Notions définitoires en sociolinguistique urbaine et en sémiotique

Notions définitoires en sociolinguistique urbaine et en sémiotique

Introduction générale

La vie en société n’est possible que s’il y a une communication entre les membres qui la composent, dans toutes ses formes, la communication est le catalyseur de tous les mouvements d’une communauté, elle fait partie de la société, en effet, avec voire depuis la découverte de l’écriture et puis après de l’imprimerie, les hommes ont laissé leurs vies primitives, ils sont passés à une autre étape, celle d’étendre la communication à tous les domaines sociaux comme le commerce, la politique, les arts et tout ce qu’ nous met en contact avec autrui.L’écriture est certes le système de signe qui permet de transmettre les idées, elle nous met dans le bain de la pensée des transcripteurs, en fait « L’écriture est non seulement un procéder destiné à fixer la parole, un moyen d’expression permanant, mais il donne aussi accès direct au monde des idées : il reproduit bien le langage articulé,
mais il permet d’appréhender la pensée et de lui faire traverser l’espace et le temps». (Ifrah, 1994 :491).
La communication graphique est apparue depuis une dizaine d’année ; de nouveaux modes de communication sont en train de voir le jour, de nouvelles manières de penser, nous arrivons à une nouvelle sorte de communication qui est la «communication graphique » (Higounet, 1959 :05) qui consiste à élaborer des formes, des éléments graphiques (images, typographies, photos, couleurs…etc). Dans le but de communiquer une information à un public. C’est communiquer par l’image, le texte et les formes.
Le graffiti fait partie de la communication graphique dans un espace urbain, le mot graffiti renvoie à tout dessin, toute inscription non officielle se trouvant sur une surface architecturale ou autre, dont la fonction principale se distingue de celle des supports habituellement employés pour les dessins et l’écriture. Le plus souvent, ce sont des surfaces fixées et verticales.
Les graffitis sont partout de toutes les tailles et de toutes les couleurs sur les murs des immeubles, le long des voies des chemins de fer, des métros et même dans les tunnels. De nos jours, le graffiti désigne tout dessin ou toute inscription gravée ou griffonnée illicitement à la main sur des surfaces verticales et fixées, il est écrit ou peint sur des murs, des portes et sur les bancs publics… à l’aide d’un feutre, d’un objet métallique ou d’une bombe aérosol. En effet, les graffitis reflètent un contact de langue authentique, c’est ainsi que la linguistique  peut analyser les résultats qui en ressortent : le calque, l’emprunt et l’interférence à titre d’exemple.
Les tags et les graffitis envahissent les deux villes de BEJAI et TIZO-OUZOU, qui sont comme une forme d’expression artistique remarquable qui attire le regard d’un grand public. On ne peut pas échapper à la vue de plusieurs langues dans différents affichages, tels que les panneaux de signalisations routiers, les enseignes des édifices publics, les enseignes de magasins, les affiches publicitaires et enfin les graffitis.
Quel que soit le lieu et le temps, les hommes laissent des traces de leurs passages sous forme d’écriture manuscrite « graffitis » ; les graffitis font maintenant partis des diverses formes d’arts existantes et ce à part entière, cette pratique est considérée comme étant un acte d’art urbain, qui est connue comme un mouvement artistique contemporain; les graffitis regroupent toutes les formes d’art réalisés dans la rue ou dans les endroits publics et englobent diverses techniques telles que : le pochoir, la mosaïque, les stickers, c’est principalement un art éphémère vue par un très grand public.

 La problématique

Dans la vie en société dans laquelle nous vivons, tout sert de moyen de communication, la musique, le théâtre, les ports, les odeurs, les vêtements, les couleurs, l’architecture, la peinture et les images. les graffitis sont omniprésents dans notre espace urbain, dont les villes de TIZI-OUZOU et BEJAIA semblent le lieu de communication sans fin qui donne à lire les représentation les intérêt, les rêves , ainsi que les écrits dans ces villes qu’on retrouve sur les murs, les trottoirs, les rues dans les parcs ou sur les monuments peuvent ainsi être observés comme une manière de communiquer une déclaration sentimentale, une identité, un besoin de revendication politique, et cela se fait par les graffiteurs qui se basent sur la pratique des graffitis.
Dans ce travail de recherche, nous nous intéressons à l’étude du graffiti selon deux approches qui sont l’approche sociolinguistique et l’approche sémiotique ainsi que de mettre l’accent sur les thèmes et les langues développées dans cette pratique. Notre problématique s’articule autour des questions suivantes :
• Par quels moyens sémiologiques et sociolinguistiques, le graffiti à BEJAIA et TIZI OUZOU parviennent-ils à produire un sens mais aussi à véhiculer une signification ?

• Quelles sont les langues utilisées dans la pratique des graffitis de TIZI OUZOU et de BEJAIA et y a-t-il un enjeu qui se cache derrière le choix de ces langues ?
• Quelles sont les différentes thématiques développées par cet art ?

 Les hypothèses

Afin de répondre à ces questions nous formulons en guise de point de départ les hypothèses suivantes :
• Nous estimons que le graffiti est une pratique qui transmet son message à l’aide de moyens sémiologiques tels que, les couleurs choisies, les formes, l’espace et sa visibilité, ainsi que le signes et symboles qui servent de référence associées au graffiti, et le moyen sociolinguistique qui touche les langues utilisées dans la pratique des graffitis.
• Tout en sachant que la situation linguistique en Algérie se décrit par la pluralité de langues et ce dès l’indépendance, cette complexité se comprend par l’existence de plusieurs langues parmi elles le français qui est la langue héritée du colonisateur et l’arabe qui est la langue officielle de l’Algérie , le berbère qui est la langue maternelle des locuteurs de ces deux villes « TIZI-OUZOU et BEJAI » , et parfois on trouve dans ces graffitis l’usage d’autres langues comme la langue anglaise et l’espagnole,nous pensons aussi que le choix de langue est guidé par les objectifs que veulent atteindre les graffiteurs.
• Du point de vue fonctionnel, les graffitis véhiculeraient des thèmes d’ordre politique, sportif, social, identitaire et émotionnel.

 Autour de la sociolinguistique urbaine
 La sociolinguistique urbaine

Grâce à l’école de Chicago qui a boosté la sociolinguistique urbaine elle est apparue en 1990, la spécificité de cette discipline est que les sociolinguistes se focalisent sur la langue en ville, MEDIRIC GASQUET CYRUS estime que : «depuis les années 1990, une partie de la sociolinguistique française et francophone (mais aussi plus largement européenne) a tendance à s’intéresser massivement aux phénomènes langagiers observé en milieu urbain» (Gasquet-cyrus,M 2002 :54). La sociolinguistique urbaine fait partie essentiellement de la sociolinguistique générale, la sociolinguistique urbaine a été rendue claire par l’ajout de l’adjectif urbain : « qui caractérise les champs disciplinaire, apparait comme problématique » (M.CYRUS, 2002 :56).Le terme urbain relève de l’urbanisation, il exprime les attitudes à l’égard des divers repères sociogéographiques et linguistiques que développent les locuteurs de la communauté urbaine.
« La sociolinguistique urbaine inclut dans sa problématisation du fait socio – langagières les spécifiques organiques et fonctionnelle de l’espace urbain» (B.LAMIZET,2002 :22), dans ce cas l’enjeu de cette discipline est la construction et le fonctionnement de la langue dans l’espace urbain.

 L’urbanisation

« L’urbanisation c’est l’étude d’ensemble des arts et techniques permettant d’adapter l’habitat urbain aux besoins des hommes. Ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs, à l’organisation et à l’aménagement des espaces urbains, en vue d’assurer le bienêtre de l’homme »(le Corbusier, 1957 :100). L’urbanisation est donc un mouvement historique de transformation des formes de la société que l’on peut définir comme l’augmentation du nombre du ceux qui habitent en ville par apport à l’ensemble de la population, c’est donc un processus de développement des villes et des concentrations des populations dans ces dernières.

