Mouvements demandés pour l’évaluation de la force isométrique

Facteurs d’influence

Trois principaux facteurs influencent la mesure de la force avec un dynamomètre: la force de l’examinateur, la stabilisation du dynamomètre et du sujet ainsi que l’expérience de l’examinateur. La force de l’examinateur va fortement influencer le test (Marmon, Pozzi, Alnahdi, & Zeni, 2013). Lorsque la force du sujet approche ou dépasse celle de l’évaluateur, la force mesurée peut être alors sous-estimée car la stabilisation de l’appareil tout comme celle du sujet sera insuffisante (Saey & Troosters, 2008). La capacité de l’évaluateur à résister contre le sujet est donc une source de variabilité inter-examinateur. Plusieurs études montrent que la stabilisation du dynamomètre et du sujet sont des problèmes importants (Crompton, Galea, & Phillips, 2007; Kolber, Beekhuizen, Cheng, & Fiebert, 2007). Le sexe et le poids de l’évaluateur ainsi que le type de prise vont influencer l’habileté de l’évaluateur à stabiliser le dynamomètre et donc influencer la fiabilité du test, particulièrement lors du testing des muscles forts (Thorborg, Bandholm, & Hölmich, 2013). Plus le muscle est fort, moins les mesures seront précises. La fiabilité est donc plus basse pour le membre inférieur du côté sain et dominant d’un jeune homme (Richard W. Bohannon, 2012a).

Chez les sujets forts, l’utilisation d’une ceinture de fixation est nécessaire (Richard W. Bohannon, 2012a). Elle permet une meilleure stabilisation et standardisation des positions, ce qui augmente la fiabilité du dynamomètre (Thorborg et al., 2013). L’expérience de l’examinateur est prise en compte car c’est également une source de variabilité (Cynthia Dawson, 2010). Beck et al. (1999) ont démontré que les mesures deviennent plus précises après plusieurs répétitions du test en raison des effets de la pratique sur les évaluateurs et les sujets. Les auteurs relèvent encore divers facteurs pouvant influencer la force du sujet comme l’inconfort pendant le test (Hansen et al., 2015; Leggin, Neuman, Iannotti, Williams, & Thompson, 1996; Vermeulen et al., 2005), la motivation (Baldwin et al., 2013), l’effet d’apprentissage et la fatigue (Schrama et al., 2014). En ce qui concerne les caractéristiques de l’évaluateur, elles peuvent être influencées par son niveau de concentration, son niveau d’entraînement et sa manière d’appliquer correctement les procédures du test (Schrama et al., 2014).

Procédure à chaque visite

Pour des raisons pratiques, nous avons coopéré avec les investigatrices de l’étude portant sur la fiabilité du MicroFET2 pour les membres supérieurs (Boichat & Solier, 2016). Cette procédure nous a permis d’évaluer deux participants à la fois, et d’évaluer la fiabilité inter-examinateur. Chaque participant a été invité par courrier électronique précisant la date et l’heure de la rencontre. Pour la récolte des données, les participants ont été soumis à deux sessions d’évaluation. Le schéma (Illustration 2) montre la procédure que les participants ont suivie à chaque visite. Les participants ont réalisé quatre séries de tests réparties sur deux sessions. Lors de la première session, les sujets ont fait l’ensemble des tests deux fois de suite avec deux évaluateurs différents. Cette même procédure a été réalisée lors de la deuxième session qui se déroulait entre trois et dix jours plus tard. Nous allons préciser ces étapes. Lors de la première rencontre (J1), avant l’évaluation, les participants ont commencé par remplir un document de recueil des données (annexe [IV]). Nous avons prévu 10 minutes pour remplir ce formulaire. Ensuite, le sujet 1 commençait la première série de tests sur une durée de 15 minutes avec l’évaluateur A du membre inférieur pour la flexion et l’extension du genou. Le sujet 2 commençait avec l’évaluateur A du membre supérieur pour la flexion et l’abduction de l’épaule. Puis, ils échangeaient pour la deuxième série de tests. En procédant à cet échange, nous avons considéré que le sujet avait une pause active de 15 minutes : le membre testé (m. inf.) bénéficiait d’une pause de 15 minutes pendant que le participant réalisait un test avec un autre membre (m. sup.). Une fois ces deux séries terminées, le sujet 1 retournait tester le membre inférieur, cette fois avec l’évaluateur B et le sujet 2 pour le membre supérieur avec l’évaluateur B. L’ordre des tests était aléatoire et chaque évaluateur était assisté par un scribe. Celui-ci a relevé les résultats obtenus par les participants de manière à ce que l’évaluateur et les sujets soient en aveugle. Pour la seconde partie du test, le scribe est devenu évaluateur et l’évaluateur est devenu scribe.

Force et Faiblesse

Au cours de cette étude, nous avons pu identifier certaines forces et faiblesses de notre travail. Pour commencer, nous étions dès le départ motivées à travailler sur ce projet et nous nous sommes beaucoup impliquées dans notre travail. En effet, le sujet et le côté pratique de cette étude nous ont rapidement intéressés. De ce fait, nous nous sommes entraînées afin d’être performantes lors des sessions de tests. De plus, grâce à un protocole précis et détaillé, nous avons pu conduire notre étude de manière efficace, ce qui nous a permis d’obtenir de bons résultats. L’erreur humaine ne pouvant pas être exclue, des erreurs auraient pu survenir lors de la prise de note des résultats ou lors de la retranscription des valeurs dans les tableaux. Nous ne pouvons pas non plus exclure des erreurs du MicroFET2. Nous avons cependant limité ces erreurs en les faisant calibrer par la firme et en utilisant toujours le même MicroFET2, comme certains auteurs le recommandent pour minimiser les biais (Kimura et al., 1996). Nous avons dû répéter certaines mesures car le MicroFET2 n’enregistrait pas les valeurs ; cela a pu entraîner une fatigue plus importante des sujets, donc une diminution de la standardisation. Comme mentionné auparavant, la façon dont les sangles sont fixées par les examinateurs peut aussi avoir une influence sur nos résultats. La stabilisation externe est un apport important pour la fiabilité de nos mesures. Grace aux sangles et la planche en bois, le dynamomètre MicroFET2 était stabilisé sans aucune influence externe (force et poids de l’examinateur). Nous avons demandé aux participants de ne pas modifier leurs activités physiques pendant la semaine d’intervalle, ce qui a été respecté. Par contre, il a pu y avoir des différences d’état de forme d’un jour à l’autre. Certains participants ont mentionné une douleur dans le creux poplité lors de l’extension. Ceci peut aussi avoir une influence sur les résultats. En raison du temps que nous avions à disposition, nous avons choisis d’inclure 30 personnes dans notre étude au lieu des 50 indiquées dans le protocole. Cependant, selon les statistiques effectuées, nous obtenons tout de même une valeur d’ICC > 0.7, ce qui est une valeur suffisante pour un groupe.

Conclusion

En physiothérapie, l’évaluation de la force musculaire est un élément essentiel du bilan et permet de suivre la progression du patient et l’efficacité du traitement. Il est primordial d’évaluer objectivement et précisément cette force afin de détecter la présence d’un déficit et son importance. Le testing manuel de Daniels et Worthingham (Kendall et al., 2007) est la méthode la plus communément utilisée. Cependant, elle se révèle subjective et peu précise pour évaluer une force supérieure à 3. De nos jours, les dynamomètres manuels, tels que le microFET2, sont petits, portables et peu coûteux. Cela offre aux physiothérapeutes une meilleure alternative à la cotation manuelle de Daniels et Worthingham. Notre but était de répondre à la question de recherche : « Quelle est la fiabilité intra- et inter-examinateur du dynamomètre MicroFET2 pour mesurer la force isométrique maximale de la flexion et extension du genou ? » Nous avons testé le MircroFET2 pour la force isométrique de l’extension et de la flexion du genou sur un échantillon de 30 personnes. L’échantillon était composé de personnes jeunes et saines, avec une force supérieure à 3 sur la cotation manuelle de la flexion et extension du genou. Nous avons constaté qu’avec des positions standardisées et à l’aide des fixations externes ; tel que des sangles, une table et une planche en bois ; nous obtenons une bonne fiabilité du MicroFET2 pour les mouvements testés. Les valeurs intraexaminateur de l’ICC2k sont toutes supérieures à 0.9 et présentent une excellente fiabilité, tant pour des mesures en groupe que pour des mesures individuelles.

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Table des matières

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE EN FRANÇAIS
ZUSAMMENFASSUNG DER STUDIE
ABRÉVIATIONS
AVERTISSEMENT
REMERCIEMENTS
1. INTRODUCTION
1.1. CONTEXTE ET MOTIFS
1.2. CONCEPTUALISATION
1.2.1. Force musculaire
1.2.2. Différents types de force
1.2.3. Force isométrique
1.2.4. Evaluation de la force
1.2.5. Dynamométrie manuelle
1.2.6. Facteurs d’influence
1.3. PREUVES CLINIQUES À CE JOUR
1.4. OBJECTIF DE L’ÉTUDE
1.5. ISSUE DE L’ÉTUDE
2. MÉTHODE
2.1. DESIGN DE L’ÉTUDE
2.2. POPULATION
2.3. PROCÉDURE GÉNÉRALE
2.4. PROCÉDURE À CHAQUE VISITE
2.5. MODALITÉS DE LA PROCÉDURE D’ÉVALUATION
2.5.1. Utilisation du microFET2
2.5.2. Evaluateurs
2.5.3. Type de test
2.5.4. Echauffement
2.5.5. Nombre de répétitions
2.5.6. Temps de contraction
2.5.7. Temps de pauses
2.5.8. Intervalle test-retest
2.5.9. Instructions et encouragements
2.5.10. Tableau récapitulatif
2.5.11. Mouvements demandés pour l’évaluation de la force isométrique
2.5.12. Matériel et procédure du test
2.6. MÉTHODE STATISTIQUE
2.6.1. Détermination de l’échantillon
2.6.2. Analyses planifiées
3. RÉSULTATS
3.1. STATISTIQUE DESCRIPTIVE
3.1.1. Description de l’échantillon
3.1.2. Description des caractéristiques des évaluateurs
3.1.3. Comparaison des IMC entre les sujets et les examinateurs
3.2. FIABILITÉ INTRA- ET INTER-EXAMINATEUR ICC2K
3.3. FIABILITÉ DES VALEURS INDIVIDUELLES
3.4. L’ERREUR STANDARD DE MESURE ET LE CHANGEMENT DÉTECTABLE MINIMAL
4. DISCUSSION
4.1. STATISTIQUE DESCRIPTIVE
4.2. FIABILITÉ INTRA-EXAMINATEUR
4.3. FIABILITÉ INTER-EXAMINATEUR
4.4. FIABILITÉ DES VALEURS INDIVIDUELLES
4.5. L’ERREUR STANDARD DE MESURE ET LE CHANGEMENT DÉTECTABLE MINIMAL
4.6. FORCE ET FAIBLESSE
4.7. UTILITÉ POUR LA PRATIQUE
4.8. PISTE POUR RECHERCHE FUTURE
5. CONCLUSION
RÉFÉRENCES
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES
ANNEXE I : DÉCLARATION DE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ
ANNEXE II : LETTRE D’INFORMATIONS AUX PARTICIPANTS
ANNEXE III : RECUEIL DES DONNÉES DE BASE
ANNEXE IV : RECUEIL DE DONNÉES 1
ANNEXE V : RECUEIL DE DONNÉES 2
ANNEXE VI : GUIDE D’UTILISATION DU MICROFET2
ANNEXE VII : DESCRIPTION DES POSITIONS DES TESTS

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