Necessite du contrat social

Rousseau est un philosophe français du XVIII ème siècle. Il est né le 28 juin à Genève, plus précisément à Ermenonville. Issu d’une famille d’origine française et élevé dans la religion protestante. Il s’intéresse rapidement aux ouvrages romanesques et surtout à la lecture assidue de Plutarque que son père lui faisait lire presque pendant dix ans. C’est ainsi que Rousseau est devenu un homme qui a eu la soif de tout savoir. N’hésitant pas devant les obstacles, il aime se mesurer avec les grands écrivains de son temps en leur montrant qu’il est capable de faire des choses jugées inutiles. C’est pourquoi il les attaque sur leur propre terrain.  A l’instar de Buffon et de Condillac, il s’aligne avec les philosophes et les hommes de lettres et sciences botaniques. Il est un apprenti mal traité, laquais, percepteur, secrétaire, musicien incertain fourvoyé dans les salons de fermiers généraux : Que de situations subalterne, que d’humiliation subie ! Un homme faisant tout et ne voulant presque pas vivre avec le secours d’autrui, il ne fait que le plus souvent se brouiller avec ses amis. Il ne peut sentir son infériorité sociale sans éprouver le besoin d’une riposte et d’une revanche compensatrice. Pour se faire, il se libère par le travail sérieux et l’effort indépendant.

Par ailleurs, en plein siècle des lumières, Rousseau élève une véhémente protestation contre les progrès des sciences et les accumulations des richesses. Voilà pourquoi il s’érige contre une société oppressive et l’absolutisme des institutions arbitraires. Il stigmatise la dénaturation croissante de l’homme et prévient, en toute rigueur, ses contemporains que faute de retourner à la simplicité naturelle, ils courront inévitablement à leur ruine. Il n’a jamais cessé, jusqu’à son dernier soupir, de proposer tour à tour les mœurs, les institutions politiques et sociales, le droit et même la religion. Ce qui a causé sa perpétuelle fuite, malgré la valeur philosophique de ses œuvres. Ainsi, la philosophie politique de Rousseau occupe-t elle aujourd’hui une place centrale dans notre conception du monde. C’est pourquoi, plusieurs interprètes et commentateurs se penchent sur l’analyse et sa pensée sociale, où le rapport de l’individu avec la société semble attirer une attention particulière. Par l’intérêt qu’il présente donc, le choix de ce thème n’est pas un hasard. Tout au contraire, il s’avère fondé sur une longue méditation concernant ce qui se passe dans notre monde actuel. A l’instar de Rousseau, c’est l’homme qui nous intéresse dans son rapport avec la société le lieu où il doit évoluer. Alors, beaucoup de questions se posent à nous. Qu’est-ce que vraiment l’homme ? Quel est son rapport avec les autres membres du corps social ? Quels sont ses devoirs et ses droits ?

LA NECESSITE DU CONTRAT SOCIAL

Bien que les théoriciens du Contrat Social se soient beaucoup de peine pour le bien de l’humanité, ils allaient jusqu’à se contredire eux-mêmes. Citons en exemple, Aristote pour qui l’homme est naturellement social, idée qui exprime en terme très concis selon laquelle : « L’homme est par nature un animal fait pour la société civile».

Tant disque pour les autres auteurs précédemment cités, l’homme n’est pas naturellement social. Contre Aristote, ils pensent que la société n’est pas un fait naturel. Voilà pourquoi selon Hobbes : « L’homme n’a pas d’instinct social. Il n’est pas sociable par nature ».

Dans cette perspective, la société n’est pas un fait naturel. Elle est néanmoins l’effet du Contrat Social qui introduit une rupture avec l’ordre naturel. Car la société repose selon Rousseau, sur une convention. Par conséquent les hommes doivent passer un contrat les uns des autres en vue d’obtenir la paix et la sécurité, pour échapper à une vie comme celle de l’état de nature. Selon Rousseau, la seule issue possible est la société dans laquelle l’individu bénéficiera de la défense du droit. Il bénéficie encore de la protection des bonnes institutions sociales qui savent mieux dénaturer l’homme et transporter le moi individuel dans l’unité des membres composant le corps social, en sorte que chaque particulier ne soit plus un, mais il fait partie de l’unité et n’est plus sensible que dans le tout. Cette idée est même soulignée dans plusieurs passages de son ouvrage intitulé Emile ou de l’Education.

N’oublions pas que Hobbes a aussi écrit qu’à l’état de nature, l’homme « est un loup pour l’homme ». Ce qui signifie que chacun utilise la force dont il dispose pour se préserver contre la menace de l’autre pour sa conservation. Le droit prescrit dans ce domaine est appelé droit de nature, différent du droit de conservation de soi. De là, le droit que nous évoquons ici n’est pas un droit au sens juridique du terme puisqu’il se confond avec la force physique. Là que ce droit est absolu, l’idée d’égalité reconnue dans cet état n’est certes, pas l’égalité en droit que nous lisons dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Il s’agit plutôt d’une égalité qui repose sur l’aptitude naturelle de chacun en face de l’autre. Il n’y a donc aucune protection réelle, aucune sûreté sur le plan socio- juridique .

Pour remédier à une telle situation, Rousseau fait appel au contrat. Qu’entend-il par là ? Quel est le problème fondamental que cet auteur se propose finalement de résoudre à travers un tel contrat ? Quelle en est sa nécessité et comment, dans le cadre du même contrat s’effectue la relation de l’individu et de la société ?

L’ampleur de ces questions ne permet pas des réponses satisfaisantes sans étayer la nécessité même du contrat social, partant de l’étude de ce que Rousseau appelle l’état de nature.

L’état de nature 

Avant d’analyser l’idée de nature chez Rousseau, voyons ce que nous entendons par naturel. Au fait, qu’est ce qui est naturel, sinon tout ce qui ne relève pas de l’artifice, de la fabrication des hommes, bref, nous définissons avec Rousseau le naturel par opposition avec l’artificiel. L’homme semble être, dans la nature, un élément perturbateur d’un ordre naturellement agencé. Car c’est l’homme lui-même qui introduit ce mal. Aux yeux de Rousseau en effet : « Tout est bien sortant dans les mains de l’auteur, tout dégénère dans les mains de l’homme ».

Cette dégénérescence est due, en partie, au progrès de la science et des arts. C’est pourquoi dans un autre ouvrage, il écrit : « L’état de réflexion est un état contre nature, et l’homme qui médite est un animal dépravé ».

C’est en ce sens que nous opposons nature et art, nature et culture. Le mot naturel a, chez Rousseau, deux sens. Dans le Dissous sur l’inégalité, Rousseau a imaginé l’existence de l’homme primitif, vivant à l’état de nature. Sauvage, l’homme vivait en dehors de toutes les sociétés. Il veut ainsi expliquer pourquoi et comment il est entré en société. Deuxièmement, est naturel aussi ce qui est essentiel ou authentique à la nature humaine. Dans l’Emile ou de l’Education, Rousseau découvre la nature dans l’enfant, laquelle parle immédiatement : lorsque nous étions enfant, nous étions naturel, puis l’éducation a formé nos âmes. Dans ses écrits autobiographiques, dont les Confessions, le modèle de l’homme est pressenti par Rousseau dans son propre cœur. Il est persuadé que la nature est restée en lui intacte, inaltéré.

Rousseau écrit cet ouvrage pour montrer à titre d’exemple l’origine d’une société totalement pervertie. Il voit donc dans la spontanéité et la simplicité de l’homme sauvage l’authenticité de l’homme naturel vivant en société, sa bonté naturelle. L’homme naturel devient, dans ce cas, la référence par rapport à laquelle le présent est jugé. Il y a donc, pour l’auteur du Contrat social, une vérité de la nature originaire de l’homme, que nous pourrions appeler le primitivisme de Rousseau. Il s’agit d’un état dans lequel se trouvent des hommes soumis à aucune autorité. C’est donc un état pré-social, pré-légal. Les hommes sont pleinement libres puisque nul n’est, par nature, soumis à une autorité. Ces deniers sont égaux, en vertu du principe d’égalité naturelle des hommes, lequel est connu par tous les penseurs de l’école du droit naturel.

L’hypothèse de l’état de nature est étroitement liée à l’idée du contrat social. En effet, par nature, si nul n’est soumis à l’autorité d’un autre, c’est que cette dernière que les individus se dépouillent du droit naturel qu’ils ont de disposer pleinement de leurs libertés.

La notion de l’état de nature

Il convient de préciser que l’état de nature dont parle Rousseau, n’est qu’une hypothèse ayant le caractère d’être simple. Ce qui signifie un concept et non pas une réalité. Il ne faut pas y avoir une période historique qui aurait réellement existé, période que nous prendrions pour un début de la vie de l’humanité. Ce n’est donc pas une période où les individus vivaient isolés, à laquelle aurait succédé, chronologiquement, une deuxième période de la vie en société. Pour Rousseau, l’homme à l’état de nature serait un homme préhistorique. Il s’agit là d’une simple illustration d’un état de fait possible. C’est pourquoi selon Jean-Pierre Siméon :

« L’idée de l’état de nature est essentiellement un instrument conceptuel. En décrivant l’état de nature, Rousseau fait une supposition : celle d’un homme vivant en situation d’isolement absolu, indépendamment de toute appartenance à une société et, par conséquent, soustrait à toute influence sociale ».

Rousseau ne le perçoit pas en termes historiques de sa théorie. De fait que l’état de nature échappe à toute recherches empiriques, il doit être conçu comme un moment extra historique qui n’est qu’un simple possible. Pour Rousseau, l’état de nature est en effet : «Un état qui n’existe plus, qui n’a peut être point existé, qui probablement n’existera jamais et dont il est pourtant nécessaire d’avoir des notions justes pour bien juger notre état présent » .

A travers le Second Discours, Rousseau insiste sur l’idée selon laquelle l’état de nature est un concept de régulation. Il s’agit d’un point de repère que l’homme a fixé pour mieux apprécier l’écart qui le sépare de sa condition primitive. En ce qui concerne l’esprit soucieux de rationalité, l’incapacité de la révélation divine à rendre raison de ce qui concerne l’esprit soucieux de l’humanité. Ce qui a engendré l’élaboration d’un système cohérent de connaissances. Ces dernières serviraient à expliciter ce problème dans un langage purement humain.

Il parait qu’antérieurement à toute civilisations, l’homme n’était encore qu’un animal stupide et borné. Il ne dispose qu’aucune notion concernant la vie, à part celle qui lui est imposée par ses instincts et son attachement aux données brutes de la nature. Cette idée est pour Rousseau, la manière la plus commune de le concevoir. Elle est aussi la seule qui a une validité opérationnellement philosophie politique, considérant l’état où il vit comme l’oppose de l’état social. L’état de nature n’est pas un état primitif et originel de l’homme, c’est surtout un état d’indépendance. Il est celui dans lequel se trouvent les hommes antérieurement aux institutions du gouvernement, lorsqu’ils n’étaient pas encore soumis à aucune autorité politique. Supposé comme l’état primitif de notre civilisation, il en est le degré zéro. C’est à partir de ce degré zéro de la civilisation que Rousseau essaie de vivre intuitivement ce qu’aurait fait l’homme si nous le dépouillons des acquis de la culture.

Il est vrai que l’état de nature de Rousseau n’est pas un fait historique. Mais il est aussi nécessaire pour comprendre la société actuelle. Par conséquent, il faudrait attendre le moment propice pour que la virtualité qu’il recèle s’actualise. Pour Rousseau, l’homme n’est pas seulement ce que la société lui impose d’être. Car avant d’être citoyen, il est tout d’abord un homme naturel. Malgré les effets de civilisation, le naturel indépendant subsiste en tout homme, et ces traits psychologiques intériorisés dans ses instincts ne cessent de manifester son appartenance à la nature. Ainsi, allons-nous examiner l’état de nature que l’auteur du Contrat Social évoque parfois avec nostalgie. Il souligne ainsi que l’état de nature se situe en deçà de la moralité, l’homme naturel se rapprochant de la bête bien qu’il se sente libre. C’est pourquoi, l’auteur soutient l’idée selon laquelle l’homme doit sortir de cet état pour accéder au social où domine la volonté rationnelle. C’est en cette perspective que nous pouvons affirmer la condition de son dépassement pour l’accomplissement de son humanité.

Théorie rousseauiste de l’état de nature

Aux yeux de Rousseau, l’état de nature est un état de dispersion. En vivant seul, l’homme se passe entièrement du secours de ses semblables. L’homme n’est donc pas social par nature. Il n’est pas pour autant antisocial. Etant indépendant, les hommes n’ont presque pas de relations entre eux, et l’inégalité entre les hommes est presque nulle.

Dans la première partie du Discours sur l’origine des inégalités, Rousseau envisage l’homme naturel, d’abord comme un animal très bien organisé, c’est-à-dire structuré. Cela le conduit ensuite à s’interroger sur la différence essentielle entre l’homme et l’animal. Ce n’est, certes, pas l’intelligence qui anime les actes, mais sa qualité d’agent libre et sa perfectibilité. Sur le plan psychologique, l’homme naturel a avant tout le souci de sa propre conservation. Il agit par « l’amour de soi » qui se traduit par une sorte d’égoïsme instinctif et innocent. Par là, il est animé par un sentiment de prédilection antérieur à la réflexion, lequel est une répugnance innée à voir souffrir ses semblables : la pitié.

Constatant que l’inégalité est à peine sensible dans l’état de nature, Rousseau se propose de montrer son origine dans la deuxième parie de cet ouvrage. A ses yeux, l’état de nature si souvent présumé comme un paradis, semble reléguer l’homme à l’abri de toutes corruptions et de toutes manipulations de la société. Nous pouvons nous poser la question de savoir comment procède le passage de l’état de nature à l’état social. Notons que, chez Rousseau, l’homme primitif subit la violence de cataclysme naturel dont il est nécessaire de faire face pour survivre. C’est pour remédier à cette violation de la nature à notre vocation d’être social. Le problème est de trouver une type d’association qui assurerait à chaque individu la sécurité, laquelle lui procurerait, dans la vie sociale une sorte de seconde nature : la sociabilité due à un pacte social bien établi. Cela est dû notamment au mobile du passage de cet état présent à l’état social qui lui permettrait de conserver sa liberté. Cela signifie « ne pas trahir son essence ». La sécurité et la liberté sont les deux pôles régulateurs de la vie en société. Rousseau estime que l’homme peut justement se réaliser à l’état social là où le contrat établi par le corps politique permet son véritable accomplissement. Les théoriciens du contrat social, ainsi que d’autres penseurs, n’ont jamais cessé d’évoquer le problème de l’état de nature. Ils sembleraient tous faire prévaloir la même conclusion : l’idée que cet état de nature doit être dépassé afin d’accéder à l’état social. Certes, la façon dont Hobbes conçoit son état de nature diffère de celle de Rousseau. Mais leurs conclusions respectives demeure toujours la même. Il en est de même pour Hegel, à son tour, c’est le passage à l’état social, où la toute puissance de l’Etat prescrit l’ordre imposé aux impulsions individuelles.

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Table des matières

Introduction
I- NECESSITE DU CONTRAT SOCIAL
Chapitre 1 : L’état de nature
I-1-1 La notion d’état de nature
I-1-2 Théorie rousseauiste de l’état de nature
Chapitre 2 : La nécessité du Contrat Social
I-2-1- Conception rousseauiste du contrat
I-2-2- Le peuple et le contrat social
II- STATUT DU DROIT ET DE LIBERTE DANS LE CONTRAT SOCIAL
Chapitre 1: Droit et liberté des citoyens
II-1-1 La soif du pouvoir et violation du droit
II-1-2 Le droit confère la liberté des citoyens
II-1.-3 La défense du droit par l’institution du pacte social
a) Critique du droit du plus fort
b) Le rôle du pacte social
Chapitre 2 : Pouvoir politique et liberté sociale
II-2-1 Législation et volonté générale
a) La loi
b) La volonté générale
II-2-2 Liberté comme fin et fondement de l’état
II-2-3 Egalité en droit et liberté civile
III- INDIVIDU ET SOCIETE
Chapitre 1 : La notion d’individu
III-1-1 L’individu dans son sens coutumier
III-1-2 L’individu comme personne
Chapitre 2 : Individu et détermination sociale
III-2-1 La société face à l’individu
III-2.2 Statut social de l’homme et le bien commun
a) Le bien commun et ses limites
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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