L’ORL au centre hospitalier régional AMADOU SAKHIR MBAYE de Louga (CHRASML) du Sénégal. A propos de 714 cas colligés sur 13 mois

La pathologie ORL regroupe l‘ensemble des affections concernant les oreilles, le nez, les sinus, le pharynx et le larynx. En Afrique sub saharienne ces affections sont riches et variées. Leurs préventions et leur prise en charge sont basés sur l‘analyse des données épidémiologiques locales, ce qui donne un intérêt aux études épidémiologiques descriptives.

L‘ORL au Sénégal, présente la double particularité d‘être très solliciter et mal représentée au plan du nombre des médecins. En Afrique de l‘ouest francophone, aucun payes pris isolement n‘arrive à comptabiliser 100 spécialistes en ORL. Les principaux services à quelques exceptions près sont localisés dans les capitales. Au Sénégal, on compte sept services d‘ORL à Dakar et seulement 04 des 14 régions administratives sont dotées d‘un service d‘ORL. L‘unité fonctionnelle d‘oto-rhino-laryngologie a été installée à Louga (CHRASML), dont les activités ont démarré en 2013. Peu d‘études dans la littérature ont été consacrées aux activités otorhinolaryngologiques dans les structures hospitalières aussi bien au plan national qu‘international.

HISTORIQUE

L’oto‐rhino‐laryngologie (ORL) est une spécialité médico‐chirurgicale consacrée aux maladies de l’oreille, du nez et des sinus, de la gorge et du cou. Elle s’intéresse ainsi à l’ouïe, à la voix, à la respiration, à l’odorat, au goût, à l’équilibre et dans une moindre mesure à l’esthétique du visage. C’est par excellence la spécialité de la communication, de l’expression et de l’orientation, sans oublier la dégustation [92] . L‘ORL a profondément évolué. C‘est une spécialité relativement ancienne, qui s‘est constituée dans la seconde moitié du XIXème siècle. Lorsqu‘au début des années 1860 la laryngoscopie fut maîtrisée et diffusée, rien ne prédisposait ses nouveaux adeptes à unir leur destin professionnel à des auristes aux pratiques ancestrales. Une innovation d‘importance allait bouleverser l‘éclairage artificiel en otologie sous l‘influence d‘Antonin Von Trœltsch : le miroir concave que les oculistes venaient d‘adopter pour l‘examen ophtalmoscopique. C‘est d‘ailleurs en France, en décembre 1855, que ce jeune auriste allemand formé d‘abord à l‘ophtalmologie, fit part de son invention devant la Société des médecins allemands de Paris. Une étroite collaboration paraissait promise entre l‘otologie et l‘ophtalmologie. C‘est ainsi qu‘aux USA fut créée en 1869 une revue commune, les “Archives of ophtalmoloy and otology” qui se scinda huit ans plus tard en “Archives of ophtalmology” et “Archives of otology”. En France, le ministère de l’Instruction publique demandait, en 1875, un rapport pour compléter l’enseignement officiel dans les facultés de Médecine. Ce rapport ignorait totalement la laryngologie ; quant à l’otologie, à peine évoquée, il était suggéré de la rattacher à l’ophtalmologie pour créer une chaire commune, à côté de chaires pour les maladies mentales, les maladies d‘enfants, la dermatologie, la syphiligraphie, et les maladies des voies urinaires. Très tôt, les laryngologistes et les otologistes découvrirent qu‘ils avaient des points communs dans la recherche du meilleur éclairage pour explorer les organesde leur discipline. Les plus entreprenants d‘entre eux créèrent trois revues dont les titres jalonnent l‘évolution de la spécialité naissante. L‘apparition en 1875 de la revue “Annales des maladies de l’oreille et du larynx, (otoscopie, laryngoscopie, rhinoscopie)” marque en France le début officieux de l‘étroite collaboration entre ces deux spécialités. Son titre met en relief l‘importance de l‘examen “scopique”. En 1877, les “Annales” s’étendaient aux “organes annexes”, essentiellement les fosses nasales et le pharynx. La “Revue mensuelle de laryngologie, d’otologie et de rhinologie” était créée à Bordeaux en 1880 par Emile Moure qui venait de s‘y installer après une formation parisienne. Il fut un des premiers ORL à exercer son activité dans les trois branches de la nouvelle discipline. Albert Ruault, et Henri Luc, de Paris, conçurent en 1887 les ” Archives internationales de laryngologie, de rhinologie et d’otologie”. Puis elles furent dirigées par Claude Chauveau (1861-1940) qui publia plusieurs livres concernant l’histoire de l’ORL. Elles deviendront en 1922 ” Archives internationales de laryngologie, otologie, rhinologie et bronchooesophagoscopie”. Ce titre montrait l’intérêt des ORL pour l’endoscopie des voies aérodigestives dont ils avaient pratiquement l’exclusivité de fait. Si le champ de la spécialité ORL se trouva bien dessiné en quelques années, peu de spécialistes avaient la double compétence otolaryngologique, la plupart étant des auristes. Ainsi, fait probablement unique dans l‘histoire des spécialités médicales la spécialité précéda les véritables ORL. Devant l‘absence de reconnaissance officielle de l‘ORL, la formation des futurs spécialistes était laissée aux initiatives privées. On comprend le succès rencontré par la création d‘une “Société Française d‘Otologie et de Laryngologie” en 1882, à l‘initiative de Émile Moure. Elle changea de nom en 1892 pour devenir “Société Française d‘Otologie, de Laryngologie et de Rhinologie” faisant officiellement état du troisième pilier de l‘ORL. La diffusion des connaissances reposait aussi sur les nombreux ouvrages qui furent publiés à cette époque de la fin du XIXe siècle, soit d‘auteurs français, soit d‘auteurs étrangers dont beaucoup bénéficiaient d‘une traduction en français. Mais, à part quelques exceptions comme le “Guide pratique” de Baratoux publié en 1892, il fallut attendre le début du siècle suivant pour voir publiés des traités consacrés à l‘ensemble de la spécialité tels que ceux de Castex et Lubet-Barbon, de Escat, de Lannois, de Moure et de Laurens. Ce dernier, ancien assistant de Marcel Lermoyez, s‘était vu confier par deux célèbres chirurgiens de Paris, Paul Berger et Henri Hartmann, la rédaction du tome consacré à “La chirurgie Oto-Rhino-Laryngologique” de leur “Traité de médecine opératoire et de thérapeutique chirurgicale”. Cet ouvrage, paru en1906, témoignait de l‘émancipation de la chirurgie ORL par rapport à la chirurgie générale [46,52].

PRÉSENTATION DE LA RÉGION DE LOUGA

PRESENTATION DE LA REGION

Situation géographique de la région
La région de Louga est situé au nord ouest du Sénégal, Située entre la latitude 14°70 et 16°10 nord et la longitude 14°27 et 16°50 ouest, La région de Louga frontalière avec cinq autres régions bénéficie d‘une façademaritime d‘environ 50 kilomètres. Elle est limitée par les régions de :
➤ Saint-Louis au nord ;
➤ Diourbel et Kaffrine au sud ;
➤ Matam à l‘est ;
➤ Thiès et l‘Océan Atlantique à l‘ouest .

Elle couvre une superficie de 24 874 km2 soit 12,6% du territoire national. Classée au troisième rang au niveau national derrière les régions de Tambacounda (59602 km ²) et de Matam (29424 km2). Le climat est de type sahélien presque désertique caractérisé par une saison des pluies courte et instable et une longue saison sèche de 9 mois ou plus, l’harmattan chaud et sec trés actif de janvier à mai, constitue le vent dominant de cette zone. Les températures mensuelles entre 22,4° c en janvier et 40°c en octobre.

Caractéristiques physiques et potentialités naturelles

La région présente un relief plat avec quelques formations dunaires surtout à l‘Est.Elle se caractérise par son agriculture extensive et son élevage qui se meuventdans un écosystème de plus en plus dégradé. Par suite d‘une combinaison desintempéries naturelles et des activités anthropiques sur le milieu, celui-ci connaîtune dégradation assez profonde.En effet, depuis plus de deux décennies la région de Louga reçoit de faiblesprécipitations variant entre 200 et 500 mm avec une répartition dans le temps etdans l‘espace rarement uniforme. Cela a contribué à l‘apparition de zonesécologiquement homogènes :
➤ Dans le vieux bassin arachidier, on rencontre des sols ferrugineux tropicauxlessivés et dégradés en surface à cause des cultures sous pluies intenses et sansjachère. La couverture végétale est devenue un élément très rare et les dunesde sables se reconstituent au gré des vents assez forts pendant une bonnepériode de l‘année.
➤ Au niveau de la zone des Niayes notamment à l‘Ouest des arrondissements de Ndande et Sakal et dans les terroirs semi-arides de Keur Momar Sarr, la situation parait moins désastreuse. Au niveau des Niayes, la proximité de la nappe phréatique et l‘influence constante des alizés maritimes généralement humides adoucissent le milieu. Toutefois, l‘ensevelissement des cuvettes à vocation maraîchère par du sable et le renforcement du peuplement humain au détriment des zones arides pourraient constituer une menace sérieuse à l‘équilibre de certains sousespaces présentant un micro climat particulier.
➤ La zone Sylvopastorale, mieux arrosée que les parties Ouest et Nord de larégion, reste remarquablement aride et à la proie des feux de brousse pendantla saison sèche en raison de l‘influence quasi-permanente de l‘harmattan. L‘élevage y est l‘activité principale.

Présentation administrative de la région

La région administrative de Louga a été créée par la loi N°7661 du 26 juin 1976 qui consacra la partition de l‘ex région de Diourbel en deux entités administratives distinctes. Elle est subdivisée en trois départements (Kébémer, Linguère, Louga) et compte onze (11) arrondissements avec au total 48 communautés rurales en 2011. Les communes sont au nombre de 7 (Kébémer, Guéoul, Linguère, Dahra, Louga, Mbeuleukhé, Ndiagne). Plus de 2500 établissements humains ont été répertoriés dans la région. Ces trois départements sont très inégaux de par leurs superficies:Linguère reste avec ses 15 375 km² de loin le plus vaste ; suivi de Louga qui couvre 5 649 km² alors que Kébémer ne s‘étend que sur 3 823 km2.

Aspects économiques

