Myélopoïèse et durée de vie des leucocytes

Myélopoïèse et durée de vie des leucocytes

Les corps de Heinz

Définition
Les corps de Heinz sont des produits de dégradation de l’hémoglobine relativement insolubles qui précipitent dans l’hématie et qui résultent de l’oxydation de groupements thiols des chaînes de globines : l’hémoglobine perd sa structure tertiaire et précipite.  Les corps de Heinz apparaissent comme des inclusions de forme (circulaire ou irrégulière), taille (0,5-3µm) et localisation variables, pouvant adhérer à la membrane interne des globules rouges et faire protrusion à leur surface.  Des colorants vitaux : bleu de crésyl brillant, cristal violet et nouveau bleu de méthylène permettent de mieux visualiser ces inclusions sur frottis non fixé sous la forme d’inclusions réfringentes vert brillant. A la coloration de Romanowsky, ils apparaissent comme des structures rondes pâles en périphérie de la cellule.
Les corps de Heinz proviennent d’une succession d’étapes d’oxydation dans lesquelles la méthémoglobine peut jouer un rôle essentiel avant que les lésions d’oxydation ne deviennent irréversibles. Au contraire, la conversion de l’hémoglobine en cyanméthémoglobine inhibe la formation de corps de Heinz lors d’exposition à un oxydant.La présence de corps de Heinz est beaucoup plus fréquente chez le chat que chez le chien. [13, 46] En effet, les chaînes de globines des chats contiennent au moins huit groupements thiols, alors qu’il n’y en a que deux ou quatre dans les autres espèces. La dissociation de l’hémoglobine de tétramère en dimère est dix fois plus rapide chez le chat.De plus, la rate n’élimine pas tous les globules rouges affectés dans l’espèce féline. Enfin, un déficit métabolique dans les voies de détoxification (faible activité méthémoglobine et glutathion réductases) et de conjugaison (glucuronoconjugaisons) limite l’élimination des toxiques oxydants.  Chez les chats sains, dans l’étude de Beritic et al sur 94 animaux, le pourcentage de corps de Heinz varie de 0% à 96,1% des hématies ; parmi ces chats, un seul n’avait pas de corps de Heinz. La présence de corps de Heinz non associée à une anémie n’est donc pas pathologique alors qu’elle l’est toujours chez le chien.  Les inclusions ont la même morphologie qu’elles soient physiologiques (corps de Schmauch) ou pathologiques (corps de Heinz).

Conséquences

Les corps de Heinz induisent une perte locale de la structure bilamellaire de la membrane plasmique et la surface cellulaire apparaît alors plissée et déformée. Les érythrocytes sont moins déformables car leur membrane est rigidifiée aux points d’attache. Or, les hématies sont physiologiquement amenées à passer dans des capillaires plus étroits que leur diamètre en se déformant sans subir de dommage. La durée de vie d’une hématie rigidifiée est donc diminuée.
Les syndromes hématologiques d’origine toxique chez les carnivores domestiques : Etude clinique et synthèse bibliographique . D’autre part, certaines enzymes sont inactivées (enzymes à groupement thiol notamment) et des ponts disulfures se forment entre l’hémoglobine et la membrane plasmique dont les lipides subissent des peroxydations. Le passage des globules rouges à corps de Heinz dans les capillaires sinusoïdes et les cordons spléniques est ainsi compromis. La rate des chiens élimine les globules rouges atteints par la combinaison de deux phénomènes : une séquestration mécanique et une érythrophagocytose active. Lors de leur passage des cordons spléniques aux capillaires sinusoïdes, les hématies sont comprimées entre les éléments cellulaires et les membranes basales fenestrées.  La rate séquestre de façon sélective les érythrocytes moins déformables lésés par l’oxydant qui sont alors concentrés. Les corps de Heinz sont détachés sélectivement puis les globules rouges relargués dans la circulation générale. Ces sphérocytes, qui ont perdu une portion de membrane au retrait du corps de Heinz, peuvent subir une destruction prématurée spontanée dans la microcirculation splénique ou d’autres capillaires : il s’agit d’un phénomène d’hémolyse intravasculaire. Les globules rouges exposés à un oxydant subissent une série de modifications qui incluent à la fois la membrane plasmique et l’hémoglobine. Ils sont ainsi repérables par le système réticuloendothélial qui phagocyte partiellement ou totalement la cellule pour la lyser : il s’agit d’une hémolyse extravasculaire. Les globules rouges modérément altérés (présents lors d’une faible exposition) sont sélectivement extraits de la circulation par la rate alors que ceux qui sont fortement endommagés (présents lors d’une exposition forte) sont pris en charge par le système réticuloendothélial dans son ensemble (y compris la rate). Le foie joue dans ce dernier cas un rôle prépondérant étant donné sa taille et le flux sanguin qui le traverse.Ce n’est pas parce que les capacités de la rate sont dépassées, mais parce que le foie est moins sensible à une modification de déformabilité des hématies en raison de l’anatomie de ses vaisseaux, les capillaires sinusoïdes hépatiques étant plus larges. Les cellules de Küpffer phagocytent et détruisent les érythrocytes fortement modifiés mais il n’y a aucune preuve d’une séquestration extracellulaire comparable à celle de la rate ni de fantôme d’hématie intravasculaire.
Le cas du chat est particulier : la rate élimine mal les corps de Heinz, une extrusion active avec intervention des protéases est envisagée comme mécanisme participant à l’hémolyse.

Prévention, traitement

Quand la cause primaire n’est pas identifiée ou traitée, les corps de Heinz peuvent persister et croître en nombre et en taille. La prise en charge de l’animal a pour but d’éliminer la source, si possible, et de soutenir les grandes fonctions.Une approche préventive est l’augmentation des concentrations intracellulaire, membranaire et plasmatique d’antioxydants : NAC, vitamines C et E. L’ascorbate (vitamine C) piège les radicaux libres dans le cytosol et le plasma et régénère l’alpha tocophérol (vitamine E) à partir de la forme radicalaire alpha tocophéroxy. La vitamine E agit pour protéger la membrane plasmique des peroxydations lipidiques. Les antioxydants exogènes agissent parfois à travers leurs effets sur les antioxydants endogènes comme le glutathion réduit.  Les corps de Heinz disparaissent progressivement sur 3 à 4 semaines.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Les éléments figurés sanguins et leurs atteintes. Etiologie et répartition des causes toxiques selon les appels reçus au CNITV de Lyon entre 1991 et 2004
I La numération formule sanguine
I A Numération formule sanguine chez l’animal sain
I B Modifications de la numération formule sanguine : répartition des appels reçus au CNITV (1991-2004)
I B 1 Chez le chien
I B 2 Chez le chat
II Modifications de l’hémogramme
II A Erythropoïèse et durée de vie des hématies dans les conditions physiologiques
II B Modifications morphologiques des hématies
II C L’anémie : caractéristiques et diagnostic différentiel des anémies non hémolytiques
II C 1 Caractéristiques d’une anémie
II C 2 Anémie non régénérative
II C 3 Anémie régénérative par perte sanguine
II D Les hématies face à l’oxydation et l’hémolyse
II D 1 Les systèmes de défense antioxydante
II D 2 La méthémoglobine
a) Définition
b) Conséquences
c) Répartition des appels reçus au CNITV sur la période 1991-2004
d) Diagnostic
e) Traitement
II D 3 Les corps de Heinz
a) Définition
b) Conséquences
c) Prévention, traitement
II D 4 Les eccentrocytes
a) Définition
b) Conséquences
II D 5 L’anémie régénérative par hyperhémolyse
III Modifications du leucogramme
III A Myélopoïèse et durée de vie des leucocytes
III B Modifications qualitatives des leucocytes
III C Altérations quantitatives des leucocytes
III C 1 Leucocytose : Répartition des appels reçus au CNITV (1991-2004)
III C 2 Leucopénie : Répartition des appels reçus au CNITV (1991-2004)
III D Altérations quantitatives des neutrophiles
III D 1 Neutropénie
a) Epidémiologie : Répartition des appels reçus au CNITV (1991-2004)
b) Diagnostic différentiel
Les syndromes hématologiques d’origine toxique chez les carnivores domestiques : Etude clinique et synthèse bibliographique
III D 2 Neutrophilie
a) Epidémiologie : Répartition des appels reçus au CNITV (1991-2004)
b) Diagnostic différentiel
III E Altérations quantitatives des lymphocytes
III E 1 Lymphopénie
III E 2 Lymphocytose
III F Altérations quantitatives des éosinophiles
III F 1 Eosinophilie
a) Epidémiologie : Répartition des appels reçus au CNITV (1991-2004)
b) Diagnostic différentiel
III F 2 Eosinopénie
III G Basophilie
III H Monocytose
IV Modifications de la numération plaquettaire
IV A Formation et durée de vie des plaquettes
IV B Thrombocytopénie
IV B 1 Epidémiologie : Répartition des appels reçus au CNITV (1991-2004)
IV B 2 Diagnostic différentiel
IV C Thrombocytose
V Aplasie ou hypoplasie médullaire
V A Myélogramme chez l’animal sain
V B Etiologie de l’aplasie médullaire
DEUXIEME PARTIE : Les anomalies d’origine centrale
I Les œstrogènes
I A Généralités
I B Clinique
I C Examens complémentaires
a) Numération formule sanguine
b) Myélogramme
c) Lésions
d) Bilan de coagulation
e) Analyses biochimiques
I D Diagnostic différentiel
I E Physiopathologie
I F Traitement
I G Discussion
II La griséofulvine
II A Généralités
II B Clinique
II C Examens complémentaires
a) Numération formule sanguine
b) Myélogramme
c) Analyses biochimiques
II D Diagnostic différentiel
II E Physiopathologie
II F Traitement
II G Discussion
III L’azathioprine
III A Généralités
Les syndromes hématologiques d’origine toxique chez les carnivores domestiques : Etude clinique et synthèse bibliographique
III B Clinique
III C Examens complémentaires
a) Numération formule sanguine
b) Myélogramme
c) Analyses biochimique
d) Lésions
III D Diagnostic différentiel
III E Physiopathologie
III F Traitement
III G Discussion
IV Les molécules de chimiothérapie anticancéreuse
IV A Généralités
IV B Clinique
IV C Examens complémentaires
IV D Diagnostic différentiel
IV E Physiopathologie
IV F Traitement
IV G Discussion
V Toxicité hématologique des anti-infectieux : comparaison chloramphénicol et triméthoprime-sulfamides
V A Généralités
V B Clinique
V C Examens complémentaires
a) Myélogramme
b) Numération formule sanguine
c) Analyses biochimiques
d) Bilan de coagulation
V D Diagnostic différentiel
V E Physiopathologie
V F Traitement
V G Discussion
VI Toxicité hématologique des anti-inflammatoires non stéroïdiens : comparaison phénylbutazone et aspirine
VI A Généralités
VI B Clinique
VI C Examens complémentaires
a) Hémogramme
b) Analyses biochimiques
c) Bilan de coagulation
VI D Diagnostic différentiel
VI E Physiopathologie
VI F Traitement
VI G Discussion
VII Le plomb
VII A Généralités
VII B Clinique
VII C Examens complémentaires
a) Hémogramme
b) Lésions
c) Dosage du plomb
Les syndromes hématologiques d’origine toxique chez les carnivores domestiques : Etude clinique et synthèse bibliographique
VII D Diagnostic différentiel
VII E Physiopathologie
VII F Traitement
VII G Discussion
VIII Bilan de la toxicité hématologique d’origine centrale
TROISIEME PARTIE : Les anomalies d’origine périphérique
I Syndrome toxique dominé par la méthémoglobinémie

