Méthodes d’obtention des protéines thérapeutiques par génie génétique

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Histoire du génie génétique :

L’ingénierie génétique en elle même, n’est qu’une discipline nouvelle qui est née, il y a juste 35 ans, mais pour savoir son histoire, il faut chercher dans l’histoire de la génétique donc celle de l’hérédité.
Cette histoire devient alors riche, ancienne et pleine d’événements. Mais ici, on va seulement s’arrêter sur les plus marquants ; son histoire apparaît ainsi comme faite sur quatre périodes distinctes :

Les tout- débuts :

Il est possible de faire remonter les premières idées sur la génétique au moins à 6000 ans, grâce aux gravures sur pierre en Chaldée, représentant la transmission généalogique de certaines caractéristiques de la crinière des chevaux. La transmission de l’hémophilie chez l’homme a été mentionnée dans le Talmud, il y a environ 1500 ans [21].
Pythagore (580-504 av. J.C.) qui est un grand philosophe de la Grèce ancienne, a imaginé que durant la copulation (l’accouplement qui permet la réunion des gamètes et la fécondation), une vapeur devait descendre des différents organes du soma (ensemble des tissus germinaux) du mâle pour se concentrer dans les testicules et former le sperme, qui une fois éjaculé dans le vagin se coagulait pour former l’embryon qui était donc entièrement patrocline (venant du père) [4].
Empédocle d’Agrigente (485-435 av. J.C.) modifia cette hypothèse en supposant que les deux parents formaient du sperme et que l’embryon était constitué par le mélange de ces deux types de sperme dans l’utérus.
Aristote cent ans plus tard pensait que le sperme était du sang hautement purifié et qu’il possédait la faculté de donner la vie à un embryon qui s’était formé dans l’utérus par la coagulation du sang menstruel. Cette idée fut reconnue pendant 2000 ans [4].
Puis William Harvey (1578-1657) que ses études sur la circulation sanguine rendirent célèbre, expérimenta et démontra la fausseté des spéculations d’Aristote par des expériences sur les cerfs. Et c’est enfin, un savant hollandais, Reinier de Graaf (1641-1673) qui est le premier à reconnaître que l’union de l’ovule et du sperme est à l’origine de la conception. Ainsi pour la première fois était avancée l’idée que le sperme n’était pas le seul agent héréditaire [4].

Epoque Mendel :

Il a fallut attendre le milieu du XIXème siècle, avec les travaux de Gregor Johan Mendel (1822-1884) pour que les premières lois qui régissent la transmission héréditaire des caractères soient établies.
Ces travaux consistaient à croiser des pois de couleurs et de formes différentes, et à observer les caractéristiques des pois obtenus d’une génération à l’autre. De ses observations découlent deux des notions fondamentales de la génétique : d’une part, celle de phénotype et de génotype et d’autre part celle du caractère dominant et récessif.
Cependant, ces lois définies par Mendel tombèrent dans l’oubli et ne furent redécouvertes qu’avec les travaux de l’américain Thomas Morgan (1866-1945) [30].

L’après- Mendel :

Au début du XXème siècle, la communauté scientifique était prête à accepter les concepts de Mendel; par une coïncidence curieuse, 3 chercheurs ( De-Vries en Hollande, Correns en Allemagne et Von Tschermak en Autriche ) ont simultanément et indépendamment redécouvert les lois de Mendel. En 1902, Garrod (un des fondateurs de la génétique médicale) décrivait l’alcaptonurie (ou maladie des urines noires; c’est une anomalie enzymatique congénitale due à la présence dans les urines d’un produit de dégradation de certains acides aminés, l’alcaptone) comme le premier exemple humain d’hérédité mendélienne. En 1906, le mot « génétique » a été introduit pour désigner la science de l’hérédité par Bateson [59].
Depuis qu’un chimiste suisse Miescher en 1869 a travaillé sur la composition chimique des noyaux cellulaires et qu’il nomma « nucléine », tout s’est préparé pour la naissance de la biologie moléculaire qui nous a donné les outils de la naissance du génie génétique. En 1941, Beadle et Tatum montrent que les gènes permettent de produire des protéines, puis en 1944, Avery démontre que l’ADN est le constituant des gènes. En 1953 Wilkins, Watson et Crick découvrent la structure en double hélice de l’ADN, travail pour lequel ils ont obtenu le prix Nobel en 1962. La découverte du code génétique a été faite en 1961 par Nirenberg et Motthaei [22].

Naissance du génie génétique :

Au début des années 70 sont découvertes des enzymes qui coupent l’ADN à des endroits précis (les enzymes de restriction) par Nathan et Smith. Ceci a permis à Paul Berg en 1972 de fabriquer le premier ADN recombinant. Depuis les découvertes se succédèrent à un rythme effréné : Première bactérie recombinante en 1973, première production de médicament, l’hormone de croissance humaine, par une telle bactérie en 1977. En 1985, invention de la Polymerase Chain Reaction (PCR) qui crée en quelques heures des millions de copies d’une séquence d’ADN ce qui facilite encore sa manipulation.
En 1990, lancement du projet, séquençage du génome humain et première tentative de thérapie génique chez des enfants immunodéficients.
En 1995, le premier séquençage complet du génome d’un organisme fut annoncé. Il s’agit de celui d’une bactérie, Haemophilus influenzae. Puis un an plus tard (1996) d’un organisme eucaryote, une levure Saccharomyces cerevisiae. Enfin, en 2000, premier succès en thérapie génique et le 14 avril 2003 fut annoncé publiquement la fin du séquençage complet du génome humain [32].
Le génie génétique est une discipline qui fait encore ses preuves et écrit de jour en jour son histoire.

Le génie génétique au service de la médecine et ses applications pratiques :

Le génie génétique et ses critères d’applications aux êtres humains :

Le génie génétique est devenue partie intégrante des moyens disponibles pour mieux explorer, comprendre, soigner ou prévenir les maladies.
Il est ainsi devenu indispensable à la médecine pour la compréhension des pathologies au niveau moléculaire, pour la production de nouveaux médicaments et de vaccins, pour les techniques de diagnostic et bien sûr pour les protocoles de thérapie génique. Il convient de rappeler que chez l’homme, il ne concerne pas l’hérédité puisque toute intervention sur les cellules germinales est prohibée à juste titre et par conséquent aucune modification induite n’est transmissible à la descendance. On dit que, le génie génétique chez l’homme est comme la greffe des reins, il est profitable à la personne traitée mais ne se transmet pas à sa descendance.
Il faut noter que l’application des techniques du génie génétique aux êtres humains doit prendre en compte certains critères :
• La sécurité des personnes et de l’environnement : Le génie génétique ne doit pas servir en aucun cas à fabriquer des germes encore plus pathogènes qu’ils le sont déjà. La dignité humaine et la personnalité de l’individu doivent être respectées. Ainsi le législateur impose des critères d’éthiques strictes à la recherche et à ses applications faisant appel au génie génétique. Dans ce but, le législateur a défini les bases juridiques du génie génétique (article constitutionnel 24 de 1992 de la législation européenne) afin de lutter contre les abus.
• La nécessité impérative de soigner : les modifications génétiques ne doivent être entreprises chez l’homme que pour corriger une anomalie existante chez lui et ne doivent en aucun cas être transmise à sa descendance. Ainsi, toute forme de clonage et toute intervention dans le patrimoine génétique de gamètes et d’embryons humains sont interdites.
• L’absence de toute discrimination entre individus sur la base de leurs gènes, de leur fortune, de leur localisation géographique, etc.. : en effet les recherches et découvertes dans le domaine médical doivent profitées à toute personne quelque soit sa situation. C’est pourquoi une partie des recherches biomédicales dans les pays développés, est entreprise pour la mise au point de nouveaux traitements contre les maladies tropicales (comme le paludisme) qui sévissent surtout dans les pays les plus défavorisés.
• Le traitement éthique des animaux de laboratoire : l’utilisation d’animaux transgéniques nous permet sûrement de mieux comprendre et étudier les pathologies humaines, aussi de réaliser des études plus précises sur les molécules thérapeutiques qu’on va utiliser plus tard chez l’homme. Mais cela ne veut pas dire que ces animaux peuvent être utilisés de manière abusive ou peuvent être mal traités. C’est ainsi qu’un comité d’éthique fixe les limites à ne pas dépasser dans l’utilisation de ces animaux transgéniques dans les essais au laboratoire.
• Le droit de l’être humain à la recherche et à la connaissance : c’est dans ce cadre que s’inscrit la directive 98/44/CE relative à la protection juridique des inventions biotechnologiques, selon laquelle la découverte d’une séquence d’un gêne, ainsi que les données brutes relatives au génome humain ne peuvent constituer des inventions brevetables. Et à ce sujet, le parlement européen a adopté une résolution en octobre 2001, appelant à prendre les mesures adéquates pour que le code génétique humain soit libre d’accès et que les applications médicales de certains gènes humains ne soient pas entravées par des brevets [70].

