Mission du professeur de geographie en second cycle du secondaire

Etre enseignant de géographie, ce n’est plus seulement être le meilleur ou le plus savant en géographie. C’est savoir mobiliser les connaissances que l’on a acquises pour les adapter à toutes les situations. C’est maitriser aussi suffisamment de techniques pour aider les apprenants à s’approprier savoirs et méthodes. Or, qu’ « il est rare que les enseignants se passionnent pour elle… Désintérêt identique chez les parents. Quant aux élèves, la géographie leur semble inutile » . Paradoxalement, la géographie envahit notre vie quotidienne, par le biais des médias et de l’actualité, c’est pourquoi elle est considérée comme une science sociale. Il est plus que jamais nécessaire de s’interroger sur l’objet de cette discipline et sur la manière de l’enseigner aujourd’hui. N’est-elle pas, à l’heure où l’environnement devient la préoccupation de chaque citoyen, le moyen de faire connaître aux jeunes la planète qu’ils habitent, de les inciter à bien gérer et finalement à l’aimer. Ces derniers temps, où l’on a toujours parlé du développement durable, la géographie reste étroite. Tels sont les grands desseins de cette discipline longtemps négligée mais qui occupe une place primordiale dans l’éducation. Ainsi, « elle est la seule discipline à entreprendre l’étude de l’organisation de l’espace terrestre à toutes les échelles : c’est de là qu’elle tient son identité scientifique » Mais si l’on veut qu’elle garde sa place de véritable Cendrillon dans le système éducatif dans le monde entier, il nous faut voir de près les fonctions de ses professeurs. La tâche de tous les professeurs de géographie sera alors orientée vers la réalisation de ces objectifs. Évidemment, c’est lourd et difficile, délaissé par les autres mais revêt des caractères valeureux et particuliers. Voilà pourquoi, c’est une fonction bien chargée mais noble parmi d’autres enseignements.

L’évolution de la société et de l’école a permis à la Géographie de participer activement à la construction de l’esprit d’un citoyen. D’ailleurs, les finalités de l’enseignement de Géographie à Madagascar soulignent cet aspect. En effet, la Géographie n’est pas seulement à vocation culturelle, elle doit être aussi fonctionnelle. De plus, la loi 2004-004 du 26 Juillet 2004 stipule dans son article 4 que «L’éducation, l’enseignement et la formation malagasy doivent préparer l’individu à une vie active intégrée dans le développement social, économique et culturel du pays. Pour la réalisation de cet objectif, ils doivent notamment: promouvoir et libérer l’initiative individuelle et des communautés de base, favoriser la créativité, cultiver le goût de l’effort , développer l’esprit d’entreprise et de compétition, le souci de l’efficacité, le sens de la communication, la recherche de l’excellence dans le résultat; et parvenir à produire des citoyens suffisamment instruits et aptes à assurer l’exploitation rationnelle des richesses naturelles potentielles, afin de hisser notre pays au rang des nations les plus développées, tout en conservant sa sagesse légendaire. » La Géographie tient une place fondamentale dans la réalisation de ce dessein national. Parfois, la réalité observée partout dans le monde, se voit aussi à Madagascar : la véritable mission du professeur de géographie est même ignorée dans les différents cycles d’enseignement. Elle est victime de la routine et de l’approche trop théorique. Mais qu’est-ce que la mission du professeur de Géographie en second cycle du secondaire a-t-elle de particulière ? Nous voulons approfondir cette question par le biais de ce mémoire intitulé « LA MISSION DU PROFESSEUR DE GEOGRAPHIE EN SECOND CYCLE DU SECONDAIRE ».

Une mission n’ayant pas pour finalité de former des spécialistes mais des personnalités cultivées

Ne pas produire des spécialistes en Géographie

Rappel de la définition de la Géographie

La géographie est l’étude de la planète, ses terres, ses caractéristiques, ses habitants, et ses phénomènes. La première personne à utiliser le mot « géographie » était Eratosthène (276-194 avant J.C) dans un ouvrage aujourd’hui perdu mais l’arrivée de la géographie est attribuée à Hérodote (484-420 avant J.C), considéré aussi comme étant le premier historien. Pour les Grecs, c’est la description rationnelle de la Terre. Il s’agit d’une science qui répond à une curiosité nouvelle, et qui va déterminer la géopolitique en définissant les territoires à conquérir et à tenir. Pour Strabon, c’est la base de la formation de celui qui voulait décider. Les quatre traditions historiques dans la recherche géographique sont l’analyse spatiale des phénomènes naturels et humains (géographie = étude de la répartition des êtres vivants), des études territoriales (lieux ou régions), l’étude des relations entre l’Homme et son environnement, et la recherche en sciences de la terre.

Néanmoins, la géographie moderne est une discipline englobante qui cherche avant tout à mieux comprendre notre planète et toutes ses complexités humaines et naturelles, non seulement où les objets sont, mais comment ils ont changé et viennent à l’être. Longtemps les géographes ont perçu leur discipline comme une discipline carrefour. Selon Jacqueline BONNAMOUR, c’est « un pont entre les sciences humaines et physiques ».

