatovy
CONCLUSION

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