Motivations personnelles et professionnelles

Motivations personnelles et professionnelles

Cadre de recherche

Le travail est un des enjeux majeurs et une des principales préoccupations de notre époque. Il unit les scènes économiques, politiques et sociales et concerne tout individu. De plus, il sert également à établir les indicateurs sociaux de notre société qui est en grande partie régie par l’argent. Le travail est vu dans notre société actuelle comme une valeur positive, il est un moyen de mettre en valeur ses capacités et de développer des relations sociales : « Le travail ne représente pas seulement une partie de la vie d’un individu. Il détermine en grande partie, son statut social, donc son identité et sa dignité »(Gourmelen, 2012, p.65). Ainsi quand le travailleur s’identifie à son activité, nous parlons d’identité professionnelle : « L’identité professionnelle est avant tout une identité sociale ancrée dans une profession. Elle est le produit d’une incorporation de savoirs professionnels. Elle constitue donc une socialisation secondaire » (Gentili, 2005, p.17). Alors, qu’en est-il pour les travailleurs de la Cité du Genévrier1 se trouvant tout en bas de l’échelle sociale ? Pour ces personnes vivant avec une déficience mentale, exerçant une activité professionnelle et qui n’ont que peu ou pas de réseaux sociaux, il est évident que le travail constitue une porte d’entrée à l’insertion sociale. Se sentent-elles reconnues dans leur activité ? Eprouvent-elles un sentiment d’appartenance à leur atelier ? Et pourquoi viennent-elles travailler ? C’est entre autres à ces questions que je vais tenter de répondre dans ce travail. A plusieurs reprises, j’ai pu constater que les travailleurs de La Cité du Genévrier s’identifiaient beaucoup plus à leurs ateliers et à leurs activités qu’à l’institution. C’est de ce sentiment d’appartenance à un métier que ce questionnement sur l’identité professionnelle de nos travailleurs a émergé chez moi. 1.1.2 Motivations personnelles et professionnelles Le besoin de donner un sens à mon travail, de me sentir utile, m’a orienté vers le métier de maître socio-professionnel(MSP) 2 . Pour moi, avec le thème de l’identité professionnelle, j’ai l’opportunité de décrypter et peut-être trouver des pistes de compréhension sur les réels besoins de nos travailleurs. De plus, étant le père d’une petite fille atteinte du syndrome de Down, je tiens à souligner que je suis particulièrement attentif à ce que tout le monde trouve sa vraie place dans notre société. A la Cité du Genévrier, les ateliers de service sont à but occupationnel, ils assument néanmoins une certaine production. Actuellement, la tendance est clairement dirigée vers le savoir-faire et l’axe métier. Au vu de cette nouvelle orientation, de nombreux groupes de travail vont se créer autour de cette thématique. Il me paraît donc, important 1 Présentation de la Cité du Genévrier : voir annexe I 2 avec ce travail de recherche basé sur l’identité professionnelle, de participer activement à cette nouvelle réflexion au sein de notre institution. 1.1.3 Objectifs concrets de la recherche Objectifs théoriques : • Définir ce qu’est l’identité professionnelle • Expliquer les étapes de la construction de l’identité professionnelle • Définir la déficience mentale Objectifs pratiques : • Identifier les besoins professionnels des travailleurs • Mettre en lumière la représentation que se font les travailleurs d’eux-mêmes • Concentrer ma recherche sur l’indentité professionnelle avec des thèmes tels que : la socialisation, les besoins, la valorisation, le métier et les compétences. 1.1.4. Finalités du Mémoire Avec ce travail de mémoire, j’aimerais tout d’abord donner la parole aux travailleurs. Nous collaborons tous les jours avec ces personnes, parfois depuis longtemps. De temps à autres, nous pouvons nous enfermer dans une forme de routine et campons quelquefois sur nos certitudes au détriment de leurs réels besoins. Il m’intéresserait également d’observer si une évolution significative des mentalités se remarque entre certaines classes d’âge de nos travailleurs. En dernier lieu, selon les résultats de la recherche, nous pourrions imaginer la mise en place d’un référentiel de compétence et d’un contrat de travail spécifique aux activités de chaque atelier. J’en reparlerai dans le chapitre Perspectives et pistes d’actions professionnelles.

