OPÉRATIONNALISATION DES CONCEPTS DE L’ÉTUDE

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OPÉRATIONNALISATION DES CONCEPTS DE L’ÉTUDE

Comme l’affirme TREMBLAY M.A, « un concept est une idée, plus ou moins abstraite, un symbole qui désigne ou représente une réalité plus ou moins vaste » .40Ainsi, pour ne pas semer des confusions, il est primordial de procéder à un travail de conceptualisation afin de délimiter son champ d’étude. Opérationnaliser, c’est traduire en indicateurs mesurables les concepts clés renfermés dans l’hypothèse afin de les rendre opérationnel. Il s’agit ici de repérer, parmi les données, les éléments susceptibles de fournir des explications du phénomène observé.
Pour opérationnaliser les concepts de l’hypothèse, nous avons dégagé deux variables : La variable dépendante qui découle de notre question de départ et celles indépendantes qui résultent de notre hypothèse principale.

DÉFINITION DES TERMES DE L’ÉTUDE

– Eau
Une eau potable est une eau que l’on peut boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, des normes ont été établies qui fixent notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d’être présentes dans l’eau. Le fait qu’une eau soit conforme aux normes, c’est-à-dire potable, ne signifie donc pas qu’elle soit exempte de matières polluantes, mais que leur concentration a été jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur. (CNRS)42.
Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus) et d’organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu’en quantité limitée : il s’agit en particulier de substances qualifiées d’indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides, pour lesquelles des « concentrations maximales admissibles » ont été définies. À l’inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligo-éléments indispensables à l’organisme.
Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire : elle doit être claire, avoir une bonne odeur et un bon goût. Pour avoir bon goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l’organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d’arriver « propre » à la sortie des robinets.
Pour déterminer à partir de quelle concentration, certaines substances chimiques sont toxiques à court terme, ou quels sont leurs effets cumulés à long terme, deux approches scientifiques sont disponibles : l’expérimentation ou l’épidémiologie. L’expérimentation consiste à tester ces substances sur des cellules animales ou humaines ou sur des animaux. L’épidémiologie quant à elle consiste à suivre l’état de santé de populations exposées à certaines d’entre elles et à le comparer à des populations vivant dans des conditions semblables mais non exposées à ces mêmes substances. De telles études sont indispensables pour établir des normes.43 (Chaque pays a ses propres normes).
– Santé
Les définitions sur la santé ont évolué au fil du temps. D’un point de vue biomédical, les premières définitions de la santé portaient sur le thème de l’aptitude de l’organisme à fonctionner; on considérait la santé comme un état de fonctionnement normal pouvant être perturbé à l’occasion par la maladie. Voici un exemple d’une telle définition : « un état caractérisé par l’intégrité anatomique, physiologique et psychologique; la capacité de jouer des rôles valorisés par l’individu sur les plans familial, professionnel et communautaire; la capacité de composer avec une situation de stress physique, biologique, psychologique et social »44.
Puis, en 1948, l’OMS a proposé une définition très différente et plus globale afin d’établir un lien entre la santé et le bien-être, comme suit : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité ». (La définition n’a pas été modifiée depuis 1946.)
Bien que certains aient reconnu l’innovation et l’enthousiasme qui sous-tendent cette définition, d’autres l’ont trouvée vague, trop générale et non mesurable. On l’a longtemps mise de côté, la considérant comme irréaliste, et la plupart des discussions sur la santé se sont de nouveau fondées sur le modèle biomédical, jugé plus pratique.
– Impact de l’eau sur la santé
Les risques sanitaires liés à l’eau sont dus à l’utilisation d’une eau polluée, impropre à l’usage voulu. En fonction des polluants, le risque sanitaire est de nature infectieuse (virus, bactéries, parasites, champignons), chimique (minéral, organique), ou physique (thermique, radioactif).
Les risques encourus le sont à plus ou moins longs termes. Certains sont connus et avérés pour la santé, et d’autres sont suspectés voire émergents.
Les principaux risques sanitaires à court terme liés à l’eau sont généralement d’ordre infectieux. Ils proviennent de la présence de micro-organismes (bactéries, virus, parasites). Les effets sont généralement bénins (troubles digestifs, mycoses) mais peuvent s’avérer plus importants (hépatites, leptospirose, typhoïde, choléra, légionellose…).
Pour les risques encourus à long terme, les symptômes dépendent de la dose et de la durée d’exposition. Les maladies développées ont souvent une origine chimique : saturnisme lié au plomb, cancers liés à l’arsenic, au mercure, au chrome, aux nitrates, aux hydrocarbures présents dans l’eau.45

JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

Le choix de ce sujet s’est fait après notre passage à Widou lors de l’université d’été de 2015. Voyant la population s’approvisionnait à tout moment au niveau du forage, nous nous sommes dites que le problème de l’eau se poser dans ce village. Ainsi, au sein même de la base ou nous logions, nous avions remarqué qu’il n’y avait pas de robinet. Et tout le monde avait des bidons de 10l de kiréne qui servaient de boisson. Pour prendre une douche, il fallait s’approvisionner au niveau du bassin ou dans un des barils qui se trouve au sein de la base.
Constatant que nous avions des difficultés à trouver de l’eau, et voyant qu’il y’avait des populations qui faisaient des kilomètres pour s’approvisionner en eau, nous avons décidé de faire une étude sur la problématique de l’eau à Widou.

