Occupation du sol et végétation

Occupation du sol et végétation

II Etat des connaissances sur Stipa tenacissima

Origine étymologique et position systématique

L’alfa qui s’écrit parfois halfa est un mot d’origine arabe, donnée suivant les régions à des graminées de steppes à feuilles résistantes jonciformes à l’état sec. En Français, ce mot a pris un sens plus précis et ne désigne qu’une seule espèce Stipa tenacissima Buch, qui a des synonymes tel que Stipa tortilis ou Stipa macrochloa (TRABUT, 1889 in BENSID, 1990).QUEZEL et SANTA (1962) décrivent l’alfa de la manière suivante : rhizome très rameux, formant des touffes d’abord, compactes puis devenant annulaire, innovations renflées à la base, portant à l’opposé de la feuille axillante une pré feuille constituée par une gaine biauriculée portant deux prolongements linéaire, mous, soyeux, plumeux, de 2.5 à 3 cm qui font saillie à la gorge de la gaine de la feuille saillante. Chaume pouvant atteindre 1.5 cm, feuillé, couvert de longues gaines, sans nœuds dans la partie saillante au dessus de la touffe, pleine, glabre, scabre sous le panicule.Feuille des innovations à gaine lisse, glabre ou plus ou moins velues, limbe de 0.3 à 1.20 de longueur, jonciforme par temps sec, aigu, glabre et lisse sur la surface externe, se laissant arracher.Panicule allongé, étroite, compact, atteignant 35cm. Glume peu inégale, membraneuses, glabre et lisse ; l’inferieur linéaire, lancéolé, longuement atténuée en pointe fine (27 à 30cm) ; la supérieur plus étroite et plus courte (25 à 27cm). Lemme velue, peu indiré, pourvue d’un callus aigu et velu et tortille au dessous du genou, droite sur le dos, plus ou moins bilobé.Deux lodicule, égalant à peu prés l’ovaire. Trois anthères, jaune clairs ou lenées de violet (10 à 15 mm), barbues au sommet. Caryopse linéaire, oblong, 7 à 8 mm, jaune brun, à macule hilaire linéaire formant un sillon atteignant le sommet du grain ; embryon court (1mm).L’alfa (Stipa tenacissima) est une graminée vivace, elle appartient :

Distribution de l’alfa

Aire mondiale

L’aire mondiale de l’alfa se confine sur le pourtour de la méditerranée dont il occupe une grande partie des Hautes Plaines, entre l’Atlas tellien et l’Atlas saharien en Algérie. Il s’étend au Maroc jusqu’au moyen Atlas et dans le bassin amont de la Moulaya. On en trouve en Tunisie et sur la cote libyenne. Cette espèce est signalée à l’état sporadique au Portugal, en Grèce et en Egypte (Boudy, 1950).Concernant le continent européen, l’alfa est commun dans la péninsule Ibérique où elle couvre les plateaux inclus dans le triangle Valence – Madrid – Malaga ainsi que dans les provinces de Murcie et Almeria. Quant aux superficies occupées, l’Algérie est classée première suivie du Maroc, de la Tunisie, d’Espagne et en dernier lieu la Lybie.

Aire Algérienne

En Algérie, cette graminée occupe une aire de dispersion très étendues ; elle fait partie des zones steppique se situant directement au sud des chaines telliennes et au nord de l’Atlas Saharien.
Les travaux de SELTZER (1946) montrent que les plaines sud-oranaises, sud-algéroises et sud-constantinoises reçoivent entre 200 et 300 mm de pluies en moyenne par an, d’une part ; d’autre part, la répartition saisonnière est marquée par la prédominance des pluies d’automne et de printemps. Dans ce sens, LEHOUEROU (1969) montre que l’alfa se présente dans une gamme climatique très étendue entre les isohyètes 500 et 100 mm, mais ne constitue des steppes qu’entre 100 et 400. C’est-à-dire dans les étages bioclimatique semi-aride inferieur, l’aride supérieur et inferieur avec quelques invagination dans le saharien.

Description botanique

L’alfa, plante herbacée, vivace, se présentant sous l’aspect d’une touffe à peu prés circulaire dont le diamètre varie fortement selon la qualité de la nappe. Celle-ci dépend d’interaction multiple avec les conditions climatiques et édaphiques qu’elle rencontre.
L’alfa est composée de deux parties : souterraine et aérienne. La première est formée d’un rhizome et la seconde de feuille composée de limbes atteignant parfois un mètre de long.

