Mise en valeur touristique de la forêt domaniale de Rennes

Dans une société française de plus en plus urbanisée, les espaces naturels à proximité des villes sont très appréciés par la population. Le besoin de nature des citadins et l’engouement pour les loisirs de nature entraînent, de fait, une forte fréquentation des espaces naturels et des parcs urbains. Dans cette toile de fond, les forêts françaises sont placées au premier plan des lieux de détente et de loisirs fréquentés par les français avec plus de 200 millions de visites par an . Une étude réalisée à l’échelle nationale indique que 71% des français se sont rendus au moins une fois en forêt durant l’année 2004 . Dans ce contexte, et au sein d’une région bretonne à fort accroissement démographique dans laquelle la périurbanisation se poursuit, les forêts situées à proximité de la métropole rennaise sont soumises à de fortes pressions. Cette pression est d’autant plus importante que les massifs forestiers sont rares en Ille-etVilaine : le taux de boisement de ce département est de 8,3%, alors que la moyenne nationale est de 28,6% . Une autre particularité de cette région est le caractère majoritairement privé des forêts bretonnes (90% contre 70% à l’échelle nationale). Or, comme l’accès au public n’est pas garanti sur les forêts privées, les forêts publiques (appartenant à l’Etat ou aux collectivités), dont l’une des missions est d’accueillir le public, font l’objet de pressions de fréquentation importante. La forêt de Rennes est un exemple de forêt domaniale où la fréquentation est importante. Cette fréquentation, due à la recherche de loisirs en espaces naturels, a des conséquences sur la biodiversité. Il faut donc mettre en place des aménagements durables, c’est-à-dire des aménagements qui répondront à cette demande accrue, mais qui permettront de limiter les dégradations liées à une trop forte fréquentation.

Le Pays de Rennes : Un bassin attractif

Une forêt située à proximité de pôles urbains

Localisation

Le Pays de Rennes se situe au sein du département d’Ille-et-Vilaine (Bretagne). Il regroupe 69 communes, réunies en une communauté d’agglomération, et 4 communautés de communes : Rennes Métropole (39 communes), le Pays d’Aubigné (10 communes), le Pays de Châteaugiron (6 communes), le Pays de Liffré (5 communes) et le Val d’Ille (10 communes). Il s’étend sur 1 173 km², soit 16,9 % de l’Ille et Vilaine. Les documents fondateurs du pays sont le SCoT (dont le périmètre ne couvre pas totalement le Pays de Rennes) et la charte de territoire.

La forêt domaniale de Rennes se situe 15 km au nord-est de la ville de Rennes. Malgré son nom, elle ne se situe donc pas sur le territoire communal de Rennes, mais sur la commune de Liffré. Cette commune ne fait pas partie de la communauté de communes de Rennes Métropole, mais de celle du Pays de Liffré. Les communes limitrophes à la forêt appartiennent ainsi à deux communautés de communes différentes : Liffré, Ercé-près-Liffré et Chasné-sur-Illet appartiennent à la CDC du Pays de Liffré, et St-Sulpice-la-forêt, Betton et Thorigné-Fouillard font parties de Rennes Métropole. Cependant Rennes Métropole et la CDC Pays de Liffré font toutes les deux parties du Pays touristique de Rennes. La forêt domaniale de Rennes est la forêt la plus proche de Rennes. Elle est accessible par plusieurs départementales et la N12 depuis Rennes. La forêt est traversée par l’autoroute 84 qui relie Rennes à Caen.

La construction de cette autoroute, en 2003, a entraîné une fragmentation de la forêt, qui a ainsi été séparée en deux. Des mesures compensatoires à cette fragmentation de l’espace ont ainsi été mises en place : il s’agit notamment de deux passages à faune, construits afin de rétablir des liaisons biologiques entre ces deux parties de la forêt.

De plus, en compensation de l’emprise de cette infrastructure sur la forêt, l’Etat a acquis 3 ha de terrain, dont la gestion a été confiée à l’ONF. Deux d’entre eux sont attenant à la forêt, le troisième (la Chauvinaie-Moinerie) est situé à 1,5 km de la forêt sur le secteur de la connexion « paysage-loisirs » entre la ville de Rennes et la forêt.

Une croissance démographique soutenue 

Source : Chiffres clés de Rennes Métropole, AUDIAR 2012 (portant sur l’année 2010) ; Chiffres-clés Pays de Rennes, Observatoire Economiques de la CCI de Rennes, Edition 2012 ; INSEE Le pays de Rennes représente en 2010 un bassin de population de 460 000 habitants dont 400 000 habitants rien que pour la communauté d’agglomération de Rennes Métropole, aux portes de laquelle cette forêt est située. Or, la population du Pays de Rennes et de Rennes Métropole observe une tendance à la hausse : entre 1999 et 2009, la population a augmenté de 9,4% pour le Pays de Rennes et de 8,1% pour Rennes Métropole. Cette forêt péri urbaine est la forêt la plus proche de la ville de 208 000 habitants qu’est Rennes, ainsi que de la ville de 16 000 habitants qu’est Cesson-Sévigné (Source : INSEE, 2010).

Les communes limitrophes à la forêt connaissent également une forte croissance démographique. D’ailleurs, entre 1999 et 2010, on constate que la population des petites communes est en forte hausse en Bretagne (+1,3% contre +0,4% de 1990 à 1999) et plus encore en Ille-et-Vilaine. Cette augmentation est encore plus importante pour les communes constituant la couronne de grand pôle urbain (population comprise entre 500 et 10 000 habitants) , comme c’est le cas ici : ces espaces enregistrent en Bretagne une croissance démographique annuelle de 1,8% en moyenne. L’analyse des chiffres du dernier recensement de la population (2009) pour la commune de Liffré et les communes qui lui sont adjacentes confirme cette tendance. La croissance démographique des communes situées aux abords de la forêt de Rennes devrait se poursuivre de façon soutenue dans les années à venir au vu de leurs Plans Locaux d’Habitats. Par exemple, la commune de Liffré prévoit d’accueillir 8500 habitants en 2017 (soit près de 2000 habitants de plus par rapport à 2009). De plus, un projet d’urbanisme (une éco-cité : Via Silva ) dans le secteur nord est de Rennes Métropole prévoit d’accueillir 40 000 habitants supplémentaires d’ici 2040 à une distance de moins de 5 à 10 km de la forêt de Rennes. Les nouveaux habitants qui s’installeront sont autant de nouveaux visiteurs potentiels pour la forêt.

Le Pays de Rennes, un pôle d’attraction dynamique 

Les caractéristiques de l’emploi
Au 1er janvier 2011, il y a 163 595 emplois salariés en Pays de Rennes. Cela représente 59,8% de l’emploi salarié en Ille-et-Vilaine (pour une population qui correspond à 47,2% du département). L’emploi salarié est en hausse depuis 2010 : entre 2010 et 2011, il a augmenté de 5,1% (de 161 135 à 163 595 emplois salariés).

En ce qui concerne les entreprises de plus de 5 salariés (qui représentent 20% des établissements du Pays de Rennes, dont 1% entre 100 et 1000 salariés et 0,02% de plus de 1000), la tendance est positive, puisqu’il y a création d’emplois. Le secteur qui en crée le plus est de loin le secteur de la construction.

Parmi les actifs, les catégories socio-professionnelles les plus représentées en Pays de Rennes sont les employés et les professions intermédiaires, comme en Ille-et Vilaine (en 2008). La population de retraités reste relativement faible, puisqu’elle correspond à 20,4% des plus de 15 ans. Le pays de Rennes est donc un secteur dynamique, qui connaît des créations d’emplois. Ces créations concernent majoritairement le secteur de la construction.

Les activités
Sur le Pays de Rennes, on compte 18 707 établissements, soit presque la moitié (47,6%) des établissements d’Ille-et-Vilaine. Les secteurs d’activités les plus importants sont ceux des services et du commerce, qui représentent respectivement 47,8% et 38,9% des établissements du Pays de Rennes en 2012 . On avait d’ailleurs déjà remarqué que la catégorie socioprofessionnelle la plus représentée est celle des employés. La plupart des établissements sont des TPE (très petites entreprises): elles représentent 80 % des établissements.

La demande touristique 

Sur le Pays de Rennes 

La Charte touristique
Le pays de Rennes est une région attractive en termes de tourisme. Il bénéficie d’un riche patrimoine aussi bien naturel (bocage, forêts…) qu’architecturale (Rennes, Chateaugiron…). Afin de mettre en valeur cette identité forte, le Pays de Rennes souhaite animer une stratégie de développement touristique. La Charte touristique du Pays de Rennes dégage plusieurs axes de développement qui vont dans ce sens. Ce document n’a pas pour objectif premier d’augmenter l’attractivité du Pays de Rennes, mais davantage d’améliorer l’offre touristique, et de l’harmoniser, afin que les territoires ruraux et urbains puissent répondre à la demande touristique. Cette Charte est élaborée depuis 2002 par un comité réunissant notamment :
– le Pays de Rennes,
– Rennes Métropole,
– les communautés de communes du Pays, et
– l’Office de Tourisme de Rennes Métropole.

Caractéristiques du tourisme
Le Pays de Rennes accueille quatre types de clientèles touristiques différents . Il peut s’agir :
– de tourisme d’affaires
– de tourisme dû à la fonction de Rennes, en tant que capitale économique, administrative et culturelle de Bretagne
– de tourisme lié au patrimoine breton
– de tourisme culturel et urbain (équipements culturels et touristiques).
Les deux premiers cas relèvent de tourisme d’ordre professionnel, les visites sont alors souvent contractées sur le milieu de semaine : mardi, mercredi et jeudi. En 2008, le nombre de nuitées s’élevaient à 1 million (1 032 412 exactement). Cela représente 60,8 % de taux d’occupation de l’offre d’hébergement. La plupart de ces nuitées sot françaises (863 818 françaises, et 107 068 étrangères, soit 88% de françaises).

Sur la forêt de Rennes 

Passé touristique
La forêt de Rennes a un long passé d’accueil du public, en particulier le site de miforêt, au cœur du massif. En effet, au début du XXème siècle, la ligne de tramway Rennes-Fougères marquait un arrêt à mi-forêt où se tenait une auberge réputée. Ce site était alors un lieu de promenade dominical privilégié pour de nombreux rennais. Ensuite, pendant la seconde guerre mondiale, la partie ouest de la forêt devient un entrepôt de munition de la résistance. Dans les années 70, la forêt s’ouvre à nouveau au public. De nombreux aménagements sont alors réalisés : tout d’abord, on assiste à d’importants travaux routiers (goudronnage de la majorité des routes forestières, encore bitumées à l’heure actuelle, transformation des carrefours en ronds-points à l’anglaise, création de parkings, mise en place d’une signalétique routière) et des aménagements touristiques (création de l’étang des Maffrais, mise en place de tables de piquenique, de zones équestres et de pistes cyclables).

Un nombre de plus en plus élevé de visiteurs
La dernière enquête réalisée en 1992 estimait la fréquentation annuelle de la forêt de Rennes à 330 000 visiteurs. Depuis aucune étude permettant d’estimer la fréquentation n’a été réalisée. Le document d’objectifs Natura 2000 de la forêt de Rennes fait état de 500 000 visiteurs en 2005, mettant en avant une croissance de l’ordre d’environ 50% depuis 1992. Le document d’aménagement forestier de la forêt de Rennes indique que la fréquentation est en constante augmentation. Or cette hausse de la fréquentation entraîne des répercussions au niveau écologique : tout d’abord, l’ONF que la population de chevreuils aurait diminué ces dernières années. Elle se serait à présent stabilisée autour de 6-7 chevreuils au 100 ha (Enquête ONF, 2012). Les chevreuils, initialement relativement peu représentés sur la forêt de Rennes, ont vu leur population décliner du fait de dérangements, notamment lors des périodes de reproduction. D’autre part, les promeneurs ont tendance à emprunter des chemins en sous-bois, non balisés. Cela entraîne des dégradations du sol. Or, selon l’enquête nationale « Forêt et société » , si les visiteurs plébiscitent les sentiers de promenades balisés et les sentiers de découverte, les endroits non aménagés tels que les sous-bois hors des sentiers arrivent second dans l’ordre de préférence du public. Cette étude précise que ce type de pratique dans des espaces non aménagés est caractéristique des régions à forte fréquentation.

Des activités qui s’intensifient
Certaines activités se sont développées de façon importante en forêt de Rennes lors des 10 dernières années. L’augmentation des manifestations ou des sorties de groupes est quantifiable sur le massif : en effet, cette hausse est attestée par le nombre croissant de demandes d’autorisations reçues par l’ONF. La hausse la plus importante est celle de la pratique de courses d’orientation. A l’heure actuelle, près de 80% des demandes d’autorisation de visites de groupes concernent cette pratique. L’ONF estime le nombre de participants à 4500 par an environ d’après les demandes d’autorisations reçues. La pratique du cyclisme s’intensifie également, de même que la randonnée pédestre. La pratique plus spécifique de la marche nordique est également en hausse, et de plus en plus d’associations sportives la proposent.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : Le Pays de Rennes : Un bassin attractif
I. Une forêt située à proximité de pôles urbains
1) Localisation
2) Une croissance démographique soutenue
3) Le Pays de Rennes, un pôle d’attraction dynamique
II. La demande touristique
1) Sur le Pays de Rennes
2) Sur la forêt de Rennes
Partie 2 : Contexte local : La forêt domaniale de Rennes, un espace à préserver
I. Présentation générale
1) Gestion
2) Relief et réseau hydrographique
II. Intérêt écologique
1) Inventaires et protections
2) Faune et flore
III. Équipements présents
1) Usagers
2) Mobilier et infrastructures d’accueil
3) Circuits
Partie 3 : Propositions d’aménagements : Circuits pédestres sur la forêt de Rennes
I. Problématique
II. Propositions de circuits
1) Méthodologie
2) Propositions de circuits
3) Balisage
III. Limites de ces propositions
1) Deux modèles de gestion qui s’opposent : fréquentation concentrée ou diffuse
2) Deux partis pris d’aménagement divergents : forêt naturelle et forêt touristique
CONCLUSION
Bibliographie
Index des sigles
ANNEXES

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