CADRE MÉTHODOLOGIQUE

RECHERCHE DOCUMENTAIRE

La recherche documentaire peut-être définie comme une méthode qui consiste à rechercher, à trouver et à classer les documents. Une des finalités d’une recherche, c’est d’élaborer une bibliographie, de réaliser un dossier documentaire sur un sujet. Elle est un préalable avant toute enquête de terrain. Cette partie concernera les ouvrages, les articles, les mémoires que nous aurons à passer en revue et qui traitent de notre objet d’étude.
Cette recherche, loin de se limiter aux premiers moments de notre étude, nous a accompagnée jusqu’à la présentation des résultats de notre recherche. Néanmoins, il nous semble important de souligner que les premiers documents consultés (généralement sur l’eau et ses impacts sur la santé des populations), nous ont aidés à l’élaboration de notre problématique de recherche.
Cette étape est d’une importance capitale en ce qu’elle permet de pouvoir détenir une certaine originalité face aux travaux déjà entrepris dans ce sens. De ce fait, il est important pour nous de préciser nos sources d’informations. C’est pourquoi, pour la recherche documentaire, nous avons visité la Bibliothèque Universitaire Cheikh Anta Diop de Dakar (BU), la bibliothèque du département de sociologie et celle de l’UMI. Nous avons aussi fait des recherches sur internet qui est devenu un outil de recherche incontournable aujourd’hui.

CADRE D’ÉTUDE

Présentation de la Zone Sylvo-pastorale

L’étude a pour cadre la zone sylvo-pastorale nord du Sénégal qui appartient au Ferlo Nord et qui se situe entre 16° 08′ 20″ et 15° 49′ 55″ de latitude nord et entre 14° 56′ 25″ et 14° 48′ 50″ de longitude ouest. Le choix de ce secteur est dicté par le fait qu’il s’agit d’une région charnière entre la vallée du Sénégal ancienne zone d’accueil du bétail au cours de la saison sèche, devenue aujourd’hui une région à grande vocation agricole, suite à l’implantation du barrage de Diama et le sud du pays qui constitue, avec la Bassin Arachidier situé dans le centre ouest, les aires d’accueil actuelles des troupeaux. La zone étudiée est un lieu de passage et un axe très actif de transhumance et d’acheminement du bétail.
Les conditions physiques et climatiques du milieu en ont fait une région essentiellement sylvo-pastorale. Cette zone se situe sur celle de la Grande muraille verte, qui est un projet d’édification d’une ceinture verte pour le Sahara et le Sahel de Dakar à Djibouti. Développée par l’Union africaine la Grande muraille verte est une initiative qui a pour but d’affronter les effets préjudiciables tant socio-économiques qu’environnementaux de la dégradation des terres et de la désertification dans le Sahara et le Sahel.

DÉLIMITATION DU CHAMP D’ÉTUDE

Présentation de Widou Thiengoly

• Situation administrative de l’Unité Pastorale de Widou Thiengoly.
Notre étude concerne particulièrement l’Unité Pastorale de Widou Thiengoly qui est centrée autour de son forage dont les coordonnées sont 15°59’38.58 nord et 15°19’17.45 ouest. C’est un village qui est fondé par Sofel Sow dans les années 60. En peulh, « Widou » signifie « éleveurs en transhumance » et « Thiengoly » arbre46.
Comprise dans un rayon approximatif de 15 km autour du forage, l’Unité Pastorale est assise sur la:
 Communauté Rurale de Tessékéré située dans l’arrondissement de Yang-Yang, département de Linguère, région de Louga. Le forage dépend administrativement de l’Arrondissement de Yang-Yang.
 Communauté Rurale de Fanaye, arrondissement de Thillé-Boubacar, département de Podor, Région de Saint-Louis.
 Communauté Rurale de Mbane, arrondissement de Mbane, département de Dagana, Région de Saint-Louis.
L’Unité Pastorale est subdivisée en huit secteurs :
 Le secteur de Tessékéré-Amaly
 Le secteur de Tessékéré-Ganina,
 Le secteur de Tatki-Ganina,
 Le secteur de Tatki-Niassanté ou secteur périmètre 1989
 Le secteur de Niassante-Mbar-Toubab ou secteur périmètre 1986
 Le secteur de Mbar-Toubab-Mbaye-Hawa ou secteur périmètre 1985
 Le secteur de Mbaye-Hawa-Amaly,
 Le secteur de Widou Centre.
• Position de l’Unité Pastorale de Widou-Thiengoly.
Source : ANDRE Daniel, 2007, Plan de Gestion de l’Unité Pastorale de Widou Thiengoly, Ministère de l’environnement, de la protection de la nature, des bassins de rétention et des lacs artificiels Toutefois, le forage de Widou a été construit en 1953, et inauguré en 1956. Dans sa première phase, une expérimentation en 1981 de 4 réseaux a été tentée pour examiner la possibilité de pouvoir desservir certaines zones un peu éloignées. C’est alors qu’on assista en 2000 à la fin de ces réseaux à cause du mauvais entretien et de l’éclatement de certaines vannes. Cette expérience ratée a fait qu’il n’y a pas de bornes fontaines, ni de réseaux fonctionnels dans toute la CR. Pour s’approvisionner en eau, les populations parcourent une distance, avec un minima de 3 km pour les villages qui sont aux alentours et un maxima de 15 km pour les villages éloignés compte non tenu du cheptel souvent très important. 47
Widou est un village qui est largement dominé par les Peuls ; on y trouve aussi des Wolofs et des Maures. Et il est essentiellement musulman. Les activités des peuls se concentrent autour de l’élevage et des travaux saisonniers engendrés par la campagne de reboisement de la Grande muraille verte.