Les représentations

« Nous avons toujours besoin de savoir à quoi nous en tenir avec le monde qui nous entoure. Il faut bien s’y ajuster, s’y conduire, le maîtriser physiquement ou intellectuellement, identifier et résoudre les problèmes qu’il pose. C’est pourquoi nous fabriquons des représentations. » (Jodelet & Collectif, 2003, p.47) Partant de ce constat, je peux décrire les représentations comme un besoin d’interprétation en se faisant des images du monde qui nous entoure. Ces images nous servent de système régissant notre relation au monde et aux individus qui nous entourent. Ainsi, les représentations sont un produit de l’esprit humain qui recrée en lui une image complexe de son environnement afin de mieux penser et agir sur lui. Ce système d’image, qu’il soit objectif ou subjectif, permet également de conserver l’information. Cette méthode de mémorisation nous permet de nous repérer dans le monde qui nous entoure et de guider nos manières de fonctionner. La première personne à s’intéresser à ce concept a été le sociologue Emile Durkheim (1858-1917). Il décrit les représentations comme des théories naïves du monde qui nous entoure. Il distingue les représentations individuelles et les représentations collectives. Les représentations individuelles sont propres aux individus, sont contextuelles et peuvent faire l’objet de variations considérables parce que nous sommes tous différents. Les représentations collectives, sont partagées par l’ensemble d’une société et sont stables et résistantes à l’épreuve du temps (ex. le père Noël). Mais pour Durkheim les représentations collectives ne correspondent pas à l’addition des représentations individuelles. 5 C’est au milieu du XXe siècle que le psychologue Serge Moscovici (1925-2014) reprend le concept des représentations de Durkheim et choisit de le transformer en concept des représentations sociales : « Quand Moscovici a renoué avec le concept de Durkheim, ce ne fut pas seulement une perspective critique, qui était d’ailleurs assortie d’une visée constructive : donner à la psychologie sociale des objets et outils conceptuels permettant une connaissance cumulative, en prise avec les véritables questions posées par la vie sociale : » (Jodelet & Collectif, 2003, p.62) La raison de ce changement est due à la profusion du discours médiatique dans les années 1950. Ces différents médias d’opinion ont permis une démocratisation de l’information et ainsi permis à la masse populaire de se forger un avis sans être influencée par des guides d’opinion (curés, instituteurs, maires de village). Cette profusion d’informations additionnée à l’émancipation de la femme, permet la formation de groupes sociaux qui ont des perceptions différentes. Ce concept des représentations sociales est novateur car au contraire des représentations collectives de Durkheim qui sont figées dans le temps, Moscovici propose un concept des représentations sociales évolutif. Moscovici va interviewer plus de 2000 personnes et décortiquer plus de 1500 articles de presse. A partir de ces données, il va mettre en évidence les deux processus fondamentaux des représentations sociales qui sont l’objectivation et l’ancrage :  « Le processus d’objectivation : consiste à rendre concret ce qui est abstrait, donc à transformer en image un noyau figuratif de ce qui était abstrait. Le processus se déroule selon trois étapes : 1. La sélection de l’information relative à l’objet de représentation à partir des normes, des valeurs et de croyances de chaque individu 2. La formation d’un noyau figuratif : nous allons donner vie aux éléments retenus 3. La naturalisation : nous rendons véritablement concret ce que nous avons sélectionné  Le processus d’ancrage : il permet l’intégration de l’objet et de l’information dans le savoir. Ce processus consiste en l’enracinement de la représentation et de son objet dans le système de pensées préexistant. Il permet ainsi d’incorporer de nouveaux éléments de savoir dans un réseau de catégories plus familières » (Doise, 1990, p.128). Les quatre fonctions des représentations sociales  Les fonctions de savoir : cela permet de comprendre et d’expliquer la réalité. Ce sont les appropriations cognitives du monde et les théorisations naïves  Les fonctions identitaires : les représentations sociales vont définir l’identité des groupes et permettre la sauvegarde de la spécificité de ces mêmes groupes. La perception de la réalité reflète directement les croyances de l’individu et donc l’appartenance à un groupe de personnes ayant les mêmes opinions, ces représentations sociales sont un lien direct avec le groupe  Les fonctions d’orientation : les représentations sociales guident les comportements et les pratiques. Nous avons besoin d’expliquer et de théoriser le monde pour savoir comment agir 6  Les fonctions de justification : les représentations sociales expliquent nos comportements et permettent de justifier les prises de positions ainsi que nos comportements Voici une phrase qui résume bien à mon sens, le rôle des représentations sociales : « Les représentations sociales nous permettent d’assimiler l’information en provenance de notre environnement et de communiquer avec autrui. Elles évoluent en fonction des préoccupations d’un groupe humain. »

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Table des matières

1. Introduction
1.1 Cadre de recherche
1.1.1 Illustration
1.1.2 Motivations personnelles et professionnelles
1.1.3 Objectifs concrets de la recherche
1.1.4. Finalités du Mémoire
1.2 Problématique
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche
1.3 Concepts centraux de la recherche
1.3.1 Présentation des Travailleurs de la Cité du Genévrier
1.3.2 Les représentations
1.3.3 L’identité professionnelle
1.4. Méthodologie
1.4.1 Terrain de recherche
1.4.2 Méthodes de recherche
1.4.3 Méthode de recueil des données et résultats de l’investigation
2 Développement
2.1 Axe Métier
2.1.1 Identité pour Soi
2.1.2 Identité pour Autrui
2.1.3 Conclusion axe Métier
2.2 Axe Groupe
2.2.1 Identité pour Soi
2.2.2 Identité pour Autrui
2.2.3 Conclusion axe Groupe
2.3 Axe Fondation
2.3.1 Identité pour Soi
2.3.2 Identité pour Autrui
2.3.3. Conclusion axe Fondation
3. Conclusion
3.1 Résumé et synthèse de la recherche
3.2 Limites du travail
3.3 Perspectives et pistes d’actions professionnelles
3.4 Remarques finales
4. Bibliographie
Annexe I Présentation de la Cité du Genévrier
Annexe II Tableau de la dualité de l’identité selon Claude Dubar
Annexe III Guide d’entretien
Annexe IV Extrait de la grille de dépouillement

 

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