Méthode de recueil de données et résultats de l’investigation

Liens entre les thèmes

Après avoir fait une analyse horizontale de la grille de dépouillement, j’ai constaté dans mon travail qu’un grand nombre de réponses étaient liées entre elles par les mêmes mots-clés. C’est ainsi que j’ai effectué une analyse transversale de cette grille, et des éléments pertinents en sont ressortis. En voici quelques aperçus : Par exemple, il me semble que « serrer fort une vache dans ses bras » (question 3 : réponse S2), répond pleinement à la question 2 qui demande « comment donner des signes d’affection, de gratification, de reconnaissance au participant ». Ici, le rôle de l’animal prend doublement son importance. Quelle gratification pour le compagnon d’arriver à surmonter sa peur de l’animal, de pouvoir l’enlacer et partager avec lui un instant d’affection ! Je pense également que le fait de « sécuriser et réconforter la personne par l’écoute et l’empathie » (11) est un signe de reconnaissance envers son interlocuteur comme étant une personne importante auprès de qui il vaut la peine de s’attarder. De même qu’il est non seulement valorisant, mais gratifiant de « voir les objets » fabriqués par les participants être exposés « dans les magasins de la ville » (7 : V2). À mon sens, créer un « climat rassurant » pour permettre à la personne « d’oser essayer » (5) ; Permettre à la personne de « voir l’aboutissement de son travail » (6 : S1) par le biais d’interactions avec la clientèle, sont des actions favorisant « la confiance en soi du participant » correspondant à la question 3.

En lien avec la question 8 : « comment favoriser l’interaction entre les participants », une multitude de réponses sont apparues au travers des autres items. Tout d’abord, je pense qu’il est primordial de créer une bonne « dynamique de groupe » (3 : V1) afin que les bénéficiaires arrivent à « se mettre d’accord entre eux » (4 : S2) pour s’organiser dans le travail et aussi « trouver un terrain d’entente »(12) lorsqu’un conflit les sépare. À mon sens, l’interaction est pleinement cultivée quand le MSP peut « utiliser l’autonomie d’une autre personne » (9) pour « demander à un autre apprenant de montrer l’activité » (5). Un autre exemple tel qu’ « avertir un pair » (10) en voyant que son comportement comporte des risques envers les animaux, témoigne d’une interaction existante puisqu’elle ne laisse place à l’indifférence. Pour finir, je dois dire que j’affectionne particulièrement le pouvoir de l’interaction silencieuse entre une dame très calme qui a « les yeux qui parlent » (11 : S1) et un homme qui se calme et régule son flot de paroles par sa seule présence. Cet aperçu d’analyse transversale témoigne de la qualité d’intervention des personnes avec lesquelles j’ai eu la chance de pouvoir m’entretenir. Je peux en déduire que les différentes actions menées par les MSP peuvent tout autant avoir un impact sur l’estime de soi du participant, sur son expérimentation et ses choix, sur le fait qu’il peut jouer un rôle actif et bien sûr sur son comportement.

Avec l’intégralité du matériel, j’ai l’impression de pouvoir dire que le rôle du MSP en VRS est d’être le guide et le modèle, tandis qu’en sociothérapie le MSP fait en sorte que le groupe soit le guide et devienne le modèle. L’approche positive, quant à elle, considère la personne comme un partenaire d’intervention plutôt que comme l’objet de l’intervention. Par exemple, dans la tâche, Frase et Labbé parlent d’apprentissage côte à côte. C’est-à-dire que l’intervenant réalise avec la personne la tâche à apprendre. Cette procédure favorise un apprentissage plus rapide et une meilleure généralisation. Cette action devient pour la personne « une source de stimulation et permet à l’intervenant d’actualiser l’idée du rapport de réciprocité74 ». En résumé, le processus d’intervention préconisé dans l’approche positive se déroule de la manière suivante. Les stratégies reposent sur l’observation et la cueillette de données de la personne présentant un comportement problème. Cette observation doit servir à comprendre le sens du comportement. Quelques exemples sont visibles au travers du tableau 8 en annexe 6. En partant de ce recueil de données et des hypothèses de compréhension émises, le MSP se questionne sur ce qui pourrait maintenir ou améliorer la qualité de vie de la personne, il formule des hypothèses d’intervention (tableau synthèse p.10).

Il met ensuite la personne en situation afin de vérifier les hypothèses retenues. Ceci l’amène à identifier les besoins de la personne et sélectionner les aspects sur lesquels il faut agir pour lui permettre d’avoir une meilleure qualité de vie. Tout ce processus se réalise en créant un lien de réciprocité et d’interdépendance avec la personne (annexe 5). Ce processus amène le MSP à se positionner vis-à-vis du comportement, à le désamorcer en prévenant son évolution, et enfin à sécuriser la personne. Pour finir, le MSP offre à la personne une autre voie au comportement inapproprié. Il fait voir à la personne les bénéfices qu’elle en ressort en recourant à d’autres alternatives plus positives. Elle réalise ainsi la satisfaction engendrée par des interactions gratifiantes (annexe 6). Pour terminer ce chapitre, je vais ajouter le témoignage d’une personne ayant grandi en institution. Il y fait l’éloge d’un éducateur avec qui il a pu faire l’expérience du lien de réciprocité. Voici comment Alexandre Jollien décrit cet intervenant : « Matthieu, par exemple, un charpentier recyclé dans l’éducation, gérait les problèmes avec simplicité. En homme de terrain, il abordait les difficultés une par une. […] En nous faisant confiance, il nous invitait à découvrir nos illusions, nos penchants, nos faiblesses. […] Matthieu ne professait pas une théorie abstraite, extérieure au sujet, il réveillait en nous un savoir, des capacités engourdies75 ».

Résumé des données traitées

Ci-dessous, je synthétise les points exposés dans le développement. Ils sont notés selon l’ordre des concepts détaillés plus haut.

Les trois approches Les trois approches explorées sont basées sur des valeurs. Dans les principes, chacune fonctionne selon un modèle différent, mais la finalité reste toujours le bien-être de la personne accompagnée, l’amélioration de sa qualité de vie, le respect de ses droits, la qualité des services et de l’intervention, et bien sûr la qualité des rapports entre l’intervenant et la personne. L’intégration est également au coeur du sujet, qu’elle se situe au niveau du groupe, de l’institution ou plus largement dans la société. Dans son atelier, le MSP favorise la qualité des relations, l’amitié, l’autonomie, l’entraide, le respect et la tolérance. Cependant, selon l’approche, je remarque que son rôle est teinté de nuances. En VRS le MSP est le guide et le modèle. Il explique, sensibilise, précise les exigences du travail. En sociothérapie le MSP fait en sorte que le groupe soit le guide et devienne le modèle. Il utilise le groupe pour régulariser les comportements et fait appel à des personnes modèles pour inciter à exécuter un comportement donné. Dans la tâche, la personne doit faire une autoévaluation de son travail. Par contre dans l’approche positive, le MSP considère la personne comme un partenaire d’intervention plutôt que comme l’objet de l’intervention. L’importance donnée au lien de réciprocité et d’interdépendance entre l’accompagnant et l’accompagné en est la clé. Dans la tâche, l’apprentissage se fait côte à côte. Il réalise avec la personne la tâche à apprendre, ce qui favorise un apprentissage plus rapide et une meilleure généralisation.

Estime de soi…confiance en soi Le MSP renforce l’estime de soi des participants en les guidant dans leurs questionnements face au travail. Il fait en sorte qu’ils trouvent eux-mêmes les réponses. Il utilise une critique objective et constructive pour faire progresser le participant dans son travail. Il lui témoigne de la reconnaissance quand il arrive à déceler lui-même ses erreurs. Le MSP utilise l’humour pour créer un climat de confiance et une dynamique de groupe. Il démontre son respect par des gestes chaleureux tels que des poignées de main ou une main posée sur l’épaule. Il se veut authentique et sa présence doit-être ressentie « comme une source de gratification ». Quand il travaille avec des animaux, ceux-ci sont utilisés comme outils pour apprendre à se faire confiance, renouer avec les sentiments d’affection et chaleur. Le MSP pose un regard positif sur la personne en occultant son handicap et veille à respecter son rythme et ses capacités. Il lui propose des défis atteignables en lien avec ses capacités et ses limites. Il lui laisse le temps de faire des progrès et l’accompagne en le guidant. Le MSP précise les exigences attendues, mais n’oublie pas de donner un retour sur le travail effectué. Il évite de mettre la personne en situation d’échec et montre de la considération pour les efforts et les travaux fournis. Il aide les personnes à trouver elles-mêmes les réponses à leurs questions et n’oublie pas de remercier les personnes pour le travail qu’elles effectuent. Ainsi, par ce climat d’échange, la personne découvre que le MSP lui veut du bien.

Expérimentation et choix Le rôle du MSP est de créer un climat rassurant où la personne peut oser expérimenter en toute sécurité. Il l’amène à comprendre le bien qu’elle peut retirer de ses expériences en s’appropriant des gestes favorisant son autonomie. Pour cela, il évite de mettre les personnes en concurrence, il défavorise la compétition et l’exclusion. Au contraire, il crée une ambiance de collaboration. Par le biais de stages, le participant est accompagné pour choisir l’atelier où il désire travailler. Ensuite, le MSP met en place une série de tests afin d’évaluer les capacités de la personne et de lui offrir un choix d’activités en lien avec ses aptitudes. Le participant peut exprimer et développer sa créativité au travers des objets réalisés, par exemple, par le choix des couleurs. La liberté de pouvoir changer d’activité ou au contraire de rester régulièrement dans la même activité lui est offerte. Participer à une activité veut aussi dire être là et regarder, même si la contribution de la personne est minime. Le MSP coache les personnes, il les amène à réfléchir et à s’organiser ensemble concernant les tâches à effectuer. Ainsi, non seulement elles se responsabilisent, mais en devant argumenter leurs choix et décisions, le MSP les amène à exprimer leurs sentiments. Il donne ainsi une place à la communication qui est la base de la relation de réciprocité. Cela lui permet de se rapprocher des personnes de façon riche et dynamique.

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Cadre de recherche
1.1.1 Illustration
1.1.2 Thématique traitée
1.1.3 Intérêt présenté par la recherche
1.2 Problématique
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3 Objectifs de la recherche
1.3 Cadre théorique
1.3.1 Déficience intellectuelle
1.3.2 Comportement excessif ou problématique
1.3.3 Approche positive de la personne selon Fraser et Labbé
1.3.4 Stratégies d’intervention pour une approche positive de la personne
Analyse fonctionnelle des comportements et tableau-synthèse
Facteurs déterminants dans la production de comportements excessifs
Stratégies d’intervention à double perspective
1.4 Cadre d’analyse
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2 Méthode de recherche
1.4.3 Méthode de recueil de données et résultats de l’investigation
2 Développement
2.1 Trois approches
2.2 Estime de soi
2.2.1 Développer l’estime de soi des participants (1)
2.2.2 Donner des signes d’affection, de gratification, de reconnaissance (2)
2.2.3 Augmenter la confiance en soi (3)
2.3 Expérimentation et choix
2.3.1 Créer un contexte de choix (4)
2.3.2 Favoriser la participation et l’expérimentation (5)
2.4 Jouer un rôle actif
2.4.1 Se sentir utile et important (6)
2.4.2 Activités valorisantes (7)
2.4.3 Interaction entre les participants (8)
2.4.4 Interactions avec le MSP sans léser le groupe (9)
2.5 Comportements inadéquats
2.5.1 Apprentissage de comportements adéquats (10)
2.5.2 Seul face à une situation problématique (11)
2.5.3 Conflit entre deux participants (12)
2.5.4 Soutenir sans léser le groupe (13)
2.6 Liens entre les thèmes
3 Conclusion
3.1 Résumé et synthèse de la recherche
3.1.1 Les grandes lignes de la démarche
3.1.2 Résumé des données traitées
Les trois approches
Estime de soi…confiance en soi
Expérimentation et choix
Jouer un rôle actif
Comportements inadéquats
3.1.3 Analyse des résultats obtenus
3.2 Limites du travail
3.3 Perspectives et pistes d’action professionnelle
Perspectives professionnelles
Pistes d’action professionnelle
Prolongements possibles de la recherche
3.4 Remarques finales
4 Bibliographie
5 Annexes

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