Monographie de la communauté rurale de DJIRNDA

Les ressources naturelles sont aujourd’hui au cœur des débats pour le développement durable. De l’extraordinaire diversité des espèces vivantes, unies par des liens que souvent nous comprenons à peine, voilà de quoi dépend l’existence même des populations de la terre. Mais il suffit de jeter un bref coup d’œil à presque n’importe quel quotidien pour comprendre que, partout dans le monde, une menace pèse sur les ressources naturelles et les populations qui en sont tributaires (S. R. Tyler, juin 2006). Cette situation n’a guère épargné le Sénégal qui a ratifié d’importantes conventions relatives à la gestion des ressources naturelles et à la protection de l’environnement. En conformité avec les engagements pris dans le cadre de ces diverses conventions, l’Etat du Sénégal a inscrit plusieurs sites sur les listes du patrimoine mondial et du réseau de réserves de biosphères, de même que sur la liste des zones humides d’importance internationale.

Le delta du Saloum est ainsi à la fois une réserve de biosphère (1981) et une zone humide d’importance internationale (1984). Ces différents statuts donnent à ce site une importance particulière dans un contexte marqué par une exploitation poussée des ressources naturelles ajoutée à la dégradation de l’environnement et dont les principales causes sont d’ordre climatique (sécheresses cycliques, irrégularité des pluies, inondation…) et anthropique (croissance démographique…). Or les ressources naturelles constituent la base du développement économique et sociale du Sénégal .

Eu égard à ces diverses considérations, la gestion des ressources naturelles dans les îles du Saloum reste une priorité dans la perspective d’une utilisation rationnelle des ressources naturelles.

Le delta du Saloum est constitué par trois ensembles d’îles séparées entre elles par des bras de mer. Le Diombos large bras de mer très ensablé, sépare les îles du Gandoul au Nord de l’île Betanti, grosse île, elle-même, séparée des îles du Fathala au Sud par le Bandiala. De très nombreux marigots, appelés « bolons » séparent les îles. Parmi les plus importants, nous citerons, pour les îles du Gandoul : le bolon Gokehor, le bolon Diagane, le bolon Sangako, le bolon Guilor… Pour les îles du Fathala : le bolon Ba, le bolon Missirah…

Problématique 

La communauté rurale de Djirnda fait partie de l’arrondissement de Niodior dans le département de foundiougne. De part sa position géographique 13°57 et 14°80 N de latitudes et 16°39 et 16°22W de longitudes, elle est limitée
– à l’Est par la CR de Djilor et de Mbellacadio
– à l’Ouest par la CR de Dionewar
– au Nord par la CR de Fimela et Djilasse
– au Sud par la CR de Bassoul .

La communauté rurale couvre une superficie de 321km² avec 65% de terres immergées (207km²). Les terres fermes ou îlots occupent 114km² soit 35% (PLD, 2002). Elle est constituée par des îlots dont les uns sont habités et d’autres non. Cependant au cours de ces dernières décennies, cette zone a connu une évolution régressive de ces ressources naturelles. Cette situation résulte soit de causes naturelles, ou, de causes anthropiques.

D’abord le changement climatique avec notamment la baisse de la pluviométrie observée depuis les années 1970 et le réchauffement global de la terre (MARIUS, 1993) ont contribué à augmenter l’évaporation par rapport au drainage, l’extension des tannes, désignés comme des zones inondables par les marées de vives eaux, en arrière de la mangrove de forte salinité et sans végétation, et la recrudescence des phénomènes éoliens (DIAW, 1997).

A cela s’ajoute la pression démographique sur les ressources naturelles qui se traduit par le renforcement de la dégradation des sols, le rétrécissement du couvert végétal. Par ailleurs, la pratique de certaines méthodes culturales (brûlis, assolement…) ajoutée à la divagation et le surpâturage a contribué à l’appauvrissement des sols. Aujourd’hui l’état de ces ressources a incité les populations des îles du Saloum qui sont principalement des Sérères Niominka et particulièrement celle de la communauté rurale Djirnda, à s’impliquer davantage dans la gestion de ces ressources naturelles. Par ailleurs des organisations de types modernes y sont présentes et apportent des réponses aux difficultés rencontrées.

le milieu physique

L’étude concerne les paysages, le climat, les sols, la végétation et l’hydrographie.