Applications pratiques dans le domaine médical :

Les manipulations génétiques ont évolué très rapidement au cours de ces dernières années rapprochant découvertes et applications. Ainsi, le premier médicament commercialisé produit par génie génétique, l’insuline humaine, a été enregistré neuf ans seulement après les premières expériences de transgénèse qui remontent à 1973. Le premier vaccin contre l’hépatite B a suivi en 1985. En 1990, la première thérapie génique a été pratiquée avec succès aux Etats-Unis sur une fillette de 4 ans souffrant d’une déficience immunologique grave provoquée par l’absence de l’enzyme adénosine- désaminase. En Suisse, 26 médicaments issus du génie génétique sont aujourd’hui disponibles ; leur champs d’application sont variés et concernent en particulier le diabète de type I avec l’insuline humaine, les hémophilies avec les facteurs VIII et IX, les anémies avec l’érythropoïétine et autres facteurs de croissance hématopoïétiques, certains cancers avec l’interféron α et la mucoviscidose avec les enzymes mucolytiques. Ces médicaments présentent l’avantage d’une production illimitée au plan quantitatif, ce que les méthodes traditionnelles ne permettent souvent pas. Mais la principale qualité réside dans leur caractère naturel et leur pureté éliminant ainsi les risques de transmission de maladies liées aux méthodes de préparation à partir de tissus humains ou animaux. Par exemple, le traitement de l’hémophilie par un apport de facteurs VIII ou IX grâce à des produits issus du plasma de donneurs de sang n’est pas exempt de risque de contamination par des agents pathogènes comme le VIH. Les travaux récents permettent de produire ces facteurs par génie génétique et même d’envisager le traitement de l’hémophilie par thérapie génétique
Le génie génétique simplifie la fabrication des vaccins et procure des substances telle que l’érythropoïétine qui sont inaccessibles par les autres techniques. De plus, en augmentant le rendement, il abaisse généralement le coût de revient des produits recombinant. A titre d’exemple, entre 1980 et 1985, le coût d’un traitement par l’interféron humain est passé de mille dollars par jour à moins de trente dollars [53,70].
De manière générale, le génie génétique a un champ d’application très vaste dans le domaine médical comme :
-l’étude du fonctionnement d’un gène.
-la production de protéines recombinantes d’intérêt thérapeutique ou alimentaire.
-l’invention de nouvelles approches thérapeutiques telle que la thérapie génique.
-la pharmacogénomique (ou pharmacogénétique).
-la prédiction des risques de maladies ou le diagnostic des maladies génétiques.
-une médecine préventive.

L’étude du fonctionnement d’un gène :

Grâce à la transgénése, on peut créer des modèles animaux porteurs de gènes défectueux et reproduire des maladies humaines pour mieux les étudier. L’animal de choix reste la souris. On peut aussi supprimer certains gènes et créer des modèles animaux (cas des souris knock out) [33].

Produire des protéines recombinantes d’intérêt thérapeutique ou alimentaire:

Comme nous l’avons déjà vu, c’est l’un des aspects les plus intéressants des applications du génie génétique. La partie codante d’un gène d’intérêt est insérée dans un vecteur d’expression, avec en amont une séquence de contrôle de cette synthèse.
Le vecteur est ensuite transféré dans un organisme et la production de protéine est induite de façon contrôlée [33].

Inventer de nouvelles approches thérapeutiques telle que la thérapie génique :

Cette technique prometteuse est encore en gestation mais elle est porteuse d’espoir et consiste à introduire des gènes sains dans des cellules malades. Le gène sain n’est pas introduit juste à la place du gène déficient, ce que l’on ne peut pas faire chez l’homme (actuellement, uniquement chez la souris, à l’aide de cellules ES), mais est ajouté en plus aux cellules. Il sera cependant transcrit et traduit, libérant ainsi, in situ, la protéine manquante ou une autre protéine thérapeutique [28].

Une médecine personnalisée : La pharmacogénomique (ou pharmacogénétique).

C’est une discipline nouvelle qui étudie les variations de notre génome et les différences de nos sensibilités individuelles liées à notre génétique et leurs conséquences sur notre réponse aux xénobiotiques. Elle étudie ainsi, l’effet de notre génétique sur le métabolisme des médicaments, ainsi que l’effet de certains troubles héréditaires sur la réponse médicamenteuse.
Son idée vient du fait qu’on a observé que les traitements médicaux ne fonctionnent pas à l’identique chez tous les malades. Ceci est dû en grande partie, à des polymorphismes de l’ADN (variations dans la séquence d’ADN) dont la majorité sont des SNPS (Single Nucleotide Polylmorphisms) qui représentent des changements d’une seule base azotée dans un gène. C’est ainsi que la plupart des grands laboratoires pharmaceutiques se sont alliés pour partir à la recherche des SNPS, de les localiser sur le génome et d’identifier ceux qui influencent la réponse aux médicaments. A partir des cartes de SNPS, les chercheurs comptent identifier les gènes qui attribuent une prédisposition aux maladies chez l’homme, ainsi que les variations génétiques ayant un rapport avec le transport des médicaments, leur métabolisme et leur interaction avec les récepteurs.
Ainsi, en étudiant le profil génétique des malades, les médecins seront peut être en mesure de prédire leur réaction à certains médicaments et pourront alors les prescrire à la dose la plus efficace et réduire ainsi les effets secondaires indésirables. A titre d’exemple, en 1998, apparaît un nouveau médicament contre une forme de cancer de sein (Herceptin® ou Trastusumab). C’est un anticorps monoclonal murin humanisé Ig G1 qui réagit contre les récepteurs HER2-Neu surexprimés par les cellules mammaires cancéreuses. Le produit est spécialement formulé pour le traitement des cancers du sein des patientes dont les tumeurs avaient une quantité très élevée d’une protéine appelée HER2. Le médicament est capable d’arrêter l’agrandissement de la tumeur en s’accrochant à cette protéine.
Pour les patientes avec des niveaux normaux de HER2, le médicament n’avait aucun effet [70]. Ainsi, la pharmacogénétique permet de savoir à l’avance si l’on doit appliquer le traitement ou si par contre ce n’est pas la peine car le génome de la personne en question n’est pas approprié. Peut être même que les médicaments seront un jour fabriqués sur mesure pour les individus et leur condition.
Cependant, la complexité du génome humain, les origines multigéniques des maladies et l’intervention des nombreux gènes sur la réponse aux médicaments, rendent difficiles les applications ambitieuses de la pharmacogénétique [23].

Prédire les risques de maladies ou le diagnostic des maladies génétiques.

Le diagnostic prénatal d’une maladie génétique est aujourd’hui possible lorsque le gène défectueux est connu. L’analyse est faite à partir de l’ADN fœtal récupéré à l’état de traces dans les cellules du liquide amniotique (16ème semaine) ou dans les enveloppes fœtales (8ème semaine) [5].

Une médecine préventive :

Le génie génétique permet la production de certains vaccins dont l’efficacité et l’innocuité doivent être préalablement testées sur des animaux transgéniques (eux même obtenus par génie génétique).
Nous pouvons noter l’exemple de l’hépatite B (HB) qui touche environ 300 millions d’individus dans le monde. Les chercheurs étudient soigneusement le virus de l’HB afin de développer un vaccin grâce à l’utilisation de souris transgéniques.
Ainsi ils ont pu identifier grâce aux techniques de génie génétique, le gène qui code pour la production de protéine de surface et en obtenir la fabrication par des levures. Cette protéine est maintenant utilisable à l’état pur donc sans risque et permet d’immuniser les gens contre le virus. Aussi il a permis de penser à la mise au point de vaccins contre de nombreuses maladies comme le paludisme ou même le SIDA, chose à laquelle on ne songeait même pas auparavant.
Vu la complexité du génie génétique, on est en droit de ce demander si les populations des pays en voie de développement pourraient en bénéficier.

Place du génie génétique pour la médecine dans les pays du Sud :