 Du quartier

Un quartier est une subdivision d’une ville ou d’un territoire. C’est aussi souvent une échelle d’appropriation d’une partie de la ville par ses habitants ; donc un ensemble urbain comportant certaines caractéristiques particulières ou une certaine unité.
Le terme quartier renvoie également aux parties d’une ville considérée d’un point de vue de voisinage, c’est-à-dire à une portion de ville définie en termes de proximité par rapport au logement. L’étude du quartier, en effet, peut fournir des informations généralisables à la ville dans son ensemble ; comme l’écrit Y .GRAFMEYER : « unquartier peut être constitué en unité d’observation ou s’imbriquent divers population et ou se combinent de multiples processus. […] on peut aussi attacher à identifier des unités jugées suffisamment représentatives pour l’étude de la partie ville dans une large mesure pour l’étude de la tonalité. » (GRAFMEYER.1994 :27).
La deuxième dimension de la notion de quartier renvoie plutôt aux pratiques ainsi qu’aux représentations que les habitants se font de leur quartier.Le quartier peut se définir alors par le discours tenu par ses habitants.La notion de quartier est un outil qui sert à la compréhension des phénomènes sociaux et urbains, le quartier est considéré comme un lieu spécifique d’échanges langagiers, de mise en mot du réel social et spatial. Selon Roland Barthes : « la cité est un discours, et ce discours est véritablement un langage » (R.BARTHES ,1985 :265).

 à la ville

Nous nous intéressons à la manière dont les gens vivent plus particulièrement dans la ville qui est un espace qui contient beaucoup de ressource, de logements, des emplois, des services, des équipements. Une ville est un milieu physique, un milieu urbain ou se concentre une forte population humaine, et dont l’espace est aménagé pour faciliter et concentrer ces activités : habitat, commerce, industrie, éducation, politique, voie de circulation, transports, culture ….etc. Selon BERNARD LAMIZET «la ville ne saurait être qu’un réseau ou un complexe de réseaux, en ce qu’elle n’existe que dans la mise en relation d’acteur et de fonction sociales sone la complémentarité pouvait être exprimée par le concept de voisinage » (LAMIZET, 2002 :53), Les principes qui régissent la structure et l’organisation de la ville sont étudiés par la sociologie urbaine, l’urbanisme ou encore la sociolinguistique urbaine.
La ville tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais également des fonctions diverses et surtout une autonomie politique pour les géographes contemporains comme PIERRE GEORGE, une ville se définit comme :« un groupement de population agglomérées caractérisée par une forme d’organisation économique et sociale. »(P.GEORGE ,1970 :160).
« La ville est prise par la langue, façonnée modelée par celui qui la dit, qui la voit, donnée en textes ou en documentaires. »(MOISE ,2003 :62.), cette réflexion nous permet de dire que la ville est lieu de brassage de langue et qu’elle se présente par celui qui parle ou celui qui écrit , pour nous, il s’agit d’explorer la représentation de la ville dans des discours
écrits « par un regard résolument subjectif , la ville est décrite (…) ces types de récit font certes d’un lieu (…) un espace propre invente , transfiguré ou les lieu décrits s’extirpent de leur figement pour se dire dans une unicité dans la voix de celui qui va et raconte» (MOISE ,2003 :62).
La ville est un lieu d’échange à travers les signes qui la compose, elle est la productrice de discours et ces discours prennent une importance significative car «la ville parle, au travers d’une multitude de signes qu’elle nous donne à lire» (Calvet, 1994 :64).

