Migration internationale et reconfiguration territoriale

Depuis longtemps, l’étude des migrations constitue un sujet de la plus haute importance pour les planificateurs du développement, les preneurs de décisions, les chercheurs, aussi bien dans les pays développés que dans ceux du tiers monde. Les nombreuses recherches entreprises ces dernières décennies par les géographes, les sociologues, les historiens, les économistes, les démographes … soulignent le haut niveau de mobilité des populations notamment africaines sous l’ère de la mondialisation. Durant ces quelques dernières décennies, la plupart des pays développés ont connu une accélération des flux migratoires en particulier ceux à destination des grandes villes, renforçant l’énorme disparité dans la distribution spatiale des hommes annulant tout effort de développement cohérant, équilibré et durable.

En effet, les pays développés attirent les émigrés, dont la majorité sont des africains, par la bonne santé de leur économie, les modes et les nouveautés, les investissements, le poids économique (concentration de toutes les activités économiques), un réseau de relation qui permet de faire face aux premières difficultés et aideront à l’insertion (professionnelle, résidentielle, matrimoniale) et le développement des technologies de l’information et de la communication. Selon le PNUD, l’émigration a touché 230 millions d’individus et 37 % des migrants se déplaçaient d’un pays pauvre vers un pays riche .

Au Sénégal, toutes les régions du pays, sont concernées par cette émigration internationale. Beaucoup de fils du pays notamment les jeunes ont quitté leur terroir d’origine pour migrer à la recherche sans doute de mieux vivre et de mieux être. Jadis, les mouvements migratoires sénégalais s’effectuaient à destination de quelques pays du continent africain (espace ouest africain, Gabon, Nigéria, etc.) et la France. Mais au fil du temps, le champ migratoire s’est vu élargir vers les USA, quelques pays européens notamment l’Espagne et l’Italie où on dénombre aujourd’hui un nombre important d’émigrés sénégalais surtout natifs de la région de Louga.

La ville de Louga considéré comme la capitale de l’émigration connait dans son ensemble un important flux migratoire. Différentes formes de migration sont pratiquées par ses émigrés : les uns émigrent de façon régulière vers les pays occidentaux pour des études et d’autres pour des travaux saisonniers ou temporaires.

En effet, les retombées économiques et l’ampleur du phénomène migratoire dans la commune de Louga attirent l’attention des décideurs politiques, des chercheurs et des planificateurs de développement .Considère comme la capitale de l’émigration, la ville de Louga connait dans son ensemble un important flux migratoire (3, 37% de la population). Selon l’ESAM2 le flux d’émigré sénégalais en 1997 et 2001 était estimé à 163953 individus soit 33791 émigrants par an. Ces émigrés étaient caractérisés comme suit :

.84,2% étaient des hommes
.68 % avaient un âge compris entre 15 et 34 ans
.94 ,1 % sont des émigrants actifs d’âges compris entre 15 et 54 ans
.46 % allaient en Europe et 43,9 allaient vers d’autres pays africains
.45 ,9 étaient occupés avant leur départ .

Mais aujourd’hui ce qui fait l’actualité dans cette Commune est le basculement de la ville vers la zone« Grand Louga» qui concentre l’essentiel des services publics et des infrastructures socioéducatives. Cette dynamique urbaine s’accompagne également d’un important mouvement de populations autour d’une administration central avec la naissance de nouveaux quartiers où les émigrés construisent une nouvelle classe sociale relativement riche.

Caractéristiques sociodémographiques des ménages 

Caractéristiques générales de la population

La population de la ville de Louga n’a cessé de croitre depuis les années 1970. De 13200 habitants en 1975, elle est passée à 84529 en 2008, aujourd’hui, elle est de 104349 hbts. L’installation généralisée de la sécheresse entraina un taux d’accroissement urbain de 4,7% très largement supérieur à la moyenne qui était de 2,7%. Jadis, placée sous domination tiédo, Louga a essor fulgurante à partir de 1883, avec l’édification d’un fort militaire par les autorités coloniales françaises. Très vite, elle devient la plaque tournante du Ndiambour grâce à l’existence d’un grand marché de bétail appelé Marbath. C’est à partir de 1905, date de son érection en Commune mixte, que cette ville va connaitre une croissance substantielle de sa population.

