L’ORL et la Chirurgie Cervico-faciale

En collaboration avec l‟ambassade de Thaïlande au Sénégal, une équipe des médecins ORL du CHU de Dakar a effectué une mission humanitaire à l‟hôpital départemental de Mbour du 25 aout au 29 aout 2014, dont le but était de dispenser des prestations médicales et chirurgicales au profit de la population et de permettre aux populations des zones éloignées d‟accéder à des soins spécialisés en Oto-rhino-laryngologie. L‟équipe des médecins chargée de cette mission humanitaire était dirigée par le Dr Abdoulaye DIOP, ancien interne, et composée en outre du Dr Albert Brice MANFOUMBI NGOMA, DES d‟ORL. Les aspects financiers de la mission ont été entièrement pris en compte par l‟ambassade de Thaïlande. Les affections oto-rhino-laryngologiques en Afrique subsaharienne sont riches et variées. Leur prévention et leur prise en charge sont basés sur l‟analyse des données épidémiologiques locales [76].

HISTORIQUE

L’oto‐rhino‐laryngologie (ORL) est une spécialité médico‐chirurgicale consacrée aux maladies de l’oreille, du nez et des sinus, de la gorge et du cou. Elle s’intéresse ainsi à l’ouïe, à la voix, à la respiration, à l’odorat, au goût, à l’équilibre et dans une moindre mesure à l’esthétique du visage. C’est par excellence la spécialité de la communication, de l’expression et de l’orientation, sans oublier la dégustation [129] . L‟ORL a profondément évolué. C‟est une spécialité relativement ancienne, qui s‟est constituée dans la seconde moitié du XIXème siècle. Lorsqu‟au début des années 1860 la laryngoscopie fut maîtrisée et diffusée, rien ne prédisposait ses nouveaux adeptes à unir leur destin professionnel à des auristes aux pratiques ancestrales. Une innovation d‟importance allait bouleverser l‟éclairage artificiel en otologie sous l‟influence d‟Antonin Von Trœltsch : le miroir concave que les oculistes venaient d‟adopter pour l‟examen ophtalmoscopique. C‟est d‟ailleurs en France, en décembre 1855, que ce jeune auriste allemand formé d‟abord à l‟ophtalmologie, fit part de son invention devant la Société des médecins allemands de Paris. Une étroite collaboration paraissait promise entre l‟otologie et l‟ophtalmologie. C‟est ainsi qu‟aux USA fut créée en 1869 une revue commune, les « Archives of ophtalmoloy and otology » qui se scinda huit ans plus tard en « Archives of ophtalmology » et « Archives of otology ». En France, le ministère de l’Instruction publique demandait, en 1875, un rapport pour compléter l’enseignement officiel dans les facultés de Médecine. Ce rapport ignorait totalement la laryngologie ; quant à l’otologie, à peine évoquée, il était suggéré de la rattacher à l’ophtalmologie pour créer une chaire commune, à côté de chaires pour les maladies mentales, les maladies d‟enfants, la dermatologie, la syphiligraphie, et les maladies des voies urinaires. Très tôt, les laryngologistes et les otologistes découvrirent qu‟ils avaient des points communs dans la recherche du meilleur éclairage pour explorer les organesde leur discipline. Les plus entreprenants d‟entre eux créèrent trois revues dont les titres jalonnent l‟évolution de la spécialité naissante. L‟apparition en 1875 de la revue « Annales des maladies de l’oreille et du larynx, (otoscopie, laryngoscopie, rhinoscopie) » marque en France le début officieux de l‟étroite collaboration entre ces deux spécialités. Son titre met en relief l‟importance de l‟examen « scopique ». En 1877, les « Annales » s’étendaient aux « organes annexes », essentiellement les fosses nasales et le pharynx.

La « Revue mensuelle de laryngologie, d’otologie et de rhinologie » était créée à Bordeaux en 1880 par Emile Moure qui venait de s‟y installer après une formation parisienne. Il fut un des premiers ORL à exercer son activité dans les trois branches de la nouvelle discipline. Albert Ruault, et Henri Luc, de Paris, conçurent en 1887 les  » Archives internationales de laryngologie, de rhinologie et d’otologie ». Puis elles furent dirigées par Claude Chauveau (1861-1940) qui publia plusieurs livres concernant l’histoire de l’ORL. Elles deviendront en 1922  » Archives internationales de laryngologie, otologie, rhinologie et broncho-oesophagoscopie ». Ce titre montrait l’intérêt des ORL pour l’endoscopie des voies aérodigestives dont ils avaient pratiquement l’exclusivité de fait.

Si le champ de la spécialité ORL se trouva bien dessiné en quelques années, peu de spécialistes avaient la double compétence otolaryngologique, la plupart étant des auristes. Ainsi, fait probablement unique dans l‟histoire des spécialités médicales la spécialité précéda les véritables ORL. Devant l‟absence de reconnaissance officielle de l‟ORL, la formation des futurs spécialistes était laissée aux initiatives privées. On comprend le succès rencontré par la création d‟une « Société Française d‟Otologie et de Laryngologie » en 1882, à l‟initiative de Émile Moure. Elle changea de nom en 1892 pour devenir « Société Française d‟Otologie, de Laryngologie et de Rhinologie » faisant officiellement état du troisième pilier de l‟ORL. La diffusion des connaissances reposait aussi sur les nombreux ouvrages qui furent publiés à cette époque de la fin du XIXe siècle, soit d‟auteurs français, soit d‟auteurs étrangers dont beaucoup bénéficiaient d‟une traduction en français. Mais, à part quelques exceptions comme le « Guide pratique » de Baratoux publié en 1892, il fallut attendre le début du siècle suivant pour voir publiés des traités consacrés à l‟ensemble de la spécialité tels que ceux de Castex et Lubet-Barbon, de Escat, de Lannois, de Moure et de Laurens. Ce dernier, ancien assistant de Marcel Lermoyez, s‟était vu confier par deux célèbres chirurgiens de Paris, Paul Berger et Henri Hartmann, la rédaction du tome consacré à « La chirurgie Oto-Rhino-Laryngologique » de leur « Traité de médecine opératoire et de thérapeutique chirurgicale ». Cet ouvrage, paru en1906, témoignait de l‟émancipation de la chirurgie ORL par rapport à la chirurgie générale [63,72].

Cadre général

Située dans la région de Thiès, la ville de Mbour est le principal centre urbain de la Petite Côte. Son importance remonte au début du 18ème siècle. C‟est à cette époque que des populations venant du Sine, où les guerres faisaient des ravages, se déplacèrent vers la côte pour y trouver des lieux d‟implantation plus favorables : les premiers arrivants furent les Sérères, ensuite vinrent les Socés qui partagèrent longtemps les espaces de culture avec les premiers occupants. Ce furent les Socés qui baptisèrent l‟emplacement « BUUR », du nom de leur village d‟origine. L‟endroit étant propice au développement de la pêche et de l‟agriculture, d‟autres migrants vinrent s‟y installer :

– les Lébous du Cap-Vert ;
– les Toucouleurs de la vallée du fleuve Sénégal ;
– les Ouolofs des localités environnantes (Dakar, Rufisque, SaintLouis…).

Avec l‟installation de l‟administration coloniale, Mbour se transforma rapidement en un centre actif de la traite arachidière et en nœud d‟échanges au niveau commercial. En 1922, elle devint le chef-lieu administratif de la sousrégion et fut érigée en commune le 4 décembre 1926. Aujourd‟hui, la ville de Mbour occupe une place importante dans le système socio- économique de la région de Thiès. Elle continue à attirer des populations venant de l‟extérieur et à jouer un rôle central dans les flux d‟échanges commerciaux. Son dynamisme économique provient essentiellement de l‟essor des activités halieutiques et du développement du secteur touristique.

Situation de la ville dans sa région 

La région de Thiès est comprise entre les latitudes 14°02‟ et 15°27‟ Nord et les longitudes 16°09‟ et 17°12‟ Ouest. Elle couvre une superficie de 6601 km², soit 3,35 % du territoire national. La région est divisée en trois départements : Mbour (1607 km²), Tivaouane (3121 km²) et Thiès (1873 km²). Située à 83 km de Dakar, la ville de Mbour constitue le chef-lieu du département du même nom. Elle est à 73 km de Thiès, sa capitale régionale. Sa localisation en bordure de mer, entre le Cap-Vert et la pointe de Sangomar, lui confère de nombreux atouts, au vu du développement des activités touristiques tout le long de la petite côte et surtout grâce aux fortes potentialités offertes par les activités de la pêche, la transformation et la commercialisation des produits halieutiques. Elle joue également un rôle de centre d‟échanges et de commerce très important, dont le rayonnement va au-delà de la région de Thiès. La ville est traversée par la route Nationale n° 1 Dakar- Kaolack et la route départementale n° 101 vers Joal-Fadiouth. Plusieurs embranchements non loin du centre urbain la relient à Thiès. Tout le trafic en provenance de Dakar et du Nord du pays et se dirigeant vers le Sud et l‟Est passe par la ville de Mbour, qui assume donc naturellement un rôle de relais et de carrefour dans les échanges avec les autres parties du Sénégal.

Caractéristiques économiques

L‟économie repose sur cinq principales activités qui sont l‟agriculture, le tourisme, la pêche, le commerce et l‟artisanat.

● L‟agriculture
La population vit essentiellement des activités agricoles occupant 75 % de la population active, avec les cultures comme l’arachide, le mil, le sorgho, le maïs, le sésame, le riz, le haricot et les cultures maraîchères. Cette agriculture offre ainsi des sous-produits à l’élevage.

● Le tourisme
A cause de ses atouts, la petite côte a été classée zone prioritaire à vocation touristique suscitant la création en 1975 de la Société d‟Aménagement de la Petite Côte (SAPCO). Etant le principal centre urbain et la capitale départementale, Mbour devait jouer un rôle fondamental dans ce domaine. Sa position centrale par rapport aux zones prioritaires d‟aménagement touristiques que sontSaly au nord et Nianing au sud lui confère un atout remarquable quant aux services qu‟elle est appelée à offrir à ces stations touristiques : administratifs, commerciaux, lieu de résidence pour le personnel hôtelier. Elle est dans ce dernier cas, le principal pourvoyeur de la main-d‟œuvre constituant ainsi une ville-dortoir du personnel hôtelier.

● La pêche
La mer a été l‟élément attractif déterminant dans la création de la ville de Mbour et de l‟implantation des populations originaires de Cayor et du Sine qui déchirés par des guerres intestines, recherchaient non seulement un lieu leur assurant paix et sécurité, mais aussi un endroit qui leur permettrait des activités économiques vitales telles que la pêche. Situé sur la petite côte, Mbour est le plus important centre de pêche de la région. Avec Joal ils totalisent les ¾ de l‟ensemble des pêcheurs de cette région.

● Le commerce
Il est constitué par le commerce de gros et de demi-gros, le commerce de détail et celui des produits halieutiques. Le commerce de gros et de demi-gros est exercé dans les magasins situés principalement dans le quartier Escale et concerne surtout les produits manufacturés et les produits alimentaires. Ce quartier abrite aussi le commerce des produits halieutiques notamment dans le quai de pêche, celui des produits agricoles ainsi que les vendeurs ambulants. Le commerce de détail est l‟apanage de boutiques décimées dans toute la ville à travers les quartiers. Il concerne les produits de première nécessité. Quant au micro-détail il est très développé dans les quartiers populeux mais à proximité et à l‟intérieur de la gare routière.

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Table des matières

INTRODUCTION
HISTORIQUE
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- Ville de Mbour
I-1- Cadre général
I-2- Situation de la ville dans sa région
I-3- La ville dans son site
I-4- Caractéristiques démographiques
I-5- Caractéristiques économiques
I-6- Découpage administratif
II- Hôpital départemental de Mbour
II-1- Les organes de décision et de conseil
II-2- Situation des services de l‟hôpital de Mbour
II-3- Situation du personnel de l‟hôpital de Mbour
III- Rappel anatomo-physiologique
III-1- L‟oreille
III-2- Les cavités nasales
III-3- Les cavités sinusiennes
III-4- Le pharynx
III-5 Le larynx
III-6- La thyroïde
III-7- Les glandes salivaires
III-8-Les ganglions lymphatiques de la tête et du cou
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I- Objectifs
II- Cadre d‟étude
III- Patients et Méthodes
III-1-Patients
III-2- Méthodes
IV- Résultats
IV-1- Données épidémiologiques
IV-2- Données cliniques
IV-2-1-Répartition des types de pathologies
IV-2-1-1-La pathologie pharyngo-laryngée
IV-2-1-2-La pathologie otologique
IV-2-1-3- Pathologies cervico-faciales
IV-2-1-4-La pathologie rhinologique
IV-2-1-5-Malformations
IV-2-1-6-Np
IV-2-2-Corrélation entre types de pathologies et tranches d‟âge
IV-2-3-Corrélation entre types de pathologies et sexe
IV-3- Prise en charge
V- Discussion
V-1-Au plan épidémiologique
V-1-1-Age
V-1-2- Sexe
V-2-Au plan clinique
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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