 L’espace urbain : cas de BEJAIA et TIZI OUZOU

Un espace géographie est une étendue délimitée de la surface de la terre que l’on peut mettre sur une carte, cet espace est délimité parce que l’on lui reconnait des attributs, des caractéristiques, il change au cours du temps. Autrement dit, l’espace urbain est un espace où se concentre une forte population (densité forte) avec un habitat dense et continue (immeuble petit et grand, maison avec petit jardin), de nombreuse activités (loisir, travail, commerce…).
NICOLAS GUALTEROS dans sa recherche sur cartographie de la ville de BOGOTA, explique qu’il y a certains repères qui permettent aux habitants de s’identifier eux même comme appartenant à une ville. Pour lui «les espaces urbains significatifs sont plus que quelque chose de géométrique, ils sont l’expression d’un exercice humain d’habiter, par la part des acteurs créatifs, des sens qui créent des réalités des diverses formes de se concentrer et d’être ensemble dans les cadres de la ville quotidienne» (GAULTEROS, 2006 :151).
« La ville est un espace symbolique particulier ayant sa matérialité qui produit sa propre façon de signifier» (ORLANDI, 2001 :160).On constate que l’espace urbain n’est pas seulement un espace physique soumis à une gestion géométrique, il est surtout humain et symbolique contenant les formes et les discours véhiculés à travers les productions artistiques des graffiteurs. Les jeunes de BEJAIA et de TIZI-OUZOU investissent les espaces de leurs villes en s’appropriant symboliquement et effectivement, à travers leurs présences et leurs marquages, on peut lire l’espace comme une forme de langage qui s’exprime dans la matérialité, qui est vecteur de sens. En effet, les langues et les discours de ces deux villes BEJAIA et TIZI-OUZOU constituent une entrée pour l’analyse de cet univers urbain et ses spécificités, C’est une façon de saisir la ville par les langues, les signes et les discours. «La ville parle, au travers d’une multitude de signes quelle nous donne à lire». (CALVET ,1994 :64).

La présence de différentes langues dans l’espace urbain peut avoir des conséquences Nautres que celles énoncées plus haut, les deux villes se caractérisent par la présence de plusieurs langues ; kabyle et autre variante, l’arabe algérien, le français en usage dans les institutions. Dans ce cas, ces deux villes sont devenues des villes plurilingues.
L’observation des espaces décorés des deux villes BEJAIA et TIZI-OUZOU nous permet de dire que leurs murs se caractérisent par un discours attirant, remarquable et artistique exposé par un individu, le discours est un moyen d’expression, un forum d’idées, une tribune pour la société qui l’entoure, nous avons comme un exemple les monuments, les graffitis, les tags … « Dans l’espace urbain la sublimation esthétique produit une architecture et un urbanisme dont la signification ne s’inscrit passeulement dans les pratiques sociale dont est faite l’habitation, mise aussi dans les pratiques artistiques dont ce soutien la culture urbaine dans son histoire et dans son présent. »(Lamizet,B. 2002 :61).

 Plurilinguisme et langue en usage en ALGERIE
 Plurilinguisme en Algérie

Il est utile d’aborder les problèmes sociolinguistiques touchant au contact de langue par l’observation des conditions de circulation entre les langues. Le plurilinguisme est parmi les formes les plus évidentes de cette circulation des langues. Le plurilinguisme est l’un des phénomènes marquant de ces rapports sociaux. Il est la capacité d’un individu à employer à bon escient plusieurs variétés linguistiques.
Selon le dictionnaire linguistique et des sciences du langage « LAROUSSE », «Le plurilinguisme c’est quand un sujet parlant utilise à l’intérieur d’une même communauté plusieurs langues selon le type de communication (dans sa famille, dans ses relations sociales, dans ses relations avec l’administration…) on dit d’une Communauté qu’il est plurilingue lorsque plusieurs langues sont utilisées dans les divers types de communication» (dubois,j. 2007 :368).Il est la capacité de s’exprimer et d’écrire dans plusieurs langues.
La situation du plurilinguisme est définie aussi comme la coexistence de deux ou plusieurs langues ou variété linguistiques sur un même territoire, autrement dit, le plurilinguisme désigne les usages variable de deux ou plusieurs langues par un individu, un groupe ou par ensemble de la population. Cet avis est aussi partagé par fouadLaroussi :« … un grand nombre d’auteurs recommandent d’utilisées le premier terme «plurilinguisme » Premier chapitre Notions définitoires en sociolinguistique urbaine et en sémiotique 18 pour décrire des situations de coexistence de langues et de pluralité linguistique dans un concept donné» (Laroussi,L. 1997 :22).
Le plurilinguisme est aussi considéré par GAROUBEN comme étant :« la capacité de produire des énoncés significatifs dans (deux) ou plusieurs langues, la maitrise d’au moins une compétence linguistique (lire, écrire, écouter) dans une autre langue, l’usage alterne de plusieurs langues » (GAROUBEN,M. 2003 :20.). Un sujet parlant est dit plurilingue lorsqu’il recourt, dans des situations de communication différentes, à l’usage de plusieurs langues, il en est de même pour les communautés dites plurilingues. Les deux villes de TIZI-OUZOU et BEJAIA connaissent une situation dont trois langues sont en contact, à savoir : le kabyle, l’arabe dialectal, et le français. De ce fait, on a à faire à une société dite plurilingue.
Le paysage sociolinguistique de l’Algérie, produit de son histoire et de sa géographie,? est caractérisé par la coexistence de plusieurs variétés linguistiques. La situation en Algérie est assez diversifiée et complexeComme l’a constaté S.ABDELHAMID : «le problème qui se pose en Algérie ne se réduit pas à une situation de bilinguisme, mais peut être envisagé comme un phénomène de plurilinguisme.»(S.ABDELHAMID, 2002 :35).
Cette situation ne manque pas de poser des interrogations quant au devenir des langues, Il est à signaler que les langues en présence sont le berbère et ses variétés (les mozabites, le kabyles, le Chaouia,…), l’arabe dialectal algérien, l’arabe classique ou littéraire, le français, et parfois l’anglais et l’espagnol.

 La langue française

Le paysage linguistique en 1962 est largement dominé par le français, c’est la langue utilisée par la majorité de peuple Algérien. Grandguillaume explique en disant que la langue française : « fut la langue des colons, des algériens acculturés, de la minorité scolarisée, elle s’imposa surtout comme langue officielle, langue de l’administration et de la gestion de pays, dans la perspective d’une Algérie française.»(Grandguillaume, 1998 :65). Donc la langue française remonte à la période coloniale.
La situation de la langue française en Algérie n’a été et ne sera pas stable, puisqu’elle est conditionnée par le climat politico-social et parfois même économique qui entre enjeu et qui ont un effet direct sur cette situation. «La langue française occupe en Algérie une situation sans conteste unique dans le monde. Sans être langue officielle, elle véhicule l’officialité sans être la langue d’enseignement, elle reste une langue de transmission du savoir, sans être la langue d’identité. Elle continuée à l’imaginaire collectif» (SEBAA, R, 2002 :74).
De nos jours, le Français est enseigné entant que langue étrangère, Cependant, cette langue bénéficie d’un statut particulier parmi les autres langues étrangères. En effet, «c’est la langue d’enseignement des matières scientifiques et techniques à l’université. Actuellement, Après la réforme du système éducatif, l’enseignement du français est obligatoire à partir de la troisième année primaire en tant que première langue étrangères»1.C’est-à- dire que le français jouit d’une place privilégiée par rapport aux autres langues étrangères, et que le plurilinguisme restera un fait national, de plus, le français est utilisé dans les médias, radio, télévision, presse écrite, surtout avec le développement des paraboles et d’internet.
La réalité linguistiqueactuelle permet de constater que cette langue ne semble pas avoir perdu totalement de son prestige car non seulement elle est reconnue comme une chance d’ascensions sociale mais elle demeure également un instrument de communication largement employé même en dehors du secteur économique. La langue française occupe une place prépondérante dans la société algérienne et cela se trouve dans tous les niveaux : économique, social et éducatif.A ce sujet, T.Benjelloun explique que :« même si le français était au début la langue du colonisateur .A l’heure actuelle, il est perçu autrement, puisque poètes et romanciers l’utilisent pour s’exprimer leur enracinement et leur aspirations» (T.BEN JELOUN, 1990 :89-90).Le français connait un accroissement dans la réalité algérienne qui lui permet de garder son prestige.

