Obésité chez les adolescents

L’obésité est reconnue comme un problème pandémique. L’Enquête canadienne sur les mesures de la santé de 2009 à 2011 (ECMS) rapporte que le tiers des jeunes canadiens de 5 à 17 ans ont un taux combiné d’embonpoint et d’obésité. L’obésité à l’adolescence est également un prédicteur de l’obésité à l’âge adulte (Inge, King, Jenkins, Courcoulas, Mitsnefes, Flum, Wolfe et al., 2013). L’élaboration des programmes de prise en charge pour les adolescents est une solution importante afin de diminuer le taux d’obésité (OMS, 2003). Plusieurs études portant sur les programmes de prise en charge ont été conduites au cours des dernières années (Spruijt-Metz, 2011). La plupart de ces études démontrent que ces programmes donnent peu de résultats puisque les jeunes ne parviennent pas à maintenir une diminution de leur IMC (Bégin et al., 2006; Braet et al., 2004). Les auteurs soumettent l’hypothèse que des facteurs psychosociaux pourraient avoir eu un impact sur l’échec de la prise en charge du poids de ces jeunes et suggèrent que la recherche approfondisse l’influence de ces facteurs sur la perte de poids et son maintien (Tanofsky-Kraff, 2012).

L’obésité chez les adolescents 

L’obésité est un excès de gras corporel résultant d’un déséquilibre entre l’apport et la dépense énergétique et augmentant le risque de morbidité et de mortalité (Reilly, 2005; Spruijt-Metz, 2011; Tyler & Fullerton, 2008). Selon l’OMS (2003), l’obésité est une maladie chronique en raison des effets négatifs qu’elle a sur la santé. Le surplus pondéral, surpoids ou embonpoint font référence à une surcharge pondérale (Tyler & Fullerton, 2008) qui est un précurseur de l’obésité et est associée aux mêmes problèmes de santé que l’obésité (Agence de santé publique du Canada (ASPC) et Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), 2011).

Pour déterminer si une personne présente un surplus de poids ou de l’obésité, l’IMC est généralement utilisé (Reilly, 2005; Tyler & Fullerton, 2008). L’IMC (kg/m2 ) est une mesure anthropométrique décrivant le statut pondéral d’une personne en fonction de sa taille (Cole, Faith, Pietrobelli, & Heo, 2005). Cette mesure est établie selon le rapport entre le poids (kg) et la taille au carrée (m2 ) d’une personne (Lau, Douketis, Morrison, Hramiak, Sharma, & Ur, 2007). Chez les jeunes de moins de 18 ans, l’IMC peut varier en raison de la croissance et de la maturation (ASPC & ICIS, 2011; Cole, Bellizini, Flegal, & Dietz, 2000; Cole, Freeman, & Preece, 1995). Ainsi, l’âge et le sexe doivent être pris en considération dans l’évaluation de l’IMC à l’adolescence (Barlow & the Expert Committee, 2007; Cole et al., 1995; Reilly, 2005; Spruijt-Metz, 2011). Les changements dans la composition corporelle au cours de la croissance complexifient également l’estimation des excès de gras chez cette population (INESSS, 2012a). Des courbes de croissances de l’IMC en fonction de l’âge et du sexe ont été élaborées pour en permettre la classification. La classification de l’IMC qui a été retenue dans la présente étude est celle de l’OMS (2003) puisque son utilisation est préconisée dans le document de principes conjoint des Diététistes du Canada, de la Société canadienne de pédiatrie, du Collège des médecins de famille du Canada et des Infirmières et infirmiers en santé communautaire du Canada (2010). Cette classification indique qu’un jeune de 5 à 19 ans présente de l’embonpoint lorsque son IMC se situe entre le 85e et le 97e percentile et il est considéré comme présentant de l’obésité lorsque son IMC pour l’âge et le sexe est supérieur au 97e percentile (Secker, 2010) .

Prévalence
L’OMS estime que plus de 42 millions de jeunes présentaient un surpoids dans le monde en 2010. Aux États-Unis, une enquête du National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), qui s’est déroulée au cours des années 2011 et 2012, rapporte qu’environ 34,5 % des jeunes de 12 à 19 ans avaient de l’embonpoint et qu’environ 20,5 % présentaient de l’obésité (Ogden, Carroll, Kit & Flegal, 2014). Au Canada, l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé de 2009 à 2011 (ECMS) de 2012 indique que près du tiers (31,5 %) des jeunes de 5 à 17 ans ont un taux combiné d’embonpoint et d’obésité. De ce nombre, 19,8 % faisaient de l’embonpoint et 11,7 % étaient obèses (Statistique Canada, 2012). Au Québec, l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes au secondaire (EQSJS) rapporte qu’en 2010-2011, 21 % des jeunes âgés de 12 à 17 ans présentent un surplus de poids. De ce nombre, 14 % des jeunes font de l’embonpoint et 7 % présenteraient de l’obésité (Institut de la Statistique, 2012). Le Saguenay-Lac-Saint-Jean était la deuxième région métropolitaine au Québec en 2004 qui avait le taux le plus élevé d’embonpoint et d’obésité combiné chez les jeunes (24,3 %) (Statistique Canada, 2004). Le taux d’embonpoint et d’obésité de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean en 2010-2011 était de 15 % pour les filles âgées de 12 à 17 ans et de 22 % chez les garçons (Institut de la statistique, 2012).

Facteurs de risque
L’obésité est un problème multifactoriel impliquant des déterminants individuels, comportementaux et environnementaux (Institut canadien d’information sur la santé,2004). D’abord, plusieurs auteurs estiment que toutes les actions qui augmentent l’apport énergique et qui diminuent la dépense énergétique d’une personne peuvent être en lien avec l’obésité à long terme (Ebbeling et al., 2002; Patrick, Norman, Calfas, Sallis, Zabinski, Rupp, & Cella, 2004). Le type de nutriments ingérés, le niveau d’activité physique, la pratique d’activités sédentaires (p.ex., regarder la télévision) (ASPC & ICIS, 2011; Ebbeling et al., 2002; Patrick et al., 2004; Spruijt-Metz, 2011) et des heures de sommeil courtes (Chaput, Brunet, & Tremblay, 2006) sont associés à l’obésité à l’adolescence. Une alimentation hypercalorique et un manque d’activité physique sont les principales causes de l’obésité (Spruijt-Metz, 2011).

D’autres facteurs peuvent aussi être en cause dans l’obésité. Le statut socioéconomique, l’ethnicité, l’immigration et la vie en milieu rural font également partie de ces déterminants (ASPC & ICIS, 2011). Certaines variables environnementales telles que le milieu familial et scolaire seraient un facteur de risque de l’obésité à l’adolescence (Spruijt-Metz, 2011). La génétique et la périnatalité peuvent également être en lien avec l’obésité à l’enfance et à l’adolescence (Ebbeling et al., 2002). L’interaction entre plusieurs gènes et l’environnement du jeune (Cole, 2007), le poids de la mère avant la grossesse, le tabagisme pendant la grossesse, l’absence d’allaitement et le poids à la naissance peuvent être des facteurs de risques de l’obésité à l’adolescence (Gillman, Rifas-Shiman, Camargo, Berkey, Frazier, Rockett, et al., 2001; Kuhle, Allen, & Veugelers, 2010) .

Conséquences de l’obésité à l’adolescence

L’obésité à l’adolescence associée à de nombreuses conséquences portant atteinte à la santé physique, émotionnelle et psychosociale des jeunes. En effet, les jeunes souffrant d’obésité présentent un risque plus élevé de développer des maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension et des maladies cardiovasculaires (Reilly, 2005). Les jeunes peuvent aussi développer davantage de problèmes cutanés, orthopédiques, endocriniens et métaboliques (Spruijt-Metz, 2011). La persistance de ce problème à l’âge adulte ainsi que l’augmentation de la morbidité et de la mortalité sont également des conséquences de ce problème de santé à l’adolescence (Reilly, 2005). L’obésité est aussi à l’origine d’une stigmatisation sociale et d’une diminution du bienêtre psychologique (ASPC & ICIS, 2011). Une étude rapporte que les personnes souffrant d’un surpoids sont perçues plus négativement que les minorités ethniques, les femmes et les personnes ayant une mobilité réduite (Wing, & Jeffrey, 1999).

