L’intégration professionnelle dans le canton de Neuchâtel

L’intégration professionnelle dans le canton de Neuchâtel

Le conseil en insertion socioprofessionnelle (CISP)

Dès 2016, le plan d’action Asile implique une nouvelle structure qui renforce le travail des assistant·e·s sociaux·ales dans le domaine de l’intégration professionnelle. Le conseil en insertion socioprofessionnelle vise à intervenir plus rapidement dans le parcours professionnel de la personne, afin d’optimiser son insertion sur le marché du travail. La structure de conseil fait intervenir plusieurs parties prenantes institutionnelles. En Suisse, une personne obtenant un statut de réfugié ou une admission provisoire représente un public pour lequel chaque canton reçoit des indemnités forfaitaires de la Confédération. Celles-ci permettent de financer des mesures qui favorisent l’intégration socioprofessionnelle des personnes. Dans le canton de Neuchâtel, le COSM et le SMIG sont les services publics compétents pour l’insertion socioprofessionnelle de personnes attribuées au domaine de l’asile. Le montant des « forfaits d’intégration » est adapté chaque année en fonction de l’indice suisse des prix à la consommation. De plus, selon l’Ordonnance sur l’intégration des étrangers (2018, section 2, article 18), ces contributions « peuvent être liées à la réalisation d’objectifs sociopolitiques et restreintes à certaines catégories de personnes ». Ainsi, les cantons bénéficient d’une marge de manœuvre en ce qui concerne l’utilisation de ces contributions. Les forfaits d’intégration visent à encourager l’insertion professionnelle et l’apprentissage d’une langue nationale de personnes issues de l’asile. Trois types de permis de séjour caractérisent le public à qui s’adressent ces forfaits. – Les personnes ayant la qualité et le statut de réfugié·e (permis B), pour une durée de cinq ans depuis le dépôt de la demande d’asile. – Les personnes admises à titre provisoire, détenant la qualité de réfugié·e mais non le statut (permis F réfugié), pour une durée de sept ans depuis l’arrivée de la personne en Suisse. – Les personnes admises à titre provisoire n’ayant pas la qualité de réfugié·e (permis F), mais dont le retour dans le pays d’origine est illicite ou impossible, pendant maximum sept ans depuis l’arrivée en Suisse. 15 En ce qui concerne l’autorisation de travailler, les personnes au bénéfice des permis cités ont l’autorisation d’exercer une activité lucrative (article 61, alinéa 1, Loi sur l’asile ; article 85, alinéa 1, Loi sur les étrangers et l’intégration). Pour les trois permis, les personnes sont autorisées à exercer une activité lucrative uniquement « aux conditions de rémunération et de travail usuelles du lieu, de la profession et de la branche » (Loi sur les étrangers et l’intégration, article 22). Cette population représente le public auquel s’adresse la structure de conseil en insertion socioprofessionnelle. Il est toutefois nécessaire que la personne se trouve dans un parcours en vue d’une insertion professionnelle pour en bénéficier. Coordonnée par le COSM, la structure de conseil en insertion socioprofessionnelle est mise en place par le SMIG et les œuvres d’entraide Caritas et le Centre social protestant (CSP). Rattachés au Département de l’économie et de l’action sociale (DEAS), le COSM et le SMIG ont notamment le mandat d’encourager l’autonomie sociale et professionnelle des personnes issues de l’asile. Fondé dans les années 1990, le COSM a pour but d’appliquer la loi sur l’intégration et la cohésion multiculturelle. Selon cette loi, le service doit encourager les démarches qui visent l’intégration sociale, professionnelle et interculturelle ainsi que la pleine participation des personnes issues de la migration à la société (Loi sur l’intégration et la cohésion multiculturelle, 2013, article 1, alinéa 2). Ce service travaille également à la prévention des discriminations et à l’égalité des droits. Ses activités visent à favoriser la cohésion sociale ainsi que l’intégration des populations suisses et issues de la migration. De son côté, le SMIG s’occupe de toute question en lien avec l’application de la loi sur les étrangers et l’intégration, et de la loi sur l’asile. Il est constitué des entités suivantes : l’Office du séjour et de l’établissement, l’Office de la main-d’œuvre, la direction juridique, la direction finances et administration, l’Office social de l’asile en premier et second accueil. Enfin, dans le cadre du conseil en insertion socioprofessionnelle, les œuvres d’entraide sont des institutions privées, mandatées par l’État et son autorité d’aide sociale pour accompagner les personnes réfugiées vers une démarche d’intégration sur le marché de l’emploi. Ces institutions sont mobilisé·e·s dès juillet 2016, lorsque le projet CISP est introduit dans sa phase pilote pour une durée d’un an et demi. Actuellement, le SMIG, Caritas et le CSP emploient des CISP, dont le cahier des charges peut être présenté en cinq points : – Les CISP accompagnent les bénéficiaires dans leur parcours professionnel en identifiant, développant et valorisant leurs compétences. – Les CISP aident à définir un projet d’intégration socioprofessionnelle. 16 – Les CISP orientent les personnes vers le parcours d’intégration le plus adapté, qu’il soit social ou professionnel, en prenant en compte les expériences et les souhaits de la personne, la faisabilité du projet et la situation du marché de l’emploi. – Les CISP proposent des mesures cohérentes avec le projet de la personne. – Les CISP assurent le suivi des bénéficiaires par des entretiens et sont à disposition des entreprises et des structures proposant des programmes d’insertion. Le mandat des CISP se termine lorsque les personnes accèdent aux structures ordinaires. La gestion du dossier est alors transmise à l’entité compétente, telle que l’ORP ou une structure d’insertion.

Cadre théorique

Dans ce chapitre, je présente les concepts et les notions de la psychologie socioculturelle et de l’étude des migrations qui constituent le cadre théorique interdisciplinaire de ce travail. Élaboré en parallèle aux différentes étapes de la recherche, il contient notamment les éléments théoriques mobilisés dans l’analyse. En premier lieu, il convient d’expliquer certaines notions liées à la migration ainsi que le sens avec lequel elles sont utilisées dans ce travail. Ensuite, il convient de présenter les deux axes théoriques principaux de cette recherche. Je commence par exposer les apports de la psychologie socioculturelle à l’étude des parcours de vie, puis les enjeux de l’insertion professionnelle de personnes migrantes. Ce chapitre se termine par la présentation de la problématique de ce travail, qui permet de considérer les questions de recherche à la lumière des éléments théoriques mobilisés. 3.1. Des notions liées à la migration Dans cette partie, il convient d’expliciter le sens de « migration forcée » et de « personne réfugiée » qui sont des termes mobilisés tout au long du travail. Puis, je présente la perspective transnationale dans les études des migrations. 3.1.1. Quel type de migration ? Dans le langage courant, plusieurs expressions font référence au déplacement de personnes demandeuses d’asile, dont notamment « migration économique » et « migration forcée ». L’utilisation de ces expressions comprend le risque de catégorisation des mouvements migratoires selon une conception binaire. Le sujet choisirait de migrer pour des raisons économiques, ou serait forcé de le faire pour des raisons politiques. Toutefois, cette représentation n’illustre pas la réalité vécue par ces individus, car la décision de migrer relève d’une multitude de facteurs. Pour cette raison, il convient de considérer la migration volontaire et la migration forcée sur un même continuum, chaque cas étant unique et se situant plus ou moins d’un côté ou de l’autre (Zetter, 2014). Ainsi, si les migrations peuvent être différenciées – notamment en raison des cadres légaux mis en place pour les différents types – il convient cependant de considérer chaque cas comme unique et non défini par une 18 catégorie fixe. Cette perspective est adoptée dans ce travail, car elle permet d’aller au-delà des catégories de migration, et ainsi de s’intéresser aux trajectoires migratoires individuelles.

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Table des matières

1. Introduction
1.1. Contexte et choix de la thématique
1.2. Questions de recherche
2. Contexte : l’intégration professionnelle dans le canton de Neuchâtel
2.1. Une stratégie à l’
2.2. Le parcours d’intégration socioprofessionnelle d’une personne issue de l’asile
2.3. Le conseil en insertion socioprofessionnelle (CISP
3. Cadre théorique
3.1. Des notions liées à la migration
3.1.1. Quel type de migration ?
3.1.2. Qu’est-ce qu’une personne réfugiée ?
3.1.3. La perspective transnationale de la migration
3.2. La psychologie socioculturelle du développement
3.2.1. Les études des parcours de vie
3.2.2. La psychologie socioculturelle
3.2.3. L’étude des transitions dans les parcours de vie
3.2.4. L’usage de ressources dans les transitions
Ressources symboliques
Ressources sociales
Ressources personnelles
Ressources institutionnelles
3.3. La migration et l’insertion professionnelle
3.3.1. Le travail et la sphère professionnelle
3.3.2. L’identité et le travail
3.3.3. L’insertion professionnelle de personnes migrantes
3.3.4. L’accompagnement dans la transition professionnelle
3.4. Problématique
4. Méthodologie
4.1. Épistémologie de la recherche en sciences sociales
4.2. Choix de la méthodologie de recherche
4.2.1. La théorie ancrée
4.2.2. Induction et abduction
4.2.3. Une approche développementale
4.3. Accès aux participant·e·s
4.4. Présentation des participant·e·s
4.5. Récolte des données par entretiens
4.5.1. Entretiens avec les bénéficiaires
4.5.2. Entretiens avec les CISP
4.6. Transcription des entretiens
4.7. Analyse
4.7.1. Analyse globale
4.7.2. Étude de cas
4.7.3. Analyse transversale : du codage théorique au trajectory equifinality model (TEM)……50
5. Analyse
5.1. Études de cas
5.1.1. Samuel
De la scolarité au « choix » d’un métier
L’arrivée en Suisse
Les dynamiques de la transition professionnelle
5.1.2. Gebre
La réalisation d’un plan de vie
Les dynamiques de la transition professionnelle
5.1.3. Synthèse analytique
Des facteurs explicatifs ?
L’identité professionnelle : formulation d’une hypothèse
5.2. Analyse transversale
5.2.1. Trajectory equifinality model (TEM) de la trajectoire professionnelle
5.2.2. Le service national en Érythrée
5.2.3. Le rôle du réseau social dans l’orientation professionnelle initiale
5.2.4. Le rôle du travail et de l’activité professionnelle
5.2.5. Les changements à l’arrivée en Suisse
Rupture linguistique
Rupture professionnelle
5.2.6. Des transitions liées
5.2.7. Les CISP dans la trajectoire professionnelle des personnes
La compréhension du rôle des CISP
Une ressource interpersonnelle dans la relation
6. Conclusion
7. Limites et ouverture
Bibliographie
Textes de lois et documents de l’administration cantonale neuchâteloise .104
Annexes
1. Grilles d’entretien
1.1. Grille pour le premier entretien avec les bénéficiaires
1.2. Grille pour le second entretien avec les bénéficiaires
1.3. Grille pour l’entretien avec les CISP

 

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