Nainital : une station de montagne dans les contreforts de Kumaon de l’Himalaya extérieur.

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Le projet AQAPA : A Qui Appartiennent les Paysages en Asie ?

Le projet AQAPA se propose d’analyser les politiques de développement touristique et la mise en tourisme des hautes terres en Asie méridionale en se concentrant sur les dynamiques sociales et la patrimonialisation des paysages dans les campagnes à minorités ethniques.
Le projet AQAPA a pour originalité de se concentrer sur les paysages ruraux et agricoles et de laisser de côté les objets de tourisme déjà très étudiés (folklore, habitat typique, ….) : ne privilégiant pas les paysages exceptionnels, susceptibles de séduire et d’attirer les touristes, mais plutôt la trame des paysages « ordinaires ». Le projet consiste à confronter les représentations, discours et pratique du paysage de différents acteurs : sociétés locales, États, et opérateurs touristiques, tout en prenant en compte l’analyse des mutations paysagères contemporaines.
Il faudra alors évaluer quels sont les postulats servant à la qualification des paysages devant être conservés : donne-t-on la priorité à une certaine esthétique (comme dans les « paysages ouverts » chéris par la France), ou à la préservation de la biodiversité voire désormais à la fixation du carbone ? Une forte valeur demeure-t-elle associée à la fonction de production alimentaire, ou à des critères culturels ou religieux ?
Afin de mettre en lumière les différences liées aux politiques nationales et régionales, établir un gradient de l’importance variable de l’écotourisme ethnique et évaluer les effets d’un tourisme domestique plus ou moins développé, cinq espaces d’étude himalayens sont étudiés :
• Inde : Région de Kumaon (Uttarkhand).
• Laos :Province de Louang Namtha.
• Népal : Les vallées de l’Himalaya au nord de Pokhara (parties inférieures et supérieures).
• Vietnam : province de Lam Dong.
• China : province de Guizhou..
L’interprétation de ces diverses trajectoires en référence à un hypothétique modèle occidental de gestion des territoires ruraux et de patrimonialisation des paysages, soucieux des identités locales et de la biodiversité, s’efforcera avant tout de comprendre, au delà des discours, les raisons de ces différenciations au sein de structures socio-économiques, culturelles et paysagères fort contrastées.

Mise en place d’une démarche d’enquête

Axes sur ces cinq territoires himalayens pour en déterminer une lecture du paysage et sa touristification, dans les conditions temporelles connues (4 mois) et d’une étude d’une seul personne, l’analyse paysagère s’est faite sur un unique territoire (Nainital) et sur une partie du 1er axe du projet. Cet axe consiste à identifier le paysage, son importance et sa représentation. En effet, par l’intermédiaire de la « lecture du paysage », des unités homogènes peuvent être définies d’après les usages et pratiques locales, les différents modes d’utilisation et les changements de paysage qui peuvent en être déduits. Toute cette analyse se fera à travers les points de vue individuels car chacun a son propre paysage « vu et décrit ». Les divers récits et descriptions seront associés à la matérialité des paysages. Selon les catégories des paysages dans les points de vue des touristes, les relations entre les représentations du paysage et la territorialité des personnes seront mises en évidence. Enfin, nous essayerons de mettre en évidence les interactions entre les types de représentation du paysage et la touristification de ces mêmes paysages. Cette analyse sera effectuée à partir de données provenant des médias sociaux et des sites web des opérateurs touristiques, en effet le réseau virtuel est une source de données considérables.

Les Confrontation représentationsde deux paysage visiossont

propres à chacun par sa vision, perception, humeur, sentiment, sensation. On peut ainsi déterminer des représentation sociales du paysage déterminées par une dimension individuelle propre à la trajectoire de chacun. Cette représentation s’appuie aussi bien sur la personnalité, la dimension culturelle ou encore sociale liée à l’appartenance à un corps ou à une certaine catégorie sociale (Frémont, 1976 ; Guérin, 1989). Par conséquent il existe autant de représentations que d’individus ou groupes d’individus ayant ou côtoyant les lieux, pouvant porter un regard sur une réalité donnée. Il existe donc autant d’interprétation / de perception du paysage que de personne, ce qui rend l’appréciation de celui-ci complexe. Il n’existe aucun acteur plus important qu’une autre, c’est pourquoi il est important de prendre en compte tous les individus car chacun intervient dans le système paysager par les rapports qu’ils entretient avec le paysage et les attentes qu’il exprime envers son devenir. Néanmoins, en fonction des pratiques de chaque individu, trois groupes peuvent se distinguer : les consommateurs ou utilisateurs (les touristes ou les promeneurs locaux), les usagers pratiquant une activité proche de la nature mais qui n’a pas d’action directe sur les formes visibles telles que la pêche, la randonnée, la chasse et les producteurs, ou les gestionnaires qui interviennent directement sur le paysage, qui rassemble agriculteurs, forestiers mais aussi l’ensemble des propriétaires fonciers.
Pour comprendre le discours de touristification, l’analyse du tourisme dans sa globalité (fait d’opérateurs touristiques et de touristes), est à prendre en compte. Afin de faciliter la comparaison entre ces 2 acteurs, le traitement s’est effectué sur différents modes d’expressions (offre, descriptif, avis et photos). Le discours final c’est donc appuyé sur une analyse de l’offre des voyagistes (séjours), de photos et d’avis individuels, chacun renvoyant à une certaine description du paysage avant d’en retirer une analyse commune.
Premièrement, il faut connaître les offres touristiques afin de comprendre les conditions dans lequel viennent les voyageurs et leurs attentes. Les touristes fondent leur appréciation du paysage sur leur expérience pratique et sensible, cependant leurs attentes sont aussi influencées par les conditions des offres. De ce fait, les aspirations exprimées dans leurs photos et avis dépende aussi de la promotion, comment les agences mettent en avant les nombreuses possibilités / activités du territoire, dans notre cas l’offre de trekking. Il est donc nécessaire d’analyser les diverses offres des voyagistes (séjours), les descriptifs de treks et les photos postées par les opérateurs touristiques. Deuxièmement, l’analyse des photos a été effectuée à partir d’une méthode expérimentale qui a consisté à analyser une par une l’élément central des photos postés par les touristes sur le social média14 . En effet, aujourd’hui, il n’existe aucuns travaux sur sur le contenu des photos,« Tripadvisoronnepeut »trouver seulement des données statistiques (date, informations sur le photographe, lieu) qui laisse des zones d’ombres sur le paysage. C’est pourquoi, pour notre travail, il a été nécessaire de mettre en place un protocole expérimental afin de nous éclairer sur le contenu. Ainsi, l’analyse des photos a été guidée par l’élaboration d’une grille, au fur et à mesure de l’analyse une par une des clichés, articulée autour de cinq grandes thématiques principales : photographie du paysage naturel, du paysage bâti, des pratiques spatiales (activités touristiques), du cadre de vie (population, repas, folklore) et personnelle (selfies, photos de famille, de collègues, d’amis). Afin d’éviter de brouiller les résultats finaux de cette analyse, les photos personnelles ont été retirées du décompte final. C’est pourquoi l’ensemble de 3384 clichés recueillis a été réduit à 3002 pour être intégralement observé. Ils sont classés selon une analyse thématique classique (qui a pu être divisée en plusieurs thèmes si nécessaire) selon l’élément central de l’échantillon, un élément central qui a pu être double dans certain cas. En effet, sur une même photo, on peut retrouver le lac et les collines ou encore le lac et la ville de Nainital, chacun des éléments ayant une proportion semblable sur l’image qui a été difficile de déterminer en un seul élément.

Des attentes multiples et des offres diversifiées pour un tourisme local de loisir

À partir du classement de l’échantillon photographique pour décrire les paysages, cinq motifs sont distingués : patrimoine naturel, patrimoine bâti, folklore, pratique spatiale et faune. Excepté le dernier motif, les autres ont fait l’objet d’un reclassement en des thèmes plus précis. Leur occurrence est représentée par des diagrammes en secteur dont la forme témoigne de l’importance de chaque élément valorisé (Fig.2). Certains éléments apparaissent très régulièrement (paysage naturel) tandis que d’autres font l’objet de peu d’intérêt ou sont quasiment ignorés (cadre de vie). A Nainital, le patrimoine paysager naturel occupe une place importante dans les photos souvenirs des touristes, plus de la moitié des clichés. Parmi celles-ci, les photographies où apparaissent des lacs sont considérables (52 % des photos du paysage naturel). En effet, ces éléments du patrimoine paysager naturel couvrent une grande partie du terrain, bien que moins importante que le relief montagneux. Constituant des motifs habituels des régions montagneuses himalayennes, les lacs et la montagne (dont 26 % des clichés « montagnes » sont de la plus haute montagne enneigée indienne : Nanda Devi) s’imposent comme éléments fortement identitaires et sont d’autant plus appréciés qu’ils sont associés à des positions hautes d’où l’on peut embrasser un large panorama. Par contre, des éléments font l’objet de peu d’intérêt (rivières, cascades) ou son complètement ignorés (plantations/agricultures). Les clichés des touristes qui observent un paysage nouveau, reflètent l’occupation du territoire.
Les valeurs de cadre de vie occupent en revanche peu de place dans les photographies. Les photographies folkloriques, de la population ou des repas paraissent particulièrement négligées en comparaison du rôle qu’elles occupent dans le cadre du séjour touristique. Cela peut s’expliquer notamment par la nationalité des touristes eux même. En effet, la majorité des photos et avis ont été postés par des touristes indiens. Très peu d’européens et d’occidentaux en général sont représentés. L’absence de photographie folklorique peut donc facilement s’expliquer par un tourisme provenant d’une même aire géographique, historique et culturelle, dont le cadre de vie est similaire aux leurs et peut paraître anodin.
Les valeurs d’habitats et de loisirs occupent entre 28 et 21 % des photos des touristes, beaucoup plus que le cadre de vie qui représente moins de 1 % du total. Leur prédominance révèle que le paysage est perçu comme un élément suscitent une émotion esthétique par les premières photos (paysage naturel) mais aussi comme un support d’aménités, spécialement dans la vallée urbanisée. Le motif du paysage bâti est essentiellement représenté par des photographies de la ville ou des petits villages alentours ainsi que des monuments et le temple de Naina Devi ou Naina Mata. A travers, le motif d’activité spatiale on peut déterminés en partie, l’organisation du séjour des touristes et les principales attractions de Nainital. Il fait l’objet d’une attention particulière, c’est au travers de cette catégorie de photos que l’on perçoit la pratique du trekking, à peine 10 %. Ce sont essentiellement des photos de panneaux et pancartes indiquant les chemins de randonnée à suivre, mais très de peu de personne en action ou de guide. Le peu de personne pratiquant le trekking et se photographiant, le font essentiellement lorsqu’ils ont atteins les sommets enneigés. A l’inverse, des photographies de trek, les visites touristiques et notamment celle du zoo sont nombreuses (54 %, clichés d’animaux essentiellement). C’est une activité qui est réalisée en famille ou entre amis, tout comme la pratique de sports nautiques (canoë, balade en barque, voile).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1 L’espace de la région de Kumaon : des paysages soumis à des dynamiques himalayens à Nainital
1.1 Nainital : une station de montagne dans les contreforts de Kumaon de l’Himalaya extérieur.
1.2 Un territoire reconnu pour son paysage montagneux plongeant sur son lac.
2 Méthodologie
2.1 Le projet AQAPA : A Qui Appartient les Paysages en Asie ?
2.2 Mise en place d’une démarche d’enquête
2.3 Confrontation de deux visions
3 Vers une distinction entre différentes types de voyageurs
3.1 Des attentes multiples et des offres diversifiées pour un tourisme local de plaisir
3.2 Le trekking : nouveau mode de tourisme, proche de la nature et du paysage
3.2.1 Une promotion locale d’une activité physique offrant de nombreuses possibilités
3.2.2 Une confrontation des avis touristiques qui divergent
3.3 Des préoccupations paysagères qui se concilient avec la pratique du trekking
Conclusion

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *