Multiplication par voie végétative artificielle

Multiplication par voie végétative artificielle 

Le bouturage 

Le bouturage implique forcément une séparation entre le fragment d’axe (à bouturer) et la plante-mère avant tout phénomène de néoformation nécessaire à la régénération d’un nouvel individu. Il peut s’agir de néoformations de racines adventives à partir de portions de tiges, ou de néoformation de pousses feuillées à partir de portions d’axes racinaires dans le cas des boutures de racines. Le succès du bouturage est conditionné par le maintien en vie du fragment d’axe séparé de la plante-mère le temps nécessaire à la néoformation du pôle – soit racinaire, soit caulinaire – manquant pour reconstituer un nouvel individu.

Il apparaît, au vu de la littérature, que la distinction entre bouture de racine – très utilisée pour propager certaines espèces telles que les cultivars de framboisiers et drageon n’est pas assez stricte. Celle-là se différencie pourtant fondamentalement de ce dernier par le fait que la séparation du fragment végétatif intervient, contrairement au drageon, avant la néoformation de bourgeons qui vont se développer en tige. La confusion s’explique d’autant plus que le bouturage de racines peut survenir naturellement, par exemple à l’issue de la formation de fentes de retraits en sols argileux, qui provoquent la rupture des racines et leur individualisation.

Le drageonnage 

Il s’agit de l’induction artificielle de drageons. Celle-ci peut avoir lieu en plaçant un segment (une bouture) de racine dans un milieu adéquat. Les espèces telles que Albizzia lebbek, Parkinsonia aculeata, Sclerocarya birrea, Ziziphus abyssini etc. peuvent être facilement multipliées par cette méthode. On peut également induire le drageonnage en blessant une racine, procédé très utilisé pour Artocarpus altilis et bien d’autres espèces (BELLEFONTAINE, 2005). De façon générale, BELLEFONTAINE et al. (1999) indiquent que les activités anthropiques (ci-dessous), dans certaines conditions, peuvent favoriser l’apparition de drageons :
• l’abattage, l’écimage trop intense, l’étêtage dans le cas du traitement en têtard, la mise en lumière brutale en ouvrant une clairière ;
• la modification du régime hydrique, la remontée de la nappe phréatique dans les bas-fonds après une coupe trop sévère ;
• le désherbage, le sous-solage ou le labour, les blessures ou la mise à jour de racines traçantes,
• le brûlis superficiel du sol ou de la souche après la coupe, les feux de brousse ;
• et peut-être la courbure des rejets de souche, la réduction de la compétition herbacée ou végétative, l’amélioration des conditions nutritionnelles ou hormonales après l’abattage.

Et ces mêmes auteurs poursuivent et énumèrent comme suit les avantages de la voie de multiplication par drageonnage :
∼ le très faible coût ;
∼ la dispense d’arrosages réguliers ;
∼ la (relative) rapidité de croissance des nouveaux brins (ce qui réduit la durée de la mise en défens pour les troupeaux) ;
∼ leur rapide maturité sexuelle (ce qui entraîne une fructification précoce, vitale pour l’alimentation complémentaire de certaines populations),
∼ la conservation des caractères génétiques de l’ « arbre plus » multiplié ;
∼ la densification du couvert végétal et la lutte contre l’érosion.

Les rejets de souche 

Suite de l’abattage d’un arbre, des rejets peuvent se former, quelques semaines après, sur la souche. BELLEFONTAINE (2005) a rapporté que ce phénomène a lieu à partir du tissu basal caulinaire ou d’organes souterrains (rejet de collet). Le rejet de souche est une tige nouvelle naissant de la souche d’un arbre après sa coupe (DA LAGE, 2000). Il se forme suite au développement d’un bourgeon proventif ou d’un bourgeon adventif situé sur une souche vivante (BONHOMME et al., 2002). Quant au rejet de collet, il provient de la zone de transition entre la partie racinaire et la partie caulinaire d’un végétal supérieur (BELLEFONTAINE et al., 2005). Il est difficile à distinguer du rejet basal. Certaines espèces se perpétueraient par rejet de collet : Acer macrophyllum, Sequoia sempervirens. Il faut noter que le rejet de collet et le rejet de souche ne peuvent être classés parmi les phénomènes de multiplication végétative, sauf s’ils deviennent autonomes (BELLEFONTAINE, 2005).

Les marcottes terrestres 

Un certain nombre de ligneux ont des branches basses qui montrent une capacité à se régénérer par marcottes, formant alors dans un premier temps des groupes clonaux (BELLEFONTAINE, 2005 ; BELLEFONTAINE et al., 2005). Ces branches plagiotropes s’enracinent naturellement lorsqu’elles sont en contact avec le sol par la zone de frottement (Alchornea cordifolia – qui peut ainsi marcotter jusqu’à 10 mètres-, Combretum micranthum, Commiphora africana, Guiera senegalensis…). Plusieurs gymnospermes, notamment dans les régions tempérées et boréales, marcottent après des hivers rigoureux durant lesquels le poids de la neige sur les branches a modifié leur inclinaison jusqu’à les mettre au contact de la litière. Les parties les plus anciennes des branches marcottantes de Taxus canadensis meurent, mais l’extrémité est « mobile » dans le temps. Certains axes peuvent se redresser et devenir orthotropes, mais leur phyllotaxie ne change pas. Que les axes soient orthotropes ou plagiotropes, la phyllotaxie reste toujours spiralée chez cette espèce. En revanche, la symétrie de la ramification change. En réponse aux changements climatiques qui se sont succédés entre 1580 et 1880, un Picea mariana a produit plusieurs marcottes et a développé une structure complexe clonale qui lui a assuré survie et longévité (PAYETTE et al. 1994). Par l’étude des cernes, ces auteurs ont ainsi pu reconstituer l’histoire de cette réitération au fil des changements climatiques survenus du XVIe au XIXe siècle. Dans certains cas, des « tailles en parapluie » de branches dominantes sont effectuées par les bergers sahéliens pour mettre cet apport fourrager à portée de la dent des chèvres et des vaches durant la saison sèche ; étant encore reliées par un morceau d’écorce et par ailleurs en contact avec le sol, elles peuvent marcotter avec l’arrivée des premières pluies. D’autres ligneux ont des tiges décombantes (Scaphopetalum amoenum) qui dans certains cas marcottent par arceaux répétés. La production de racines sur les branches ou sur le tronc au fur et à mesure que les arbres sont ensevelis par des apports sédimentaires, par exemple dans des écosystèmes dunaires ou ripicoles, permet à l’arbre de survivre. Ce phénomène s’apparente au marcottage (Calligonum arich, Haloxylon persicum, Larix laricina, Picea glauca, Salix adenophylla, Ulmus americana). La réitération totale du modèle architectural connaît deux modalités (EDELIN, 1984). L’une, séquentielle, à partir d’un axe principal, aboutit à la mise en place de la couronne de l’arbre. L’autre, différée, à partir d’un bourgeon, est une réponse à un stress. Certains auteurs notent la réitération de structures caulinaires à partir de bourgeons latents sur des troncs affaissés lors de tempêtes (Acacia seyal, Combretocarpus rotundatus, Leptospermum flavescens, Luma apiculata), avec édification d’un nouveau système racinaire (Eperua falcata, Miconia calvescens, Spirotropis longifolia, Taralea oppositifolia). La réitération se confond avec la multiplication végétative lorsque chaque réitérât met en place son propre enracinement (HALLE, 1999).

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : NOTION DE MODE DE PROPAGATION
INTRODUCTION
1.1. MULTIPLICATION PAR VOIE SEXUEE
1.2. MULTIPLICATION PAR VOIE VEGETATIVE
1.2.1. Multiplication par voie végétative naturelle
1.2.1.1. Le drageonnement
1.2.1.2. Les rejets
1.2.2. Multiplication par voie végétative artificielle
1.2.2.1. Le bouturage
1.2.2.2. Le drageonnage
1.2.2.3. Les rejets de souche
1.2.2.4. Les marcottes terrestres
1.3. RÉGÉNÉRATION NATURELLE
1.4. MULTIPLICATION VEGETATIVE IN VITRO
1.4.1. Généralités
1.4.2. Milieux de culture
1.4.3. Régulateurs de croissance
1.4.4. Enracinement
1.4.5. Acclimatation
REFERENCES
CHAPITRE II : POTENTIEL DE RÉGÉNÉRATION NATURELLE DE MAERUA CRASSIFOLIA FORSK., EN ZONE SAHÉLIENNE
INTRODUCTION
2.1. MATERIEL ET METHODES
2.1.1. La zone d’étude
2.1.2. Les méthodes utilisées
2.1.3. Evaluation de l’importance des ligneux
2.1.4. Définition des capacités de régénération des ligneux
2.2. RESULTATS
2.2.1. L’état actuel du peuplement
2.2.1.1. La structure du peuplement
2.2.1.2. Les structures démographiques de M. crassifolia
2.2.1.3. La répartition selon la grosseur
2.2.1.4. La répartition selon la hauteur
2.2.2. Les capacités de régénération
2.3. DISCUSSION – CONCLUSION
2.3.1. Hétérogénéité spatiale du peuplement
2.3.2. Renouvellement des espèces
REFERENCES
CHAPITRE III : ÉVALUATION DES POTENTIALITÉS GERMINATIVES DE MAERUA CRASSIFOLIA FORSK., CAPPARACEAE
3.1. MATERIEL ET METHODES
3.1.1. Origine des semences
3.1.2. Méthodes utilisées
3.1.3. Expression des résultats
3.2. RESULTATS
3.2.1. La viabilité des graines
3.2.2. Le temps de latence
3.2.3. La vitesse de germination
3.2.4. La durée et le taux de germination
3.2.5. Echelle de Moore et capacité germinative des graines de M. crassifolia
3.2.6. Durée de conservation et capacité germinative
3.3. DISCUSSION
3.3.1. La viabilité, l’origine et l’âge des graines
3.3.2. L’origine, l’âge et le temps de latence des graines
3.3.3. L’origine et la capacité germinative des graines
3.3.4. L’âge et la germination des graines
3.4. CONCLUSION
REFERENCES
CHAPITRE IV : POSSIBILITÉS DE BOUTURAGE CHEZ MAERUA CRASSIFOLIA FORSK., CAPPARACEAE
INTRODUCTION
4.1. MATERIEL ET METHODES
4.1.1. Présentation de Maerua crassifolia
4.1.2. Origine des boutures
4.1.3. Culture des boutures
4.1.4. Traitement des données et expression des résultats
4.2. RESULTATS
4.2.1. Caractéristiques du bouturage
4.2.1.1. Le délai de reprise ou temps de latence
4.2.1.2. La durée de reprise
4.2.1.3. La capacité de bouturage ou le taux de reprise
4.2.1.4. La vitesse de reprise
4.2.2. A la recherche de la période optimale de reprise
4.2.1. La capacité de reprise
4.2.2. La vitesse de reprise
4.3. DISCUSSION
4.4. CONCLUSION
REFERENCES
CONCLUSION GÉNÉRALE

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