Cet accroissement élevé résultait de 2 factures combinées : un exode rural et un fort excédent naturel. A l’instar des autres villes du Sénégal, la population de Louga est essentiellement jeune. La pyramide des âges reflète la jeunesse de la population avec les moins de 15 ans qui représentent aujourd’hui (56,4%) de la population : La répartition par sexe est marquée par la prédominance des femmes sur les hommes (51,74%). Ce phénomène résulte de l’émigration qui touche particulièrement les hommes. La ville est essentiellement peuplée de wolofs. Ils représentent 75,83% de la population citadine, les alpulaar constituent 20,16%, les maures 2,4% et les autres ethnies représentent 1,52% de la population.

Avec les années de sécheresse ayant entrainé une détérioration et un dépérissement de l’économie de la ville, il s’en est suivi une migration des populations vers les grands centres urbains (Dakar surtout), les pays de la sous-région et vers les pays européens. Mais au moment où une frange importante de la population quittait la ville pour émigrer vers d’autres destinations plus clémentes, on assistait à un phénomène d’immigration de la population des villages environnants beaucoup plus touchés par la sécheresse qui a causé une dégradation pédologique et végétale très accentuée. Les réformes administratives qui se sont succédé depuis la période coloniale ont fait passer la ville de Louga des statuts de chef-lieu de province, de cercle, de Commune mixte au statut de Commune. Le périmètre communal actuel qui couvre une superficie de 1800 hectares a été défini par arrêté n° 7840 du 2 novembre 1954. Il s’est considérablement élargi suite aux nombreux lotissements consécutifs aux installations massives des populations. Les extensions urbaines ont franchi la limite du territoire communal entrainant un empiètement sur les terroirs des villages environnants.

Structure de la population

Les femmes constituent la majeure partie de la population et les jeunes de moins de 20 ans représentent près de 55,46%. L’islam est la religion quasi totale de la population (plus de 98%). Deux principales ethnies wolofs et peuls peuplent la Commune et cohabitent avec des maures et des sérères minoritaires. La Commune connait d’importants mouvements de population : transhumance, l’exode rural, et la migration internationale. Les migrants internes dans la région qui prennent la forme d’un exode rural est suscitée par la situation économique difficile, accélérant l’urbanisation dans les quartiers de la Commune. Selon l’ESAM2, les 7,6% des émigrés sénégalais sont originaires de la région de Louga. Pour ce qui est des migrants, il faut souligner que leur mesure est plutôt complexe, compte tenu de la difficulté à saisir parfaitement l’ensemble des différents flux (flux d’actifs, de regroupement familial, migration de courte et de longue durée, etc.).

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
1. Cadre théorique
2. Cadre opératoire
Revue documentaire
Premières partie : Louga, étude du milieu physique et des caractéristiques socioéconomiques et démographiques
Chapitre I : Louga une ville de transition entre le bassin arachidier et le Ferlo
1. Les zones éco géographiques
2. les facteurs favorables et les contraintes du milieu physique
Chapitre П : L’évolution démographique de la Commune
1:Caractéristiques générales de la population
2. Structure de la population
3. Les activités économiques
Conclusion partielle
Deuxième partie : Migration internationale et investissements des émigrés
Chapitre I : Migration internationale à Louga
1 : les origines de la migration internationale dans la Commune de Louga
2 : Caractéristiques des émigrés internationaux dans la Commune de Louga
Chapitre П : les Transferts des émigrés
1 : les transferts de fonds
2 : les transferts en nature des émigrés
Conclusion partielle
Troisième partie : migration internationale et reconfiguration territoriale
Chapitre I : la relocalisation du centre vers la route nationale N°2
1 : Sur la dynamique urbaine
2 : les investissements sur le foncier et l’immobilier
Chapitre П : effets de la migration internationale sur la morphologie urbaine
1 : l’étalement périphérique porté par l’investissement des émigrés
2 : l’évolution des investissements des émigrés
Conclusion générale
REFEREBCE BIBLIOGRAPHIQUE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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