MORTALITE MASSIVE DES ANTHOZOAIRES

MORTALITE MASSIVE DES ANTHOZOAIRES

Description de l’épidémie
Diversité des espèces touchées

Les espèces les plus fréquemment touchées appartiennent toutes aux communautés de substrats durs de l’infralittoral et du circalittoral. Nous les présenterons selon le taux d’atteinte décroissant. Les spongiaires Parmi cet embranchement les espèces les plus sensibles sont les éponges cornées à squelette fibreux: Spongia spp. et Hippospongia communis avec des taux de mortalité de 50 à 75% ; taux de mortalité qui ne dépend pas de la taille et semble augmenter sur les sites exposés au courant. Les autres espèces présentent des degrés d’atteinte plus faibles et variables selon le site.
 Les cnidaires Les gorgonaires présentent le taux d’atteinte le plus important parmi les cnidaires, notamment Paramuricea clavata et Eunicella singularis qui peuvent présenter des taux de nécrose supérieurs à 75%.
Eunicella cavolinii présente des atteintes plus rares et toujours moins importantes que Paramuricea clavata. De même, Eunicella verrucosa et Corallium rubrum présentent des mortalités partielles uniquement dans les zones les moins profondes avec un maximum de 30 mètres.
Chez les scléractinaires symbiotiques Cladocora caespitosa et Oculina patagonica, on a observé de nombreux cas de blanchiment par expulsion des zooxanthelles, phénomène comparable au blanchiment des coraux tropicaux. Toutefois, ces atteintes sont en général partielles, surtout pour Oculina patagonica, et les colonies sont retrouvées normales au début de l’année 2000.
Les mollusques bivalves De nombreux individus morts retrouvés au bas des tombants attestent d’une atteinte partielle des colonies de Lima lima et de Neopycnodonte cochlear.
 Les ascidies Les cas de mortalité se traduisent par la découverte du squelette externe, la tunique, resté fixé sur les roches peu profondes des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône. Les espèces les plus touchées sont Halocynthia papillosa, Pyura dura, Clavelina lepadiformis et surtout Microcosmus spp.
 Les bryozoaires L’atteinte se traduit dans cet embranchement par une augmentation significative du nombre d’épibiontes ( phénomène de fouling), notamment pour Pentapora fascialis et Adeonella calveti. Myriapora truncata et Turbicellepora avicularis sont également touchés mais de manière plus aléatoire selon les sites.

Evolution spatio-temporelle de l’atteinte de Paramuricea clavata

Les premiers cas répertoriés ont été observés en Italie et en zone frontalière sur des gorgones et des éponges nécrosées durant la deuxième quinzaine d’août. La profondeur maximale des cas répertoriés dans cette zone initiale est de 65 mètres. Puis l’épidémie se propage vers l’ouest avec une atteinte des Alpes-Maritimes et de l’est du Var touchés à la mi-août. L’ouest du Var sera atteint la première quinzaine de septembre. La surveillance continue de la réserve intégrale marine de Port-Cros permet une description détaillée de la propagation de cette épidémie. Ainsi, les populations de Paramuricea clavata étaient indemnes jusqu’à la fin du mois d’août, les premiers cas de nécrose apparaissent à la mi-septembre à une profondeur comprise entre 10 et 28 mètres. Début octobre, alors que la mortalité des colonies de Paramuricea clavata s’intensifie et descend jusqu’à 40 mètres de profondeur, les autres espèces, et notamment les éponges, commencent à être touchées. Les populations de Paramuricea clavata des Bouches-duRhône seront atteintes de mi-septembre à mi-octobre. Les sites de plongées réputés, ayant de fortes populations de Paramuricea clavata, comme la Ciotat et l’île de Planier distants d’une soixantaine de kilomètres seront touchés à 4 jours d’intervalle. Enfin, la rade Ouest de Marseille sera atteinte début novembre et sera la limite de propagation de l’épidémie. La Corse, le Languedoc-Roussillon et l’Espagne semblent avoir été épargnés .

Evolution de l’atteinte d’une colonie de Paramuricea clavata

Dans un premier temps, la maladie apparaît par une variation de coloration de la colonie sur des portions plus ou moins étendues. La distribution de ces zones de nécrose au sein de la colonie semble ne pas répondre à un schéma général. Le cortex prend une coloration grisâtre, ce qui traduit la disparition du tissu vivant, le coenenchyme, ne laissant que les sclérites agrégés pour un court laps de temps. Les sclérites finissent par tomber, laissant le squelette corné à nu.
Si les zones de nécrose sont très importantes, la colonie peut mourir à ce stade. Sinon dans un troisième temps, en quelques semaines, les axes dénudés sont colonisés par des organismes macroscopiques : d’abord des hydraires ou des algues dans les sites éclairés, puis par des bryozoaires et des vers polychètes serpulides. En cas de colonisation importante d’organismes épibiontes, l’augmentation du poids et de l’hydrodynamisme entraîne la rupture de l’axe corné.

Variations de l’atteinte des populations de Paramuricea clavata

Les nombreuses plongées d’exploration sur les colonies de Paramuricea clavata atteintes permettent de mettre en évidence de multiples variations dans l’intensité de l’épidémie.
Des variations de type quantitatif sont les premières constatées : ainsi, sur de nombreux sites fortement touchés, il subsistait des colonies sans aucune atteinte au milieu d’une forêt de squelettes. Cette variation individuelle démontre une capacité de résistance à la maladie d’origine probablement génétique. Les chercheurs eurent également la surprise de constater la faible mortalité des colonies de Paramuricea clavata exposées au rejet des eaux usées de Marseille sur le site de Callelongue. Cette variation quantitative de résistance fut expliquée par la sélection de colonies de Paramuricea clavata résistantes à un stress chronique de pollution. Au sein d’un même site marseillais, 3 mois après le début de l’atteinte, on pouvait observer les différents stades de la maladie, depuis l’axe fraîchement dénudé jusqu’à des organismes épibiontes de bonnes tailles, ce qui prouve la présence de plusieurs vagues de mortalité.
Des variations de type qualitatif sont mises en évidence sur des tombants d’un même site selon leur exposition au courant. Le versant exposé au courant le plus fort montre ses populations de Paramuricea clavata significativement plus atteintes que l’autre versant. Encore plus frappant, dans des anfractuosités de site décimé, à l’abri du courant, on trouve des colonies de Paramuricea clavata absolument indemnes. On peut donc en conclure que l’exposition au courant semble augmenter la sensibilité des gorgones. Des observations de même type conduisent à la même conclusion pour les spongiaires, alors que les autres animaux atteints par cette épidémie ne montrent pas cette sensibilité au courant.

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Table des matières

LISTE RECAPITULATIVE DES ENSEIGNANTS
REMERCIEMENTS
TABLE DES ILLUSTRATIONS
INTRODUCTION
I. PRESENTATION DES GORGONES ROUGES :PARAMURICEA CLAVATA
I.1. Classification
I.2. Milieu de vie et distribution
I.3. Alimentation
I.3.1. Le zooplancton
I.3.2. Les autres sources de nourriture
I.4. Reproduction et croissance
II. DESCRIPTION DE L’EPIDEMIE
II.1. Diversité des espèces touchées
II.1.1. Les spongiaires
II.1.2. Les cnidaires
II.1.3. Les mollusques bivalves
II.1.4. Les ascidies
II.1.5. Les bryozoaires
II.2. Evolution spatio-temporelle de l’atteinte de Paramuricea clavata
II.3. Evolution de l’atteinte d’une colonie de Paramuricea clavata
II.4. Variations de l’atteinte des populations de Paramuricea clavat
III.LES DIFFERENTES CAUSES CONNUES DE MORTALITE MASSIVE DES ANTHOZOAIRES
III.1. Pollution
III.2. Infections
III.2.1. Infection mycosique
III.2.2. Infection bactérienne
III.3. Température
III.3.1. Action directe de la température
III.3.2. Action indirecte de la température
III.4. Facteurs du milieu autres que la température
III.4.1. Orages
III.4.2. Variations du milieu dues aux travaux d’excavation
IV. MODELES D’EXPLICATION DE L’EPIDEMIE
IV.1. Pollution transportée par le courant Ligure
IV.2. Sensibilité à la température
IV.3. Epidémie infectieuse
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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