Le marché des produits pharmaceutiques de l’ADN recombinant connaît ces dernières années une très importante croissance, il a passé de 1,5 % du marché mondial pharmaceutique en 1993 à 25 % en l’année 2000.
Le génie génétique occupe actuellement une place importante dans la médecine moderne, vu les solutions qu’il apporte, mais en parallèle, il faut savoir que le prix de revient des protéines recombinantes reste relativement élevé par rapport à celui des médicaments classiques ; car leur coût doit prendre en compte l’amortissement des frais de recherche et de développement long et coûteux, des études cliniques et de mise en place de l’outil de production [57].
Ainsi, le génie génétique se présente comme une thérapie de luxe que seuls les mieux lotis peuvent se payer. Ce n’est une chance que pour les pays riches, les pays pauvres n’en profitent que marginalement. Dans ces pays pauvres, le problème majeur est le pouvoir d’achat des gens qui ont déjà du mal à se procurer les traitements les plus élémentaires. Ainsi il leur est pratiquement impossible de suivre des nouvelles thérapies de plus en plus coûteuses. Aussi, il y a le problème d’information, peu de gens dans nos pays sont au courant de ce type de médicaments.
Ainsi, le génie génétique contribuera davantage à creuser le fossé qui sépare les pays pauvres des pays riches [52] [70].
Et malheureusement, les exemples sur le terrain ne font que confirmer ce déphasage entre les pays du Nord et du Sud. Prenons l’exemple du passage de l’insuline animale à l’insuline humaine dans de nombreux pays africains. Au Sénégal, il s’est effectué depuis le 1er janvier 2004, au Maroc depuis juillet 2003 ; tandis que dans les pays développés, ce passage est effectif depuis 20 ans déjà, ce qui montre la difficulté ou l’incapacité de nos pays à suivre le rythme des pays du Nord. Ceci s’explique avant tout par le fait que la plupart des diabétiques dans nos pays appartiennent à des couches sociales défavorisées et que l’insuline humaine coûte 10 fois plus chère que l’insuline animale.
Dans ces conditions, la transition sera trop difficile, voire impossible, malgré les avantages en matière de santé présentés par cette insuline biogénétique humaine.
La solution résidait alors dans une subvention de l’état pour les diabétiques, afin que le prix de l’insuline ne change pas lors de cette transition.
En effet, l’état sénégalais s’est engagé à soutenir ce passage, en apportant une subvention estimée à 200 millions de FCFA pendant un an, ce qui a permis de vendre l’insuline humaine au même prix que l’insuline animale c’est à dire à 1400 FCFA.
Mais après la période d’un an, qu’adviendra-t-il des prix d’insuline qui par exemple, ont doublé au Maroc après le passage à l’insuline humaine.
Certes que cette nouvelle insuline offre une meilleure qualité de vie pour les patients diabétiques mais il ne faut pas oublier que dans nos pays, on choisit avant tout, le moins cher. Ainsi sur 2,1 millions de flacons d’insuline utilisés à travers le royaume marocain au moment où il y avait sur le marché l’insuline d’origine animale et l’insuline humaine, 1,8 millions étaient d’origine animale, tandis que 300 000 seulement étaient d’origine humaine. Ce qui indiquait déjà le choix des patients pour le produit moins cher. Ceci sans parler des problèmes liés à l’adaptation des diabétiques au nouveau traitement avec des dosages différents (l’insuline humaine est 2 fois plus concentrée que l’insuline animale), et du matériel différent (utilisation de seringues graduées à 100 unités par millilitre au lieu des seringues graduées à 40 unités par millilitre).
Ainsi, malgré les solutions qu’apporte cette technologie d’ADN recombinant, elle reste hors de la portée des populations du Sud sans l’intervention de l’Etat. Mais avec la cadence des découvertes et des recherches dans ce domaine, on espère qu’un jour, cette thérapie à base de protéines recombinantes sera à la portée de nos patients. Il faut y croire et faire un plaidoyer à l’image de ce qui s’est fait avec les antirétroviraux. En attendant, seule une collaboration entre l’Etat, les industries pharmaceutiques et le secteur public représenté par les centres de recherche universitaires, permettra de remédier à cette situation de non profit des pays du Sud de cette technologie prometteuse qui est le génie génétique [35, 42].
En somme, le génie génétique est une science très jeune mais qui a apporté beaucoup à la médecine moderne ainsi qu’à divers domaines tels que l’agriculture et l’environnement.