ÉCHANTILLONNAGE

En général on ne peut étudier toute la population ; il faut donc prélever un échantillon qui sera représentatif de la population dont il est tiré.
Ainsi, l’échantillon de l’étude a été constitué suivant les deux principes de la diversification et de la saturation. L’échantillonnage est une opération statistique très importante dans une enquête de terrain. Pour avoir de bonnes analyses statistiques, il est important de connaître et de comprendre le type d’échantillonnage utilisé. Nous avons choisi les usagers de façon aléatoire. En fait, il s’agit de cibler des hommes, des femmes et des jeunes (enfants) qui habitent dans le village et qui utilisent les différents services d’eau disponible à Widou.
Dans cette étude, nous avons décidé de sélectionner les usagers de l’eau comme notre population cible. En effet, l’échantillon est constitué de telle sorte que tout élément qui va être retenu possède autant de chance que n’importe quel autre élément de la population mère.
 La population cible
– Les femmes : Lors de notre premier passage à Widou, nous avions remarqué que ce sont les femmes qui s’approvisionnaient le plus souvent au niveau du forage. De plus, en général, ce sont elles qui s’occupent des tâches ménagères (vaisselle, linge, cuisine…), et qui se regroupent le plus souvent au niveau du forage.
– Les enfants : A part les femmes, nous avions noté que les enfants aussi avaient l’habitude de se retrouver au forage avec des bidons, des chambres à air ou des grilles.
– Les hommes : Même s’ils ne sont pas très fréquents au forage, sont des usagers de l’eau et ils feront partis des personnes enquêtées.
– Les personnes ressources : Sachant que nous étudions l’usage et l’impact de l’eau sur la santé, nous nous rendrons au niveau du dispensaire pour recueillir l’avis de l’infirmier, de la sage-femme ou de la matrone. De même, nous essayerons de rencontrer des autorités locales du village de Widou.
 La période de collecte
La période de collecte aura lieu tous les jours, matin et soir et se déroulera du 11 au 21 Août 2016 à Widou Thiengoly.

MÉTHODES ET TECHNIQUES D’ENQUÊTE

Pour mener à bien notre étude, nous avons choisi deux méthodes : la méthode qualitative et la méthode quantitative. (La méthode quantitative a certes été utilisée au début mais ne nous a pas servi pour l’analyse faute de données tardives. Elles pourront être exploitées dans nos prochaines recherches).
– La méthode qualitative :
Cette méthode est un ensemble de technique d’investigation qui s’intéresse aux comportements et perceptions d’individus et permet d’étudier leurs opinions sur un sujet particulier. Elle cherche aussi à mieux comprendre, mais également à donner un sens à une situation encore relativement confuse. Mieux, elle donne un nouveau sens à une situation mal comprise. Cela consiste à une mise en relation d’un ensemble d’éléments d’une manière suffisamment organisée pour orienter nos actions ou celles du chercheur. Ainsi, la méthode qualitative vise à mieux comprendre une situation en mettant en relation les principaux éléments afin de produire une représentation cohérente, un modèle, qui puisse servir à analyser telle ou telle situation. Dans notre étude, la méthode qualitative nous permettra de mieux appréhender l’impact de l’eau sur la santé à Widou Thiengoly.
Etant donné que nous avons choisi la méthode qualitative, nous avons jugé nécessaire de faire recours à deux techniques d’enquête : L’Entretien et l’Observation. Il existe plusieurs types d’entretiens en science sociale mais nous avons opté pour l’entretien semi-directif, en ce sens qu’il n’est entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de questions précises.
 L’entretien semi directif :
Notre choix s’est porté sur l’entretien semi directif car il porte un certain nombre de thèmes qui sont identifiés dans un guide préparé par l’enquêteur. Cet outil d’investigation relève des méthodes de recueil de données qualitatives. Il vient souvent approfondir des domaines de connaissances spécifiques liés aux principaux aspects de la question étudiée. Ce type d’entretien permet ainsi de compléter les résultats obtenus en apportant une richesse et une précision plus grande dans les informations recueillies, grâce notamment à la puissance évocatrice des citations et aux possibilités de relance et d’interaction dans la communication entre enquêteur et enquêté. Sans pouvoir chiffrer précisément dans quelle proportion telle attitude ou telle action a son importance, l’entretien relève souvent de l’existence de discours et de représentations, profondément inscrits dans l’esprit des personnes interrogées.48
Il s’agira pour nous de nous entretenir avec des usagers de l’eau à savoir les femmes, les hommes et les jeunes.
Sur ce, les points de l’entretien comprendront les 6 thèmes suivant :
1. Perception de l’eau
2. Conservation de l’eau
3. Approvisionnement en eau
4. Fréquence et Moyen de transport de l’eau
5. Eau et Santé
6. Attentes et Besoins
 Observation
Une grille d’observation a été confectionnée. L’observation s’est faite au niveau du forage plus précisément à côté du tuyau d’approvisionnement et à l’intérieur des concessions. Ainsi, au-delà du discours des populations sur l’usage et l’impact de l’eau sur la santé, nous avons observé ces derniers dans un souci de trianguler les données recueillies. L’observation a porté également sur les moyens de conservation de l’eau (hygiène), le traitement de l’eau (eau de javel, stérilisation). La grille d’observation a renseigné les conduites des usagers de l’eau au niveau du forage et dans leur lieu d’habitat.

DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Comme dans tout travail de recherche, des difficultés surviennent assez souvent. Dans le cas de notre étude, quelques difficultés sont survenues lors de notre descente sur le terrain. Elles sont diverses et variées. L’une des difficultés majeures à laquelle nous avons fait face est celle liée à l’accès à une documentation soutenue qui soit à la hauteur de notre ambition cognitive. L’impossibilité d’obtenir des ouvrages qui traitent du phénomène étudié nous a empêchée d’avoir une lecture pouvant satisfaire notre curiosité intellectuelle. En effet, peu de travaux socio-anthropologiques ont été réalisés à propos de l’impact de l’eau sur la santé. Du coup, faire une revue de littérature anthropologique fut difficile pour nous. Toutefois, nous nous sommes contentée des documents que nous avons pu trouver.
En second lieu, une fois sur le terrain, le problème de la langue s’est posé. La population de Widou est particulièrement composée de peul et la plupart d’entre eux ne pouvait s’exprimer en wolof ou en français. Nous avons été obligée de recourir à des interprètes pour obtenir les informations qu’il faut.
De plus, des difficultés sont aussi survenues au moment des entretiens car il arrivait que les interprètes ne comprennent pas la question posée. Et dans ce cas, l’enquêté a lui aussi du mal à répondre.

ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE

Notre enquête de terrain s’est déroulée durant l’université d’été qui s’est tenue du 11 au 21 Août 2016 à Widou. Nous avons réalisé au total 30 entretiens qualitatifs avec des personnes d’âges différents qui varient de 16 à 50 ans et plus. Il y a eu 21 femmes et 09 hommes qui ont été choisis au hasard dont une maure PF 26ans, deux femmes wolofs KN la trentaine et AM 45ans, une femme lébou AN 40ans et les 26 restants sont des peulhs. Nous nous sommes aussi entretenus avec l’ICP (Infirmier Chef de Poste), l’infirmière, la matrone, (ils ne font pas partis des 30entretiens) et des habitants de Widou qui sont dans les campements et ceux des villages environnants. Nous nous sommes rendus dans trois campements et il y a eu un enquêté par campement. Il s’agit d’un homme de 44ans AK et de deux femmes AS et MB qui ont respectivement 33 et 36 ans. Les enquêtés des villages environnants ont été identifiés au dispensaire et lors du marché hebdomadaire qui se tient chaque Mardi ; ils sont au nombre de 5. L’un des enquêtés vient de Mbaye Hawa situé à une quarantaine de kilomètre de Widou il s’agit de SK, un autre vient de Dahra SS, il y’a un homme qui est à 15km du village AMS, un autre à 14km NB et un jeune AB qui est à 18km de Widou (Ganina).

