l’intertextualité et l’intratextualité 

l’intertextualité et l’intratextualité 

Autour de la notion du texte : Vu la complexité et la richesse du texte littéraire, les approches et les méthodes d’analyse furent nombreuses afin d’arriver à dégager sa quintessence. Ainsi, plusieurs approches ont été élaborées, inscrivant la littérature dans un domaine donné (la psychanalyse, la sociologie, l’histoire). L’approche du texte littéraire indépendamment de son contexte, en s’interdisant toute référence aux déterminations extérieures, ne s’est opérée que lorsque l’autonomie du champ littéraire a été proclamée, considérant le texte littéraire comme étant une entité close. Roland Barthes reprend, dans son article «Théorie du texte», la définition du texte selon Julia Kristeva du texte : «Nous définissons le Texte comme un appareil translinguistique qui redistribue l’ordre de la langue en mettant en relation une parole communicative visant l’information directe avec différents énoncés antérieurs ou synchroniques.»6 Le texte prend alors des proportions plus importantes que dans sa définition classique et devient porteur de sa propre dynamique. Les formalistes sont les précurseurs de l’isolement du texte de son entoure biographique, historique, et idéologique, ils l’ont centré sur lui-même. Doué d’une existence propre le texte s’autonomise et échappe même à l’emprise de son producteur. Il est possible d’avancer que le texte se socialise et devient l’interlocuteur d’autres textes, un acteur social stricto sensu; «l’analyse textuelle envisage le récit non comme un produit fini, clôturé mais comme production en train de se faire, branchée sur d’autres textes, d’autres codes, articulée sur la société, l’histoire, non seulement des voies déterministes mais citationnelles»7. C’est dans ce contexte et contre l’insularité proclamée du texte que le concept d’intertextualité a vu le jour.

Du dialogisme à l’intertextualité 

Le concept de dialogisme est mis en place par Mikhaïl Bakhtine. «Il désigne les formes de la présence de l’autre dans le discours : le discours en effet n’émerge que dans un processus d’interaction entre une conscience individuelle et une autre qui l’inspire et à qui elle répond»8. Il note que l’écrivain ne se réfère pas seulement à la réalité qui l’entoure, mais il se réfère aussi à la littérature antérieure. A travers ses travaux sur l’oeuvre de Dostoïevski, il démontre que le roman possède structurellement une prédisposition à intégrer, sous forme polyphonique, une grande diversité de composants linguistiques, stylistiques et culturels. C’est ainsi qu’il forge le concept de polyphonie qu’il définit comme étant «la pluralité des voix et de consciences autonomes dans la représentation romanesque»9. C’est Julia Kristeva qui introduit le terme d’intertextualité à partir des travaux de Bakhtine sur le dialogisme et le circonscrit au domaine littéraire seulement.

Ce concept est apparu vers les années 1968 sous l’influence du groupe Tel Quel et de sa revue homonyme et par le biais de deux publications : Théorie d’ensemble10 , ouvrage collectif signé par des noms tels: Foucault, Barthes, Derrida, Sollers et Kristeva, Sèméiotikè, Recherche pour une sémanalyse de Julia Kristeva où elle propose la définition suivante: « (…) le mot (le texte) est un croisement de mots (de textes) où on lit au moins un autre mot (texte). Chez Bakhtine d’ailleurs, ces deux axes, qu’il appelle respectivement dialogue et ambivalence, ne sont pas clairement distingués. Mais ce manque de rigueur est plutôt une découverte que Bakhtine est le premier à introduire dans la théorie littéraire: tout texte se construit comme mosaïque de citations, tout texte est absorption et transformation d’un autre texte. A la place de la notion d’intersubjectivité s’installe celle d’intertextualité, et le langage poétique se lit, au moins, comme double»11. Comme le mot est mis en partage donc appartient au sujet et au destinataire et est orienté vers les énoncés antérieurs et contemporains, le texte est toujours au croisement d’autres textes. Philippe Sollers ajoute que «tout texte se situe à la jonction de plusieurs textes dont il est à la fois la relecture, l’accentuation, la condensation, le déplacement et la profondeur».12 Ainsi, l’intertextualité a supplanté la théorie des sources, clé de voûte de la littérature comparée. Mettant fin au mythe de la création pure, elle désigne la capacité des textes à communiquer et à s’interpeller les uns les autres à travers des réseaux multiples et polymorphes. Roland Barthes affirme que «tout texte est un intertexte; d’autres textes sont présents en lui, à des niveaux variables, sous des formes plus ou moins reconnaissables: les textes de la culture antérieure et ceux de la culture environnante», pour terminer sur l’idée que «tout texte est un tissu nouveau de citations révolues»13.