Mais ce désir de manipuler et de contrôler les êtres vivants qui nous entourent, le fait de transgresser les barrières entre les espèces, ne nous mènent t-ils pas vers l’immoralité surtout si cette technologie et ceux qui l’utilisent ne sont pas suffisamment contrôlés par les lois et s’ils ne sont pas conscients du potentiel qu’ils ont entre les mains.
Ainsi, pour connaître ce qui nous attend et pour dissiper les craintes qu’on peut avoir, il faut une bonne information sur le génie génétique et pour mieux le comprendre, il faut entre autre connaître les méthodes et les principes qui le régissent, les avantages et les inconvénients qu’il présente et dans le cadre de ce travail, voir comment il peut nous amener à produire des protéines d’intérêt thérapeutique.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Première partie : Rappel bibliographique sur le génie
Génétique
Chapitre I : Qu’est-ce que le génie génétique ?
I- Définitions
II- Histoire du génie génétique
II.1- Les tout- débuts
II.2- Epoque Mendel
II.3- L’après- Mendel
II.4- Naissance du génie génétique
III- Le génie génétique au service de la médecine et ses applications pratiques
III.1- Le génie génétique et ses critères d’applications aux êtres humains
III.2- Applications pratiques dans le domaine médical
III.2.1- L’étude du fonctionnement d’un gène
III.2.2- Produire des protéines recombinantes d’intérêt thérapeutique ou alimentaire
III.2.3- Inventer de nouvelles approches thérapeutiques telles que la thérapie génique
III.2.4- Une médecine personnalisée : La pharmaco – génomique
III.2.5- Prédire les risques de maladies : Le diagnostic des maladies génétique
III.2.6- Une médecine préventive
IV- Place du génie génétique pour la médecine dans les pays du Sud
Chapitre II : Méthodes d’obtention des protéines thérapeutiques par génie génétique
I – Bases moléculaires de la génétique
I.1-Les acides nucléiques
I.1.1- L’acide désoxyribonucléique (ADN)
I.1.2- Les acides ribonucléiques (ARN)
I.2-Les protéines
I.3- Principe de l’expression des gènes
II- Outils moléculaires du génie génétique
II.1- Les outils enzymatiques du génie génétique
II.1.1- Les endonucléases ou enzymes de restriction
II.1.2- Les ADN ligases
II.1.3- Transférase terminale
II.1.4- Transcriptase inverse
II.2- L’ADN à cloner
II.2.1- Préparation d’ADN génomique
II.2.2- Préparation d’ADN complémentaire à partir d’ARN messager
II.2.3- Préparation d’ADN synthétique
II.3- Les vecteurs
II.3.1- Les plasmides
II.3.2- les bactériophages
II.3.3- Autres vecteurs
II.4- Les cellules hôtes (ou cellules réceptrices)
II.4.1- Récepteurs bactériens (procaryotes)
II.4.1- Récepteurs eucaryotes
II.5- Sélection des souches recombinées portant une séquence spécifique
II.5.2- Méthodes biochimiques
II.5.2- Méthodes immunologiques
II.5.3- Méthodes utilisant des sondes nucléiques
II.5.4- Technique PCR
III- Principe d’obtention des protéines recombinantes ou clonage d’expression
III.1-Facteurs influant sur l’expression
III.2- Contrôle de l’expression
III.3- La purification
IV- Avantages des produits obtenus par génie génétique
IV.1- Disponibilité des matières premières et rendement élevé
IV.2- La pureté
IV.3- La sécurité
IV.4- Mode de fabrication et coût
Deuxième partie : Exemples de médicaments obtenus par génie génétique : – Insuline humaine
– Erythropoïétine
Chapitre I : Insuline humaine biogénétique
I-Rappels sur l’insuline endogène : origine, structure et sécrétion
II– Méthodes d’obtention de l’insuline humaine
II.1-Obtention de l’insuline humaine biogénétique par la technique d’Itakura
II.2- Techniques nouvelles du génie génétique
II.2- Techniques nouvelles du génie génétique
III- Avantages et inconvénients présentés par l’insuline humaine biogénétique
IV- Pharmacologie de l’insuline
IV.1 Pharmacocinétique
IV.2- Mécanisme d’action et rôle de l’insuline
IV.3- Indications de l’insuline
IV.4-Effets secondaires
V- Exemples d’insulines humaines commercialisées
Chapitre II : L’érythropoïétine recombinante humaine (rHuEPO)
I- Rappels sur l’érythropoïétine endogène : origine, structure et sécrétion
II- Obtention de l’érythropoïétine recombinante humaine (recombinante Human Erythropoïétine)
III- Perspectives d’avenir pour la production d’EPO
IV- Pharmacologie de l’érythropoïétine recombinante humaine
IV.1- Pharmacocinétique
IV.1.1- Absorption
IV.1.2- Distribution
IV.1.3- Métabolisme et élimination
IV.2- Mécanisme d’action de l’EPO
IV.3- Indications de l’érythropoïétine
IV.3.1- Traitement de l’anémie chimio-induite
IV.3.2- Traitement de l’anémie de l’insuffisant rénal
IV.3.3- Autres indications de l’érythropoïétine
IV.4- Effets secondaires
V- Exemples d’érythropoïétine recombinante commercialisées
Conclusion
Références

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *