Management des risques dans le projet routier

LE PROJET ROUTIER

LES RISQUES GEOTECHNIQUES DANS LE PROJET ROUTIER

INTODUCTION

Nous avons vu dans le premier chapitre que la réalisation d’un projet routier nécessite l’intervention de l’ingénierie géotechnique à tous les stades d’étude préalable, conception, construction et même maintenance de l’ouvrage pendant son exploitation. Elle est la mieux qualifiée pour assister le maître d’ouvrage à faire les bons choix face aux incertitudes et aléas géotechniques, donc des risques associés.
En effet, le site de construction d’un ouvrage est soumis aux effets de phénomènes naturels ou anthropiques qui modifient plus ou moins l’état du site et éventuellement de l’ouvrage ; dans certains sites, ces effets peuvent être des facteurs de risques.
Dans un projet de construction, le risque géotechnique est l’un des risques majeurs (Zerhouni M. I., 2011). Mal ou tardivement estimé, il a un impact sur les coûts, les délais et peut porter sur la pérennité des ouvrages. En effet les sols présentent toujours un risque pour tout projet de construction, donc une identification de ces risques est prioritaire pour le démarrage de projet.
Ce chapitre a pour but d’une part de décrire les concepts de base relatifs à la notion de risque. Et d’autre part, d’identifier de manière générale les événements générateurs de risques géotechniques pour le projet routiers qu’ils soient provoqués par des phénomènes naturels ou par des activités humaines ainsi que les solutions à envisager.

LE RISQUE

Définition du risque

La notion de risque est complexe et fait l’objet de nombreuses définitions. Il peut être défini comme suit :
§ Dans le langage courant, le risque est « un danger éventuel plus ou moins prévisible » (Robert, 1996) ou « un danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé » (Larousse, 1997).
§ La définition scientifique du risque inclut une double dimension : celle des aléas et celle des pertes, toutes deux probabilisées. En conséquence, un risque se caractérise par deux composantes : le niveau de danger (probabilité d´occurrence d´un événement donné et intensité de l’aléa) ; et la gravité des effets ou des conséquences de l´événement supposé pouvoir se produire sur les enjeux (Breysse D., 2009).
Il est très difficile de trouver une définition générale. Cependant, on pourrait dire que le risque est la combinaison de l’aléa (probabilité d’occurrence d’un phénomène) et de la vulnérabilité (conséquences sur les personnes et les biens exposés ou la gravité d’un dommage).
Pour éviter toute ambiguïté, il serait préférable de montrer la définition des deux notions, aléa et vulnérabilité :
§ L’aléa qualifie tout événement, phénomène ou activité humaine imprévisible, existant ou potentiel, à l’ origine des risques. Il est souvent accompagne d’une quantification : fréquence ou probabilité d’un phénomène d’une nature et d’une intensité donnée, dans une zone géographique donnée et sur une durée de référence, et qui peut provoquer la perte de vies humaines, des blessures, des dommages aux biens, des perturbations sociales ou économiques ou la dégradation de l’environnement (Breysse D., 2009).
§ La vulnérabilité est la Susceptibilité d’un système d’enjeux à subir des dommages sous l’action d’un danger. Elle peut être attachée au degré relatif de perte de valeur de l’enjeu quand il est affecté par un aléa de nature et d’intensité donnée. Elle est généralement exprimée sur une échelle de 0 (pas de perte) à 1 (perte complète). Elle correspond alors au niveau des dommages prévisibles engendres par le phénomène considère (entre 0 et 100 %). A une autre échelle, la vulnérabilité exprime aussi un ensemble de conditions et de processus résultant de facteurs physiques, sociaux, économiques et environnementaux, qui accroissent la susceptibilité de la collectivité aux conséquences des aléas (Breysse D., 2009).

Classification des risques

Les risques peuvent être classés selon deux catégories : naturels et anthropogéniques.
a) Risques naturels : est une menace découlant de phénomènes géologiques ou atmosphériques aléatoires, qui provoquent des dommages importants sur l’homme, les biens, l’environnement.
b) Risques anthropogéniques : est le risque engendré par l’activité humaine. C’est la menace d’un événement indésirable engendré par la défaillance accidentelle d’un système potentiellement dangereux et dont on craint les conséquences graves, immédiates comme différées, pour l’homme et (ou) son environnement.
Le tableau 2.1 ci-après présente une liste non exhaustive d’exemple de risques naturels et anthropiques.
D’autres auteurs classifient les risques comme suit (AIPCR, 2010):
§ Risques naturels : feu de broussailles, tempête, inondation, tremblement de terre, ouragan, etc. ;
§ Risques technologiques : rupture de digue, contamination de denrées alimentaires, accidents sur site industriel, défaillance d’équipement ou apparition d’un problème, etc. ;
§ Risques biologiques : maladie se propageant via les végétaux, les animaux ou les humains, etc. ;
§ Risques civils ou politiques : terrorisme, sabotage, guerre civile, prise d’otage ou attaque par un pays ennemi, etc.

 RISQUES GEOTECHNIQUES

Les paramètres incertains en géotechnique

 Origines et caractéristiques de la variabilité des sols

Plusieurs auteurs ont montré que la plupart des problèmes géotechniques sont liés à la variabilité des paramètres de sol et l’incertain en géotechnique.
Une chose est certaine : le sol est un matériau hétérogène et anisotrope. Ses propriétés sont variables d’un point à un autre. L’incertitude dans la prévision des réponses mécanique ou hydraulique en géotechniques est un phénomène complexe résultant de plusieurs types de sources (Baziz K., 2011).
La variabilité dans les propriétés mesurées dans les couches de sol vient de différentes sources. Phoon et Kulhawy (1999) ont quantifié la variabilité inhérente (intrinsèque), les erreurs de mesure et l’incertitude de transformation (corrélation entre propriétés, modèle rhéologique, etc.) en tant que sources primaires d’incertitude géotechnique, comme illustré sur la figure 2.1. L’origine de la variabilité spatiale inhérente est le processus de sédimentation géologiques qui a produit et modifie continuellement les couches de sol. Les erreurs de mesure, y compris ceux provoquées par l’appareillage, les procédures opératoires et les effets des essais effectués hors normes, constituent la deuxième source d’erreur. En général, ces deux sources peuvent être classifiées comme des données dispersées. La troisième source d’incertitude est présentée quand des mesures de laboratoire sont transformées en propriétés de sol de conception en utilisant des modèles empiriques ou de corrélation (Baziz M. K., 2011).
Figure 2.1 Types des incertitudes des propriétés du sol (Baziz M. K., 2011)
La variabilité naturelle est liée à la fonction aléatoire de l’espace, ou les problèmes mécaniques sont des problèmes sur l’espace : une force est l’intégrale d’une contrainte sur une surface ou dans un massif, un déplacement est l’intégrale d’une déformation dans une direction ou dans un massif. Il s’agit donc d’intégrer des propriétés en tant que fonctions de l’espace (Baziz M. K., 2011).
La variabilité intrinsèque des propriétés de sol est la structure de corrélation, autrement-dit, ces propriétés ne changent pas aléatoirement dans l’espace, mais montrent de la concordance d’un point à un autre dans l’espace. Il faut se contenter de regarder l’incertain du phénomène, comme spatial (Baziz M. K., 2011).

Erreurs et incertitudes sur les sols

Les erreurs d’observation

On distingue trois types d’erreurs d’observation (Favre J. L., 2004) :
v Les erreurs de mesure proprement dites
Elles sont liées à l’appareil de mesure et à l’opérateur.
Avec les progrès de la métrologie, on a considérablement réduit les erreurs d’imprécision et avec l’acquisition automatique, les erreurs d’opérateur. Encore faut-il avoir fait un étalonnage et un tarage corrects. Mais il reste les erreurs de reproductibilité liées au caractère destructif de la plupart des essais de géotechnique et les erreurs d’opérateur liées à la difficulté de certains essais (le triaxial, le pressiomètre : qualité du trou, etc.).
Enfin, chaque essai représentant le « coup de main » de l’opérateur, on constate des différences systématiques plus ou moins grandes d’un laboratoire ou d’un bureau de reconnaissance à l’autre.
v Les erreurs de représentativité
Elles proviennent de la transformation de la mesure physique.
On ne mesure guère directement que des longueurs, des masses et des températures et la plupart des appareils sont basés sur des mesures de déplacement. Il faut donc transformer la mesure. On procède alors à un étalonnage de l’appareil et à son tarage.
v Les erreurs de l’instant
Elles proviennent de la variation de la propriété entre le moment où on la mesure et le moment où le matériau est mis en œuvre. Le cas typique est celui des propriétés du béton. Pour les sols, le remaniement relève de ce type d’erreur en particulier pour tous les essais mécaniques de laboratoire et pour l’essai pressiométrique.

Les erreurs d’enquête

v Les erreurs d’enquête proprement dit
Ce sont les erreurs liées à une mauvaise conduite des reconnaissances.
Les mesures effectuées ne sont pas représentatives du problème, par exemple, ne pas reconnaitre un remblai récent au droit de chaque appui qui le sollicite, un remblai ancien en biseau pouvant exister sous certains appuis, ou bien reconnaitre à moins de 1,5 à 2 fois sa largeur sous une fondation, ignorant ainsi une couche faible qui peut piloter les tassements (Favre J. L., 2004).
v Les erreurs d’échantillonnage
Les erreurs d’échantillonnage découlent du fait que les inférences que l’on tire au sujet de l’ensemble de la population à partir de l’enquête sont fondées sur l’information que l’on a recueillie auprès d’un échantillon de la population et non pas auprès de toute lapopulation. Outre le plan de sondage et la méthode d’estimation, la taille d’échantillon ainsi que la variabilité de chaque caractéristique sont des facteurs déterminants de l’erreur d’échantillonnage. Les caractéristiques qui sont rares ou qui sont distribuées de façon très différente dans la population auront une erreur d’échantillonnage plus grande que les caractéristiques qu’on observe plus fréquemment ou qui sont plus homogènes dans la population (Favre J. L., 2004).

L’erreur humaine

En France, une étude sur les sinistres de construction expertisés par le bureau Veritas (société de services d’évaluation, de conformité et de certification appliqués aux domaines de la qualité), a montré que 82 % des désordres résultent d’une méconnaissance des sols. Dans la quasi-totalité des cas, les sinistres mettant en cause le terrain proviennent beaucoup plus de l’ignorance du comportement des sols, de l’absence de reconnaissances, d’erreurs de conception, que des incertitudes inhérentes aux paramètres mécaniques eux-mêmes. On entend souvent l’expression de « vice géotechnique », mais le sol n’est pas vicieux par nature. C’est la méconnaissance de ses propriétés, soit par incompétence, soit par souci d’économie, soit parfois parce que les variations locales sont inattendues, qui le fait apparaître tel (Favre J. L., 2004).
Les accidents peuvent résulter de risques assumés consciemment (25 % des cas, correspondant à des niveaux de protection que l’on accepte, soit parce que l’élimination de ces risques est techniquement impossible, soit parce qu’elle n’est pas viable économiquement) ou d’erreurs humaines (75 % des cas) (Favre J. L., 2004).
En pense que trois familles de raisons expliquent la majorité des défaillances : le manque de coordination entre spécialistes de différents champs disciplinaires, le manque de communication entre concepteurs, constructeurs et clients, l’incapacité à résister de façon optimale aux pressions (on peut qualifier de pression l’environnement économique, social, politique… ou l’ego de l’ingénieur). Réduire de façon significative la fréquence et l’importance des défaillances requiert donc d’identifier, de maîtriser et de s’efforcer de réduire les risques liés aux facteurs humains.
La défaillance est l’aboutissement d’une séquence causale complexe. Chaque stade de la séquence est affecté d’incertitudes souvent difficiles à évaluer. Certains des éléments intervenant dans les séquences causales ne sont pas aisément modélisables. C’est par exemple le cas d’une erreur de calcul grossière dans un projet ou de l’oubli d’une circonstance possible (Favre J. L., 2004).

Face à cette complexité du contexte géotechnique, que faire pour les ouvrages géotechniques ?

Il n’existe pas de bon ou de mauvais sol : ce sont les interactions entre le sol et l’ouvrage qui définissent un contexte, et un risque. Il faut parfois savoir faire appel à des disciplines connexes pour améliorer les connaissances et réduire les aléas. La sensibilité des ouvrages géotechniques vis-à-vis des incertitudes et variabilités géotechniques, deviennent de plus en plus complexes. La surveillance des sites et des ouvrages est un élément essentiel dans la prise en compte des risques en ingénierie géotechnique. D’une manière générale, elle se fait à trois niveaux :
§ Etudes : Pour le dimensionnement des ouvrages sols-structures, sont utilisés des modèles paramétrés avec coefficients de sécurité partiels. Ces derniers sont recalés par les investigations sur le terrain, les sondages, les mesures et les essais.
§ Construction et mise en service : La surveillance et les suivis permettent des ajustements qui constituent une optimisation des ouvrages. Ceci complète donc la recherche d’éléments de prévention et de protection.
§ Retour d’expérience : Le retour d’expérience qui apparait à tous les niveaux des activités notamment dans l’expérience du comportement des ouvrages à long terme, permet un réajustement permanent des paramètres et objectifs introduits dans les études. Ce retour d’expérience est un point fort de la prise en compte et de l’évaluation des risques qui permet de mieux maîtriser les coûts, les délais et les aléas.

Risques naturels

Les explications et les moyens que la science et la technique nous ont procurés, nous qualifions toujours les risques et les catastrophes de « naturels » : les phénomènes sont naturels, pas les risques et encore moins les catastrophes qui sont humains. Les phénomènes naturels sont les manifestations observables du comportement général de tout ou partie du système terrestre : leur évolution continue mais pas monotone modifie sans cesse le géomatériau et par là, affecte plus ou moins notre environnement ; à certains moments et dans certaines circonstances, ils produisent des événements intempestifs parfois dangereux, au pire destructeurs d’ouvrages et/ou de vies. (Martin P., 2005 ; Martin P., 2007). Du point de vue géotechnique, les mouvements du terrain constituent la classe la plus vaste de phénomènes naturels, et la plus étudiée, tant par leurs localisations quasi globales que par le nombre et la variété de leurs formes, de leurs manifestations et de leurs effets.Les mouvements de terrain sont les effets de la gravité sur le matériau terrestre, associée à des événements déclencheurs, séismes, fortes précipitations, excavations naturelles ou artificielles. Les déplacements peuvent être lents (quelques millimètres par an) ou très rapides (quelques centaines de mètres par jour) (Martin P., 2007). Ils peuvent se traduire par des glissements de terrain, éboulements, coulées boueuses, gonflements, affaissements, etc.

Glissements de terrain

Les glissements sont des mouvements qui affectent des pentes limitant des massifs plus ou moins structurés, constitués de matériaux meubles, plus ou moins argileux et sensibles à l’eau, dont la stabilité n’est qu’apparente ; péripéties spectaculaires d’histoires qui peuvent être longues et tortueuses (Martin P., 2007).

Les causes probables des glissements de terrain

Les causes des glissements de terrain sont généralement liées à des instabilités des pentes. Mais ils ont rarement une cause unique, c’est le plus souvent l’action conjointe de plusieurs facteurs négatifs qui sont (Mezhoud L., 2007) :
§ La nature des terrains constituant le site et plus généralement l’ensemble des données géologiques et géotechnique ;
§ Les diverses formes d’action de l’eau qui est le responsable de l’instabilité des versants argileux. Il circule dans les diaclases des formations lithologiques en provoquant une pression où il s’infiltre dans des fissures de retrait faisant gonfler l’argile et lui faisant perdre sa résistance. Il peut même modifier la structure de certains matériaux argileux ;
§ La pente des terrains ;
§ Le couvert végétal ou son absence ;
§ Effondrement de cavités sous-minant le versant, ou séisme, etc. ;
§ Les escarpements de faille qui se forment soit à la suite de l’effondrement du sol rocheux, soit en raison de mouvements verticaux de la croûte terrestre ;
§ Fluage (lorsque les vitesses augmentent, ce phénomène est susceptible d’évoluer vers un glissement).

Les différentes manifestations

Les glissements de terrain se manifestent généralement par :
§ Dans sa partie amont, par des niches d’arrachement ou crevasses, principales et latérales, avec brusque rupture de pente (pente concave) ;
§ Dans sa partie aval, par un bourrelet de pied (ou frontal) à pente convexe. La poussée exercée par le bourrelet de pied se marque fréquemment par un tracé anormal des cours d’eau en aval ;
§ Des fissures en crête de talus perpendiculaires à la direction générale du mouvement. Sur un profil, on observe une dépression vers le haut et un bombement vers le pied ;
§ Le déplacement d’une masse de matériau le long d’une surface de rupture ;
§ Une surface topographique bosselée (ondulations, dissémination de blocs de forte taille,…) :
§ Effondrements d’un pan de falaise vertical ;
§ Déformation du réseau routier traversant le glissement ;
§ Des arbres basculés.

Propositions des solutions

Face à un risque de glissements de terrain, une première solution consiste à s’affranchir des mouvements de la pente instable sans les empêcher. Deux types de solutions sont possibles :
§ Implanter ou déplacer l’ouvrage d’art ou la route en dehors de la zone en mouvement, dans un secteur reconnu comme stable ;
§ Concevoir l’ouvrage de telle sorte qu’il ne soit pas endommagé par les mouvements : soit en résistant aux efforts apportés par le glissement de terrain (solution réservée aux petits glissements), soit en adaptant le mode de construction de sorte que les fondations soient dissociées du sol en mouvement.
Si ce type de solution n’est pas retenu, on est amené à conforter le talus avec l’une des systèmes de parades présentées dans la figure 2.3 ci après. Dans cette étude, on propose une classification des systèmes de parades, basée sur leurs définitions, et leurs types d’approches : douce et dure.
Figure 2.3 Système de parades (Bedr S., 2008)
§ Approche douce : Une approche douce se définie par l’utilisation de méthodes naturelles, esthétiques, et qui s’attaque directement aux facteurs d’instabilités. Les systèmes de parades qui utilisent cette approche sont représentés par la figure 2.4.
§ Approche dure : Cette approche s’attaque au problème en modifiant, d’une manière direct, les propriétés, mécanique, physique ou chimique du sol. Les systèmes de parades qui utilisent cette approche sont représentés par la figure 2.5.

Éboulements

Les éboulements sont des phénomènes discontinus qui affectent des roches cohérentes, impliquant qu’une portion de roche, de volume quelconque, parvienne à se détacher de la masse rocheuse (Calvino A., 2004).
Figure 2.6 L’éboulement de la falaise de Belle Fontaine en 1991
(Ladghem C. F., 2009)

Les causes probables des éboulements

Les principales causes d’éboulement sont :
§ La nature des terrains et les conditions hydrogéologiques et géologiques ;
§ Fluage des assises sous-jacentes ;
§ La croissance de la végétation ou au contraire sa disparition ;
§ Les pressions hydrostatiques dues à la pluviométrie et à la fonte des neiges ;
§ L’affouillement ou le sapement du pied de la falaise ;
§ Écroulement de la falaise qui limite un massif de roche fissuré ;
§ Variations de températures (ex: en montagne, les alternances de gel/dégel fragilisent davantage la roche) ;
§ Les séismes représentent un facteur aggravant (ex : une secousse sismique peut provoquer la remobilisation de blocs déjà éboulés et stoppés dans les zones à forte pentes de l’aire de réception) ;
§ Eau : plusieurs types de circulation d’eau affectent les formations de la falaise :
ü l’érosion en surface par les eaux de pluie ;
ü l’action souterraine des eaux de pluie infiltrées (processus plus ou moins lents de dissolution ou d’érosion interne augmentant les fissurations ; remontées de nappes) ;
ü érosion par les eaux de ruissellement du talus argileux de la base de la falaise.

Les différentes manifestations

Les éboulements se manifestent généralement par :
§ Les chutes de pierres ou de blocs ;
§ Les éboulements en masse ;
§ Écroulements ou éboulement en grande masse.
Certains éboulements de grande ampleur peuvent mobiliser des volumes de matériaux atteignant plusieurs dizaines de millions de m³ et semblent obéir à des lois de propagation faisant intervenir des mécanismes complexes.

Propositions des solutions

D’après Hemri K et al (2010), trois solutions qui peuvent être envisagées pour la stabilisation de talus contre le risque d’éboulement :
§ Stabiliser la masse rocheuse : Procèdes qui permettent d’assurer un ancrage optimal au terrain (grillages, filets, béton projeté).
§ Implanter des dispositifs de protection : Se sont des dispositifs qui permettent d’arrêter les blocs avant qu’ils n’atteignent la zone à protéger (plantation des arbres, piège à cailloux, barrières de protection…).
§ Purger la masse instable : La purge se fait par un abattage à l’explosif ou l’utilisation du ciment expansif.
Quelques techniques de stabilisation de talus rocheux sont présentées par la figure 2.7.
Protection par filet Piège à cailloux barrières de protection (Gabions)
Figure 2.7 Techniques de stabilisation (Hemri K., et al, 2010)

 Coulées boueuses

Les coulées boueuses sont des mouvements rapides d’une masse de matériaux remaniés, à forte teneur en eau et de consistance plus ou moins visqueuse. La mise en mouvement de ces matériaux (argiles, des limons, des sols, des roches décomposées ou des éboulis fins…) a pour origine une perte brutale de cohésion.
Figure 2.8 Coulée de boue à Noduwez, dans l’Est du Brabant wallon en 2011

Les causes probables des coulées boueuses

Les coulées boueuses ou coulées de boue sont déclenchées souvent sur des versants après de très fortes pluies (pluies torrentielle) ou fonte de neige. L’eau est la cause principale de ce phénomène. Les coulées apparaissent dans des matériaux meubles lorsque leur teneur en eau augmente de manière importante. La mise en mouvement de ces matériaux a pour origine une perte brutale de cohésion. Ces coulées peuvent se produire à la suite d’un glissement ou d’une perte de la couverture végétale. L’eau peut pénétrer au sein des matériaux par infiltration avant le déclenchement de la coulée ou au moment de la rupture par concentration des eaux de ruissellement.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : LE PROJET ROUTIER
1. INTRODUCTION
2. LE RESEAU ROUTIER EN ALGERIE
3. CYCLE DE VIE D’UN PROJET ROUTIER
3.1 Phase 1 : « Études préalables »
3.1.1 Étape 1 : Études d’opportunité
3.1.2 Étape 2 : Études de faisabilité
3.1.3 Étape 3 : Cadrage du projet
3.2 Phase 2 : « Conception »
3.2.1 Étape 1 : Avant-projet sommaire (APS)
3.2.2 Étape 2 : Avant-projet définitif (APD)
3.2.3 Étape 3 : Procédure contractuelle
3.3 Phase 3 : « Construction »
3.3.1 Étape 1 : Exécution des travaux
3.3.2 Étape 2 : Suivi des travaux
3.4 Phase 4 : « Clôture »
3.4.1 Étape 1 : Procédure de clôture
3.4.2 Étape 2 : Transfert à l’exploitant
3.4.3 Étape 3 : Evaluation
4. LES ACTEURS DU PROJET ROUTIER
5. L’IMPORTANCE DE LA GEOTECHNIQUE DANS LES PROJETS ROUTIERS
5.1 Les différentes missions d’ingénierie géotechniques suivant la norme NF P 94-500
5.2 Cycle de vie de projet routier et les missions géotechniques
6. CONCLUSION
CHAPITRE 2 : LES RISQUES GEOTECHNIQUES DANS LE PROJET ROUTIER
1. INTODUCTION
2. LE RISQUE
2.1 Définition du risque
2.2 Classification des risques
3. RISQUES GEOTECHNIQUES
3.1 Les paramètres incertains en géotechnique
3.1.1 Origines et caractéristiques de la variabilité des sols
3.1.2 Erreurs et incertitudes sur les sols
3.1.2.1 Les erreurs d’observation
3.1.2.2 Les erreurs d’enquête
3.1.2.3 L’erreur humaine
3.1.3 Face à cette complexité du contexte géotechnique, que faire pour les ouvrages géotechniques ?
3.2 Risques naturels
3.2.1 Glissements de terrain
3.2.1.1 Les causes probables des glissements de terrain
3.2.1.2 Les différentes manifestations
3.2.1.3 Propositions des solutions
3.2.2 Éboulements
3.2.2.1 Les causes probables des éboulements
3.2.2.2 Les différentes manifestations
3.2.2.3 Propositions des solutions
3.2.3 Coulées boueuses
3.2.3.1 Les causes probables des coulées boueuses
3.2.3.2 Les différentes manifestations
3.2.3.3 Propositions des solutions
3.2.4 Affaissements/Effondrements
3.2.4.1 Les causes probables des affaissements/ effondrements
3.2.4.2 Les différentes manifestations
3.2.4.3. Propositions des solutions
3.2.5 Le phénomène de retrait-gonflement
3.2.5.1 Les causes probables de retrait-gonflement
3.2.5.2 Les différentes manifestations
3.2.5.3 Propositions des solutions
3.3 Risques anthropiques
3.3.1 Terrassements
3.3.1.1 Déblais
3.3.1.2 Remblais
3.3.1.3 La stabilité des talus de terrassements
3.3.1.4 Techniques pour la stabilité des talus
3.3.2 Tassements
3.4 Les chaussées
3.4.1 Les phénomènes de dégradation des chaussées
3.4.2 Classements des dégradations
3.4.3 Les principales causes de dégradations des chaussées souples
3.4.4 Les causes probables de chaque type de dégradation
4. Conclusion
CHAPITRE 3 : MANAGEMENT DES RISQUES DANS LE PROJET ROUTIER
1. INTRODUCTION
2. QU’EST-CE QUE LA GESTION DES RISQUES ?
3. APPROCHES METHODOLOGIQUES D’ETUDE DES RISQUES
4. ACTION ET PHASES DE GESTION DES RISQUES
5. GESTION DES RISQUES DANS LES PROJETS ROUTIERS
5.1 Etape 1 : L’identification des risques
5.2 Etape 2 : Évaluation des risques
5.2.1 Outils d’évaluation des risques
5.2.1.1 Analyse des Modes de Défaillances et de leurs Effets (AMDE)/ et de leur Criticité (AMDEC)
5.2.1.2 Noeud papillon ou la méthode du diagramme causes conséquences
5.2.1.3 La méthode de simulation de Monte Carlo
5.2.1.4 La méthode matricielle ou criticité
5.3 Etape 3 : le développement des stratégies de réponse
5.3.1 Stratégie de réponse aux risques
5.3.2 Le plan de substitution
5.4 Etape 4 : Le contrôle des stratégies de réponse aux risques
6. Retour d’Expérience (REX)
7. CONCLUSION
CHAPITRE 4 : RESILIENCE DES RISQUES GEOTECHNIQUE DANS LE PROJET ROUTIER
1. INTRODUCTION
2. LE CONCEPT DE RESILIENCE
3. LA RESILIENCE COMME OUTIL DE GESTION DES RISQUES
4. PROPOSITION D’UNE METHODE DE GESTION GLOBALE DES RISQUES
5. RESILIENCE DES RISQUES DANS LES PROJETS ROUTIERS
5.1 Résilience des risques naturels
5.1.1 Prévenir la survenue d’un événement à risque
5.1.1.1 La cartographie
5.1.1.2 La surveillance
5.1.2 Minimiser les conséquences négatives d’un événement à risques
5.1.2.1 Investigations géologiques et géotechniques
5.1.2.2 Protections et mitigations
5.1.3 Surmonter la survenue d’un événement à risques
5.1.3.1 Réparations et renforcements
5.1.4 Retour d’expérience
5.2 Résilience des risques liés aux mesures et incertitudes
5.2.1 Préventions
5.2.1.1 Maîtrise des missions géotechniques conformément à la norme NF P 94 500
5.2.1.2 Accréditation selon la norme ISO 17025
5.2.2 Protections et mitigations
5.2.2.1 Maîtrise des moyens de surveillance
5.2.2.2 Accréditation selon la norme ISO 17025
5.3 Résilience des risques anthropiques
5.3.1 Préventions
5.3.1.1 Investigations géologiques et géotechniques
5.3.1.2 Surveillance et alerte
5.3.1.3 Techniques de traitement
5.3.1.4 Compétence et expertise
5.3.2 Protections et mitigations
5.3.2.1 Réparations et renforcements
5.3.2.2 Organisation des secours
5.4 Résilience des risques affectant les chaussées
5.4.1 Préventions
5.4.1.1 Dimensionnement des structures de chaussées
5.4.1.2 Compactage
5.4.2 Protections des chaussées
5.4.2.1 Protection contre l’effet du trafic
5.4.2.2 Drainages
5.4.2.3 Protection contre l’effet de bord
5.4.3 Réparations et renforcements
5.4.3.1 Traitement des dégradations
5.4.3.2 Réhabilitation
6. CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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