Soutenance mémoire
Les acteurs de la filière
Les petits producteurs Au départ de toute la filière, les petits producteurs cultivent le cacao sur leurs petites superficies ne dépassant pas 1,5 hectare. Dans la vallée du Sambirano, ils sont au nombre de 30 000 (DUGAUGUEZ et RAZAFIMBELO, 2014). Généralement, ils cultivent du riz ainsi que d’autres cultures de rente (poivre, vanille, café) avec le cacao.
Les plantations industrielles Il s’agit des sociétés qui ont leurs propres terres et les cultivent en cacao. Elles assurent également la transformation et l’exportation de la production. Dans la région du Sambirano, cinq plantations industrielles sont présentes : Millot, Akesson Organics, Rama Ex, MAVA et Théodule. A part leurs propres superficies, ces sociétés peuvent également acheter la production des planteurs avoisinant leur site en travaillant avec des collecteurs.
Les collecteurs Ils font le lien entre les producteurs et les exportateurs. Ils sont soit des préparateurscollecteurs et achètent des fèves fraîches auprès des producteurs pour les transformer en fèves sèches, soit des collecteurs tout court. Dans ce derniers cas ils sont en contrat avec les sociétés d’exportation et leur vendent la production déjà transformée des producteurs. Les collecteurs travaillent également avec les chocolateries locales pour leur fournir de matières premières. Le centre fiscal d’Ambanja recense 93 collecteurs immatriculés (DUGAUGUEZ et RAZAFIMBELO, 2014).
Les chocolateries Deux principales chocolateries sont présentes sur le territoire malgache, notamment à Antananarivo : la Chocolaterie Robert et CINAGRA. Elles transforment les fèves sèches en chocolat et autres produits dérivés du cacao. Leurs produits sont à la fois présents sur le marché local mais aussi sur le marché extérieur via l’exportation.
Les exportateurs A l’autre bout de la filière, ils assurent la vente des fèves fraîches à des clients extérieurs. Les marchandises sont généralement expédiées au port d’Antsiranana. Les statistiques douanières révèlent 8 principaux exportateurs : Yvon Soamiangy, Kaisar, SCIM, McBoul, Millot, Théodule, Magneva et Akesson Organics.
Participation à la vie associative
La participation à la vie associative permet de mesurer l’implication des producteurs dans la vie communautaire et d’évaluer si le CE contribue à encourager leur engagement sociale. L’observation et les enquêtes montrent que l’adhésion dans les coopératives est plus répandue chez les producteurs participants au CE. Au fait, ils bénéficient du CE parce qu’ils sont membres d’une coopérative affiliée à l’UCLS. Par contre, les producteurs hors CE ne sont pas membres de coopérative. Il faut aussi noter que l’adhésion à une coopérative ne signifie pas toujours un engagement social mais est surtout dans un but commercial. A part les coopératives, les producteurs affirment qu’il y a peu d’associations dans la zone. Dans les localités des 19 coopératives interrogées, 3 villages ont des associations : association de femmes et association de producteurs. Les associations de femmes sont des associations permettant aux femmes de s’exprimer et de les représenter lors des événements officiels dans la région. Une autre association en collaboration avec un hôtel de la zone permet aussi de développer les compétences des femmes membres notamment en termes de cuisine et d’accueil d’invités. Concernant l’association de producteurs rencontrée, il s’agit surtout d’un groupe de personnes rurales pratiquant la solidarité sociale : entraide, soutien mutuel en cas de décès, échange d’expériences, conseils, … Il semble que l’adhésion à ces associations n’est pas influencée par le CE. En effet, l’objectif des associations existantes et des coopératives CE est généralement bien distinct. De plus que dans ces associations, il y a à la fois des personnes en CE et hors CE.
Pourcentage de familles impliquées dans les organisations de base du CE
Les techniciens de l’UCLS affirment que le nombre de producteurs impliqués dans les organisations de base du CE sont encore très peu, de l’ordre de 5% des producteurs de la région du Sambirano. Et ce pourcentage est encore plus bas confronté aux statistiques. En effet, selon l’ADAPS, il y a environ 33 000 producteurs de cacao dans la région du Sambirano. Et si l’effectif des membres de l’UCLS est de 341 producteurs, cela donne un taux d’implication dans les organisations de base du CE de 1%. Selon eux et selon les producteurs, c’est l’esprit de coopérative qui manque vraiment dans la région. Les populations n’ont pas l’habitude d’adhérer aux organisations de producteurs pour diverses raisons qui peuvent être résumées en ces deux motifs :
– le manque d’information : Lorsque le système de coopérative est expliqué aux personnes non membres, celles-ci expriment la volonté d’en connaître plus sur l’organisation et de bien vouloir y adhérer en réalisant les avantages qu’elles peuvent en tirer.
– le facteur temps : Les producteurs sont des travailleurs sans horaires fixes. Leurs activités sont rythmées par le cycle de production. Ils sont d’autant plus occupés lorsqu’ils ont plusieurs parcelles éloignées les unes des autres ou lorsqu’ils font différents types de cultures. Ils considèrent ainsi qu’ils n’ont plus de temps disponible pour pouvoir participer à la vie d’une association.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Partie 1. CADRE GENERAL DE L’ETUDE
1. Contexte de l’étude
1.1. Présentation générale de la société Ethiquable, commanditaire de l’étude
1.2. Problématique
1.3. But et objectifs de l’étude
1.4. Déroulement de l’étude
1.4.1. Phase préliminaire
1.4.2. Phase de mission sur terrain
1.4.3. Phase de traitement et analyse des résultats
1.4.4. Phase de rédaction
2. Analyse sectorielle du cacao dans le monde et à Madagascar
2.1. Les étapes de la filière : du cacao au chocolat
2.1.1. Culture et récolte du cacao
2.1.2. Ecabossage, fermentation et séchage
2.1.3. Collecte et transport
2.1.4. Transformation
2.1.4.1. Transformation primaire : obtention de pâte de cacao
2.1.4.2. Transformation secondaire : fabrication du chocolat
2.2. La filière cacao dans le monde
2.2.1. La production mondiale de cacao
2.2.2. Les industries de transformation
2.3. La filière cacao à Madagascar
2.3.1. La production de cacao fèves à Madagascar
2.3.2. Les acteurs de la filière
2.3.2.1. Les petits producteurs
2.3.2.2. Les plantations industrielles
2.3.2.3. Les collecteurs
2.3.2.4. Les chocolateries
2.3.2.5. Les exportateurs
Conclusion partielle
Partie 2. MATERIELS ET METHODES
1. Matériels
1.1. La zone d’étude : la vallée du Sambirano
1.1.1. Milieu physique
1.1.1.1. Localisation
1.1.1.2. Découpage administratif
1.1.1.3. Relief
1.1.1.4. Agriculture et occupation du sol
1.1.1.5. Hydrographie
1.1.1.6. Climat et pluviométrie
1.1.2. Système agraire actuel
1.1.2.1. Systèmes de culture cacao
Les types commerciaux de cacao et la valeur ajoutée créée par la transformation du cacao
Les types commerciaux de cacao
La valeur ajoutée créée par la transformation
1.1.2.2. Systèmes de culture riz
1.1.2.3. Systèmes d’élevage
1.2. L’Union des Coopératives Lazan’ny Sambirano
2. Méthodes
2.1. Approche méthodologique
2.2. Les principes de mesure d’impact
2.2.1. L’échantillonnage
2.2.2. Les 5 aires de changement
2.2.3. Opérationnalisation des variables
2.2.3.1. Changements au niveau de la différenciation sociale
2.2.3.2. Changements au niveau des familles participant au commerce équitable
2.2.3.3. Changements au niveau des organisations de producteurs
2.2.3.4. Changements au niveau du développement local et national
2.2.3.5. Changements au niveau de la gestion de ressources naturelles
Conclusion partielle
Partie 3. RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Changements au niveau de la différenciation sociale
1.1. Types d’exploitants agricoles
1.2. Statut social
1.2.1. Origine ethnique
1.2.2. Genre
1.2.3. Participation à la vie associative
2. Changements au niveau des familles participant au commerce équitable
2.1. Revenus agricoles et conditions de vie
2.1.1. Revenu agricole familial selon les catégories « d’exploitants agricoles » et comparaison à situation hors CE
2.1.2. Seuil de survie
2.2. Investissement et diversification agricole
2.2.1. Avantages commerciaux assurés par l’organisation
2.3. Investissement et diversification agricole
2.4. Trésorerie
2.5. Sécurité alimentaire
3. Changements au niveau des organisations de producteurs
3.1. Structuration du monde rural
3.1.1. Existence de nouvelles dynamiques organisationnelles à partir de l’expérience de l’organisation CE
3.1.2. Pourcentage de familles impliquées dans les organisations de base du CE
3.1.3. Pourcentage de la récolte vendue à l’UCLS selon les types de producteurs
3.2. Légitimité de l’organisation
3.3. Capacités d’administration et de gestion de l’organisation
3.4. Capacités commerciales
3.5. Mise en place de services
4. Changements au niveau du développement local et national
4.1. Economie locale
4.1.1. Montant du revenu journalier d’un travailleur agricole du CE et comparaison avec situation hors CE
4.1.2. Existence d’une capacité de régulation du prix sur marché local hors CE pour la production certifiée
4.2. Appui au développement du territoire
4.3. Incidence politique
5. Changements au niveau de la gestion de ressources naturelles
5.1.1. Durabilité des pratiques agricoles durables en ce qui concerne la gestion de la fertilité et les pratiques anti-érosives en situation de CE
Conclusion partielle
Partie 4. RECOMMANDATIONS
1. Analyse SWOT de la filière cacao
2. Analyse SWOT de l’UCLS et de ses coopératives
3. Recommandations
3.1. Rétablir la présence de l’Etat dans la filière cacao
3.2. Favoriser la promotion l’UCLS
3.3. Renforcer les activités et services de l’UCLS
Formation des élus
Formation des agents de terrain
Soutenir les plus vulnérables
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
Références bibliographiques
Références webographiques
ANNEXES
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