Modèle de migration PUSH – PULL

Modèle de migration PUSH – PULL

LA MIGRATION ETUDIANTE

La mobilité étudiante est un phénomène en pleine expansion. Selon les chiffres de l’OCDE, le nombre d’étudiant.es inscrit.es dans une université en dehors de leurs pays de citoyenneté serait passée de 0.8 millions en 1975 à plus de 4.1 millions en 2010. (OCDE, 2012). Cette tendance s’inscrit dans une augmentation généralisée des inscriptions dans les études tertiaires dans le monde. Il y a parallèlement une grande demande dans les pays dits « en voie de développement » qui crée le besoin de place en internationale et une capacité mondiale à absorber ces étudiant.es (BHANDARI et BLUMENTHAL, 2011 : 2).
Comme BHANDARI et BLUMENTHAL (2014 : 1) le soulignent, la mobilité étudiante n’est pas nouvelle et elle a, au contraire, toujours été un moyen d’élargir les horizons éducatifs et culturels. On note cependant des changements dans les moteurs de cette migration mais aussi dans les modalités par lesquelles elle s’opère. Les changements se trouvent notamment dans la direction des flux, dans les raisons de migrer mais aussi dans les pays de provenance et de destination (FINDLAY et al. 2011 ; GARNEAU et MAZZELLA, 2013 ; BHANDARI et BLUMENTHAL, 2011 ; RAGHURAM, 2013).
Les étudiant.es semblent représenter une catégorie invisible des flux migratoires. Pour l’Etat et les employeurs, c’est une source de talents qui peuvent contribuer à l’économie. Ils.elles semblent être acceptés socialement et culturellement. (FINDLAY, 2010 : 167). En effet, en pleine période de globalisation rapide et d’interconnexion dans des domaines comme l’économie et la formation, le besoin de relève qualifiée est en augmentation.

MODELE DE MIGRATION PUSH – PULL

Afin de pouvoir théoriser au mieux la décision migratoire, le modèle de migration PUSH-PULL a été choisi pour y inscrire le processus de choix que font les étudiant.es internationaux.ales.
Selon le modèle de migration proposé par Everett LEE (1966), l’individu qui fait un mouvement migratoire part d’un point d’origine pour aller vers un lieu d’arrivée. Ces deux lieux disposent de facteurs PULL (qui attirent) et de facteurs PUSH (qui poussent à la migration). Entre ces deux lieux se trouvent aussi une série d’obstacles que l’individu devra surmonter, s’il le peut. L’individu est aussi dirigé par des critères personnels qui peuvent faciliter la migration ou au contraire la retarder. Ces derniers sont particulièrement importants à prendre en considération en cela que les facteurs PULL et PUSH ne suffisent pas à expliquer l’entier du mouvement migratoire et qu’il est tout à fait recommandé de prendre en considération que le mouvement migratoire se fait à un moment précis, comme une étape de vie.

LA NOTION DE CAPITAL

BOURDIEU (1979) avait déjà montré à quel point le capital humain est déterminant dans l’accessibilité aux études, l’ensemble des capitaux que possède un individu le plaçant dans la structure sociale. Ici, l’étude se centrant sur les étudiant.es internationaux.ales, il s’agit de montrer comment la décision de partir étudier à l’étranger se prend. L’étudiant.e qui décide d’accomplir ses études à l’étranger s’inscrit dans un mouvement migratoire et ce dernier s’opère dans un contexte où l’étudiant.e aura à faire des choix, quant au pays de destination ou à l’université où il étudiera. Il s’agira ici de présenter quels sont les différents facteurs qui induisent la décision de migrer mais aussi le choix du lieu de migration en lien avec les capitaux à disposition.
Si dans un premier temps le terme de capital était réservé à une définition financière et purement économique BOURDIEU (1986a) a depuis étendu ce terme à d’autres notions comme le capital culturel, le capital social ou encore le capital symbolique. Ces derniers permettent de montrer comment les dynamiques sociales sont structurées par les différentes formes de capital (CHAUVIRÉ et FONTAINE, 2003 : 12).

La mobilité comme capital

Reprenant le concept de BOURDIEU, la mobilité s’inscrit alors comme capital en cela qu’elle «forms theoretical and empirical links with, and can be exchanges for, other types of capital ». (KAUFMANN, BERGMAN et JOYE, 2004: 752).
Souhaitant aborder la question des migrations étudiantes avec comme angle d’approche les motivations et les stratégies des étudiant.es internationaux.ales, la mobilité et la manière dont les étudiant.es internationaux.ales l’appréhendent et y ont accès est centrale à la question de recherche.
KAUFMANN, BERGMAN et JOYE (2004) ont construit le concept de « Motility ». Ce concept a pour but de pouvoir traiter de mobilité en termes de dynamique des structures sociales dans les sociétés modernes. Il permet dès lors de mettre en évidence les interdépendances entre les structures sociales et les dynamiques d’une part et la capacité actuelle ou potentielle de déplacer des biens, des informations ou des gens d’autre part (2004 : 745).
Ainsi la « Motility » est définie comme la capacité d’une entité (bien, informations ou personnes) à être mobile dans un espace social et géographique, ou la façon par laquelle les entités accèdent et s’approprient la capacité de mobilité socio-spatiale en fonction des circonstances. D’autre part: «Motility incorporates structural and cultural dimensions of movement and action in that the actual or potential capacity for spatio-social mobility may be realized differently or have different consequences across varying socio-cultural contexts”. (KAUFMANN, BERGMAN et JOYE, 2004:750)

LE « SAVOIR-VIVRE INTERNATIONAL »

C’est de ce constat que sont partis FINDLAY et al. Pour développer l’idée d’une « world class ». Etre mobile ou avoir la capacité à être mobile peut ainsi donner accès à une « identité cosmopolite», l’identité internationale devient alors elle aussi capital.
Dans un monde de plus en plus global, où les frontières n’ont de sens que pour une partie de la population, la capacité à pouvoir vivre sans être dépendant de ces barrières institutionnelles, linguistiques, politiques, peut être la marque d’un capital symbolique fort.
En effet, GARNEAU ET MAZZELLA (2013 : 190) parlent d’une « incitation à l’internationale », pour les aspirant à une reconnaissance sociale. On parle aussi de « figure sociale du voyageur cosmopolite » qui ne serait attaché à aucun lieu de travail ou de vie et qui répondrait alors à une «idéologie libérale qui érige l’individu en maître absolu de son destin » (2013 : 191).

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Table des matières

Introduction
1.1. La migration étudiante
Problématique
2. Problématique 
2.1. Modèle de migration PUSH – PULL
2.1.1. Le modèle d’Everett LEE appliqué aux mobilités étudiantes
2.1.1.1. Facteurs PUSH
2.1.1.2. Facteurs PULL
2.1.1.3. Les obstacles
2.2. La notion de capital
2.2.1. La mobilité comme capital
2.3. Le « savoir-vivre international »
2.4. Synthèse de la problématique
Méthodologie 
3. Méthodologie 
3.1. Démarche
3.1.1. Recherche documentaire
3.1.2. Echantillonnage
3.1.2.1. Questionnaire en ligne
3.1.2.2. Entretien
3.1.3. Récolte des données
3.1.3.1. Questionnaire en ligne
3.1.3.2. Entretien semi-directifs
3.1.4. Méthode d’analyse des données
3.1.4.1. Grounded Theory
3.1.4.2. Profil de l’échantillonage
3.1.4.3. Codage
3.2. Difficultés, limites et critiques des méthodes
3.3. Synthèse
Analyse
4. Analyse
4.1. Facteurs PUSH
4.1.1. Les lacunes dans le pays d’origine
4.1.1.1. Accès à de meilleures études
4.1.1.2. Pas de place dans les universités du pays d’origine ou pas les études qu’on souhaite
4.1.1.3. Migration étudiante pour entrer dans un pays ?
4.1.2. Background et entourage social
4.1.2.1. Mobilité familiale
4.1.2.2. Mobilité étudiante normale dans l’entourage
4.1.3. Partir pour des raisons personnelles
4.1.3.1. Envie de changer d’air
4.1.3.2. Opportunité de vie
4.1.4. Synthèse facteurs PUSH
4.2. Facteurs PULL
4.2.1. La langue
4.2.2. Liens diplomatiques, partenariats
4.2.3. Offre de cours et ranking
4.2.3.1. Programmes et cursus
4.2.3.2. Particularités de UNINE
4.2.4. Contexte et réseau social
4.2.4.1. Famille/ ami.es présent.es
4.2.5. Synthèse facteurs PULL
4.3. Difficultés et stratégies
4.3.1. Difficultés
4.3.1.1. Difficultés administratives
4.3.1.2. Difficultés économiques
4.3.1.3. Difficultés socio-culturelles
4.3.2. Stratégies
4.3.2.1. Soutien de l’entourage
4.3.2.2. Soutien de l’université
4.3.2.3. Autres formes de soutien
4.3.3. Des différences selon le degré d’études
4.3.4. Synthèse difficultés et stratégies
4.4. La mobilité comme capital
4.4.1. La plus-value des études à l’étranger
4.4.2. Le savoir-vivre international
4.4.2.1. Définition
4.4.2.2. Importance
4.4.3. Synthèse mobilité comme capital
4.5. Expériences et parcours de vie : des raisons qui ne rentrent pas dans les cases
4.6. Synthèse de l’analyse
Conclusion et piste de recherche

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