L’ORPAILLAGE ET SES IMPACTS SUR LE PAYSAGE FORESTIER

Inventaire floristique sur le terrain

   Cette étude s’est déroulée en deux temps : un dénombrement de puits miniers artisanaux lors de phase nous avons aussi au préalable mesuré la profondeur des puits et la distance qui les sépare les uns des autres. Durant cette période de dénombrement il sera aussi nécessaire de dénombrer les troncs d’arbre restés sur le site. Ce travail a été réalisé au niveau du dioura (site d’orpaillage). L’inventaire floristique a concerné trois principaux sites. Le choix est porté premièrement sur un site en exploitation pour évaluer l’état de la végétation actuel. Le deuxième site inventaire est situé à 500 mètres du site précédent.

C’est la zone mitoyenne au site d’exploitation, qui subit les influences directes de la pression du front d’orpaillage. Le troisième site est marqué par l’absence d’orpaillage. Il se situe dans le périmètre d’exploration de la société minière SORO de Mine (une société sous-traitante basée à Khossanto village). Il s’agit d’un site réservé où il est interdit même couper un arbre, c’est un site intact. Il sert de site témoin pour permettre la comparaison de l’état de la végétation par rapport aux autres sites. Le dispositif d’inventaire a consisté à la mise en place de deux placettes carrées de 20 m de côté dans chaque site. Au total six (6) placettes ont été réalisées. Ainsi dans chaque place, il a été fait l’identification des espèces végétales ligneuses et le décompte de tous les individus. L’objectif est d’apprécier les paramètres tels que la fréquence, la diversité et la densité des espèces ligneuses.

Le paysage forestier

   Le paysage forestier est une aire qui bénéficie d’un statut de protection par suite du caractère historique et (ou) esthétique des espaces toujours anthropisés qu’elle préserve. Les zones de paysage protégé constituent la catégorie 5 du statut international des aires protégées édicté par l’UICN. En domaine de l’écologie s’intéressant aux milieux hétérogènes occupant une échelle géographique étendue. Il s’agit par essence de systèmes complexes dont l’hétérogénéité a été dans la quasi-totalité des cas accrue par l’action de l’homme, (François RAMADE, Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité). Le paysage correspond à une partie de territoire formée d’une combinaison d’éléments physiques, chimiques, biologiques et anthropiques lesquels, en réagissant les uns sur les autres, forment un ensemble dynamique unique et indissociable (BERTRAND 1968, GEORGE et VERGER 2004). Le paysage est structuré par le relief hérité de l’histoire géologique et du modelé glaciaire (ROBITAILLE et SAUCIER 1998).

Le paysage résulte d’une association de différentes composantes qui interagissent les unes sur les autres. Les éléments physiques du territoire (le relief, les roches, les rivières, les forêts, etc.) en constituent le socle. A cette première composante se superpose l’activité humaine : gestion forestières, cultures, habitat diffus ou concentré, réseaux de communication… Cette approche économique définit le territoire (lieu de la carte) et le pays (lieu de vie et de travail). La troisième composante du paysage réside dans son aspect culturel : identité locale, esprit des lieux, schémas esthétiques, multiples émotions qui lient l’homme et la collectivité à la terre qui les fait vivre. La notion de « paysage » est donc complexe à appréhender. Les spécialistes s’accordent cependant à lui reconnaître une composante objective (relief, occupation du sol, agencement spatial des éléments…) et une composante subjective, fondée sur la sensibilité de l’observateur. La convention européenne du paysage tient compte de ces deux aspects : « le paysage désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». Conseil de l’Europe, Convention Européenne du paysage, Florence, 20 octobre 2000, p. 3.

Le paysage forestier désigne un habitat ou une espèce ou encore tout autre entité propre aux écosystèmes de forêts (François RAMADE, Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité). Ce concept fait ressortir l’importance du couvert forestier comme la résultante de tous les facteurs, permanents ou non, influençant le développement de la forêt au cours du temps (GRONDIN et al. 2007a). Plus spécifiquement, le paysage forestier est composé d’une mosaïque de peuplements forestiers aux caractéristiques particulières en ce qui a trait à la superficie, l’âge, la structure interne, la composition, le stade évolutif (position le long de la chrono séquence) et le milieu physique ; ces peuplements sont reliés par des liens dynamiques (DAUBENMIRE 1968, WHITE 1979, WHITE et al.1999).

Pression sur les espèces ligneuses convoitées

   Sur la flore et la végétation, il est noté une destruction accélérée du couvert végétal. La coupe des arbres pour le soutènement des puits se fait sur place et sans contrôle. Selon les observations sur le site et les enquêtes menées, aucun orpailleur ne détient d’autorisation de coupe. Le soutènement utilise en moyenne 10 piquets de 2 m pour un mètre de profondeur. Un puits nécessiterait environ un chargement soit 250 à 300 troncs d’arbres pour son soutènement. Ce qui fait qu’on assiste à une déforestation de la zone immédiate du site et son environnant. Par ailleurs, cette destruction du couvert végétal favorise l’érosion et le lessivage. Les espèces les plus convoitées d’après les enquêtes aux prés des orpailleurs est Pterocarpus erinaceus, par sa résistance et sa dureté puis vient Anogeissus leiocarpus et en fin terminalia macroptera toutes ces espèces sont menacées dans le milieu car chaque vendredi et lundi les orpailleurs transportent des tonnes et des tonnes pour le soutènement de leur puits minier. La photo ci- dessous montre l’importance que les orpailleurs accordent à ces espèces végétales.