Accès à l’eau à Widou

– Difficultés liées à l’eau
L’accès à l’eau est très difficile à Widou pour les habitants de ce village et surtout pour ceux des villages environnants. En effet, tous les enquêtés ont déploré ce phénomène. Le fait de faire des va et viens pour s’approvisionner en eau n’est pas facile pour la population. Selon certains enquêtés, transporter de l’eau à des kilomètres du forage avec des bidons, des chambres à air ou grilles, supportés par un âne ou une charrette est devenu une situation insupportable. Les enquêtés se plaignent de la longue distance parcourue pour transporter l’eau même si le forage est situé à l’entrée du village. Beaucoup se sont plaints de courbatures, de mal de dos, de douleurs musculaires à force de transporter de l’eau. C’est le cas de FS une enquêtée peulh de 50ans qui nous disait en ces termes : « A chaque fois que mon fils part chercher de l’eau, il est obligé de pénétrer à l’intérieur du forage en lançant un tuyau et la plupart du temps il se blesse en tombant. Et nous sommes obligés de l’emmener à Louga ou à Linguère pour qu’il se soigne. Le forage a plus de 50ans, il est très vieux…. On aurait souhaité que vous nous aidiez ; Walay ! Car tout le monde est malade à cause du forage. » Une autre dame peul du nom de HK de plus de 50ans d’ajouter : « …Il arrive que j’aille m’approvisionner au forage si mon fils est absent et que ma belle-fille est occupée dans la cuisine. Je suis certes à quelques mètres du forage, mais, sachez qu’à mon âge il est difficile pour moi de transporter de l’eau sur une charrette avec un âne en soulevant des bidons de 20 litres ou plus c’est très dur ! ».
A cet effet, l’étude a révélé que l’accès à l’eau est un phénomène qui est source de douleurs physiques car certains se plaignent de toutes sortes de maux. Nous avons remarqué que pas mal d’enquêtés sont très minces que ce soit du côté des femmes ou des hommes. Mais avec tout ce qu’il y’a comme risques maladies, est ce que les « grandes personnes », d’un âge avancé, doivent ils aller chercher de l’eau en la transportant sur des charrettes, des ânes à des kilomètres de leur lieu d’habitat ? La seule réponse à cette question est : « nous n’avons pas le choix ! » Cette réponse semble courte mais en dit beaucoup. C’est pourquoi, pour les habitants de Widou s’ils n’ont pas le choix c’est tout simplement parce qu’il n’y’a qu’un seul forage qui alimente Widou et ses environs. Et le forage le plus proche de Widou se trouve à peu près à 18km du village.
Ainsi, les dix jours passés à Widou nous ont montré que l’accès à l’eau est difficile pour la population et surtout pour les grandes personnes qui peinent à transporter de l’eau. Tous les entretiens qui ont été effectués ont révélé des difficultés liées à l’accès à l’eau surtout du côté du transport. Pour appuyer les propos des deux dames citées plus haut, un jeune peulh de 25 ans du nom de AS abondant dans le même sens disait : « Je suis à 5km du forage… ; parfois il arrive que je ressente des douleurs au niveau de ma taille ou de mes deux poignets à force de me courber et de soulever des bidons de 20litres… Si à mon âge je ressens des douleurs musculaires alors que je suis encore jeune qu’est ce qui va se passer lorsque j’aurai 40, 50ans et plus si le problème de l’eau n’est pas résolu ?… »
Ce jeune a posé une question que la quasi-totalité de la population de Widou redoute. Sur ce, d’un autre côté, d’autres enquêtés déplorent le manque d’eau fréquent.
– Manque d’eau
L’approvisionnement en eau à Widou demeure très contraignant surtout s’il y’a coupure d’eau. Durant notre étude, nous avons remarqué qu’il y’a deux à trois maisons qui ont des tuyaux à l’intérieur de leur concession au détriment des autres qui doivent aller s’approvisionner au forage. D’ailleurs, pour les habitants de ces concessions, le fait d’avoir un tuyau qui leur sert de robinet n’est pas chose aisée étant donné que lorsque la population s’approvisionne au niveau du forage, les tuyaux ne fonctionnent plus vu qu’ils sont reliés au forage. La première personne rencontrée qui a affirmé avoir un tuyau chez elle est une peulh d’une trentaine d’année du nom de DS. Selon cette dernière, si sa famille a le privilège de bénéficier d’un tuyau c’est parce que son mari est professeur et directeur de l’école de Widou : « Mon mari est un professeur et je pense que c’est pour le mettre dans de bonnes conditions que l’on bénéficie d’un tuyau chez nous… Nous avons même le courant comparé aux autres habitants ».