L’intratextualité ou l’intertextualité restreinte :

Plusieurs autres types d’intertextualités ont été distingués. Ainsi les références intertextuelles peuvent être décelables dans l’oeuvre d’un même auteur, et ce par un ensemble de répétitions et d’auto-reproductions qui mettent en réseau ses différents textes. C’est la notion d’intratextualité. Elle est définie comme la reprise d’un texte ou de fragments de textes, écrits auparavant et réemployés dans un texte différent. C’est une ressemblance qui se démarque par une répétition constante dans l’ensemble de l’oeuvre de l’auteur, servant ainsi à lier et mettre en réseau plusieurs textes disparates. De ce fait, Lucien Dällenbach, et partant des travaux réalisés par Jean Ricardou23, distingue «entre une intertextualité générale (rapports intertextuels entre textes d’auteurs différents) et une intertextualité restreinte (rapports intertextuels entre textes du même auteur»24. Cette distinction s’ajoute à celle établit entre une intertextualité externe comprise comme rapport d’un texte à un autre et une intertextualité interne entendue comme rapport d’un texte à lui-même. Ainsi, et pour faire le lien entre ces deux sortes de différenciations, Dällenbach propose de distinguer à côté de l’intertextualité générale et de l’intertextualité restreinte une intertextualité autarcique, qu’il propose de nommer autotextualité et qu’il définit comme suit : «Circonscrit par l’ensemble des relations possibles d’un texte avec lui-même, le secteur de l’autotextuel peut être spécifié par la multiplication de deux couples de critères. Dès lors que l’on définit l’autotexte comme une réduplication interne qui dédouble le récit tout ou partie sous sa dimension littérale (celle du texte, entendu strictement) ou référentielle (celle de la fiction).»25

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIER CHAPITRE :  L’intertextualité et l’intratextualité :  De l’hétérogénéité à l’homogénéité
1- l’intertextualité et l’intratextualité
1-1- Autour de la notion du texte
1-2- Du dialogisme à l’intertextualité
1-3- Gérard Genette et le concept de transtextualité
1-4- L’intratextualité ou l’intertextualité restreinte 
2- L’intertextualité et l’intratextualité dans la littérature algérienne de langue française 
3- L’insertion de l’intratextualité dans les oeuvres de Fatéma Bakhaï
DEUXIEME CHAPITRE  Le signifiant intratextuel
1- De quelques éléments paratextuels
1-1- Les titres :
1-2- Les notes
2- De quelques structures du récit :
2-1- Les anachronies temporelles :
2-1-1- Les analepses :
2-1-3- Les ellipses et les sommaires :
2-2- Les narrateurs
3- De quelques éléments typographiques :
TROISIEME CHAPITRE : Le signifié intratextuel.
1- La thématique :
2- les mythes d’origine :
3- Les personnages :
3-1- les personnages-référentiels :
3-2- Les personnages-embrayeurs :
3-3- Les personnages-anaphores :
4-L’euphémisation de la mort :
5-Le signifié historique :
QUATRIEME CHAPITRE : L’intertextualité autarcique
1-Les mises en abyme prospectives
2- Les mises en abyme rétrospectives :
3-Les mises en abyme rétro-prospectives
CINQUIEME CHAPITRE L’intertextualité intratextuelle
1-L’inscription de l’histoire réelle :
2-L’inscription de l’histoire fictive :
3-L’inscription de l’histoire mythique :
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
1- Mots clés
2- Résumé

3- Summary
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