Marigot de mbao : amenagement et mise en valeur

Depuis des millénaires, les hommes se sont établis de préférence près des cours d’eau qui leur fournissent de l’eau pour boire ainsi que leurs autres besoins de la vie quotidienne. Cela a entraîné le développement des villes, créant ainsi les conditions idéales pour le développement socio-économique des sociétés humaines. Abondante au niveau mondial, l’eau est une ressource vitale aux usages concurrents. De ce fait elle est une denrée très convoitée qui devient de plus en plus menacée par de nombreux facteurs, dont le plus important est celui lié aux actions de l’homme. La croissance démographique, l’urbanisation et l’industrialisation rapides, l’expansion de l’agriculture et du tourisme, ainsi que le changement climatique, exercent des pressions croissantes sur les ressources en eau. Ces pressions pèsent lourdement sur les ressources actuelles, mettant en exergue les interrelations hydrologique, sociale, économique et écologique dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères. Les écosystèmes, milieux producteurs et régénérateurs de cette ressource sont menacés, pollués ou tout simplement détruits par un monde en perpétuelle mutation .

Cependant, l’eau douce est une ressource limitée en raison du cycle hydrologique constant qui produit en moyenne une quantité d’eau fixe par intervalle de temps. Par ailleurs, l’eau est, paradoxalement, tout à la fois vulnérable et essentielle au développement. L’augmentation continue des besoins en eau des populations humaines d’une part, la limitation des ressources et son inégale répartition dans le temps et dans l’espace d’autre part, ont fini de placer la problématique des ressources en eau parmi les priorités les plus urgentes de ce XXIème siècle. Dans certaines régions du monde à l’instar des pays sahéliens, les sécheresses sont parfois longues et pénibles pour l’ensemble des êtres vivants.

L’Afrique de l’Ouest a subi au cours des 50 dernières années une des plus fortes variations pluviométriques observées à l’´échelle du globe terrestre. Dans la zone du Sahel, le Sénégal a des ressources en eau fortement tributaires des conditions pluviométriques, donc précaires. Les fluctuations climatiques ont non seulement affecté les caractéristiques des précipitations mais également l’ensemble du cycle de l’eau continentale. De ce fait l’insuffisance et l’irrégularité des pluies ont entraîné une profonde dégradation des ressources naturelles, rendu fragiles les activités agricoles et fortement affecté l’économie nationale.

PROBLÉMATIQUE

Contexte

La région de Dakar, capitale économique, politique et administrative du Sénégal avec 3 137 196 habitants et 0,3% du territoire national, constitue la plus densément peuplée (5 735 habitants au km²) mais aussi la plus urbanisée (97,3% de la population urbaine du pays) . Cette forte urbanisation est le résultat des plus longues et sévères années de sécheresse de son histoire enregistrées entre 1970 et 1990, surtout dans les zones rurales. Donc, il est à noter que le Sénégal n’échappe pas au phénomène de macrocéphalie caractéristique de l’urbanisation de l’Afrique fortement influencée par un exode rural massif en direction principalement de la capitale. Ainsi des milliers de personnes convergent alors vers Dakar en quête d’un mieux-être, et pour pallier aux difficultés climatiques dont souffrent le plus les campagnes qui sont les plus exposées au phénomène de sécheresse qui sévissait surtout en Afrique de l’Ouest. Cette surpopulation de la capitale Dakar ne manquera pas d’avoir des répercussions sur les zones périphériques notamment sur les ressources naturelles.

L’urbanisation rapide s’accompagne également d’une augmentation de la pression exercée sur les ressources en eau. On constate que dans les régions de Dakar et Thiès, les ressources en eau souterraine connaissent des ponctions qui atteignent, en plusieurs endroits, des seuils critiques. La demande en eau devient alors de plus en plus supérieure à l’offre du fait de l’essor rapide et continu que connaît la zone ouest du Sénégal notamment le domaine littoral. Les difficultés liées à l’eau deviennent récurrentes et attirent grandement l’attention des plus hautes autorités du pays d’où les différents programmes élaborés en parfaite collaboration avec les partenaires stratégiques au développement du Sénégal. Ainsi l’étude et la valorisation de tous les cours d’eau s’imposent pour la gestion et la pérennisation des ressources en eau sur l’ensemble du territoire national.

Le marigot de Mbao est situé dans la région de Dakar et plus exactement dans le département de Pikine. Il fait partie des 27 bassins urbains de la presqu’île du Cap-Vert et se trouve administrativement dans la Commune d’arrondissement de Mbao entièrement dans la zone écogéographique des Niayes. Son étude complète permettra ainsi de mettre en évidence les caractéristiques de ce marigot situé, d’une part, en milieu naturel au niveau de la FCM, et d’autre part, en milieu urbanisé.

Jadis, Mbao possédait une grande forêt avec un écosystème très riche et très diversifié. Le réseau hydrographique comprenait plusieurs petits cours d’eau temporaires et permanents. Le marigot est un ancien bras du fleuve Sénégal, qui passait par Bayakh, Yadenne, Tivaouane, et au niveau de la RN1 puis faisait une courbure en forme de U en passant par grand et petit Mbao. Il continuait son parcours sur la même direction que la SAR, Thiaroye, Yarakh et atteignait la zone de l’actuelle maison du parti socialiste située à Colobane. Les villages situés dans cette zone utilisaient le marigot comme voie de navigation pour acheminer à pirogue leurs produits dans les marchés. Le marigot détenait également une végétation de mangroves et de cocotiers assez dense.

PROTOCOLE DE MESURE 

Pour plus de clarté et une meilleure compréhension des résultats exposés tout au long de notre travail de recherche, nous avons mis en place un protocole de mesure permettant de calculer certains paramètres et indicateurs.

Profondeur du marigot

La profondeur du marigot apportera des indications sur les quantités d’eau stockées par celuici. Pour cela, à l’aide d’un canoë-kayak et d’une latte graduée, les hauteurs d’eaux seront mesurées tous les 100m. Trois hauteurs seront mesurées transversalement : une au quart du marigot, une au centre du marigot et une au trois quarts du marigot. Pour chaque hauteur mesurée, un point GPS sera pris. Ensuite les données seront transférées sur l’ordinateur et le logiciel ArcGIS pourra interpoler les hauteurs d’eaux calculées afin d’obtenir les profondeurs du marigot. La méthode d’interpolation choisie sera celle de la distance pondérée inverse qui se fonde uniquement sur les caractéristiques géométriques du plan d’échantillonnage pour déterminer les coefficients de pondération. Cette méthode permet une estimation de la variable d’intérêt en un point de la zone d’étude à l’aide de la moyenne pondérée des valeurs des points les plus proches du point considéré. A chaque point voisin du point cible (point à estimer), le logiciel attribuera un coefficient de pondération. Il multipliera ensuite ce coefficient par la valeur de la variable donnée en ce point. La somme des valeurs de tous les points obtenus par la multiplication permettra d’obtenir la valeur de la variable pour le point cible.

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Table des matières

INTRODUCTION
PROBLÉMATIQUE
CHAPITRE I : Présentation générale du bassin versant de Mbao
CHAPITRE II : La situation climatique du bassin versant de Mbao
CHAPITRE III : L’Aménagement du marigot de Mbao et ses conséquences
PERSPECTIVES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES MATIÈRES
ANNEXES

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