L’examen de cette figure permet de comprendre aussi que ces valeurs sont fonction de types de zones et des espèces. À Khossanto, les densités des zones sont respectivement de 5 pieds d’arbres par m2, de 1 pied par 2 m² et de 1 pied par 6 m², respectivement dans la zone témoin, la zone exploitée et le site d’orpaillage. La majorité des individus des espèces de la zone témoin sont vigoureux ou très vigoureux alors que dans la zone exploitée et le site on note une dominance d’individus chétifs pour la zone exploitée et des individus vigoureux mais peu nombreux. Dans les deux types de zones, les tiges ont subi à de degrés de divers accidents. En général on constate que dans la zone exploitée et le site, une forte mortalité contre une très faible régénération alors que dans la zone témoin on note une très forte régénération contre une faible mortalité. Ces résultats montrent que l’exploitation artisanale de l’or dans la commune de Khossanto est accompagnée d’une forte utilisation des ressources végétales.

L’ensemble du patrimoine forestier de la zone d’exploitation subi une forte pression anthropique qui se manifeste par un déboisement excessif pour des besoins de bois d’énergie, de bois de service pour le soutènement et la construction des abris provisoires et de bois d’œuvre. En outre il faut noter la coupure à blanc étoc au niveau des zones d’installation de puits miniers et des laveries touchant le plus souvent des surfaces forestières d’une qualité biologique intéressante. Ceci se traduit par une réduction considérable de la surface boisée, la densité des espèces végétales et l’abondance de certaines espèces. Il apparaît une nette différence entre l’aspect du paysage jadis fermé, dense, luxuriant et d’une diversité biologique remarquable et celui d’aujourd’hui caractérisé par une dégradation accrue.

Les perturbations sur la faune

   Les activités de l’orpaillage dans la commune de Khossanto ont contribué à la perte des espèces fauniques de cet espace m dû à la déforestation et à la production sonore. L’orpaillage utilise beaucoup de bois lors du fonçage pour le soutènement des parois des puits. Dès lors, cette activité entraine la destruction des niches écologiques et la diminution de certains animaux. Les activités ayant un impact direct sur la faune sont essentiellement le fonçage et l’installation des orpailleurs sur le site. L’exploitation artisanale de l’or a un impact négatif très significatif sur la faune (mammifères terrestres, microfaune du sol, faune aquatique, insectes, etc.). Cet impact est surtout dû au bruit des orpailleurs, à la perturbation et à la destruction des habitats, etc. Ceci a entraîné la raréfaction de certaines espèces animales et la disparition d’autres. La destruction de l’aire de nidification et des ressources alimentaires des oiseaux a entraîné un déplacement de ces populations. La turbidité des cours d’eau a entraîné la raréfaction des espèces animales vers d’autres cours d’eau et les espèces aquatiques.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
1. Situation géographique de la commune de Khossanto
2. Cadre physique
2.1. La géologie et géomorphologie
2.2. Relief et les sols
2.3. Le climat
2.3.1. Les précipitations
2.4. Hydrologie
2.5 Végétation
3. Cadre humain
3. 1 Répartition et évolution de la population
3.2 Les activités socio-économiques
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DE L’ORPAILLAGE DANS LA COMMUNE DE KHOSSANTO
1. Les gisements d’or
2. Les sites d’orpaillages
3. Organisation de l’orpaillage
CHAPITRE III : ETAT DE LA VEGETATION LIGNEUSE DES ZONES D’ORPAILLAGE 
1. Analyse floristique des sites d’inventaire
1.1. Composition floristique du site d’orpaillage
1.2. Composition floristique la zone mitoyenne au site d’orpaillage
1.3. Composition floristique la zone intacte (site réservé)
2. Analyse comparée de la végétation ligneuse des trois sites d’inventaire
2.1. La fréquence des espèces ligneuses
2.2. La densité
2.3. La diversité
CHAPITRE IV : ORPAILLAGE VERSUS MAINTIEN DU COUVERT VEGETAL 
1. Dynamique spatiale des zones d’exploitation
2. Pression sur les espèces ligneuses convoitées
3. Effets corolaires sur les autres composants de l’écosystème forestier
2.1. Les perturbations sur la faune
3.2. La dégradation du sol
3.3. La pollution des ressources en eau de surface et souterraine
3.4. Les menace sur la ZIC de la Falémé
3.5. Les répercussions sur la vie socio-économique des populations locales
CHAPITRE V : LES STRATEGIES DE REHABILITATION DU COUVERT VEGETAL
1.Les stratégies de réhabilitation
1.1. Les dispositions réglementaires sur la réhabilitation des sites d’orpaillage
1.2. Le reboisement
1.3. La sensibilisation
2.Les acteurs impliqués dans la réhabilitation des sites d’orpaillage
2.1. Les acteurs étatiques
2.2. Les ONG
2.3. Les populations locales
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
MEMOIRE DE MASTER II
Option : Ressources Environnement et Développement
Parcours : Biogéographie

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