Cependant la géographie reste par excellence une discipline de synthèse qui interroge à la fois « les traces » laissées par les sociétés (mise en valeur des espaces) ou la nature (orogenèse des montagnes, impact du climat…) et les dynamiques en œuvre aussi bien dans les sociétés (émergence socio-économique de la façade asiatique pacifique,…) qu’au sein de l’environnement physique (« Global Change » , montée du niveau marin…). La géographie s’intéresse donc à la fois aux héritages (physiques ou humains) et aux dynamiques (démographiques, socio économiques, culturelles, climatiques, etc.) présents dans les espaces. Par ailleurs cette discipline intègre de plus en plus divers champs culturels tels que la peinture paysagiste, le roman ou encore le cinéma.

Etymologiquement, le terme « géographie » vient du grec ancien : il signifie «description écrite de la Terre ». La géographie est donc l’étude de la Terre, mais aussi l’étude de l’homme dans son milieu. Autrement dit, la géographie est l’étude descriptive et explicative de la distribution spatiale sur la Terre des formes et des processus physiques, des phénomènes biologiques, des formes de peuplement et d’activités développés par les sociétés humaines.

Les relations générales et locales entre les sociétés et leur milieu (ou environnement) sont au cœur des questions géographiques. La géographie est donc une discipline ancienne qui décrit mais explique aussi la variété des aspects de la surface de notre planète, siège peut-être unique de la vie, et étendue finie, habitée et utilisée par l’humanité. Le progrès des techniques d’informations et les interrogations multiples liées à la croissance démographique et à l’évolution des économies et des sociétés n’ont cessé d’actualiser les curiosités et les connaissances géographiques.

Classiquement, les géographes distinguent deux domaines fondamentaux de connaissances : la géographie générale et la géographie régionale. La première classe compare et explique les dynamiques spatiales, les processus et les faits naturels ou humains envisagés à l’échelle du globe tout entier. La seconde analyse les combinaisons particulières réalisées par l’ensemble de ces éléments dans des aires plus ou moins étendues : les régions. Ces deux domaines sont interdépendants et vont en général de pair sur le plan de la pratique. En effet, ils ne se distinguent que par une approche différente des études géographiques. Chacun se subdivise en plusieurs champs qui traitent un domaine spécialisé de la géographie.

Une des principales caractéristiques de la géographie moderne est d’analyser les relations entre deux types de milieu naturel et/ou humain : la géographie s’intéresse par exemple aux relations entre une population (un milieu humain) et un type de relief (un milieu naturel). Pour réaliser ces études, la géographie dispose d’outils scientifiques et de nombreuses spécialisations à savoir la géographie physique et la géographie humaine :

➤ La géographie physique
La géographie physique décrit les éléments naturels de la Terre, principalement son relief. Au sein de cette branche, la géologie étudie plus particulièrement les matériaux (les roches notamment) qui constituent ce relief. L’orographie étudie les formes du relief. L’hydrographie étudie toutes les formes de l’eau sur la Terre : les océans, les mers, les lacs, les fleuves et les rivières. La climatologie s’intéresse à l’air dans la mesure où celui-ci influence le climat de la Terre. Branche « technique » de la géographie, la géographie physique fait appel à des connaissances scientifiques très précises et parfois complexes : l’enjeu est de comprendre comment fonctionne la Terre, comment elle s’est constituée, et de tenter de prévoir ses évolutions futures. C’est la branche de la géographie qui a dominé jusque dans les années 1950-1970 par le biais de la géomorphologie . L’étude de géographie physique et du paysage était la base de l’étude de la géographie pour le père de la géographie française, Paul Vidal de la Blache. La géographie physique a aujourd’hui profondément changé. Elle s’intéresse de plus en plus au rôle de l’homme dans la transformation de son environnement.
➤ La géographie humaine
La géographie humaine est l’étude spatiale des activités humaines à la surface du globe, dont l’étude de l’écoumène, c’est-à-dire des régions habitées par l’homme. La géographie humaine était au début du XXe siècle le parent pauvre de la discipline géographie. C’était avant tout une discipline très descriptive et peu analytique. Dans les années 1960 se développe la nouvelle géographie, ou analyse spatiale, qui a l’ambition de dégager des lois universelles à l’organisation de l’espace par l’homme.

La géographie humaine étudie l’homme et ses activités (au sein du milieu naturel décrit par la géographie physique). La géographie humaine, c’est donc d’abord la démographie, c’est-à-dire la géographie de la population : cette discipline consiste à compter les hommes, à en déterminer le comportement démographique et la structure de cette population, à comprendre comment ces hommes se répartissent sur la Terre et comment ils vivent. La géographie humaine fait appel à toutes les  sciences humaines, comme l’histoire (c’est la géographie historique), l’économie (la géographie économique) ou la sociologie. Dans tous les cas, son objectif est de mettre en relation un comportement humain et son emplacement géographique sur la Terre : par exemple, comment vivent les enfants d’Asie ou encore pourquoi la population européenne vieillit-elle ?

