L’urbanisation de Guédiawaye et son intégration dans le tissu urbain de Dakar

Le fait le plus patent de l’occupation de l’espace par les hommes demeure sans doute le développement rapide des villes mais aussi de l’augmentation fulgurante de leurs populations. La ville est une création ancienne de l’homme car depuis l’antiquité elle symbolisait déjà le siège d’un pouvoir politique puissant. En effet toutes les villes ont pratiquement en commun le gonflement rapide de leurs habitants. D’après les Nations Unies 28% de la population mondiale vivaient dans les villes en 1950 soit 0,7 milliard d’individus alors qu’en 2000 près de 2,9 milliards d’hommes sont citadins ce qui représente 47,5% de la population mondiale. Cependant ce phénomène reste plus perceptible dans les pays sous développés où la population urbaine augmente très rapidement donnant ainsi naissance à de nouvelles formes de villes confrontées à toutes sortes de problèmes défiant les normes classiques d’une ville tant au plan morphologique que fonctionnel. Aujourd’hui cette complexité de la ville est accentuée davantage par l’avènement des NTIC, de l’industrialisation, du développement culturel, de la mondialisation…

En effet dans cette dynamique d’urbanisation, les espaces sont confrontés à plusieurs maux liés souvent à leurs caractéristiques économiques (développement de la pauvreté), morphologiques (absence de lotissement ni d’assainissement et spontanéité de l’habitat)… L’ensemble de ces faits font apparaitre certains pôles urbains qualifiés de villes rurales qui se développent en marge des normes classiques reconnues d’une ville. Par ailleurs la proximité de ces espaces avec des noyaux urbains ou leur localisation à la périphérie de certaines agglomérations urbaines leur confère tantôt le statut de banlieues, polarisées par des villes puissantes proches.

La banlieue désigne l’ensemble des zones urbaines qui entourent une grande ville et qui sont en étroite relation avec elle. Dans le contexte Sénégalais, elle renvoie aussi à ces espaces proches des villes où règnent la pauvreté, la promiscuité, la spontanéité de l’habitat ou son irrégularité…

Les mutations notées dans les espaces proches des villes sont une conséquence remarquable de l’extension urbaine des grandes villes qui les polarisent. Ainsi ces espaces sur les quels marche la ville sont affectés par un processus de dévalorisation continu qui se décline à travers les termes comme déséquilibre, urbanisation sauvage, spéculation foncière, habitat irrégulier spontané, occupation anarchique de la voie publique, problématique fonctionnelle etc. Dans les années 1960, le site de Guédiawaye était destiné à recaser les populations déguerpies de la ville de Dakar dans le but d’assainir les quartiers centraux da la ville de Dakar. Guédiawaye se présentait alors comme une vaste zone dunaire mal intégrée dans le tissu urbain de l’agglomération Dakaroise et revet un fort caractère de cité-dortoir destiné à abriter le personnel subalterne de la ville-centre et les migrants issus de l’exode rural.

Problématique et cadre méthodologique

Revue critique de la littérature

La problématique de l’urbanisation et de ses effets collatéraux ont fait l’objet de nombreux écrits. En effet la plupart des ouvrages consultés traite souvent ces questions de manière globale. Et s’agissant de la ville la quasi-totalité des auteurs mettent l’accent sur ses traits morphologiques, fonctionnels ou encore démographiques et pour l’urbanisation c’est surtout l’aspect négatif qui est mis en relief. Aujourd’hui le thème de l’urbanisation est tellement vaste qu’une analyse globale ne permet pas de cerner ses véritables contours.

Au Sénégal la définition de l’urbain se réfère à celle de la commune. Ainsi le milieu urbain est constitué par l’ensemble des localités érigées en communes, et ce, quelque soit le nombre d’habitants. Les réformes entreprises depuis 1996 dans le cadre de la décentralisation avec le transfert de compétences aux collectivités locales ont introduit une dynamique d’urbanisation massive d’anciens espaces marginalisés et proches des villes. Ainsi les collectivités locales se voient assigner une mission importante dans le processus de leurs espaces en collaboration avec les services déconcentrés de l’Etat.

Aujourd’hui la problématique de la gestion urbaine se pose avec acuité dans un contexte de mondialisation ou de révolution des transports qui entraine la mobilité.

L’urbanisation se caractérise par le développement macro céphalique des grandes villes et leurs extensions vers les zones périphériques. Cette urbanisation s’est accompagnée par son cortège de désagréments comme la prolifération de l’habitat spontané, occupation anarchique de l’espace public, le développement de la pauvreté… Dans le champ de la recherche, le fait urbain fait l’objet d’appréciations diverses selon les chercheurs. En effet le sol urbain est le théâtre d’une âpre compétition avec l’exclusion de certains citadins hors du centre de la ville. Parallèlement cela va engendrer une localisation des habitants de la ville selon leurs moyens économiques d’où une « ségrégation ou une différenciation entre les zones de logements des patrons, des classes aisées et celle des ouvriers ou pauvres. (Y. DIOP, 1996).

La ville est donc par excellence un monde de compétition où le pouvoir économique fait sa loi en influant même sur la répartition spatiale des différentes catégories socioprofessionnelles évoluant sur l’espace urbain. Dans cette perspective, LANSANA DJIBA (1995) affirme que « l’installation à la périphérie est une phase de la migration rurale ». Ces chercheurs mettent l’accent sur la problématique du logement en ville suite à une demande croissante dans ce sens. Autrement dit dans la ville chaque type de morphologie de l’habitat renvoie à une catégorie socioprofessionnelle distincte.

D’autres ont essayé de montrer la relation la pression démographique et le processus d’étalement urbain qui est perçu comme un moyen qui permet à la ville première de respirer. Ainsi selon PIERRE GEORGE l’augmentation du nombre de citadins amène les villes à se déverser sur leurs périphéries qui du coup entrent dans une phase d’urbanisation ou de suburbanisation des banlieues « l’extension des faits urbains au détriment des espaces ruraux périurbains ».

Problématique 

Cadre conceptuel

Notre thème d’étude regorge des concepts dont il serait bon d’élucider pour mieux consolider notre analyse.

Banlieue :
Elle désigne le territoire autour de la ville qui n’est pas de la ville mais sur lequel s’exerce la domination de la ville. Elle se distingue le plus souvent par sa morphologie qui est une agglomération de baraques avec une occupation anarchique de l’espace. Le vocable de banlieue fait par ailleurs allusion au développement de la pauvreté caractérisé par la promiscuité, le chômage, l’économie informelle et surtout une absence d’assainissement d’où le phénomène de bidonvilisation de cet espace. Elle reste toujours dépendante d’un centre urbain qui la polarise. Aujourd’hui le phénomène de la mobilité suite au développement des transports et des réseaux de communication fait de plus en plus substituer le concept de banlieue à celui d’espace périurbain.

Zone périurbaine :
L’analyse de l’espace périurbain est très complexe à mener dans la mesure où il se situe aux franges de deux (2) espaces eux-mêmes dynamiques. R. Brunet, R. Ferras et H. Thierry dans les mots de la géographie affirmaient déjà que « le périurbain…est ce qui autour de la ville et en réalité fait partie de la ville par les activités et les modes de vie des habitants…il comprend tout espace d’urbanisation nouvelle par des lotissements et constructions nouvelles, même au prix du mitage… le terme est souvent synonyme de banlieue, espaces majeur des navettes, espace de desserrement de la ville, front avancé d’urbanisation, zone de contact…

L’emploi de ces habitants étant fourni essentiellement par l’agglomération urbaine. Cependant, l’imprécision de la notion nuit à la lisibilité du phénomène ainsi qu’au diagnostic et aux éventuelles prescriptions.

Si le caractère récent, résidentiel et la qualité de sous-ensembles de la ville sont traités, il n’en demeure pas moins que les aspects ruraux et la qualité paysagère rurale reste des fonctions à ne pas négliger. Dans l’étude, la zone pourrait être définie un espace situé à la périphérie de la ville, appartenant à la collectivité locale et qui est le lieu de transformations profondes sur les plans morphologique et fonctionnel.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET CADRE METHODOLOGIQUE
Chapitre I : Revue critique de littérature
Chapitre II : Problématique
1- Cadre Conceptuel
2- Cadre Théorique
3- Cadre Opératoire
Chapitre III : Cadre méthodologique
1- La recherche documentaire
2- Les enquêtes de terrain
3- L’échantillonnage
4- Le traitement et l’analyse des données
5- Le déroulement de l’enquête
6- Les difficultés rencontrées
DEUXIEME PARTIE : L’INTEGRATION DE GUEDIAWAYE DANS LE TISSU URBAIN DE DAKAR ET PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
Chapitre I : Les phases importantes de l’urbanisation de Dakar et la politique d’extension de l’agglomération Dakaroise
1- Les facteurs de l’urbanisation de Dakar
2- L’évolution spatiale de Dakar
3- L’urbanisation de Dakar depuis les années 1980
Chapitre II : L’urbanisation de Guédiawaye et son intégration dans le tissu urbain de Dakar
1- Les données physiques et climatiques de Guédiawaye
2- Localisation et aspects administratifs
3- Dynamique spatiale et le facteur démographique
Chapitre III : Présentation de la commune d’arrondissement de Ndiarème Limamou Laye
1- Création et organisation administrative
2- Cadre physique et géographique
3- Les caractéristiques de Ndiarème Limamou Laye
TROISIEME PARTIE : ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
Chapitre I : Les caractéristiques morphologiques de Ndiarème Limamou Laye
1- La typologie de l’habitat
2- Le statut d’occupation des ménages
3- L’organisation urbaine de la commune
4- La planification spatiale de la commune
Chapitre II : Les infrastructures et équipements de la commune
1- Les services socio sanitaires de base
2- Le réseau d’assainissement
3- Les espaces et équipements collectifs
4- La voirie et le transport en commun
Chapitre III : Les traits fonctionnels de Ndiarème Limamou Laye
1- Les activités à caractère rural
2- Les activités à caractère urbain
3- Les impacts des activités sur l’environnement et sur le cadre de vie
4- Les conséquences des activités anthropiques sur l’environnement des filaos et du littoral
RECOMMANDTIONS
1- Recommandations générales
2- Recommandations spécifiques
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Liste des supports
Annexes

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