L’intérêt du programme de RFR

DEFINITION ET CONTEXTUALISATION

Définition 

La lombalgie est souvent décrite comme le « mal du siècle », en effet elle est de plus en plus présente dans nos vies au fil des années et on estimerait même aujourd’hui que 4 personnes sur 5 en souffriront au cours de leur vie, mais derrière cette appellation plutôt imposante se cache quelque chose de connu et de codifié. Elle se définie comme une douleur lombo-sacrée médiane, ou bien latéralisée pouvant être accompagnée d’irradiations qui peuvent rarement dépasser le genoux, en se basant sur la définition de L’ANAES 2000 [1] et de L’HAS 2015 [2] . La lombalgie va ensuite se décliner en lombalgie spécifique (pouvant être associée à une radiculalgie comme la hernie discale) et non spécifique (non associée à une radiculalgie), ces dernières représentent 90% des cas de lombalgie. La hernie discale est avant tout une pathologie du disque vertébral (constitué d’un noyau central et d’anneaux périphériques), qui survient lorsque les anneaux du disque sont atteints. Le noyau central va alors s’engager dans l’atteinte et faire saillit à l’extérieur du rachis comprimant le plus souvent une racine nerveuse voire dans des cas plus graves, la moelle épinière d’après la définition du Larousse médical [3].

Contexte épidémiologique et socio professionnel 

Pour définir un contexte clair et précis, la lombalgie est l’un des grands maux du siècle, rien qu’en France dans le milieu professionnel on retrouve plus de 60% des employés qui connaissent un épisode lombalgique. Il y a une prévalence en France, de lombalgie chronique de 7,9 % pour les hommes et de 7,5% pour les femmes ce qui en fait une maladie neutre au niveau du sexe, ratio selon un rapport de la HAS de 2007 [4]. C’est aussi la cause majeure (20% des arrêts), voir principale d’arrêt de travail avec pas moins de 167000 arrêts recensés rien qu’en 2015. Ce sont la plupart du temps des arrêts de longue durée et de cout important. Cela représente cout total de plus d’un milliard d’euro pour l’ensemble des cas soit l’équivalent du cout de tous les autres TMS réunis. Les lombalgies se déclenchent dans plus de la moitié des cas (53%) par des ports de charges , dans un quart des cas lors de chutes, enfin 10% des cas apparaissent suite à une utilisation intensive d’outillage, toutes ces données proviennent de L’INRS [5]. Parmi la pléthore de lombalgies existantes, la hernie discale lombaire est la plus répandue avec une prévalence théorique d’au moins 39% sur la population française générale lombalgique. Cette proportion théorique importante est surtout due au fait que la plupart des patients au départ sont asymptomatiques [6]. La population la plus touchée par la hernie discale lombaire va être une population située entre 20 et 50 ans avec un sexe ratio neutre de 1. Les régions les plus touchées sont L4-L5 et L5-S1 représentant 90% des hernies lombaires [7]. La prise en charge et le traitement de cette pathologie un enjeu de taille pour les entreprises, la sécurité sociale ainsi que les professionnels de santé. Etant donné que la propension des patients présentant ces lombalgies et en particulier différents grades d’hernie discale augmente, il est essentiel que les professions médicales utilisent des méthodes de rééducations, traitements spécifiques (et adaptés), en accord avec les dernières données scientifiques, catégories dans lequel on trouve le programme de RFR (Restauration Fonctionnelle du Rachis).

ANATOMIE PHYSIOLOGIQUE DU DISQUE ET DES STRUCTURES ADJACENTES

Anatomie physiologique du disque

Pour expliquer la physiopathologie en elle-même il faut expliquer le fonctionnement et la composition des différents éléments intervenant dans le mécanisme de la lombalgie qu’elle soit spécifique ou non (Le disque, les articulaires postérieures, les chaines musculo ligamentaires périphériques). Cela est d’autant plus justifié car le programme de RFR est une méthode dite globale qui intéresse l’ensemble de ces structures Le disque vertébral, élément essentiel se décompose en 2 parties que sont l’anneau fibreux (anulus fibrosus) et le noyau gélatineux (nucleus pulposus).

Pour commencer par sa partie annulaire, le disque se compose de lames disposées en formations annulaires concentriques. Les fibres qui composent cet annulus sont obliques et certaines d’entre elles permettent de relier les différentes lames les unes avec les autres. Plus on se rapproche du disque, plus il s’opère une transition d’organisation dans ce dernier. On passe de lames fibreuses très denses et resserrées comme décrit juste au-dessus à un amas dit gélatineux de fibres plutôt lâches associées à des protéoglycannes avec une augmentation importante mais logique de l’hydratation. Le taux d’hydratation du nucleus pulposus est d’environ 90% du a la haute capacité de stockage aqueux des protéoglycannes [8]. Ce disque est imbriqué entre deux plaques cartilagineuses, ou plus simplement entre deux cartilages vertébraux. Ces cartilages recouvrent l’ensemble des plateaux vertébraux supérieurs et inférieurs. Cependant ils ne sont pas lisses et sont parsemés de nombreux foramens permettant des échanges entre les différents éléments du rachis, ce sont les pertuis vertébraux.

Ainsi toutes ces particularités et ces rapports anatomiques permettent au disque d’assurer deux de ces problématiques majeures qui sont [9] :

-Son hydratation par le biais des propriétés thixotropiques du gel protéoglycanne de son nucleus pulposus. Pour rappel la thixotropie est le passage en phase liquide d’une solution gel à la suite de l’agitation ou lors de mouvements répétés.
-Sa nutrition qui se fait par le biais des pertuis vertébraux et à l’aide de la propriété vue précédemment. Ainsi lors de phénomènes de décompressions/compressions qui se déroulent lors des différents mouvements du tronc, les échanges liquidiens permettant le maintien et le renouvèlement de l’hydratation assurent aussi les besoins nutritifs.

Ces mécanismes répondent au fait que le disque est avasculaire et non innervé, sauf dans son tiers périphérique par le nerf sinu vertébral (qui innerve aussi le ligament longitudinal postérieur, la face ventrale de la dure mère). Ce nerf décrit par Luschka en 1850 à une composante majoritaire orthosympathique et joue donc sur l’innervation dite sensitive du rachis. Il est souvent impliqué dans la douleur lors des lombalgies discales comme la hernie et aide aux transmissions algiques généralisées de cette pathologie .

Au niveau physiologique strict, l’orientation des fibres composant les lames du disque décrites plus haut (disposition oblique) implique une résistance à la torsion. Chaque lame résiste à une direction de torsion particulière de manière alternée (car chaque lame a une orientation oblique contraire à la lame précédente) permettant d’augmenter la durée de vie du disque (mais pas de le protéger totalement) et son hydratation lorsque qu’il est soumis à ce type de contraintes .

Anatomie physiologique des articulaires postérieures

Les articulations postérieures du rachis sont donc des éléments intervenant dans la pathologie qu’est la hernie discale, pour les décrire succinctement ce sont des surfaces articulaires qui sont obliques en bas et en arrière (mais aussi en dedans), et qui s’articulent deux à deux entre la vertèbre supérieure et inférieure. Elles sont bien évidemment entourées d’une capsule articulaire vascularisée et innervée siège des données proprioceptives du rachis qui vont influencer les autres éléments adjacents (réaction du nerf sinu vertebral ou des chaines musculo ligamentaire) en modifiant leur trophicité. Au niveau fonctionnel les articulaires postérieures (AP) contrairement au disque, ont un mouvement synergique avec les inflexions du rachis. Cela signifie que lors d’une flexion les AP glissent en haut et en avant effectuant un mouvement d’ouverture, à l’inverse en extension de rachis, les AP glissent en arrière et en bas réalisant un mouvement de pincement/fermeture. Sur une inclinaison latérale, l’AP homolatérale effectue une fermeture alors que la controlatérale elle, réalise une ouverture. Enfin pour les mouvements de rotation on assiste à une coaptation de l’AP homolatérale à cette dernière, et au contraire une décoaptation de l’AP controlatérale. C’est lorsque que l’amplitude maximale de ce système articulaire postérieur est atteint (notamment en flexion) que les forces en surplus sont retransmises à l’annulus fibrosus et au système musculo tendineux postérieur entrainant les lésions sus décrites .

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Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1 DEFINITION ET CONTEXTUALISATION
1.1.1 Définition
1.1.2 Contexte épidémiologique et socio professionnel
1.2 ANATOMIE PHYSIOLOGIQUE DU DISQUE ET DES STRUCTURES ADJACENTES
1.2.1 Anatomie physiologique du disque
1.2.2 Anatomie physiologique des articulaires postérieures
1.2.3 Anatomie physiologique du système musculo tendineux postérieur
1.3 MECANISME LESIONNEL ET FINALITE
1.3.1 Mécanisme lésionnel
1.3.2 Finalités possibles de la protrusion
1.4 PROGRAMME DE RESTAURATION FONCTIONELLE DU RACHIS (RFR)
1.4.1 Historique succinct du programme
1.4.2 Description du programme
1.4.2.1 Le concept bio psycho social de la douleur et sa prise en charge
1.4.2.2 L’inclinomètrie et l’économie rachidienne
1.4.2.3 Le renforcement et l’extensibilité dynamique du rachis et des muscles périphériques
1.5 DONNEES DE BASE, PERTINENCE PRATIQUE DE LA RFR ET PROBLEMATISATION
1.5.1 Résultats actuels du RFR dans son domaine préférentiel
1.5.2 Possible pertinence dans la prise en charge de la hernie discale et problématisation
2. METHODOLOGIE
2.1 Critères d’éligibilité des études pour cette revue
2.1.1 schéma des études de la revue
2.1.2 Population, intervention des études et comparateur
2.1.3 Critères de jugements utilisés dans les études
2.2 Méthodologie de recherche des études
2.3 Méthode pour l’extraction et l’analyse des données des études
2.3.1 Sélection et évaluation de la qualité méthodologique (EQM)
2.3.2 Extraction et méthode de synthèse des résultats
3. RESULTATS
3.1 Description des études
3.2 Risques de biais des études incluses
3.3 Effets de l’intervention sur les critères de jugements de la revue
3.3.1 Effets sur l’Oswestry Disability Index (score ODI)
3.3.2 Effets sur la global rating of change scale (GRCS)
4. DISCUSSIONS
4.1 Analyse des principaux résultats
4.1.1 Analyse sur L’Oswestry Disability Index (score ODI)
4.1.2 Analyse sur la global rating of change scale (GRCS)
4.1.3 Synthèse des analyses des critères de jugements
4.2 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3 Qualité des preuves
4.4 Biais potentiels de la revue
5. CONCLUSION
6. BIBLIOGRAPHIES

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