La vraie mission du professeur de Géographie 

Il ne s’agit pas de former des enseignants capables de disséquer avec maestria des connaissances géographiques, car leur mission est de donner aux élèves « les moyens de mettre chaque chose et chaque évènement à sa place et non de se substituer à l’éphémère événementiel » . En outre, « un enseignant … de géographie n’est pas un géographe ayant suivi quelques cours de psychologie, ni un animateur socioculturel développant quelque intérêt pour la géographie. C’est une profession de l’apprentissage de géographie, c’est-à-dire quelqu’un capable de finaliser les savoirs qu’il doit transmettre, d’en faire une analyse épistémologique et de proposer des itinéraires variés pour se les approprier. Donc, un spécialiste de la genèse de la géographie et non de la transmission des résultats ». En conséquence, les enseignants de géographie s’efforcent d’aider les élèves à découvrir ce qui est devenu l’inconnu quotidien, la nature, les signes du relief et les avertissements du climat.

Autrement dit, les enseignants doivent aussi faire découvrir la diversité du monde dans l’escalier, connaître le monde dans lequel on est appelé à vivre, en commençant par l’initiation du voisinage. Maximilien SORRE avait affirmé que : « pour connaître et comprendre une ville… s’asseoir sur un banc et regarder vivre les habitants » Il s’agit aussi de distinguer ce qui demeure et doit demeurer pour que l’espèce survive. Notamment, ne pas assimiler tout simplement un savoir théorique mais surtout un savoir opérationnel dans la vie quotidienne. Si avec les naturalistes, les professeurs de géographie étudient les phénomènes naturels, c’est afin d’expliquer ce que la nature propose comme ressources et impose comme contraintes à un groupe humain et non pas dans la perspective d’une analyse naturaliste qui est dans la compétence des professeurs de biologie-géologie .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie : Une mission ne visant pas à produire des spécialistes et confiant une large part au professeur de Géographie
Chapitre I : Une mission n’ayant pas pour finalité de former des spécialistes mais des personnalités cultivées
I- Ne pas produire des spécialistes en Géographie
A- Rappel de la définition de la Géographie
B- La vraie mission du professeur de Géographie
II- Ne pas se contenter des aspects cognitifs, maisformer des personnalités cultivées
A- Ne pas se limiter au but d’ordre cognitif aboutissant à l’évaluation
B- Former surtout des personnalités cultivées
Chapitre II : Une formation assurée par les divers enseignants du lycée, notamment le professeur de Géographie
I- Contribution incontournable de divers enseignants
A- La formation : une affaire de la majorité des enseignants
B- Des enseignants complémentaires et solidaires
II-Participation active du professeur de géographie
A- Les méthodes utilisées
B- Le contenu des cours
C- Le fondement de ses démarches
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Deuxième partie : Une tâche noble, visant à bâtir un pilier spécifique et une tâche lourde et ardue mais réalisable
Chapitre I : Une tâche noble visant à bâtir un pilier spécifique
I- Une tâche noble
A-Assurer l’avenir de la planète
B-Assumer le devoir d’un éducateur
C-Promettre l’avenir des jeunes
II- Une tâche visant à bâtir un pilier spécifique
A- Ce que l’enseignement de Géographie doit être dans le secondaire
B- Les spécificités de la géographie
Chapitre II : Une tâche lourde et ardue mais réalisable
I- Une tâche lourde et ardue
A- Une tâche lourde
B- Une tâche ardue
II-Une tâche réalisable
A- Les exigences pour la réalisation de la mission du professeur de géographie
B- Des exigences de la mission à la mesure de la compétence du professeur
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Troisième partie : Les obstacles à la réalisation de cette mission et les solutions préconisées
Chapitre I : Les problèmes affectant la mission de l’enseignant de la géographie
I- L’ignorance de la responsabilité
A- Enseigner une géographie jugée trop théorique
B- Incompréhension de la valeur de la géographie
C-Non compréhension et non prise en compte des finalités et des objectifs de la discipline
II- Les contraintes embarrassant l’enseignement de géographie
Chapitre II : Les solutions préconisées
I- La compétence dépend de la formation acquise par les enseignants
A- La formation devant être professionnelle
B- La motivation, une nécessité absolue
C- La conscience à l’égard de la tâche
II- Les suggestions en vue d’amélioration du métier d’enseignant de géographie
A- Une innovation au niveau du professeur
B-Une amélioration au niveau des moyens matériels utilisés
III- La prise en considération de la valeur de la discipline géographie
A- Dépoussiérer l’enseignement de la géographie
B- La lucidité vis-à-vis de la mission
C- La prise en charge de la responsabilité
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *