Obstacles a l’apprentissage de l’histoire en classe de seconde

On enseigne l’Histoire sans doute pour faire acquérir des notions mais surtout pour éveiller ou développer chez l’élève le sens historique fait de curiosité pour le passé et d’un effort pour imaginer de façon vivante les diverses époques. On prépare les élèves dès maintenant à bien savoir se situer dans l’espace et dans le temps, pour leur monde d’adultes et de citoyens responsables. Comme toutes les autres disciplines, si l’enseignement de l’Histoire néglige la formation de l’esprit, l’exercice personnel de l’activité mentale, il manquera d’efficacité. Tous ces objectifs attestent qu’enseigner et apprendre l’Histoire n’est pas une petite affaire, notamment dans les pays comme Madagascar où le niveau économique est encore faible. Nous savons très bien que l’enseignement et l’apprentissage dont fait partie la discipline Histoire exigent un minimum de qualité en matière d’infrastructure, de documentation et sans oublier une bonne formation des enseignants si nous voulons vraiment la réussite scolaire des élèves. C’est surtout pour ces diverses raisons que nous avons choisi comme sujet de mémoire : « Des obstacles à l’apprentissage de l’Histoire en classe de seconde dans les établissements secondaires ruraux en bordure de la RN 4 : cas du lycée d’Ambohidratrimo, du lycée de Mahitsy et de collège Moderne de Mahitsy » Le choix de la classe de seconde s’explique par le fait que l’adolescent éprouve de difficultés dans l’apprentissage des fondements de la discipline d’Histoire, en l’occurrence les grandes civilisations du monde dont l’apprentissage requiert une spécificité particulière tant du domaine académique que pédagogique. Le problème de langue d’enseignement crée aussi des graves problèmes pour cette première année de secondaire. Des notions et concepts supposés comme base de la discipline Histoire doivent être maîtrisés par les élèves afin d’éviter les difficultés dans les classes supérieures. De plus, le degré des problèmes pourrait être plus aigu dans une zone rurale où les ressources financières dépendent principalement de l’agriculture et de l’élevage.

Cadre géographique

Localisation et délimitation administrative 

La sous préfecture d’Ambohidratrimo composée de 25 communes rurales et 313 fonkotany se situe à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de la ville d’Antananarivo, entre la capitale et la sous préfecture d’Ankazobe. Au Sud, elle est entourée par la sous préfecture d’Antananarivo Atsimondrano, la sous préfecture d’Arivonimamo au Sud-Ouest, la sous préfecture d’Anjozorobe (Antanetibe Analavolo) au Nord Ouest et de la sous préfecture de Manjakandrina (Sadabe) au Nord. Faisant partie de ces 25 communes, la commune de Mahitsy est située au Nord Ouest de la sous préfecture d’Ambohidratrimo. Elle est constituée par 30 fonkotany et avec comme régions limitrophes : au Nord Antanetibe Mahazaza, au Sud Antamboho, à l’Ouest et à l’Est Mananjara et Anosiala.

L’environnement économique

Le caractère rural de la région et les principales activités du plus grand nombre de la population permet d’affirmer que le secteur primaire et le secteur secondaire constituent de loin en terme d’occupation l’activité économique prédominante de la région. En matière d’agriculture, la sous préfecture d’Ambohidratrimo a une potentialité certaine en matière agricole. Les cultures de manioc, riz, maïs et patates constituent la base de l’agriculture sur cette zone. En ce qui concerne l’élevage, le zébu reste traditionnel, celui du mouton peu répandu et celui des caprins presque interdit, contrairement, celui du porc se trouve modernisé et très lucratif. Pour ce qui est du produit de la ferme, la sous préfecture possède une ferme de poulets de chair et de poules pondeuses dans quelques communes dont figure la commune de Mahitsy. En outre, il convient aussi de signaler la production de vers à soie à Mahitsy. Concernant l’artisanat, généralement considéré comme activité d’appoint, l’artisanat dans la sous préfecture d’Ambohidratrimo est caractérisé par l’utilisation de matières premières et de ressources humaines provenant de la localité. Signalons entre autre la briqueterie, la fabrication de charrettes et matériels agricoles, l’exploitation minière, la fabrication des charbons de bois, la filature, le tressage de sisal et roseau, la menuiserie, la transformation des bambous et autres produits pour l’exploitation, la décortiquerie et rizerie. Une grande partie de la population de notre zone d’étude se concentre donc dans le secteur primaire et le secteur secondaire même si ce dernier n’est pas encore très développé. Une population rurale dont les ressources dépendent principalement de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat. Les aspects physiques de la région permettent aussi le développement de l’agriculture. Des sols généralement fertiles et un climat favorable à l’agriculture (climat tropical d’altitude avec deux saisons distinctes : un été chaud et pluvieux et un hiver frais). Aux activités précédentes s’ajoute la mise en valeur des sites touristiques si nous ne citons que le Rova d’Ambohidratrimo. Bien que renommés, ces sites ne sont pas entièrement exploités pour procurer des revenus.

Historique de la région et les trois établissements 

Historique de la commune d’Ambohidratrimo 

Ambohidratrimo fait partie des douze collines sacrées de l’Imerina. Selon E. Kruger, F. John dans le Firaketana, « le nom d’Ambohidratrimo est tiré du nom de Ratrimo ». Ce dernier était le premier roi qui régnait à Ambohidratrimo et son tombeau figure jusqu’actuellement parmi les lieux sacrés de la région. Les caractéristiques du peuplement de la sous-préfecture d’Ambohidratrimo sont marqués par les particularité de ses différentes zones (zone Nord, zone centre, zone de Moriandro, Atsimon’Ikopa). Concernant la commune d’Ambohidratrimo, elle se situe dans la zone centre de la sous-préfecture dont les mouvements migratoires sont assez proches de ceux d’Antananarivo ville. Dans le domaine de l’enseignement, pendant la période de la royauté, Ambohidratrimo est très connu à cause de la présence de Rabezandrina (Rainandriamampandry), envoyé par l’église d’Anatirova en 1874, il aorganisé un enseignement de quarante hommes (efapolo lahy) à Ambohidratrimo. Au niveau de l’enseignement secondaire, dans les établissements publics et privés l’effectif des élèves atteint actuellement le 1383 .

Historique de la commune de Mahitsy

Faute de documents écrits, l’origine du peuplement semble obscure. D’après nos enquêtes, cette région était habitée par des Vazimba avant la venue des Manendy au XVI è siècle. Après les Manendy, sont venus les Betsileo et les Sakalava qui s’adonnent de plus en plus à l’agriculture, puis tout récemment les Bara et les Antandroy. Ces derniers négligent presque tatalement l’agriculture. En effet, ces derniers, selon toujours nos informateurs sont des migrants venus probablement du Boina. Après avoir traversé l’Ikopa, ce groupe d’immigrants, attiré par la vaste plaine de Moriandro s’est résolu à s’y fixer pour y pratiquer l’élevage et la riziculture. L’occupation de cet espace est donc ancienne et s’est faite uniquement sur les sommets. Le Rev. P. Callet dans son ouvrage « Histoire des rois » rapporte que la région était habitée bien avant le XVIè siècle . Cette communauté qui a habité cette partie de l’Imerina ancienne n’avait reçu l’appellation de « Manendy » qu’à la suite des guerres qui la mettait aux prises avec l’armée d’Andrianampoinimerina .

Le peu de documents écrits que nous avons pu compulser désigne en effet cette communauté sous le nom des « Alliés » des Sakalava . Après les Manendy, sont venus les Betsileo et les Sakalava qui s’adonnent de plus en plus à l’agriculture et consacrent l’essentiel de leur temps au commerce de bovin, puis tout récemment les Bara et les Antandroy. Ces derniers négligent presque totalement l’agriculture. Ne  possédant pratiquement pas de rizière, ils se contentent de quelques cultures pluviales (manioc, maïs, patate) ; et consacrent l’essentiel de leur temps au commerce de bovin. Actuellement, Mahitsy constitue une localité qui abrite des populations particulièrement hétéroclites. Certes les Merina sont majoritaires, mais presque toutes les ethnies y sont représentées avec une forte présence d’Antandroy et des Bara. Ce phénomène est sans doute dû à l’existence du célèbre marché de bovidés d’Ampanotokana juste à côté de Mahitsy. Bien qu’habité depuis un certain temps, c’est la colonisation française qui allait faire de Mahitsy une vraie agglomération . En Septembre 1898, l’administration coloniale y ouvrit une école officielle , y installa un gouverneur en faisant de cette localité un chef lieu de Canton. Entre 1983 et 1984, le Collège Moderne de Mahitsy est venu renforcer le rang des établissements scolaires déjà existants. Durant notre passage dans cet établissement, l’effectif total des élèves au niveau du secondaire est au nombre de 124. Pour le lycée de Mahitsy, créé en 1993 l’effectif total atteint actuellement 453 élèves. Ce bref historique des établissements scolaires de Mahitsy nous amène aussi à la présentation des établissements scolaires, cibles du présent travail.

Présentation des trois établissements

Comme nous l’avons signalé dès le début, notre étude est centrée sur les trois établissements de cette sous-préfecture d’Ambohidratrimo, plus précisément dans les Lycée situés en bordure de la Route Nationale N° 04, à savoir : le Lycée d’Ambohidratrimo, le Lycée de Mahitsy et le Collège moderne de Mahitsy.

• Le Lycée d’Ambohidratrimo.
En ce qui concerne le Lycée d’Ambohidratrimo, il a été ouvert à partir du mois de Septembre 1995, sous le numéro d’autorisation 93/304. L’établissement ne comportait encore qu’un seul bâtiment mais à l’heure actuelle, les bâtiments sont au nombre de trois, avec huit salles de classe. A ces huit salles de classe s’ajoutent les bureaux du proviseur adjoint, du surveillant général et le centre de documentation.