La partie souterraine

Elle est constituée par l’ensemble des rhizomes caractérisés par des nœuds, des entre-nœuds, des racines et des radicelles touffues et très denses, descendant à des profondeurs variables suivant la nature de la roche mère. La biomasse de la partie souterraine et supérieure à celle de la partie aérienne

Le rhizome

On peut parler aussi de pseudo-rhizome (BENSID, 1990). C’est une tige qui devient rampante et peut se fixer au sol par les racines adventives. Il est caractérisé par des ramifications importantes.

La racine

Le système racinaire est très rameux et touffu, la quasi-totalité se localise dans l’horizon superficiel à une profondeur allant jusqu’au niveau de la croute calcaire qui fait obstacle aux racines. Cependant quelques racines périphériques s’étalent vers l’extérieur.

Partie aérienne

La touffe d’alfa varie de 20 à 150cm de hauteur et de 10 à 180 cm de diamètre, elle est constitué de rameaux portant des gaines imbriqué les unes dans les autres surmontées de limbes dressés, long de 30 à 120cm, et par des chaumes inflorescentiels portant à leur sommet les panicules en période de floraison.
Fig.2 : Photo et schéma de Stipa tenacissima

Cycle biologique

La floraison

La période de floraison de l’alfa s’étend chaque année de février à juin suivant les localités et les conditions climatiques. En générale, une jeune touffe d’alfa ne fleurit pas abondamment, alors que les touffes plus âgées et mal venantes fleurissent abondamment ; peut être pour compenser la reproduction végétative très faible.

La circination

La touffe d’alfa dans son jeune âge est pleine et homogène. Peu à peu au cours des années, les feuilles adultes mortes s’accumulent au centre de la touffe et forment le fetras. Ensuite ce dernier se développe et crée un milieu obscure et asphyxiant pour les rhizomes ; il entraine leur dépérissement, ce qui crée un vide au centre de la touffe. Celui-ci s’entrouvre de plus en plus et la touffe prendra petit à petit la forme d’une couronne.
Les rameaux constitués à la suite de la circination se fragmentent en plusieurs touffes élémentaires susceptibles de subir à leur tour la même évolution. Il en résulte une difficulté pour dénombrer les touffes d’alfa fragmentées, née de cette division.

La multiplication

La touffe d’alfa se multiplie et se renouvelle sous deux modes :par ramification axillaire, c’est le mode de multiplication normale et par multiplication caulinaire par innovations ou rejets, se fait à partir de bourgeons axillaires dormants qui peuvent se développer sous certaines conditions.

Ecologie et tempérament de l’alfa

Préférences climatique

Sur le plan précipitation, l’alfa présent un développement important où la pluviosité varie entre 100 et 450 mm dans les bioclimats arides et semi-aride. Quant au température, une grande partie de l’Algérie steppique est caractérisée par une moyenne des température du mois le plus froid variant de -2 à +6°C et une moyenne des températures du moins le plus chaud allant de 34 à 37°C avec une amplitude thermique moyenne peu variable et reste sensiblement égale à 34.6°C (LEHOUEROU et COLL, 1979 in MEHDAD, 1992). Cependant, l’alfa résiste à des températures froides allant jusqu’à -16°C. Au dessous de +3.5°C elle mène une vie latente et à 5°C, il y a début d’activité qui passe à on optimum entre 16 à 25°C.

Préférences édaphiques

Du point de vue édaphique, le sol argileux ne convient pas à l’alfa, une fois le taux dépasse 15% la plante ne peut s’installer. Le sol de prédilection de l’alfa est le type non salé, à ph basique variant de 7 à 8.5, formé de silice avec peu d’argile et recouvert de pierrailles calcaires sur un substrat suffisamment sableux pour assurer un bon drainage.Il est indifférent à la compétition chimique du sol et pousse aussi bien sur les terrains calcaires que sur les sables (BOUDY, 1950). Dans les hauts plateaux, l’alfa croit sur les alluvions quaternaires, il peut se localiser aussi sur les sols rocheux et bien drainés.En conclusion, l’alfa présente une grande amplitude écologique, se développant depuis le semi-aride jusqu’au saharien, à des altitudes variantes de 450 à 1800m en colonisant aussi bien les versants de l’atlas que les glacis des hautes plaines (DJEBAILI, 1982).

Valeurs économique de l’alfa

Exploitation et utilisation

L’alfa mélangée avec le sparte est utilisé à des fins artisanales (confection de vannerie, de nattes, de tapis et chausseurs…). Mais le principal débouché de l’alfa est la fabrication de la patte à papier, elles même très recherché parce que la qualité du papier issu est appréciables. La plante dont les feuilles présentent une quantité importante d’éléments fibreux riche en cellulose (40 à 50%) qui après blanchiment sera excellente pour l’industrie papetière (MEHDADI, 1992).Sur le plan zootechnique, les inflorescences de l’alfa sont particulièrement recherchées par les moutons. En effet, les analyses montrent que ces organes présentent une forte valeur nutritive due à la teneur élevé en azote protéique.

Rôle dans la lutte contre la désertification

L’alfa est reconnu comme une plante précieuse sur plusieurs plans : la grande ramification des racines, leur extension à la fois verticale et horizontale permette un ancrage solide du végétal et une meilleure fixation du sol, il est donc un précieux végétal dans la lutte contre la désertification.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie ?avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : Présentation de la steppe algérienne
I.1. Localisation et limites
I.2. Hétérogénéité et spécificité
I.3. Nature des sols
I.4. Climat
I.5. Occupation du sol et végétation
I.5.1. Les steppes à alfa (Stipa tenacissima)
I.5.2. Les steppes à armoise blanche “Chih“ (Artemisia herba alba)
I.5.3. Les steppes à sparte “Sennagh“ (Lygeum spartum)
I.5.4. Les steppes à remt (Arthrophytum scoparium)
I.5.5. Les steppes à psamophytes
I.5.6. Les steppes à halophytes.
I.6. Evolution du milieu naturel
I.7. Les facteurs de dégradation des écosystèmes steppiques
I.7.1. La sécheresse
I.7.2. L’érosion éolienne et hydrique
I.7.3. Evolution de la population steppique
I.7.4. Le surpâturage
CHAPITRE II: Etat des connaissances sur Stipa tenacissima
II.1. Origine étymologique et position systématique
II.2. Distribution de l’alfa
II.2.1. Aire mondiale
II.2.2. Aire Algérienne
II.3. Description botanique
II.3.1. La partie souterraine
II.3.1.1. Le rhizome
II.3.2.2. La racine
II.3.2. Partie aérienne
II.4. Cycle biologique
II.4.1. La floraison
II.4.2. La circination
II.4.3. La multiplication
II.5. Ecologie et tempérament de l’alfa
II.5.1. Préférences climatique
II.5.2. Préférences édaphiques
II.6. Valeurs économique de l’alfa
II.6.1. Exploitation et utilisation
II.6.2. Rôle dans la lutte contre la désertification
Chapitre III: Synthèse sur les travaux de réhabilitation de la steppe
III.1- Les facies de dégradation de l’écosystème steppique
III.2- Aperçus socio-économiques
III.3- Etat des lieux des parcours steppiques
III.7- Synthèse sur les actions entreprises
III.7.1- Projets initiés avant l’indépendance
III.7.2- Projets initiés après l’indépendance :
III.7.3- Analyses de principales actions de préservation de la steppe
Chapitre IV : Présentation de la zone d’étude
IV.1. Présentation de la zone de Sfissifa
IV.2. Notes socio-économiques
IV.2.1. La population
IV.2.2. Activités principales
IV.2.3. Le pastoralisme
IV.3. Description physique du milieu
IV.3.1. Relief et topographie
IV.3.2. Critères édaphiques
IV.3.3. Synthèses climatiques ebioclimat
IV.3.3.1. Précipitation
IV.3.3.2. Température
IV.3.3.3. Autres critères
IV.3.3.4. Climagramme d’Emberger
IV.3.3.5. Diagramme ombrothermique de Bagnouls & Gaussen
IV.4. La végétation steppique de la zone d’étude
Chapitre V: Matériels et méthodes
V.1. La mise en défenses moyen de protection de la biodiversité
V. 1.1. Définition
V.1 .2. Durée dans la mise en défens :
V.1.3. Les modes d’organisation :
V.1.4. la mise en défens en Algérie (l’exemple de la steppe)
V.1.5 Avantages et contraintes
V.2. La mise en défens de Sfissifa
V.2.1. Etablissement des transects et installation des placettes
V.2.2. Inventaire et mesure sur terrain
V.2.3. Estimation de la biomasse
V.2.4. Traitement statistique des données
V.2.4.1. Statistique descriptive
V.2.4.2. Comparaison des séries de données
V.2.4.3. Relation entre variables et unités d’échantillonnage
Chapitre VI : Présentation, interprétation et discussions des résultats
VI.1. Analyse descriptive
VI.2. Comparaison entre stations
VI.2.1. Comparaison des hauteurs
VI.2.2. Comparaison des diamètres
VI.3. Relation entre les variables retenues
VI.3.1. Projection des variables
VI.3.2. Projection des transects
VI.4. Conséquences socioéconomiques
VI.5. Impacts écologiques
VI.6. Estimation de la biomasse
Conclusion
Références bibliographiques
Résumés

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *