Manipulation de la variable d’attirance physique

Manipulation de la variable d’attirance physique

Les biais reliés à l’apparence physique

L’apparence physique représente un facteur sur lequel se forme souvent la première impression d’une personne (Dion, Berscheid, & Walster, 1972). L’attirance d’un individu, notamment par l’entremise de son visage qui est un déterminant clé de l’attirance générale (Pansu & Dubois, 2002), est impliquée dans de nombreux processus décisionnels tels que la sélection de personnel, le choix d’un partenaire amoureux, l’émission d’un diagnostic médical, les entrevues d’admission à l’université et la propension à donner de l’aide. Dans toutes ces situations, il a été démontré à des degrés divers que les personnes attirantes s’y sont trouvées favorisées (Benson, Karabenick, &
Lemer, 1976; Hansson & Duffield, 1976; Langlois et al., 2000; Shahani, Dipboye, & Gehrlein, 1993; West & Brown, 1975).

Ce qui est beau est bon

Dion et al. (1972) sont les premiers à s’être intéressés à l’existence d’un stéréotype lié à l’apparence physique, selon lequel ce qui est beau est bon (what is beautiful is good). En regard de ce stéréotype, les gens attirants physiquement sont perçus comme menant une vie meilleure que les gens moins attirants et ce, sur plusieurs aspects. Plus précisément, ils sont perçus comme ayant une meilleure vie sociale, de plus grands succès professionnels, des emplois plus prestigieux, davantage de chances de trouver un partenaire convenable et plus de compétences en tant qu’époux. Les gens attirants sont également perçus comme possédant davantage de caractéristiques positives de la personnalité. On leur attribue une plus grande intelligence, une meilleure estime de soi, une meilleure santé mentale et de meilleures compétences sociales (Eagly, Ashmore, Makhijani, & Longo, 1991; Feingold, 1992, Jackson, Hunter, & Hodge, 1995).
Néanmoins, bien que ces tendances générales aient été prouvées empiriquement, des méta-analyses portant sur le sujet concluent que ces tendances demeurent modestes dans plusieurs publications et qu’elles peuvent grandement varier d’une étude à l’autre (Eagly et al., 1991; Feingold, 1992).
Le stéréotype prétendant que ce qui est beau est bon peut être expliqué par l’effet de halo (Thorndike, 1920), selon lequel les traits d’une personne, qu’ils soient positifs ou négatifs, tendent à s’étendre à d’autres caractéristiques de la personnalité de cette même personne. En somme, des caractéristiques positives sont associées à l’attirance tandis que des caractéristiques négatives sont associées à l’absence ou au peu d’attirance (Eagly et al., 1991). En contrepartie, il existe quelques exceptions au stéréotype du ce qui est beau est bon, dont le stéréotype proposé par Cash et Janda (1984) du ce qui est beau est égocentrique (what is beautiful is self-centered), selon lequel les gens attirants peuvent être perçus comme vains et centrés sur eux-mêmes (cité dans Eagly et al., 1991). Également, des femmes attirantes ont été perçues comme étant naïves et des
hommes attirants, comme sévères (Eagly et al., 1991).
Le biais relié à l’apparence physique serait également à l’œuvre lors de procès avec jurys, tel que démontré précédemment. En plus d’un effet de l’attirance sur le verdict et les peines données aux accusés, les jurés simulés perçoivent les accusés attirants comme étant davantage intelligents, dignes de confiance, sociables et sympathiques que leurs congénères évalués comme étant laids (Castellow, Wuensch, & Moore, 1990; Darby & Jeffers, 1988; Wuensch et al., 1993). Les accusés attirants ont également été évalués comme étant heureux et moins responsables des charges qui pesaient sur eux (Darby & Jeffers, 1988). De plus, des individus non-attirants ont été perçus comme étant plus susceptibles de commettre des actes déviants comme des vols à main armée ou des meurtres que les individus attirants dans une étude de Saladin, Saper et Breen en 1988 (citée dans Staley, 2008). Des soins psychiatriques ont finalement été plus souvent recommandés à des voleurs qui n’étaient pas attirants versus ceux qui l’étaient (McKelvie & Coley, 1993).

Autres explications aux biais reliés à l’apparence physique

Bien que le stéréotype du ce qui est beau est bon ait souvent été cité comme explication possible à l’influence de l’attirance physique dans les procès avec jurys, d’autres explications sont également à considérer. L’une d’entre elle stipule que le jugement d’un accusé se base sur des caractéristiques liées à la criminalité et que le fait de ne pas être attirant y est positivement corrélé (Bull & Rumsey, 1988). Mazzella et Feingold (1994), pour leur part, suggèrent que puisque l’attirance physique d’un accusé exerce une influence sur son appréciation et que son appréciation influence le traitement à son égard, il existerait un effet indirect de l’attirance d’un accusé sur les jugements qu’on lui porte. Finalement, certaines explications visent à clarifier les contextes où l’attirance d’un accusé lui est défavorable. Notamment, il se pourrait que les individus attirants accusés de négligence ayant causé la mort (crime associé à un manque de jugement) soient traités plus sévèrement puisqu’ils ont agi en contradiction avec les attentes habituellement entretenues à leur égard (dans le cas présent, les attentes associées à un niveau d’intelligence plus élevé) (Feingold, 1992; Mazzella & Feingold,
1994). Également, le fait d’être attirant n’aurait aucun effet positif dans les crimes de fraude puisque les jurés pourraient considérer que l’accusé a utilisé son apparence pour leurrer la victime (Mazzella & Feingold, 1994; Sigall & Ostrove, 1975). En résumé, le stéréotype du ce qui est beau est bon de Dion et al. (1972), dont l’effet de halo (Thorndike, 1920) permet d’en comprendre le rationnel, offre une explication à l’influence de l’apparence physique d’un accusé sur le verdict d’un jury. D’autres auteurs ont également proposé diverses hypothèses pouvant expliquer l’effet tantôt
favorable, tantôt défavorable de cette variable. La pertinence d’une nouvelle étude sur cette caractéristique sera maintenant évoquée.

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Facteurs légaux et extralégaux
Influence des facteurs extralégaux
L’étude scientifique des jurys
Variables pouvant influencer le verdict du jury
Influence des caractéristiques des accusés
Race
Sexe
Statut socioéconomique (SSE)
Apparence physique
Les biais reliés à l’apparence physique
Ce qui est beau est bon
Autres explications aux biais reliés à l’apparence physique
Présentation de l’étude
Questions de recherche et hypothèses
Pertinence de l’étude
Méthode
Recherche des études
Critères d’inclusion et d’exclusion
Critères d’ inclusion
Critères d’exclusion
Procédure de codification des études
Analyse des données
RésuItats
Résultats principaux
Verdict de culpabilité
Peine d’emprisonnement
Variables modératrices
Sexe de l’accusé
Sexe du participant
Type de criIne
Manipulation de la variable d’attirance physique
Mesure du verdict de culpabilité dans l’étude
Discussion
Discussion concernant les effets principaux
Discussion concernant les effets modérateurs
Sexe de l’accusé
Sexe du participant
Type de crime
Manipulation de la variable d’attirance physique
Mesure du verdict de culpabilité dans l’étude
Forces et limites de l’étude
Conclusion
Références

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