L’intégration linguistique des étrangers

L’intégration linguistique des étrangers

Historiographie

Depuis relativement peu d’années la plupart des historiens considèrent les migrations humaines comme des éléments constitutifs fondamentaux de nos sociétés. Il est important de savoir que l’immigration, jusqu’à la fin des années 1970, n’a jamais été traitée comme un sujet d’étude à part entière. Depuis, les études historiques présentant les origines des flux migratoires, en les replaçant dans un contexte politique ou économique pour tenter d’en expliciter les causes, sont très nombreuses. La production de thèses universitaires sur ce thème assez général a connu une hausse considérable à partir des années 1980 puisque auparavant cette problématique n’était pas perçue comme un facteur participant à la construction d’une histoire nationale. La volonté de réhabiliter l’histoire des étrangers de France, de redonner une place légitime et visible aux immigrés au sein de la société, s’e st développée parallèlement à l’essor d’une considération de l’opinion publique et des pouvoirs politiques envers les étrangers de France15. La reconnaissance juridique, sociale et politique, mettant en jeux la problématique de l’intégration des étrangers s’est effectuée progressivement à partir de la fin du XIXe siècle et a suivi un cours très inconstant au XXe siècle. Des experts de l’immigration, juristes, économistes, anthropologues, sociologues, historiens ont abordé de leur temps et selon les questionnements propres à leur époque, ce phénomène et l’ont appréhendé d’une certaine manière, singulière, qu’il convient de présenter.

Une histoire juridique de l’étranger

Après la défaite contre la Prusse en 1870, et l’instauration durable de la République à partir de 1875, l’importance de la définition de la nationalité, valeur d’appartenance à la nouvelle République, fait apparaître un problème qu’on ne considérait pas comme tel auparavant : l’immigration. Les avis divergeant autour de l’opposition entre un individu étranger et un autre dit national est à l’origine d’une production conséquente de thèses de droit et d’ouvrages nombreux concernant la question juridique du statut de l’étranger en France.15 Noiriel Gérard, Le creuset français- Histoire de l’immigration- XIXe-XXe siècle, Paris, Le seuil, « L’Univers Historique », 1988.L’intégration linguistique des étrangers en Maine et Loire à travers le milieu associatif dans les années 1970 et 1980

Des travaux juridiques sur le statut de l’étranger

Alors que l’immigration des travailleurs étrangers d’origine européenne commençait à battre son plein, et que la nationalisation de la population se théorisait, la nécessité d’intégrer les étrangers, en leur donnant accès plus facilement à la nationalité, se fit ressentir. Les historiens de la troisième république n’ont pas été nombreux à évoquer l’immigration surtout dans un contexte d’affirmation de l’identité nationale française. Le principe fondateur d’unicité républicaine est fortement mis en avant à la fin du XIXe siècle. Jules Michelet, célèbre historien du XIXe siècle louait quant à lui le « génie assimilateur de la France » pour justifier l’absence de minorités étrangères, raciales sur le territoire et surtout pour valoriser l’unicité symbolique de la République française16. Les théoriciens du droit ont eux consacré plus de temps à la question des étrangers en se focalisant sur la notion du statut juridique de l’étranger, et de sa compatibilité avec la loi. Xavier Garnot est docteur en droit. Il publie en 1986 un ouvrage intitulé La condition de l’étranger dans le droit public français. Dans son introduction, il commence par constater la pauvreté des travaux juridiques sur les étrangers, une lacune à laquelle il souhaite remédier en déclarant que son ouvrage est « un aperçu, même succinct, un premier effort en vue de grouper les éléments qui constituent les rapports de l’étranger avec l’état17 ». L’auteur décline son argumentation en plusieurs thématiques mais insiste beaucoup sur celle de la criminalité et de la délinquance étrangère. Avec des chiffres à l’appui il déplore un taux de délinquance générale fortement élevé. Et c’est à partir de cette allégation que Xavier Garnot évoque la nécessité d’établir une réglementation claire envers les étrangers : « la sécurité des nationaux exige impérieusement une réforme comme le prouve l’accroissement incessant de la criminalité étrangère18 ».