A Le paracétamol
I A 1 Généralités
I A 2 Clinique
I A 3 Examens complémentaires
a) Hémogramme et numération formule sanguine
b) Analyse urinaire
c) Analyses biochimique
d) Lésions
I A 4 Diagnostic différentiel
I A 5 Physiopathologie
I A 6 Traitement
a) Neutraliser le métabolite actif et favoriser son excrétion
b) Soutenir les fonctions cardiovasculaire et respiratoire
I A 7 Discussion
B Les chlorates
I B 1 Généralités
I B 2 Clinique
I B 3 Examens complémentaires
a) Analyses de routine
b) Dosage spécifique
I B 4 Diagnostic différentie
I B 5 Physiopathologie
I B 6 Traitement
I B 7 Discussion
C Les anesthésiques locaux
I C 1 Généralités
I C 2 Clinique
I C 3 Examens complémentaires
a) Examen direct du sang .
b) Hémogramme
c) Analyses biochimiques
I C 4 Diagnostic différentiel
I C 5 Physiopathologie
I C 6 Traitement
I C 7 Discussion
D Les nitrates et les nitrites
I D 1 Généralités
I D 2 Clinique
I D 3 Examens complémentaires
I D 4 Diagnostic différentiel
I D 5 Physiopathologie
I D 6 Traitement et évolution
Les syndromes hématologiques d’origine toxique chez les carnivores domestiques : Etude clinique et synthèse bibliographique
E Synthèse de la toxicité des molécules à l’origine de syndrome dominé par la méthémoglobinémie
II Syndrome toxique dominé par l’hémolyse
A L’oignon et l’ail
II A 1 Généralités
II A 2 Clinique
II A 3 Examens complémentaires
a) Hémogramme et numération formule sanguine
b) Frottis sanguin
c) Analyse urinaire
d) Analyses biochimiques
e) Lésions
II A 4 Diagnostic différentiel
II A 5 Physiopathologie
II A 6 Traitement
II A 7 Discussion
B Le zinc
II B 1 Généralités
II B 2 Clinique
II B 3 Examens complémentaires
a) Hémogramme et numération formule sanguine
b) Analyses biochimiques
c) Analyse urinaire
d) Lésions
e) Examens divers
f) Diagnostic de certitude
II B 4 Diagnostic différentiel
II B 5 Physiopathologie
II B 6 Traitement
II B 7 Discussion
C Les envenimations par piqûres d’hyménoptères
II C 1 Généralités
II C 2 Clinique
II C 3 Examens complémentaires
a) Hémogramme et numération formule sanguine
b) Analyse urinaire
c) Analyses biochimiques
II C 4 Diagnostic différentiel
II C 5 Physiopathologie
II C 6 Traitement
II C 7 Discussion
D Les envenimations ophidiennes par morsure de vipère
II D 1 Généralités
II D 2 Clinique
II D 3 Examens complémentaires
a) Hémogramme et numération formule sanguine
b) Bilan de coagulation
c) Analyses biochimiques
d) Analyse urinaire.
e) Lésions
Les syndromes hématologiques d’origine toxique chez les carnivores domestiques : Etude clinique et synthèse bibliographique
II D 4 Diagnostic différentiel
II D 5 Physiopathologie
II D 6 Traitement
II D 7 Discussion
E Synthèse de la toxicité des molécules à l’origine de syndrome dominé par l’hyperhémolyse
III Exemple d’un toxique entraînant un syndrome mixte : le naphtalène
III A Généralités
III B Clinique
III C Examens complémentaires
III D Diagnostic différentiel
III E Physiopathologie
III F Traitement
III G Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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