D’ailleurs, les adolescents présentant de l’obésité morbide présentent 5,5 fois plus de dysfonctionnement dans les domaines physique, psychosocial, émotionnel, social et scolaire que les jeunes ayant un poids santé (Schwimmer, Burwinkle, & Varni, 2003). L’étude de Schwimmer et al. (2003) comparaient la qualité de vie des jeunes obèses à celle d’adolescents ayant un cancer. Les résultats démontrent que les adolescents obèses présentent autant de difficultés sociales que ceux ayant un cancer. Les jeunes obèses sont également plus à risque de présenter des symptômes dépressifs, une faible estime de soi, de l’insatisfaction corporelle et un faible soutien social (Boutelle, Hannan, Fulkerson, Crow, & Stice, 2010). Le lien entre l’obésité et la santé mentale a aussi fait l’objet de plusieurs études (Kalarchian & Marcus, 2012; Russell-Mayhew, McVey, Bardick, & Ireland, 2012). La plupart d’entre elles démontrent que la détresse psychologique (anxiété et dépression) est reliée positivement à l’obésité et rapportent que la santé mentale devrait davantage être considérée dans les programmes de prise en charge en raison de cette relation (Russell-Mayhew et al., 2012; Spruijt-Metz, 2011; TanofskyKraff, 2012). La présence d’anxiété chez des femmes obèses peut aussi prédire la nonréussite d’une intervention visant la perte de poids (Annesi & Whitaker, 2010). La santé mentale apparaît donc avoir un impact sur l’efficacité d’un programme de prise en charge. Cependant, aucune étude portant sur l’effet de la santé mentale sur l’efficacité de la prise en charge chez des adolescents présentant de l’obésité n’a été recensée. Ainsi, la présente étude explorera l’influence de la santé mentale sur l’IMC au sein d’un échantillon composé de jeunes présentant de l’obésité afin d’élargir les connaissances quant à l’association entre la santé mentale et la perte de poids dans une prise en charge d’adolescents présentant de l’obésité.

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Table des matières

Introduction
Contexte théorique 
Obésité chez les adolescents
Prévalence
Facteurs de risque
Conséquences de l’obésité à l’adolescence
Détresse psychologique chez les adolescents obèses
Anxiété chez la population adolescente obèse
Dépression chez la population adolescente obèse
Estime de soi chez les adolescents obèses.
Théorie de l’autodétermination
Types de motivation
Continuum d’autodétermination
Théorie de l’autodétermination et adoption de comportements de santé
Motivation à l’activité physique des adultes obèses
Motivation à l’alimentation des adultes obèses
Motivation à l’alimentation et à l’activité physique d’adolescents obèses
Objectif de recherche et hypothèses
Méthode 
Participants
Instruments de mesure
Motivation autodéterminée globale
Motivation autodéterminée à l’alimentation
Motivation autodéterminée à l’activité physique
Estime de soi
Indice de masse corporelle
Détresse psychologique
Déroulement de la collecte de données et nature de la prise en charge
Stratégies d’analyses
Résultats
Présentation des analyses statistiques
Analyses descriptives
Analyses statistiques
ANOVA de Friedman et test de Wilcoxon
Test de Mann-Whitney
Synthèse des résultats
Discussion 
Rappel des objectifs et des résultats
Discussion des caractéristiques sociodémographiques, des résultats aux analyses
descriptives et des hypothèses de recherche
Caractéristiques sociodémographiques
Sexe des participants
Abandons cliniques
Analyses descriptives
Motivation globale, motivation à l’activité physique et motivation à
l’alimentation
Abandon des participants ayant une motivation non-autodéterminée
Désirabilité sociale
Estime de soi
Détresse psychologique
Désirabilité sociale
Sexe des participants
Hypothèses de recherche
Première hypothèse
Pendant la prise en charge
Après la prise en charge
Prise en charge : durée et soutien aux besoins psychologiques
Comorbidité de l’obésité
Régulation émotionnelle
Influences familiales
Deuxième hypothèse
Pendant la prise en charge
Faiblesse dans la puissance statistique
Influence indirecte de l’insatisfaction de l’image corporelle
Après la prise en charge
Troisième et quatrième hypothèses
Faiblesse dans la puissance statistique
Cinquième hypothèse
Sixième hypothèse
Synthèse des résultats
Implications théoriques et pratiques
Forces et limites de la recherche
Pistes de recherches futures
Conclusion

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