Pour l’autre dame du nom de FD 52ans, qui est elle aussi peulh nous a confié : « il y’a un ancien bassin qui a été créé juste à l’entrée de chez moi et il y’a un tuyau à l’intérieur. Je ne sais pas pourquoi il a été créé ici mais je l’ai trouvé ainsi. Parfois, il arrive qu’il se remplisse et on en profite pour reverser l’eau dans des bidons et des bassines. Mais, c’est très rare aussi qu’il y’ait de l’eau surtout si le tuyau du forage est fonctionnel ». Pour la dernière enquêtée, il s’agit d’une Wolof du nom de KN la trentaine : « J’ai trouvé un tuyau chez moi depuis que j’ai rejoint le domicile conjugale. Je suis mariée il y’a à peu près un mois….je viens de Dahra…. Mais je ne sais pas pourquoi nous avons un tuyau au détriment des autres ».
De plus, lorsque nous avons posé la question à savoir pourquoi certaines familles ont un tuyau chez eux comparés aux autres, certains enquêtés ignorent le pourquoi de leur présence alors que d’autres pensent que cela est dû au hasard et que les bénéficiaires de ces tuyaux ont de la chance.
Et de l’avis de certains, si l’eau se fait souvent rare c’est parce que la quasi-totalité des villages environnants viennent s’approvisionner à Widou en plus des autochtones. D’après la population, le volume de distribution d’eau par jour n’est pas suffisant puisque l’eau leur sert pour tous les travaux ménagers (linge, cuisine, toilette, vaisselle, boisson…). Elle sert aussi d’abreuvoir au bétail (moutons, vaches, chèvres, brebis, basse-cour….).
En sus, comme l’affirmait une peulh de 32ans du nom de C.S lors de nos entretiens, « Widou n’est pas un petit village parce qu’il y’a partout des campements à 3, 5km voir plus ; et machalla nous avons souvent des familles élargies ce qui fait que nous avons tout le temps besoin d’eau. Et parfois les bidons d’eau, les grilles ou les chambres à air ne suffisent pas! Le forage ne peut pas fournir de l’eau à toute la population de Widou et aux habitants d’autres villages. Ce qui fait que s’il n’y a pas de goutte d’eau nous sommes obligés de faire 10, 11, 20, 30 km parfois même plus pour avoir de l’eau. » Une autre peulh du nom de HD la cinquantaine de rétorquer : « certains de mes enfants sont à 11km du forage et ils sont obligés de venir jusqu’ici pour avoir de l’eau. C’est très difficile et fatiguant surtout pour nous les femmes ! Le fait de prendre une charrette, des ânes ça nous abat physiquement ! Regardez ! La plupart des femmes sont très chétives ! Faire des va et viens c’est très difficile ! Il arrive qu’ils quittent leur domicile jusqu’ici et qu’il n’y’ait pas d’eau ! Vous vous rendez compte ? Ils seront obligés de faire encore plusieurs kilomètres ne serait-ce que pour remplir une grille ou une chambre à air ».
Pratiquement tous nos entretiens ont montré que l’accès à l’eau est très difficile à Widou. Et selon NB un peulh de 46ans chef d’un village situé à côté de Ganina disait : « Notre village est à 14km d’ici et depuis que notre forage est en panne (c’est un nouveau forage), nous venons ici tous les jours pour avoir de l’eau. C’est le forage le plus proche et du coup nous sommes obligés de remplir le maximum par jour ! On ne peut pas faire la navette deux fois dans la journée du fait de la longue distance… ».
L’exemple de cet homme démontre l’accès difficile que tous les autres enquêtés ont soulevé. Parcourir 14km par jour n’est pas chose facile d’autant plus qu’il faut transporter de l’eau sur une charrette avec des ânes.
En somme, que ce soit au sein de Widou centre, au niveau des campements ou dans les villages voisins, l’accès à l’eau demeure « fatiguant », « pénible », « rude », « ennuyeux », « compliqué » et très « dur » d’après les résultats de notre enquête.