 La langue Arabe

Il existe deux variétés de l’arabe, une variété haute, prestigieuse, réservée, pour l’usage officiel dite l’arabe standard et une variété basse minorée par les politiques linguistiques mais pratiquée par la majorité des Algériens dite l’arabe dialectal.

 Arabe standard

La langue arabe standard jouit d’un certain prestige du fait qu’elle est la langue de l’Islam, la langue du coran, c’est la langue de l’instruction, de l’enseignement religieux, c’est la référence et l’outil de l’identité arabo-musulmane «c’est cette variété choisie par ALLAH pour s’adresser à ses fidèles. »(K.TALEB IBRAHIMI, 1995, p05).
Après l’indépendance de l’Algérie, l’arabe standard est devenu la langue officielle et nationale pour des raisons politiques et idéologiques plus que linguistiques, pourtant, cette langue n’est pas utilisée couramment par la population dans la vie quotidienne. C’est unelangue essentiellement écrite et absolument incompréhensible à l’oral pour un public arabophone illettré.Il faut ajouter qu’actuellement, des administrations telles que celles du secteur industriel et financier continuent à travailler en langue française et que la presse écrite est en grande partie francophone. L’Algérie a mis en place l’arabisation par le biais du système éducatif, cela a donné une place importante à cette langue qui est utilisée dans la littérature moderne et les mass médias.

La sémiotique / la sémiologie

Notre travail de recherche qui s’inscrit essentiellement dans la sociolinguistique urbaine nécessite de faire appel à la sémiologie, qui va nous permettre d’analyser les marquages des deux villesselon l’aspect sémiotique, dans ce cas nous aborderons les notions du base, soit sémiologie et sémiotique qui vont nous permettre de dégager la forme et le sens des graffitis.

 Sémiotique

C’est une discipline relativement récente en comparaison avec la philosophie ou les sciences dites dures, ses origines remontent à l’antiquité grecque et s’est développée dès 1867-1868 à partir des travaux du philosophe Charles Sanders Peirce selon lui la sémiotique est l’autre nom de la logique : « la doctrine quasi nécessaire en formelle des signes» (peirce.CH, 1978 :58).La sémiotique est l’étude des signes et de leur signification, elle étudie le processus de signification, c’est-à-dire la production, la codification et la communication de signes. UMBERTO ECO affirme que : «la sémiotique peut être considérée comme la science qui travaille tous les phénomènes culturels comme s’ils étaient des systèmes de signe» (UMBERTO ECO, 1968, p.253).

Sémiologie

Le mot sémiologie a des racines très anciennes, il désigne dès l’antiquité grecque, une discipline médicale qui vise à interpréter et analyser les symptômes des différentes maladies.

Dans ce sens le concept peut être défini comme la théorie ou la science des signes. Considéré comme le premier à avoir utilisée le mot sémiologie, le philosophe Locke John lui donne le sens de connaissance des signes, il souligne son importance pour la compréhension du rapport de l’homme au monde qui l’entoure.« (…) je crois qu’on peut diviser la séance en trois espèces, (…) la troisième peut être appelée sémiotique ou la connaissance des signes(…) son emploie consiste à considérer la nature des signes, dont l’esprit se sert pour entendre les choses, ou pour communiquer la connaissance aux autre» (J.Lock, 1972 :198).

 La sémiologie de signification

Roland Barthes est le grand représentant de ce courant ; la recherche sémiologique, selon ce sémiologue, est définie comme l’étude des systèmes significatifs oùla signification peut s’établir par la langue ou par un autre système. R. Barthes s’oppose à la conception saussurienne pour appliquer les principes linguistiques sur les faits non-verbaux afin de chercher leur signification. Il insiste sur le fait qu’il existe des systèmes non verbaux dont la communication et parfois involontaire mais la signification est fort présente.
Cependant la langue est le seul moyen qui fait que ces systèmes non-verbaux deviennent significatifs. La sémiologie de signification englobe tous les signes, pour cette dernière elle peut interpréter des phénomènes de société, des systèmes de signe et la valeur symbolique de certains faits sociaux.

Conclusion Générale

Nous somme arrivées à la fin de notre ravail qui s’est déroulée en deux chapitres. Dans le premier chapitre nous avons défini les concepts de base qui sont en relation avec notre travail de recherche en particulier celui du graffiti comme un signe socio-sémiotique, ensuite dans le deuxième chapitre nous avons présenté l’analyse de notre corpus Suite à l’analyse de notre corpus qui est constitué des clichés des graffitis et d’entretiens et en adoptant la méthode de Barthes sur l’analyse de l’image, nous avons constaté que le graffiti est un moyen d’expression, un système d’énonciation et de communication assez original dans le milieu urbain, le but étant de stimuler et développer la créativité des jeunes. C’est un phénomène langagier omniprésent dans la société algérienne et dans les villes de BEJAIA ET TIZIOUZOU en particulier.
Nous rappelons que notre modeste recherche touche essentiellement aux graffitis dans les deux villes de BEJAIA et TIZI- OUZOU, analyse qui se base sur deux approches sémiotique et sociolinguistique.
Les graffitis dans le milieu urbain constituent une pratique langagière qui touche à la compréhension des significations multiples des graffitis, nous avons mis l’accent sur les discours, l’espace urbain, langues et les signes qui se donnent à lire et à voir sur les murs des deux villes BEJAIA et TIZI-OUZIU où on trouve les différentes représentations symboliques que certains individus se font de leurs espaces urbains.
En effet par les moyens sémiologique, on a tenté de développer les différentes bases permettent d’identifier ces significations, les structures et de les mettre en perspective et de comprendre le sens des signes qui se trouvent dans les graffitis des deux villes. Aussi que les m-oyens sociolinguistiques ou les langues jouent un rôle très important dans la transmission des messages, dans notre analyse on s’est servies d’un entretien comme argument et exemple.
Nous avons noté que le graffiti des deux villes BEJAIA et TIZI- OUZOU ne porte pas toujours le même sujet, pour cela les graffitis de BEJAIA et TIZI- OUZOU sont véhiculés par une multitude de thème.
Nous sommes parvenues à présenter l’existence de plusieurs langues dans la pratique des graffitis, ce qui confirme le caractère plurilingue de cette muraille urbaine ; engendrés par le contact de langue dont découle le phénomène d’alternance codique entre autres. A cet effet, la langue française est considérée comme étant la première langue vers laquelle les graffiteurs se mêlent dans leurs pratiques langagières, c’est la langue laplus graffitée sur les murs.

 

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : notions définitoires en sociolinguistique urbaine et en sémiotique
Introduction partielle 
1- Autour de la sociolinguistique urbaine
2- plurilinguisme et langue en usage en Algérie
3- le graffiti est tag sont des systèmes de signification
4- La sémiologie / la sémiotique
Conclusion Partielle
Chapitre II : analyse des graffitis à Bejaia et Tizi-Ouzou : approche sociolinguistique et
sémiotique.
Introduction partielle
1- Méthodologie et description des corpus
2- Présentation et description des graffitis
3- Les graffitis de Tizi-Ouzou et Bejaia : étude socio-sémiotique
4- Le graphique : les langues en usage dans la pratique des graffitis de Tizi-Ouzou et
Bejaia
Conclusion partielle 
Conclusion générale

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