La perception de l’étranger vis-à-vis de l’opinion

Après la période d’édification de l’Etat-nation qui a posé les premières bases d’une définition de la nationalité, avec la loi de 1889, et l’amorçage du clivage entre nationaux et étrangers, la problématique de l’immigration commence à se définir dans les discours politiques. Au début du XXe siècle la perception de l’autre, de l’étranger, par une partie de l’opinion se dégrade. Cette vision cultivée par des intellectuels et des personnalités politiques s’accompagnent de discours négatifs et xénophobes. L’immigration est alors présentée sous les traits d’une véritable « invasion » par ses détracteurs, mais aussi par ses défenseurs19. Etrangement, cette soi-disant invasion, terme à connotation xénophobe, pèse comme une menace sur l’uniformité de la population française. Pour preuve de cette tendance idéologique en progression, Jean Mathorez intitule un de ses ouvrages publié en 1914, La pénétration des étrangers en France, dans lequel il évoque une prolifération dangereuse d’immigrés dans le secteur industriel.En 1920, se mettent en place les prémices du processus de recrutement d’une main-d’œuvre étrangère, par l’Etat français. C’est à ce moment que de vives contestations contre les travailleurs immigrés se firent entendre, à nouveau. Ces discours mettaient en avant les menaces véritables, ou non, qui pesaient sur les travailleurs nationaux. Cette question apparaît comme cruciale et elle revient comme un leitmotiv dans des débats politiques passionnés. Ainsi, cette préoccupation prend beaucoup plus d’ampleur à la fin des années 1920, lorsque la France connaît des difficultés économiques graves. Mais ce critère d’opposition à l’immigration date de la période précédant la première guerre mondiale. Alphonse Andreani se posait déjà cette question en 1907, au sujet des étrangers installés depuis la seconde révolution industrielle : « Le travail national sera-t-il suffisamment protégé ? Nous n’essayerons pas de résoudre le problème21 ». En n’apportant aucune réponse, il semble que ses propos relèvent de la neutralité mais Andréani Alphonse se positionne plutôt en faveur des relations entre tous les peuples, ce qui selon lui est censé amener le progrès civilisationnel.

L’immigration à l’heure de l’expertise

Au début des années 1930, l’on voit poindre progressivement en France l’envergure de la crise économique qui sévit originellement en 1929, depuis le quartier de Wall Street à New York. La France connut un marasme d’un point de vue économique et politique et les répercussions sur la production industrielle nationale s’en ressentirent. C’est alors dans un contexte social néfaste que prirent racine les bases d’une politique axée sur l’immigration. En cette période, on observe l’apparition des premiers groupes d’experts scientifiques et spécialistes dans un domaine qui focalise de plus en plus les intérêts22. En même temps, on assiste à l’essor d’une tendance xénophobe, voire raciste émanant d’une partie de l’opinion française et alimentée par la presse. Un numéro du journal Le peuple publié en janvier 1931 s’interroge sur le nombre d’étrangers et sur leur dangerosité présumée pour la société. Mais l’uniformité apparente du discours xénophobe sur l’étranger ne doit pas nous faire oublier l’existence de travaux plus en accord avec une vision égalitaire vis-à-vis de l’étranger. Ainsi, Marcel Livian se place lui dans une posture de militant. Etant affilié à la SFIO, il fait partie des membres de la commission étrangère qui prennent position contre la sélection raciale des étrangers en France. En 1936, il est la figure de proue de la politique étrangère du front populaire en France. Son ouvrage préfacé par Marius Moutet, alors ministre socialiste du SFIO, propose une autre synthèse du statut juridique de l’étranger en France, rédigée dans une optique militante

L’élaboration de thèses raciales dans les années trente

Au cours des années trente, progressivement, l’impulsion politique insufflée afin d’encadrer l’immigration prend une direction assez particulière. En effet, l’idée de réguler l’immigration à travers une sélection raciale fait son chemin. L’inspirateur principal de cette politique n’est autre que Georges Mauco. Il fut l’un des plus grands experts français de l’immigration avant 1942. Il soutint sa thèse en 1932 sur ce thème d’étude très novateur mais c’est comme démographe qu’il se fit connaître en évoquant l’existence supposée de problèmes liés à l’immigration et de degrés d’assimilabilité24. Il ne fut pas le seul à cultiver cette vision, dans un climat sociétal où l’on remettait en question le principe d’acquisition de la nationalité française par le biais du « jus solis » au profit du « jus sanguinis ». Mauco est considéré au même titre qu’Alfred Sauvy ou que René Martial, comme un expert scientifique de la 22 Weil Patrick, Liberté, égalité, discriminations, Paris, Gallimard, 2009.question de l’immigration. Il connut une ascension politique fulgurante, après avoir réalisé une célèbre thèse sur le rapport entre les étrangers et l’économie en France dans laquelle il développa sa vision raciale de l’immigration. Celle-ci lui conféra une véritable réputation25. En 1938, Mauco est engagé au ministère en charge de l’immigration, nouvellement instauré, dans le cabinet de Philippe de Serre. Après une courte existence ce ministère est transformé en haut comité à la population pour lequel l’expertise de Georges Mauco devient nécessaire. Très influencé par le concept de degrés d’assimilibilité qu’il expose dans un ouvrage publié en 1937, L’assimilation des étrangers26, Georges Mauco se fait l’un des auteurs les plus influents sur ce thème27. La même année il affirme lors d’une conférence que « parmi la diversité des races étrangères en France, il est des éléments pour lesquels l’assimilation n’est pas possible, il y a aussi ceux appartenant à des races trop différentes: Asiatiques, Africains, Levantins même, dont l’assimilation est impossible et, au surplus, très souvent physiquement et moralement indésirable28 ».
Ses propos font écho à ceux d’un autre spécialiste de l’immigration, René Martial, médecin de formation, qui lui aussi a publié près d’une quarantaine d’articles scientifiques sur ce thème. Auteur de nombreuses réflexions sur l’hygiène raciale, son Traité de l’immigration et de la greffe interraciale publié en 1931 est une synthèse de la tendance idéologique d’alors29. En 1938, c’est au tour de Raymond Millet de se faire remarquer sur ce terrain avec un ouvrage dont le titre évocateur ne peut que sous-entendre la volonté d’une sélection raciale pour réguler l’afflux des étrangers en France 30 : Trois millions d’étrangers en France : Les bienvenus, les indésirables.

L’aboutissement sous le régime de Vichy

La défaite française contre l’Allemagne en Juin 1940 engendre la création du gouvernement de Vichy. Cette période où le thème racial en politique atteint son paroxysme est
25 Mauco Georges, Les étrangers en France. Leur rôle dans l’économie, Paris, Armand Colin, 1932.
26 Mauco Georges, L’assimilation des étrangers, Paris, Société des nations, 1937.
27 Noiriel Gérard, Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIXe XXe siècles): discours publics, humiliations privées, Paris, Fayard, 2007.
28 Conférence permanente des hautes études internationales, texte n°3 de la mission française portant sur l’assimilation des étrangers en France, Paris, Ed. SDN, avril 1937.
29 Martial René, Traité de l’immigration et de la greffe interraciale, Mons, Imprimerie fédérale, 1932.
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l’aboutissement d’une politique sur l’immigration en mutation depuis les années 1920. Ce contexte politique reflète un schéma de pensée négatif caractéristique vis-à-vis de l’immigration nord-africaine ou même européenne.
Le régime de Vichy marque tout d’abord la fin de la tradition de l’asile politique pratiquée sous la IIIe République. D’une manière générale, ce régime s’oppose à l’entrée sur son territoire des étrangers de toutes nationalités. Ainsi, la distinction hiérarchique des étrangers qui s’organisait durant les années trente, sous la houlette des nouveaux experts scientifiques et des idéologues, autour des capacités d’assimilation propres à chaque « race », s’efface peu à peu, pour ne faire apparaître qu’un racisme et un antisémitisme global31.
Au commencement de la période vichyste, la problématique essentielle concernant l’immigration était de savoir ce qu’il fallait faire des réfugiés politiques. Ce problème fit l’objet d’un débat important en 1940, opposant Alexandre Parodi et Georges Mauco, aux positions bien tranchées. Encore directeur général du travail et de la main-d’œuvre en août 1940, Alexandre Parodi tente d’empêcher le transfert des réfugiés politiques espagnols demandés par Franco, sans succès. En effet, Alexandre Parodi est défavorable à la politique de rupture du droit d’asile amorcée sous Vichy. Tout à l’inverse, Georges Mauco se place de l’autre bord. Ses multiples interventions publiées dans le journal à vocation scientifique, L’ethnie française, en sont la preuve même s’il chercha par la suite à se défendre de les avoir rédigées. L’ethnie française est dirigée par Georges Mantandon, titulaire de la chaire d’ethnologie de l’école d’anthropologie. Il s’inscrit dans la lignée du courant de pensée raciste de Vacher de Lapouge. En 1942, dans ce même journal Georges Mauco met en cause la IIIe République dans ses principes fondateurs. L’accusation porte aux volontés égalitaires de la République envers ses membres ce qui empêche totalement « d’assurer la protection ethnique du pays »32. Dans un autre numéro de ce journal paru en janvier 1943, Georges Mauco appuie sa position en défendant ses idées différentialistes au sujet du contrôle de l’immigration33.
La fin du régime de Vichy annonçait l’avènement d’une nouvelle ère politique et sociale. La période qui en découlait était marquée par la nécessité d’organiser une régulation rationnelle de l’immigration pour soutenir l’effort de reconstruction du pays, mais aussi pour pallier les effets d’un creux démographique important. Dans cette perspective, le 2 Mars 1945, De
31 Weil Patrick, Liberté, égalité, discriminations, Paris, Gallimard, 2009.
32 L’ethnie française, Mars 1942,
33 L’ethnie française, Janvier 1943.
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Gaulle envisage la « sélection de bon éléments d’immigration34 », une idée qu’il présente devant l’assemblée constitutive. Dans sa lignée, Louis Chevalier, historien et démographe français ayant travaillé sur l’immigration, membre de l’INED, l’institut national d’études démographiques dirigé par Alfred Sauvy, envisage la régulation ciblée des étrangers selon le critère de leur origine géographique. En effet, il prônait en 1947 la sélection raciale, ou
« ethnique » de l’immigration dans une optique quasi similaire aux idées que l’on pouvait
concevoir dans les années trente. Il publie un ouvrage au parti pris évident, où il tente de mettre en évidence avec son expertise d’historien et de démographe, un supposé problème d’assimilation propre aux Nord-Africains35. Nous apprenons d’autre part que Louis Chevalier aurait pris part aux émeutes du 6 Février 193436. Mais c’est quelques années plus tard, en 1962, qu’il adapte son point de vue, dans un contexte différent, où il déplore dans la préface de Charlotte Roland, le désintérêt général des historiens pour la question de l’immigration: «Il n’y a jamais eu d’études de l’intérêt des groupes étrangers à la société française37. ». En ces propos, il est facile de déceler l’attitude versatile d’une personnalité, et son discours modulable en fonction d’un climat social, politique, conjoncturel bien défini. En 1963, cette fois, alors que la France est en pleine recrudescence de travailleurs immigrés, face aux besoins d’une société en constant développement économique, Louis Chevalier affirme dans un article de statistique démographique que « la France se voit contrainte de développer ou de prospecter d’autres sources d’immigration, des plus proches et des plus avantageuses aux plus éloignées et aux plus coûteuses38 », comme s’il s’agissait là d’un simple marché.

Le manque historiographique sur l’immigration

Au commencement du renouveau historiographique
De 1950 jusqu’à 1980, l’on constate un gros manque historiographique en matière d’immigration. Ce thème ne suscitait guère l’intérêt de l’historien et dans l’ensemble, pendant cette période, la disparité des recherches sur les immigrés fut considérable. En comparaison,
34 Ponty Janine, L’immigration dans les textes, 1789-2002, Paris, Belin, 2004, pp. 286.
35 Chevalier louis, Le problème nord-africain, Paris, PUF, 1947.
36 Rosental Paul-André, Le pari dangereux de Louis Chevalier, Histoire sociale et expertise publique au milieu du XXe siècle, in B. Lepetit et C. Topalov (eds), La ville de sciences sociales, Paris, Belin, 2001.
37 Roland Charlotte, Du ghetto à l’Occident : Deux générations yidiches en France, Préface de Louis Chevalier, Paris, Les éditions de minuit, 1962.
38 Chevalier Louis, « Chronique de l’immigration », Population, Janvier-Mars 1961
L’intégration linguistique des étrangers en Maine et Loire à travers le milieu associatif dans les années 1970 et 1980
la production de la recherche aux Etats-Unis fut bien plus riche, à période équivalente. Cependant en dépit d’une pénurie de la recherche sur ce thème, il se met en place en cette période les bases de courants militants tournés vers l’immigration ainsi que son histoire. Dès 1947, le père catholique Jacques Ghys, dans un élan de solidarité, fondait l’AMANA ( ) dont les régulières publications de ses Cahiers Nord-Africains, qui sont des revues d’informations à destination des Nord-Africains, permirent de donner naissance en 1965 à deux revues qui fusionnent plus tard en une seule, Homme et migrations consacrée, comme son titre l’indique, au phénomène migratoire de son époque, alors que très peu de personnes s’y intéressaient. Mais cette revue dans un premier temps ne se tourne pas encore vers l’histoire de l’immigration, à proprement dit. Il est vrai néanmoins que certains historiens ont été considérés comme des pionniers pour avoir analysé l’immigration comme un phénomène inscrit dans une problématique générale. C’est le cas des historiens, Alain Girard et Jean Stoetzel qui réalisèrent un travail de recherche assez novateur en s’intéressant, dans un ouvrage commun publié en 1953, à l’assimilation. Ils étudièrent le cas des Italiens et des Polonais en intégrant dans leur réflexion le rapport de la société française aux étrangers39.
En 1949, le modèle d’intégration français fit l’objet d’une étude comparée assez intéressante. André Siegfried, philosophe, sociologue et historien de renom, s’est penché sur les caractères du processus intégrationniste français en les comparant avec ceux d’un autre grand pays d’immigration, mais d’une toute autre culture : les USA. Dans son ouvrage Siegfried évoque l’existence d’une autonomie décentralisée, pour le cas étatsunien, qui conduirait à l’implantation de véritables cultures communautaires et ethniques. A contrario, en France, la tendance s’articulerait autour d’une assimilation sociale de l’individu et non du groupe, en accord avec la politique républicaine traditionnelle observée depuis 1880. Mais Siegfried constate que l’intégration des étrangers s’achève généralement à partir de la troisième génération. Aujourd’hui ce rythme est traditionnellement admis par ceux qui ont précisément travaillé à l’étude générationnelle des groupes allogènes d’une société. La différence principale qui existe donc, selon Siegfried, entre les USA et la France, est l’ancienneté, le passé inégal de ces deux nations, en terme de construction d’une identité

L’explosion de la production historiographique

Dans les années 1960 et 1970, le phénomène migratoire est abordé parfois au détour de thèses qui traitent généralement d’un tout autre sujet, global, comme à travers l’histoire des relations internationales par exemple. En effet, les migrations internationales ont été traitées par des historiens comme Duroselle ou Renouvin. Mais d’autres thèmes, inscrits dans le courant de l’histoire sociale et politique, ont abordé, avec plus ou moins de distance, l’immigration comme l’histoire de l’opinion publique. Qui plus est, de nombreuses thèses d’histoire régionale furent réalisées à partir de 1960. Il est indéniable que la plupart ait eu à s’intéresser à un phénomène social aussi important que l’immigration et qu’aussi peu de villes, de régions ne pouvaient ignorer. Serge Bonnet a, lui, travaillé sur la participation des immigrants à la vie syndicale et politique en Lorraine. Il a su démontrer le rapport entre l’emploi de mineurs italiens et l’augmentation de votes favorables aux communistes aux élections locales42.
Après une période de creux relative en matière de recherches historiques sur l’immigration, le contexte, social, économique et politique de la France des années 1980 amène les historiens a considéré ce phénomène en tant qu’objet d’étude scientifique à part entière. Le climat politique de la fin des années 1970 est propice à une nouvelle montée des opinions, des manifestations racistes et xénophobes, comme toujours en temps de crise. L’affirmation du front national, parti d’extrême droite fondé en 1983 par Jean-Marie Le Pen, dans le paysage politique français, est l’une des raisons pour lesquelles des historiens, progressivement sensibilisés et touchés par la véhémence des discours nationalistes, s’évertuent à vouloir réhabiliter la place des immigrés dans l’histoire. Pour Gérard Noiriel, l’argumentaire de l’extrême droite a suscité au sein de la communauté des historiens, le réveil d’une réaction militante en sommeil. Ainsi la volonté de promouvoir une histoire cachée,

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Table des matières

Introduction 
Historiographie 
Présentation des sources
Etude de cas 
Bibliographie
Annexes 
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