La superficie totale de l’enceinte de l’établissement est de 39.470m² y compris les terrains de sport (terrain de volley et de basket-ball).

• Le Lycée de Mahitsy
Le deuxième établissement que nous avons visité est celui de Mahitsy, situé à dix sept kilomètres à l’Ouest de la commune d’Ambohidratrimo. La date d’ouverture de cet établissement est d’Octobre 1995, avec le numéro d’autorisation 95.598. MINESEB. S’il n’y avait qu’un seul bâtiment au départ, actuellement, ils sont au nombre de deux et comportent huit salles de classe. Les bureaux du proviseur et du proviseur adjoint, du surveillant général occupent trois autres salles. Une salle de documentation est ouverte à tous les élèves et les enseignants du Lycée. La superficie totale de l’enceinte scolaire est de 90.969 km².

• Le collège Moderne de Mahitsy
Le troisième et dernier établissement que nous avons ciblé pendant cette étude est celui du Collège Moderne de Mahitsy. Cet établissement a été fonctionnel depuis le 08 Septembre 1983, sous le numéro d’autorisation d’ouverture 030 MINESEB. Au début, l’établissement ne comportait qu’un seul bâtiment, alors qu’actuellement, on en compte quatre et le nombre des salles de classe monte à vingt-deux. Quatre autres salles sont disponibles pour le Directeur du Collège, le censeur, le surveillant et les professeurs. La superficie total de l’enceinte de l’établissement est de 900 m² environ.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA REGION D’ETUDE ET IDENTIFICATION DES PROBLEMES AU SEIN DES TROIS ETABLISSEMENTS
CHAPITRE I : LA REGION D’ETUDE ET LES TROIS ETABLISSEMENTS
I- Cadre géographique
1- Localisation et délimitation administrative
2. L’environnement économique
II. Historique de la région et les trois établissements
II. Historique de la région et les trois établissements
1. Historique de la commune d’Ambohidratrimo
2. Historique de la commune de Mahitsy
3- Présentation des trois établissements
CHAPITRE II : LES PROBLEMES MATERIELS ET TECHNIQUES DANS LES TROIS ETABLISSEMENTS
I- Les problèmes matériels
1. Le problème d’ordre infrastructurel
1.1. Des bâtiments qui méritent d’être entretenus
2. Manque crucial de documents et de matériels didactiques
2.1. Rôle et place du livre dans l’apprentissage de l’Histoire
2.2. Nature des centres de documentation dans les trois établissements
II. Les problèmes techniques
1. Au niveau des enseignants
1.1. Des enseignants peu cadrés
1.2. Des méthodes d’enseignement généralement fidèls à la tradition
1.3. Des enseignants peu motivés
2. Les problèmes au niveau des élèves
2.1. Les problèmes matériels et sociaux
2.1.1. Des infrastructures inadéquates
2.1.2. Absence très sensible de documents en Histoire
2.1.3. Des voyages d’études quasi ignorés
2.2. Une méthode d’apprentissage très peu opératonnelle
2.3. Une langue d’enseignement perturbente
2.3.1. Un choix judicieux de la langue d’enseignement ?
2.3.2. Le français : une langue d’enseignement non maîtrisée par les élèves
DEUXIEME PARTIE : PROPOSITION DE SOLUTIONS ET SUGGESTIONS
CHAPITRE I : SUR LES INFRASTRUCTURES, DOCUMENTATION ET MATERIELS DIDACTIQUES
I. Dans le domaine des infrastructures
1. Du rôle des autorités locales
2. Suggestion en direction de l’Etat
3. La mise en place d’un contrat programme
II. Sur la documentation et matériels didactiques
1. Les activités dans l’autofinancement
2. Pour un rôle productif de l’association des anciens élèves de l’établissement
3. L’importance du partenariat
4. La formation des chefs d’établissement
CHAPITRE II : SUR LA FORMATION DES ENSEIGNANTS
I. Pour un recrutement rationnel des enseignants
II. L’importance des CPE, CPIE
III. La mise en place d’une formation continue
CHAPITRE III : SUR L’AMELIORATION DE L’APPRENTISSAGE DE L’HISTOIRE
I. Suggestions pour les enseignants
1. La préeminance de la pratique des méthodes centrée sur l’activité des élèves : les méthodes actives
2. La connaissance de l’élève par le professeur
3. Pour une exploitation éfficace du support didactique
4. L’excellence dans l’utilisation de documents récents et la valorisation de sorties et voyages d’études
II. Suggestions pour le problème de langue
1. Les suggestions émanant des élèves
2. Création d’un club de français en Histoire
3. L’orientation des élèves à prendre le goût de la lecture
4. L’organisation d’une « opération dictionnaire »
III. Des suggestions pour les parents d’élèves
IV. Autres suggestions pour l’amélioration de l’apprentissage de l’Histoire en classe de seconde
CONCLUSION GENERALE

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