Les paysages 

Dans l’ensemble de la zone le relief reste plat. Les formations appartiennent au bassin secondaire /tertiaire du Sénégal (S. DIOP, 1990). Ainsi on rencontre dans la zone des unités géomorphologiques telles que :
● Les cordons, selon MBAYE E(2006) sont situés sur les parties topographiquement les plus élevées des villages. Ils se retrouvent sous deux formes : des cordons récents, prés du littoral marin et des cordons sableux anciens localisés à l’intérieur du système insulaire. C’est dans ces cordons que sont bâtis les villages.
● Les amas coquillers sont composés de deux types de mollusques Anadaras senilis et Gryphea gasar (les huîtres et arches). Ils sont connus sous d’autres noms comme Falums, sambaqui ou Kjokkenmodinger (M D THIAM, 1986).
● Les vasières à mangrove selon DIOP, E.S(1978) cité par MBAYE E(2006) proviennent d’une sédimentation actuelle à subactuelle. Sur le plan géomorphologique, elles correspondent aux parties topographiquement basses des slikkes qui bordent les chenaux de marée, submergées en permanence ou temporairement ; elles se développent particulièrement dans la zone de fluctuation des marées et sont constituées pour l’essentiel de sables fins associés à des minéraux argileux, de fer et de matières organiques.
● Les tannes sont désignés comme des zones potentiellement inondables par les marées de vives eaux, en arrière de la mangrove de forte salinité, avec la rareté ou l’absence de végétation, et la recrudescence des phénomènes éoliens (DIAW, 1997).

Le climat 

Le climat est analysé à travers les différents paramètres que sont : les vents, les températures, l’humidité relative, l’évaporation, l’insolation et la pluviométrie. Hormis cette dernière, l’absence de données des autres paramètres à la station de Foundiougne nous a poussé à travailler avec la station de Fatick.

Les sols 

Dans les îles du Saloum, les sols souffrent des phénomènes de salinisation et d’érosion. Toutefois on distingue  :

➤ Les sols peu évolués d’apport
Les sols peu évolués sont des sols jeunes qui se distinguent par une faible altération des minéraux et une faible teneur en matière organique laquelle se superpose généralement au substrat minéral, sans former de complexe organo-minéraux. Ces sols ont des origines diverses liées au climat, a l’érosion ou encore aux apports extérieurs (www.ecosociosytemes.fr ) Ils sont présents à Moundé, Nghadior, et à Fambine.
➤ Les sols peu évolués d’apport hydromorphe avec sols halomorphes. On les retrouve en petite partie à l’ouest du village de Moundé
➤ Les sols minéraux bruts ou sols peu évolués .

Il s’agit de sols peu évolués dont la pédogenèse est marquée par une faible altération de la roche mer et par la prépondérance de l’érosion (A. DIOP, 2006). Ils sont presque quasi présents dans communauté.

➤ Les sols hydromorphes
Les sols hydromorphes sont ceux dont l’évolution est dominée par l’action d’un excès d’eau. Le renouvellement de l’oxygène à partir de l’atmosphère n’étant pas suffisant, les microorganismes en empruntent aux éléments minéraux susceptibles de prendre une forme réduite : en particulier le Fer et le Magnésium (F. MATY, 1987).

Ces sols sont subdivisés en sous-groupes :
– les sols hydromorphes à gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes qui sont localisés au niveau du village de Felir et Fayako.
– les sols hydromorphes organiques plus ou moins tourbeux avec sols halomorphes qui occupent une grande partie au sud de la communauté rurale (Moundé, Djirnda, Fambine et Nghadior).

➤ Les sols halomorphes
On y distingue, les sols salins et les sols salins acidifiés ou tannes (rapport de la région de Fatick, 2001) répartis comme suit :
– les sols halomorphes salins acidifies et sols hydromorphes organiques qui occupe le centre et l’Ouest de la CR ainsi qu’à Fayako.
– les sols halomorphes salins et hydromorphes moyennement salés qui sont présents au Nord du village de Moundé, à l’Est de Fambine, à Baouth et à Rofangué.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Méthodologie de recherche
La revue documentaire
Analyse conceptuelle
Première Partie : Le milieu physique et le cadre humain
Chapitre I : Le milieu physique
Chapitre II : Le cadre humain
Deuxième Partie : Gestion des Ressources Naturelles
Chapitre I : La dynamique organisationnelle et l’économie rurale
Chapitre II : Les ressources et leur gestion
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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