Modélisation de l’impact des scénarios

Modélisation de l’impact des scénarios

LA DIVERSITE DES DEMARCHES EN PARTENARIAT

Parmi les différentes approches existantes, celle de la Recherche Action en Partenariat (Lisson et al., 2010) vise à concevoir des innovations répondant aux besoins des agriculteurs en s’appuyant sur un niveau fort d’engagement de ces derniers et de l’ensemble des acteurs partenaires. Cette démarche de recherche produit des connaissances permettant de définir les conditions techniques et organisationnelles à satisfaire pour que les propositions d’innovations soient adoptées par les exploitations agricoles familiales (Vall et Chia, 2014). A cette fin la situation initiale et la problématique auxquelles doit répondre l’innovation sont tout d’abord analysées, en collectant des données sur l’environnement et le contexte, les pratiques, les contraintes etc. Cette première phase permet d’envisager les options possibles et de choisir les agriculteurs à inclure dans la démarche en prenant garde à ce qu’ils soient le plus représentatifs possible de la communauté concernée. A la suite de discussions avec les acteurs impliqués, on sélectionne parmi les options possibles un nombre restreint d’options à expérimenter localement. Ces options sont ensuite testées en situation réelle par les agriculteurs et un suivi est réalisé afin d’évaluer les résultats et de définir les conditions à leur développement. Par la suite, la discussion des résultats au sein de la communauté permet un apprentissage interactif entre les acteurs impliqués (chercheurs, agriculteurs, service de vulgarisation), facilitant ainsi le transfert de connaissances exploitables (Figure 1). Dans cette approche, les agriculteurs et les éleveurs sont au centre des préoccupations et les chercheurs et les services de vulgarisation agricole sont des facilitateurs à chacune des étapes de la recherche (Vall et Chia, 2014 ; Vall et al., 2016).

Cette approche a spécifiquement été appliquée au Burkina Faso par Vall et al. (2016) entre 2005 et 2015 sous la forme d’une co-conception en partenariat de systèmes agricoles innovants (CPSAI). C’est également une approche de recherche-action fondée sur un partenariat destiné à produire des connaissances et des apprentissages adaptés donnant lieu à des changements durables (Chia, 2004). Cette approche repose sur trois phases dont la première permet l’exploration et la formalisation du partenariat, respectivement par la réalisation d’un diagnostic de la situation initiale et la problématisation des objectifs à atteindre. Cette étape sert à engager les échanges entre les participants et permet de mettre en place un collectif de gouvernance composé des acteurs au sein duquel les engagements de chacun sont définis clairement. Afin d’identifier les solutions possibles pour répondre à la problématique, les acteurs réalisent ensuite un inventaire des connaissances scientifiques et locales (Blanchard et al., 2010 ; Blanchard et al., 2018). Ces solutions sont filtrées en prenant en compte les contraintes des acteurs et leurs objectifs afin de sélectionner celles qui seront testées et suivies. Cette étape peut nécessiter des outils de modélisation (Andrieu et al., 2012) ou des déplacements avec la participation à des voyages d’étude par exemple. Lorsque les agriculteurs et les conseillers techniques considèrent que les objectifs initiaux ont été réalisés et que les chercheurs considèrent que les propositions ont servi à produire des innovations, une synthèse des résultats est réalisée et les acteurs peuvent se désengager du projet. La fin d’un projet n’est pas toujours claire et peut apporter de la frustration ou de la déception, il est donc très important de définir un cadre précis de réalisation du projet en amont.

UNE NECESSAIRE ORGANISATION DU PARTENARIAT

Dans les démarches participatives décrites, nous avons vu qu’il existait différentes formes d’implication des acteurs. Cependant, le trait commun à toutes ces approches est la nécessité d’une organisation des acteurs sous la forme d’un partenariat construit. Un partenariat est défini comme l’association d’acteurs d’origines diverses acceptant de mutualiser des efforts et des moyens en vue de réaliser un objectif commun et/ou de résoudre un problème ou un besoin clairement identifié (Vall et al., 2016). Les partenaires peuvent être institutionnels, techniques, de la recherche, agriculteurs, ou tout autre partie prenante (Vall et al., 2016). Dès lors, il est nécessaire que l’organisation mise en place permette à chacun d’exprimer son avis et de partager ses connaissances de façon constructive avec pour objectif de trouver des réponses à la problématique initiale. Afin de stimuler les échanges et les prises de décision, des structures sont mises en place pour organiser le partenariat, tels que les groupes d’intérêt, les collectifs d’acteurs, les cadres de concertation ou les plateformes d’innovation. Ces groupements peuvent réunir par exemple des éleveurs bovins dont les systèmes d’élevage et les pratiques diffèrent mais souhaitant tous développer leur activité dans un territoire donné formant un groupe d’intérêt focalisé sur le développement de la culture d’herbes à éléphant. La forme du partenariat peut être plus ou moins structurée, allant de groupes informels d’échange d’informations à des structures institutionnelles avec des règles de fonctionnement définies. La diversité des acteurs impliqués dans ces démarches participatives reste très large. Il apparait important que l’encadrement agricole soit impliqué dès le début du processus afin d’aider à créer des relations étroites avec et entre les agriculteurs, les services de vulgarisation agricole et les chercheurs, et favoriser la pérennité de l’action. Dans certains cas, il est nécessaire également d’impliquer des acteurs du secteur privé afin de favoriser l’adoption d’innovations. Ce peut être le cas des fournisseurs de semences et d’équipements agricoles adaptés par exemple. Enfin, les démarches participatives impliquent une connaissance mutuelle des acteurs et la création d’une confiance mutuelle nécessaires pour identifier et partager les informations pertinentes pour le processus d’adoption des innovations.

DIVERSIFIER LES SOURCES D’AFFOURAGEMENT

Dans les exploitations de petite taille, les agriculteurs diversifient l’alimentation de leurs troupeaux en fonction des périodes de l’année et du temps qu’ils peuvent consacrer à l’activité d’élevage même si le pâturage reste pour de nombreux exploitants la source principale d’alimentation pour les troupeaux (Blanchard et al., 2018). Diversifier davantage les sources d’affouragement utilisées permettrait d’améliorer l’alimentation des animaux et de diminuer les risques qu’engendre la dépendance à un seul type d’aliment. La valorisation quasi-systématique de tout ou partie des sous-produits et résidus de cultures et de l’agroalimentaire (son de riz, drèche de bière) représentent une part importante de l’alimentation du bétail pour les exploitations familiales. En effet les animaux peuvent être conduits dans les champs directement après la récolte afin de pâturer les résidus de cultures (feuilles, tiges). Les éleveurs peuvent aussi les apporter aux animaux en stabulation, impliquant alors des travaux de collecte, de transport, de stockage et de distribution. Pour des raisons climatiques (fortes pluies), pratiques (distance) ou bien car certaines familles ne possèdent pas de bétail, la paille de riz est parfois brûlée ou laissée sur place. Dans ce cas, elle peut être donnée ou vendue à des éleveurs en ayant besoin. Les arbres (bambou, bananiers) peuvent également constituer d’intéressantes ressources fourragères dans les exploitations agricoles familiales de la région. La prise en compte de cultures arbustives dans les systèmes d’élevage, ou agro-sylvo pastoralisme, pour alimenter les animaux domestiques remonterait au Néolithique (Thiébault, 2005).

L’utilisation de fourrage arbustif pour l’alimentation animale présente un certain nombre d’intérêts. En effet, en plus de produire des fruits pouvant être consommés par l’homme ou commercialisés, le recours au fourrage arboré peut aider à pallier le manque de nourriture pendant les mauvaises saisons ou venir en complément fourrager. Une vache pouvant consommer 4-5kg de feuilles par jour, il est nécessaire de sélectionner avec attention les espèces d’arbres que l’on souhaite planter comme culture fourragère pour disposer de suffisamment de fourrage. Leucaena leucocepahala et Moringa oleifera sont largement utilisés dans les régions tropicales comme fourrage pour le bétail, en Thaïlande par exemple (Jetana, 2016). Dans les zones plus sèches, la saisonnalité des arbres semble être adaptée aux besoins saisonniers en fourrage des animaux (ex. Acacia albida en Afrique de l’Ouest). L’émergence de nouvelles feuilles ou la fructification à la fin de la saison sèche fournit un complément alimentaire aux herbivores à un moment où le fourrage herbacé est rare et de faible valeur nutritive (présenté par Blanchard, 2019).

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Table des matières

Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations
INTRODUCTION
I- SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.Démarches participatives existantes
1.1. La diversité des démarches en partenariat
1.2. Une necessaire organisation du partenariat
2.Différents leviers proposés pour améliorer la production fourragère et la gestion des pâturages
2.1. Diversifier les sources d’affouragement
2.2. Intensifier la production fourragère
2.3. Améliorer les méthodes de conservation du fourrage
2.4. Gestion des pâturages et modes de conduite des troupeaux
3.Application à l’échelle de Quài Nưa dans le district de Tuần Giáo
3.1. Caractéristiques du territoire
3.2. Présentation des projets en cours
II- MATERIEL ET METHODE
1.Echantillonnage des exploitations
1.1. Caractérisation des différents types d’exploitations
1.2. Choix des éleveurs entretenus
2.Enquête sur la connaissance des pratiques de productions fourragère par les éleveurs et exploration des options individuelles
3.Modélisation de l’impact des scénarios
3.1. Construction et présentation des 4 scenarios
3.2. Présentation de l’outil de modélisation
3.3. Traitement des données
3.4. Discussion des sorties du modèle par les éleveurs
3.4. Etude de la faisabilité des options de production fourragère
4.Etude des options collectives
4.1. Entretiens avec des groupements d’éleveurs
4.2. Atelier de réflexion participatif sur les options collectives
III- RESULTATS
1.Le niveau de connaissances des éleveurs des options d’amélioration de la production fourragère
1.1. Une connaissance variable des options d’amélioration de la production fourragère
1.2. Différents modes d’acquisition des connaissances
2.Diversité des impacts des options de production de fourrage
2.1. Modélisation de la mise en place d’une culture d’herbe à éléphant (S1)
2.2. Modélisation de la mise en place d’une culture d’herbe de Guinée (S2)
2.3. Modélisation de la mise en place d’une culture d’avoine en interculture dans les rizières (S3)
2.4. Modélisation de la mise en place d’une culture de maïs fourrager avec ensilage(S4)
2.5. Comparaison des scénarios
3.Faisabilité à dire d’éleveurs des options de production fourragère et de gestion des pâturages
3.1. Perception des avantages et des inconvénients des options reconnus par les éleveurs
3.2. Evaluation de la mise en place d’une culture d’herbe à éléphant
3.3. Evaluation de la mise en place d’une culture d’herbe de Guinée
3.4. Evaluation de la mise en place d’avoine fourrager en interculture dans les rizières
3.5. Evaluation de la mise en place d’une culture de maïs fourrager
4.Opportunités des options collectives de gestion des pâturages
4.1. objectifs et gestion des Collectifs d’eleveurs
4.2. Retour sur les pratiques de gestion collectives discutées au cours de l’atelier de restitution
IV- DISCUSSION
1.Les limites de ce travail et les possibles améliorations
2.Interprétation et mise en valeur des résultats avec la littérature scientifique
3.Ouverture vers le développement du projet
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
Table des annexes

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