La région de Louga est une zone à vocation essentiellement agropastorale. Eneffet, l‘économie régionale dépend essentiellement de l‘agriculture et de l‘élevage et dans une moindre mesure de la pêche du fait de la rareté des ressources halieutiques. Mais Louga est aussi une région de longue tradition culturelle.

C‘est une région à économie très fluctuante qui vacille selon les performances ou contreperformances des activités rurales, qui, malgré la dégradation constante de l‘environnement, arrivent à réaliser certains résultats intéressants. En effet, du fait de la GOANA, la production céréalière a connu une augmentation assez considérable. Mais la régression de la qualité des sols, l‘insuffisance et la vétusté du matériel agricole et les aléas climatiques influent beaucoup sur les rendements des cultures pluviales dont l‘avenir incertain constitue un facteur de promotion du maraîchage qui se développe au niveau des cuvettes des Niayes, des terroirs de Keur Momar Sarr et autour des forages. L‘élevage constitue l‘une des activités maîtresses de la région en raison del‘appartenance d‘une grande partie de son territoire (65%) à la zonesylvopastorale. Il occupe avec l‘agriculture plus de 80% de la population. Il est de type extensif et transhumant avec la disponibilité de parcours naturels et l‘existence de forages pastoraux. Grâce à l‘importance des zones de pâturage(21000 km2), à l‘expérience longtemps acquise par les éleveurs et la présenced‘unités pastorales mise en place par le PAPEL, la région de Louga constituevéritablement une zone d‘élevage. Le secteur secondaire est encore à la traîne, avec en bandoulière la fermetured‘unités industrielles est caractérisé par des difficultés structurelles, même si par ailleurs l‘artisanat jouit d‘une bonne réputation dans le domaine de la menuiserie, la tapisserie, la confection de chaussures, d‘objets d‘art et d‘instruments de musique et la poterie. Le commerce en général connaît un essor certain notamment au niveau dusecteur informel très dynamique. Le dynamisme de ce secteur n‘est malheureusement pas perceptible au niveau de l‘économie sénégalaise du fait del‘absence de comptabilité des différents acteurs qui s‘y déploient. D‘autres Activités de services nées des nouvelles technologies et du transport (cyber café,services de bureautique, mototaxis) émergent et occupent une bonne partie desjeunes. Sur le plan social, selon les résultats de l‘enquête village de 2009, l‘indice global(ou indice composite) d‘accès aux services sociaux de base en zone rurale estestimé à 350 dans la région de Louga, ce qui la classe au dixième rang national,même si, par ailleurs, il ya eu un accroissement substantiel de l‘indice entre 2000et 2009, soit 80,4%. Le taux d‘accessibilité aux services sociaux de base est 70%,c’est-à-dire que 70% de la population rurale de la région a accès aux servicessociaux de base. L‘analyse suivant le département laisse apparaître des disparités criardes endéfaveur de Linguère notamment où l‘indice global est estimé à 150 contre 400pour Louga et Kébémer. Donc, 30% seulement des populations rurales dudépartement de Linguère ont accès aux services sociaux de base alors que lesproportions sont de 80% pour Louga et Kébémer. Les communautés rurales dont l‘indice d‘accès aux services de base est endessous de 250 sont considérées comme pauvres c‘est-à-dire que moins de 50% aaccès aux services de base. Les communautés les plus pauvres, en termes d‘accèsaux services de base, sont concentrées dans la région de Louga pour près de 21%(13 sur 62) et 25 % des communautés rurales en situation de précarité (situéessur la ligne de pauvreté) sont de la région de Louga.

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Table des matières

INTRODUCTION
HISTORIQUE
PREMIERE PARTIE : PRÉSENTATION DE LA RÉGION DE LOUGA
1. PRESENTATION DE LA REGION
1.1Situation géographique de la région
1.2Caractéristiques physiques et potentialités naturelles
1.3Présentation administrative de la région
1.4Aspects économiques
2. SITUATION DEMOGRAPHIQUE DE LA REGION
2.1 Effectif et répartition spatiale de la population de Louga
2.2 Structure de la population par âge et par sexe
3. Situation de l‘hygiène et de l‘assainissement
4. Situation sanitaire de la région
5. Rappel anatomo-physiologique
5.1 L‘oreille
5.1.1 Anatomie
5.1.1.1 L‘oreille externe
5.1.1.2 L‘oreille moyenne
5.1.1.3 L‘oreille interne
5.1.2 Physiologie
5.1.2.1 Audition
5.1.2. Equilibre
5.2 Les cavités nasales
5.2.1 Anatomie
5.2.1.1 Septum nasal
5.2.1.2 Paroi latérale
5.2.1.3 Cornets
5.2.1.4 Méats
5.2.2 Physiologie
5.3 Les cavités sinusiennes
5.3.1 Anatomie
5.3.1.1 Le sinus maxillaire
5.3.1.2Le sinus ethmoïdal
5.3.1.3 Le sinus frontal
5.3.1.4 Le sinus sphénoïdal
5.3.2 Physiologie
5.4 Le pharynx
5.4.1 Anatomie
5.4.2 Physiologie
5.5 Le larynx
5.5.1 Anatomie
5.5.2 Physiologie
5.6 Lathyroïde
5.6.1 Anatomie
5.6.1.1 Constitution de la loge thyroïdienne
5.6.1.2 Le contenu
5.6.2 Physiologie
5.7 Les glandes salivaires
5.7.1 Anatomie
5.7.1.1 Région parotidienne et glande parotide
5.7.1.2 Région submandibulaire et glande submandibulaire
5.7.1.3 Région sublinguale et glande sublinguale
5.7.2 Physiologie
5.8 Les ganglions lymphatiques de la tête et du cou
5.8.1 Anatomie
5.8.1 Physiologie
DEUXIEME PARTIE
I. Objectifs
II. cadre de l‘étude
II. 1. Présentation du CHRASML
II. 2 Patients et Méthodes
II-2.1- Patients
II-2-2 Méthodes
III-Résultats
III-1- Données épidémiologiques
III-2 Répartition en fonction des mois de consultation
III-3 Répartition en fonction de l‘adresse
III-4- Données cliniques
III-4-1-Répartition des types de pathologies
III-4-1-1-La pathologie rhinologique
III-4-1-2-La pathologie pharyngo-laryngée
III-4-1-3-La pathologie otologique
III-4-1-4-Malformations
III-4-1-5 Autres
III-4-1-6 Rhinologie + Pharyngolaryngologie
III-4-2-Corrélation entre types de pathologies et tranches d‘âge
III-4-3-Corrélation entre types de pathologies et sexe
III-4-4-répartition des pathologies rencontré en fonction de leur fréquence
IV. Discussion
IV-1-Au plan épidémiologique
IV-1-1- Age
IV-1-2 Sexe
IV-2- Au plan clinique
CONCLUSION
RÉFÉRENCES

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