Perception de l’eau

Sur les 30 personnes interrogées, 21 pensent que l’eau est de « mauvaise qualité », elle « n’est pas bonne », elle est « sale », « pleine de microbes et de bactéries ». Si pour les 9 autres restants l’eau est de bonne qualité il n’en demeure pas moins que la population se plaint souvent de maux de ventre et de diarrhée. Cette contradiction s’explique parce que la plupart de nos enquêtés ne sont pas conscients des risques de maladies liées à l’eau (des entretiens avec l’Infirmier, la matrone au niveau du dispensaire et certains enquêtés ont démontré que l’eau est source de maladies hydriques). Par exemple, AM une wolof de 45ans affirmait : « Ici il y’a souvent des cas de maux de ventre, de diarrhée, mais j’ignore si c’est à cause de l’eau…. ». De même, PF une maure de 26ans ajoutait: « Pour moi l’eau est potable… mais j’entends souvent qu’elle donne des maux de ventre… ».
Dans cette même lancée KD une jeune peulh de 22ans disait en ces termes : « l’eau du forage n’est pas potable parce que les gens pénètrent jusqu’à l’intérieur avec leurs habits, leurs chaussures, vous vous rendez compte ? Et les gens osent dire que l’eau est potable ! … ». Et une autre peulh AS 33ans qui vit dans un des campements de rétorquer : « Vous savez le nouveau tuyau que vous avez trouvé à l’entrée du village n’a même pas encore une semaine ! Mais le forage proprement dit, c’est un grand bassin, il est à ciel ouvert, il est sale ; mais nous n’avons pas le choix et on boit cette eau ! Il y’a même des gens qui pénètrent à l’intérieur du forage. Mes parents peulhs n’ont pas l’habitude de prendre un bain (rire…) et ils osent faire leurs besoins au sein même du forage avec leurs habits, chaussures et tout ; j’ai une fois assisté à ça mais que faire ?…Walay ! Je vous jure qu’il y’a des peuls qui se baignent à l’intérieur et font leurs besoins en même temps ! ».
Pour ces deux dernières enquêtées, c’est le comble que les gens puissent pénétrer à l’intérieur du forage et que certains se vantent de la bonne qualité de l’eau. Ces habitants de Widou qui ont été cités déplorent la mauvaise conduite des peuls qui sont les principaux fautifs car, ce sont eux qui pénètrent à l’intérieur du forage et y laissent des microbes. Ce comportement s’explique parce qu’ils sont obligés de positionner le bout du tuyau en dessous du niveau de l’eau pour que sous l’effet d’un processus de siphon l’eau alimente le tuyau qui permet de remplir les grilles, bidons, bassines et autres.
Toutefois, si ces derniers désapprouvent la conduite des usagers, d’autres se sont prononcés sur la qualité de l’eau.
– Mauvaise qualité de l’eau (utilisation de produits pour purifier l’eau)
D’après une jeune peulh du nom de S.D 16 ans : « L’eau du forage est de très mauvaise qualité, elle est sale, elle est pleine de microbes, elle rend malade, … ce sont les étrangers (ceux qui viennent faire des enquêtes) qui viennent ici qui me l’ont fait savoir. » Du même avis que la jeune fille, un autre vieux peulh de 68ans A.D d’ajouter : « A chaque fois que je viens à Widou je leur demande de filtrer l’eau, de la bouillir, ou même de mettre de la javel ce qui est plus facile ! Mais rien ; ils ne m’écoutent pas c’est comme s’ils pensent que je me moque d’eux. Parfois je leur dis que s’ils avaient une loupe, ils n’allaient plus jamais se laver le visage avec l’eau du forage… je suis né à Thiès et j’y ai grandi mais c’est ma mère qui est originaire de Widou. Si je viens souvent ici c’est parce que mon fils y vit avec sa famille… ».
Ces deux enquêtés qui sont des instruits d’âges différents, ont une perception négative de l’eau du forage. D’après nos entretiens, le Vieux de 68ans a fait des études et c’est un ancien cheminot qui a fait plusieurs village ce qui lui a permis d’avoir des connaissances sur la qualité de l’eau. La jeune SD quant à elle élève en classe de première secondaire côtoie des étrangers « des chercheurs français et des étudiants qui viennent à Widou » qui lui ont fait savoir que l’eau du forage est de mauvaise qualité. Si une partie de la population est consciente de la mauvaise qualité de l’eau, il n’en demeure pas moins qu’elle n’a pas le choix vu qu’il n’y a qu’un seul forage qui alimente plusieurs villages. D’après l’ICP (Infirmier chef de poste du dispensaire) : « L’eau du forage est une eau qui n’est pas potable, elle est sale, il y’a pleins de microbes, de parasites… On en parle assez souvent. Je leur dis tout le temps que l’eau n’est pas potable et qu’il vaut mieux y mettre de « l’aquatabs », ou bien de l’eau de javel avant de l’utiliser. J’ai même dit au gérant du forage d’y mettre souvent de la javel. Et je crois qu’il ne suit pas mes directives. Je ne sais même pas depuis combien d’années on n’a pas nettoyé le forage…. Mon eau à moi vient de Dahra. Je préfère transporter de l’eau de Dahra à Widou ; c’est pour être en bonne santé ! ».
Tout comme certains enquêtés, l’ICP nous a raconté qu’à chaque fois que l’occasion se présente il sensibilise la population sur la mauvaise qualité de l’eau. Mais, certains habitants qui n’ont pas la culture de la javel ou du filtrage préfèrent consommer l’eau du forage sans purification. Nous avons appris qu’à défaut d’y mettre de la javel d’autres préfèrent utiliser des comprimés comme « aquatabs ». C’est le cas de DS une peulh d’une trentaine d’année qui disait : « Nous consommons l’eau du forage mais j’y mets toujours des comprimés que l’on appelle « aquatabs » pour la purifier. Je n’ai jamais fait bouillir l’eau mais parfois aussi j’y mets de la javel. Je verse deux à trois gouttes de javel dans les bidons de 20litres et c’est surtout pour les enfants ». Cette jeune dame qui dit être consciente du danger que l’eau peut provoquer, pense à la santé de ses enfants en purifiant l’eau du forage avant qu’elle ne serve de boisson. PF, la jeune maure de 26ans d’ajouter : « je mets deux à trois gouttes de javel dans les bidons de 20 litres que ce soit pour boire ou pour autre chose je verse de la javel partout !».
Abondant dans le même sens, une jeune peulh de 22ans du nom de KD qui a été trouvé à l’entrée du marché et qui habite à 3km de Widou nous a confié : « l’eau n’est pas potable c’est pourquoi nous y mettons de la javel ou du « lalagne » avant de la consommer….
Le « lalagne » est un produit qui vient de Dahra qui ressemble à du sel ; il est dans des sachets. Si nous n’avons pas de javel on s’en sert car il enlève les microbes. Et ensuite on filtre l’eau à l’aide de passoir avant de la boire ». HD 50 ans, du même avis que les autres déjà cités, dit utiliser un passoir vendu au marché pour purifier l’eau avant qu’elle ne serve de boisson. Et c’est aussi le cas d’un jeune peulh de 20ans AB qui habite à 18 km de Widou plus précisément à Ganina. D’après ce jeune, il s’approvisionne à 5km de son village et utilise de la javel pour la purification de l’eau.
A cet égard, l’enquête a montré que sur les 30 personnes interrogées, les 17 utilisent de la javel ou de « l’aquatabs » (12 pour la javel et 5pour personnes pour l’aquatabs) alors que les 13 restants ne l’utilisent jamais (voir graphique). Mais, notons aussi que ce sont 8 enquêtés qui utilisent régulièrement de la javel ou de « l’aquatabs » pour la purification de l’eau. Pour les 9 restants, ils n’utilisent la javel qu’occasionnellement. Et pour certains, la raison est qu’ils habitent dans des endroits où il n’y a pas de boutiques pour s’en procurer alors que pour d’autres, c’est un produit qui se fait rare.
Ce graphique montre que la Javel et « l’aquatabs » sont beaucoup plus utilisés que les autres produits. Une seule personne nous a parlé du lalagne qui semble-t-il est un produit de purification alors que quelques un utilisent un passoir ou un filtre.
Cependant, le dosage de la javel et de « l’aquatabs » n’est pas souvent respecté. Du coup, est-ce que le fait de verser quelques gouttes de javel dans un bidon de 20l ou dans une grille peut avoir un effet sur l’eau ? Nous, pensons que la population ignore le nombre de comprimés ou de gouttes de javel qu’il faut pour purifier l’eau. Car, d’après ceux qui utilisent ces produits, c’est pratiquement le même dosage qu’ils utilisent pour les bidons, les grilles, chambres à air et autres… Tandis que pour le professionnel de santé il faut un dosage spécifique pour chaque litre d’eau. Ces 3 gouttes dont parlent les enquêtés ne seront efficaces que sur 1 à 2litres d’eau d’après l’infirmière et l’ICP. Alors que pour les bidons de 20l il faut au moins mettre 3bouchons de la bouteille de javel selon ces derniers.
– Usage de l’eau des pluies
Même si l’ICP ou certains habitants essayent de sensibiliser le reste de la population sur la javellisation de l’eau du forage d’autres préfèrent utiliser l’eau des pluies en période d’hivernage. C’est le cas de AS une peulh de 50ans qui dit préférait utiliser cette eau pendant la saison des pluies. Selon cette dame, « pendant l’hivernage, nous préférons utiliser l’eau des pluies pour le linge, la vaisselle, le bain, et tous les travaux ménagers ! C’est une eau qui est très bonne pour le corps elle rend lisse ! Même pour le linge, grâce à l’eau de pluie nous avons rapidement un linge propre et très mousseux… Parfois il y’en a qui boivent l’eau des pluies et c’est surtout ceux qui habitent dans les zones les plus reculées. » Une autre peulh du nom de TK la quarantaine abondant dans le même sens disait en ces termes : « Il arrive que l’on boit l’eau des pluies mais je précise, pas l’eau des mares ! C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’il pleut on met des bassines à coté pour recueillir de l’eau. On boit cette eau sans javel ni filtre ! ».
Certains habitants de Widou boivent l’eau de pluie et l’une des premières raisons est qu’elle est plus agréable à boire par rapport à l’eau du forage qui est salée selon quelques-uns de nos enquêtés. Aussi, selon ces derniers, ils ont la chance d’obtenir de l’eau sur place en période d’hivernage ce qui fait qu’ils n’auront pas à faire des kilomètres pour s’approvisionner en eau.
Par contre, une jeune dame peulh du nom de CD la trentaine nous a révélé qu’elle n’arrive plus à boire l’eau de pluie soit disant qu’elle lui donne le paludisme. Ici, nous pensons que la présence stagnante de l’eau des pluies est un vecteur de maladie. Si pour certains elle est agréable à boire, pour d’autres elle rend malade.
Lors de nos entretiens, certains nous ont fait savoir qu’en période d’hivernage l’eau du forage est très salée et du coup elle gonfle la plupart des femmes. Un autre enquêté peulh du nom de NB la quarantaine qui vient d’un village à 14km de Widou d’ajouter : « il arrivait que l’eau du forage soit très, très salée ; elle était imbuvable mais aujourd’hui cela a diminué même si elle n’est pas très agréable on s’en contente…Ce qui fait qu’on fait usage de l’eau des pluies à chaque fois que de besoin ».
Ainsi, notre étude a révélé une perception négative de la qualité de l’eau du forage alors que beaucoup préfère l’eau de pluie à la place. Si certains pensent que l’eau de pluie est acide, qu’elle peut rendre malade, (comme le cas de KD déjà cité ; « j’ai une tante qui n’arrive pas à boire l’eau de pluie ; à chaque fois qu’elle en prend, elle tombe malade… ») et qu’elle ne peut que servir aux travaux ménagers, d’autres estiment qu’elle est meilleure boisson que l’eau du forage.
– Usage de l’eau des mares
L’eau des mares est utilisée pour la baignade, le linge, la vaisselle, tous les travaux domestiques et dans de rares cas sert de boisson pour certains (le plus souvent pour ceux qui habitent dans les campements et les villages les plus reculés). De l’avis de certains enquêtés, pendant l’hivernage, ils profitent au maximum de l’eau des mares. La plupart nous ont confié que puisqu’ils habitent à des kilomètres du forage, les mares leur sont d’une grande utilité même si l’eau n’est pas potable. Dans certaines zones, il y’a des mares qui sont naturelles tout comme il y’a certaines qui ont été creusées comme le montre l’image ci-dessus.

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Table des matières

PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DU CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE
1.1. PROBLÉMATIQUE ET REVUE CRITIQUE DE LA LITTÉRATURE
1.2. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
1.2.1. Objectif Général
1.2.2. Objectifs Spécifiques
1.3. LES HYPOTHÉSES DE LA RECHERCHE
1.3.1. Hypothèse Principale
1.3.2. Hypothèses secondaires
1.4. OPÉRATIONNALISATION DES CONCEPTS DE L’ÉTUDE
1.5. DÉFINITION DES TERMES DE L’ÉTUDE
1.6. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
CHAPITRE 2 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE
2.1. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
2.2. CADRE D’ÉTUDE
2.2.1 Présentation de la zone sylvo-pastorale
2.3. DÉLIMITATION DU CHAMP D’ÉTUDE
2.3.1. Présentation de Widou Thiengoly
2.4. ÉCHANTILLONNAGE
2.5. MÉTHODES ET TECHNIQUES D’ENQUÊTE
2.6. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE

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