Mécanismes de vente des éleveurs

Agriculture et élevage

Contexte de l’étude

Présentation de la zone d’étude

Situation géographique

L’ile de Madagascar est située à environ 400 km à l’Est de l’Afrique, séparée du continent par le canal du Mozambique. Avec une longueur (du Nord au Sud) de 1580 km, et une largeur de 580 km, il s’agit de la 4ème plus grande île du globe. La population est estimée à 18 millions de personnes, pour une superficie de 590 000 km², soit une densité d’environ 30 habitants par km². La population rurale représente 77.8% de la totalité de la population malgache. Madagascar possède 3 langues officielles : le malagasy, le français et l’anglais. La capitale du pays, située sur les Hauts Plateaux, est Antananarivo et compte environ 2 millions d’habitants (Andrianarisoa et al., 2007). Le pays est découpé en 22 régions depuis 2007, et la zone d’étude est située à Analamanga, anciennement province d’Antananarivo (Annexe 1). Il s’agit d’une île possédant une biodiversité très riche, tant végétale qu’animale. Environ 90% de la flore malgache y est endémique. Les forêts couvrent environ 20% du territoire, mais l’usage de bois de chauffe et la culture sur brûlis contribuent à la déforestation1.

Reliefs et climat

Madagascar est traversée du Nord au Sud par des massifs montagneux, les Hauts Plateaux, ayant une altitude variant de 800 à 1500m. La côte Est se caractérise par une mince bande de plaines côtières d’une cinquantaine de km, tandis que la côte Ouest comporte des zones de plateaux et de plaines. On distingue officiellement deux saisons : la saison froide et sèche, d’avril à octobre, et la saison chaude et humide, de novembre à mars. Cependant, on peut distinguer globalement 5 grands types climatiques. Au nord et nord-ouest, la région subit la mousson entre les mois de décembre et avril. Il s’agit d’un climat de type équatorial, où les températures varient de 15 à 37°C. Sur la côte est, nord-est et sud-est, le climat est équatorial très humide, et à la merci de cyclones durant la période de janvier à mars. L’Ouest de Madagascar est caractérisé par des savanes, avec une amplitude thermique variant de 10 à 37°C. L’extrême sud est très sec, et les températures peuvent aller de -6°C à 40°C. Les Hautes Terres, enfin, se trouvent à une altitude de 1200 à 1500m, et le climat est subtropical. Les températures sont en moyenne de l’ordre de 20°C (Andrianarisoa et al., 2007).

Agriculture et élevage à Madagascar

L’agriculture est le secteur d’activité prédominant à Madagascar, employant près de 80% de la population active. Cependant, en raison d’un relief très vallonné et d’une érosion due en grande partie à la déforestation, seuls 5% de la superficie de l’île sont consacrés à l’agriculture. Généralement, l’agriculteur malgache possède plusieurs petites exploitations aux activités variées (agriculture et élevage), souvent pour l’autoconsommation.L’élevage est également important sur l’île, notamment l’élevage de zébus qui occupe une place sociale très forte avec environ 7.9 millions de têtes en 2002. Concernant les espèces monogastriques, les systèmes d’élevage sont très diversifiés, du système extensif dans lequel les animaux divaguent pour se nourrir, au système intensif se rapprochant de celui des pays industrialisés (Rasambainarivo et Ranaivoarivelo, 2000, cité par Humbert, 2006, p.16).
Le cheptel porcin est concentré à 80% sur les Hautes-Terres et les régions du Sud, c’est-à-dire dans les régions d’Antananarivo, de Fianarantsoa et de Tulear (Ralison, 2003). En 2005, le cheptel porcin était estimé à 1 273 000 têtes, dont 40% dans la région d’Antananarivo, pour une production d’environ 70 000 tonnes par an (Bretaudeau, 2008). Cependant, l’estimation du cheptel porcin varie en fonction des sources. Selon les enquêtes du cabinet l’ACTION, en 2004, et l’Annuaire des Statistiques Agricoles, le cheptel pouvait être estimé à 701 315 têtes en 2005 (Humbert, 2006). De plus, les épidémies de peste porcine africaine (PPA) rendent difficiles le dénombrement du cheptel national. En 1998, une épidémie de PPA a décimé plus de 50% du cheptel national selon des données récoltées par la Direction des Services Vétérinaires (DSV) de Madagascar (Roger et Randriamahefa, 1999), et jusqu’à 85% du cheptel en fonction des régions, notamment à Moramanga. Elle a fait une réapparition en 2003, ravageant 50% du cheptel restant. Outre les conséquences économiques désastreuses que l’on imagine, la PPA a affaiblit la confiance des éleveurs envers les techniciens et les vétérinaires, rendant plus difficiles les campagnes de vaccination et les visites d’élevages (Randriamahefa, 2002).

Acteurs impliqués dans la filière porcine autour d’Antananarivo

Outre les éleveurs et autres opérateurs de la filière qui ont été rencontrés pour l’étude, ce projet a nécessité un travail en coopération avec les institutions suivantes : – La Direction des Services Vétérinaires, rattachée au Ministère de l’Elevage à Madagascar. – La Direction des Ressources Animales, rattachée au Ministère de l’Agriculture à Madagascar. – Le Bureau des Normes de Madagascar, organisme national chargé de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de normalisation, de certification et de qualité. – Le FOFIFA-DRZV (voir point 3.1)

La cysticercose

Présentation de la maladie

Cycle parasitaire

La maladie chez l’Homme

La cysticercose est une maladie dont la gravité dépend de la localisation du parasite. L’homme peut héberger un à plusieurs centaines de cysticerques dans divers tissus et organes. Les localisations les plus graves et nécessitant une consultation médicale sont en premier lieu le système nerveux central (neurocysticercose) et en deuxième lieu l’œil et les tissus annexes (cysticercose oculaire et peri-oculaire). Les localisations musculaires du tissu conjonctif et sous-cutané sont généralement sans expression clinique, sauf en cas de forte infestation. Elles peuvent alors être la cause de douleurs musculaires, de crampes et de fatigue (OIE, 2005 ; Razanamparany et Aubry, 1999). Les symptômes de la neurocysticercose varient en fonction du nombre de cysticerques, de leur degré de développement, de leur morphologie, de leur localisation dans le système nerveux central et de la réaction individuelle des individus parasités (OIE, 2005). Les symptômes n’apparaissent généralement que plusieurs années après l’infestation, lorsque la mort de la larve produit des réactions inflammatoires (OIE, 2005 ; Praet, 2006 ; Source : http://medecinetropicale.free.fr/images/cyclecysti.jpg La transmission se fait aussi par ingestion d’aliments souillés par des déjections humaines Razanamparany et Aubry, 1999). On distingue selon les cas : une hypertension crânienne, un syndrome déficitaire, des crises d’épilepsie voire des troubles mentaux (OIE, 2005). La cysticercose oculaire et péri-oculaire, plus rare, représente environ 20% des cas. Les conséquences sont principalement des troubles de la vue pouvant aboutir à la cécité (OIE, 2005).
Diagnostic : La plupart des infections par des cysticerques sont inapparentes (OIE, 2005). La cysticercose sous-cutanée peut être diagnostiquée par une biopsie des nodules ou par examen radiologique. La cysticercose oculaire peut être découverte à l’occasion d’un examen ophtalmoscopique. La neurocysticercose, quant à elle, peut être décelée par imagerie neurologique. Les tests sérologiques, notamment le test ELISA, peuvent être utilisés (Praet, 2006). Cependant, il ne s’agit pas d’une méthode de choix pour le diagnostic clinique car ils indiquent l’existence d’un contact avec le parasite (et donc présence d’anticorps), mais pas nécessairement une infestation active. Traitement : Il existe deux médicaments cestodicides actifs : le praziquantel, dont la posologie est de 50 mg/kg/j en cure de 15 jours, et l’albendazole, dont la posologie est de mg/kg/j en cure de 8 à 28 jours. Actuellement, la préférence va à l’albendazole, plus actif et moins onéreux (Bouchaud, ?, Lagardère, 1995 ; OMS/FAO/OIE, 2005). Le traitement contre la neurocysticercose peut être associé à une corticothérapie et un traitement antiépileptique. Une intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour extirper les kystes. Néanmoins, le traitement n’exclut pas les risques de récidives, à soigner par des cures séquentielles prolongées d’albendazole ou de praziquantel (OIE, 2005). Pour la cysticercose oculaire, le traitement médical est associé à un traitement chirurgical visant à extraire la larve tout en évitant la rupture du kyste, génératrice de réactions inflammatoires. Prophylaxie : La lutte contre la cysticercose passe avant tout par l’éducation sanitaire des populations touchées, à travers la modification des habitudes alimentaires (cuisson suffisante de la viande de porc) et la lutte contre le péril fécal. Il semble également nécessaire de traiter les téniases humaines afin de briser le cycle du parasite (OMS, 2002). Les mesures de lutte contre la cysticercose consistent à interrompre le cycle de transmission du parasite à l’un de ses stades de développement : la production d’œufs par une personne infectée, la dissémination des œufs dans l’environnement, l’ingestion d’œufs par l’hôte intermédiaire (le porc), le développement du cysticerque dans l’organisme de l’hôte intermédiaire et la propagation des cysticerques à l’hôte définitif. Les recommandations de ce guide ont pour but de proposer des mesures d’interventions à tous les niveaux du cycle afin d’assurer un risque de contamination minimal.

La maladie chez le Porc

En général, la cysticercose n’a pas d’expression clinique chez le porc d’élevage. On observe parfois une hypersensibilité du groin, une paralysie de la langue et des crises épileptiformes, mais la vie utile du porc est habituellement trop courte pour qu’un syndrome neurologique puisse se manifester. Diagnostic : Le diagnostic de la cysticercose porcine peut être effectué chez l’animal vivant par palpation de la langue. Cependant, les cysticerques ne sont perçus qu’en cas d’infestation massive (supérieure à 100 cysticerques). Par conséquent, cette technique, bien  qu’ayant une spécificité de 100% lorsqu’elle est effectuée par des personnes expérimentées, ne peut suffire (OMS/FAO/OIE, 2005). Plus souvent, le diagnostic repose sur l’étude des cysticerques lors de l’examen post-mortem réalisé en abattoirs. Les inspecteurs effectuent des incisions dans certains muscles de la carcasse où se localisent couramment les cysticerques. De nombreux cas d’infestations légères ne sont pas détectés (Cabre et al., 2005 ; Santolini, 2004). Traitement : De même que pour la cysticercose humaine, le traitement passe par la médication. Il a été montré qu’oxfendazole est efficace à près de 100% sur les cochons. Avec une dose de 30mg/kg, tous les cysticerques sont éliminés en 8 à 12 semaines, avec une immunité acquise de 3 mois après le traitement. Cependant, le traitement empêche la consommation des porcs durant 3 mois après la prise de médicaments, et des kystes situés dans le cerveau peuvent perdurer (Garcia et al., 2007 ; Gonzalez et al., 2003). Prophylaxie : Elle s’effectue principalement par des modifications des pratiques d’élevage, énumérées dans le guide de bonnes pratiques (en annexe). Il s’agit d’empêcher la contamination des porcs par ingestion de matières fécales humaines : le confinement des animaux est essentiel, ainsi que la présence de latrines avec un système d’évacuation à distance des bâtiments d’élevage (OMS, 2002).

Transmission

Il existe 2 modes de transmission (Gonzalez et al., 2003 ; OIE, 2003, 2008 ; Oosterwijk, 2003) : Pour la taeniasiose : l’homme consomme de la viande de porc ladre, contenant des cysticerques. Ces cysticerques évoluent vers le stade adulte dans l’intestin humain, provoquant une téniase. Le ver adulte libère dans les selles les œufs du parasite, nommés Cysticercus cellulosae. Pour la cysticercose : L’homme contracte la cysticercose par ingestion d’œufs de T. solium, à travers la consommation d’eau ou d’aliments (légumes, fruits, viande) souillés, c’est-à-dire renfermant des œufs Cysticercus cellulosae. Ceux-ci proviennent des déjections humaines d’individus atteints de la taeniasiose, et qui, dans de mauvaises conditions d’hygiène, peuvent se retrouver sur les aliments notamment via le mécanisme des mains sales. Il est important de noter que la contamination homme-homme est fréquente : les mains d’une personne peuvent être contaminées par contact avec un sol, des aliments ou des eaux parasités ; cette personne peut ainsi en contaminer d’autres. Les personnes qui manipulent les aliments peuvent être d’une importance cruciale dans la transmission du parasite. Le porc se contamine par ingestion de fèces humaines infectées. Les principaux facteurs de risques de transmission de la maladie de l’homme vers le porc sont (OMS/FAO/OIE, 2005) : – L’élevage extensif de porcs en divagation – La consommation de déjections humaines par les porcs – L’usage délibéré de déjections humaines comme nourriture pour porcs – L’absence de latrines, ou la liaison entre latrines et enclos pour animaux – L’utilisation d’eaux usées pour la fertilisation des cultures utilisées comme pâture par les animaux Les facteurs de risques de transmission de la maladie du porc à l’homme sont : – Le manque d’inspection des viandes aux abattoirs – La vente clandestine de viande non inspectée – Les préférences culturelles à manger de la viande de porc cru ou insuffisamment cuite.

Situation épidémiologique

Il existe peu d’études récentes et fiables de la prévalence de la cysticercose à Madagascar. La plupart des études de prévalence sont dans des zones précises du pays, et ne permettent donc pas d’avoir une vision globale de la situation épidémiologique malgache. Cependant, une étude de l’Institut Pasteur de Madagascar (Andriantsimahavandy et al., 2003) fait état d’une prévalence de la cysticercose humaine variant entre 7 et 21%. Dans les régions côtières, Majunga et Tamatave, la prévalence ne dépasse pas les 10%, tandis que sur les Hautes Terres, elle atteint 20%. Dans la région d’Antananarivo, la prévalence est de 16.9% selon les données du Ministère de la Santé et du Planning Familial de Madagascar (2005). Ces résultats sont à considérer en parallèle des zones dans lesquelles l’élevage porcin est le plus répandu, car l’élevage porcin familial est beaucoup plus répandu sur les Hautes Terres que sur les régions côtières. Selon les sources, la prévalence de la cysticercose active nationale est estimée entre 10% (Andriantsimahavandy et al., 2003) et 16% (Ministère de la Santé et du Planning Familial, 2005), ce qui place Madagascar parmi les pays les plus touchés par cette maladie. Entre 2002 et 2004, le Service de Lutte contre les Maladies Endémiques a dénombré une moyenne de 250 cas annuels de neurocysticercose. De plus, la cysticercose serait responsable de 20 à 25% des épilepsies chez l’adulte à Madagascar (Andrianarisoa et al., 2007). Dans tous les cas, la cysticercose est répandue de façon large mais inégale sur tout le territoire.

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Table des matières

Introduction
Première partie : Contexte de l’étude
I- Présentation de la zone d’étude
1.1 Situation géographique
1.2 Reliefs et climat
1.3 Agriculture et élevage à Madagascar
II- La cysticercose
III- Problématique et objectifs de l’étude 
Deuxième partie : Etude de faisabilité 
I- Matériel et méthode
1.1 Rédaction du guide de bonnes pratiques
1.2 Enquêtes de faisabilité
II- Résultats
2.1 Description des échantillons
a. Les élevages
b. Mécanismes de vente des éleveurs
2.2 Description de la filière porcine à Madagascar et les risques associés
2.3 Traitement des données d’enquêtes
2.4 Perspectives de l’étude
III- Discussion
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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