L’insuffisance des moyens d’investissement et le manque d’encadrement

Les premiers arrivants

Les Masikoro ont occupé la région du Bas-Fiherenana où se trouve la localité de Befanamy, il ya plusieurs dizaines d’années. Au départ, ils s’installaient au sud de l’Onilahy surtout dans les rives où il y avait des bonnes forêts, là où ils trouvaient des pâtures à boeuf. La rigueur du climat dans le sud leur pousse à se déplacer vers le nord. Ils occupaient alors le territoire ’étendant au sud de Mangoky et Ankazoabo vers l’est. Ils ont connu un grand nombre de déplacements. Leurs établissements n’eurent qu’un caractère temporaire. Ces déplacements sont liés à la sécheresse, à la recherche de nouvelles pâtures, à des luttes d’influence et de conquête territoriale. Ces luttes de conquête territoriale qui contraignaient les Masikoro face à leurs voisins Bara, Mahafaly et Sakalava, leur ont poussé à s’installer dans la vallée du Bas- Fiherenana. C’est ainsi qu’ils sont devenus maîtres incontestables de cette région. Ils sont donc les premiers occupants de la localité de Befanamy. Les Masikoro occupent aussi la région de Mangoky qui traverse le territoire de Manobo en laissant des groupes d’hommes dans tous les lieux traversés.

Il faut souligner aussi que les déménagements de Masikoro n’ont pas modifié la conservation de leur coutume ancestrale. Selon J. Dina1, l’identification des Masikoro est difficile à concevoir, car il s’agit des Sakalava dirigés par des dynasties Tetembola et Andrevola qui se manifestent ennemies de Maroserana. Toutefois, H. Lavondès, en 1967, pour sa part, en citant Flacourt, soutient l’idée selon laquelle les Masikoro pourraient avoir comme origine, les « pays des Machicores » situés jadis dans l’extrême Sud de l’Onilahy. Le nom. Masikoro désigne au début tout l’ensemble de la population habitant à l’intérieur des terres du sud de l’Onilahy. Mais après la conquête du Fiherenana, ce nom est employé pour désigner seulement les clans dirigés par des chefs Andrevola. Pour cela, nous constatons à travers nos études que les Masikoro font partie des Sakalava. Selon J. Laborde, le terme Sakalava signifie « larges vallées » (Saka=vallée et lava=longe). Cela explique bien l’installation des Sakalava, notamment les Sakalava Masikoro du bas-Fiherenana. Ces derniers deviennent de plus en plus majoritaires à Befanamy et constituent donc les autochtones de cette localité. Selon nos enquêtes, les premiers arrivants à Befanamy sont des Masikoro venant du clan appelé « SOSOVOKE ».

Les migrants Après les installations des Masikoro à Befanamy, ce village a connu de nombreux migrants (Tanalana, Antanosy, Betsileo, etc.) Sur ce, on ne peut distinguer ces différents groupes ethniques que lorsqu’il ya une cérémonie ancestrale notamment le « SAVATSE » Ce dernier est une cérémonie ancestrale qui réunit des différentes ethnies au cours de la circoncision ou les funérailles. Il joue un rôle très important dans la population de Befanamy dans la mesure où beaucoup de membres de familles ne se reconnaissent qu’à partir de « SAVATSE » Par ailleurs, grâce à un lien de parenté, « ZIVA » établi par les Masikoro et les migrants, ces derniers arrivent à vivre paisiblement comme des héritiers à Befanamy. Malgré la présence des exogènes, les habitants de cette localité sont tous considérés comme les Masikoro. Ainsi, il nous reste à savoir les causes de l’immigration dans cette localité. D’une manière générale, l’homme est un être mobile qui a plusieurs objectifs. Ces objectifs lui permettent d’aller là où il souhaite réaliser ses rêves ou ses aventures. Cependant, il cherche à trouver ce qui lui fait défaut. Cette recherche se caractérise par des déplacements d’un individu voire des groupes de personnes quittant le milieu où ils habitaient pour s’installer dans un autre milieu. Ce départ se définit comme étant la migration de la population. Néanmoins, il faut souligner qu’il ya deux sortes de migrations. La migration définitive et la migration temporaire. La migration définitive désigne celle des personnes qui s’installent dans un autre milieu définitivement sans penser au retour. Tandis que la migration temporaire explique le déplacement temporaire de l’homme vis-à-vis de son domicile, soit pour raison de travail soit pour raison d’études, ou encore pour raison de visite…

En ce sens, les facteurs qui expliquent l’installation des immigrants dans le village de Befanamy sont nombreux. Certes, les facteurs économiques sont les plus remarquables. Tout d’abord, Befanamy tout comme l’ensemble de la région du Bas-Fiherenana présente des atouts majeurs pour les activités agricoles. Le fleuve Fiherenana est l’un des facteurs les plus essentiels qui encouragent les immigrants dans cette région. Etant donné que l’écoulement du fleuve ne dure qu’une petite période de l’année, il permet aux agriculteurs de pratiquer leurs différentes cultures le long du fleuve. L’agriculture tient une grande place dans la vie des habitants. Cependant, l’élevage assure également une place très importante dans les dépenses quotidiennes de paysans de Befanamy. Vue l’installation d’abattoir dans cette localité, les jeunes befanamiens en profitent pour se procurer de l’argent voire se faire des économies en se lançant dans la vente de viande ou dans le domaine des bouchés-vendeurs.

L’élevage caprin et l’élevage porcin

L’élevage caprin et porcin est destiné à résoudre les entraves qui menacent la vie de la population de Befanamy. Parmi ces problèmes, on peut citer les maladies et la disette qui sont les plus remarquables. En cas de maladie ou d’autres nécessités, l’éleveur se trouve obligé de vendre un caprin ou un porc pour stabiliser la situation familiale. A partir de cela, nous pouvons dire que l’élevage caprin et celui de porc demeurent un moyen de sauvegarde ou bien d’adoucir la vie des paysans Masikoro de Befanamy. Ici, l’élevage caprin est constitué des boucs, des chèvres, des chevreaux ou cabris, des moutons, des brebis, et d’agneau. On note que cet élevage se pratique aussi d’une manière traditionnelle. Les animaux obtiennent rarement de traitement sanitaire. Ils sont nourris de plantes de la végétation naturelle et des résidus des produits agricoles alors que dans la localité de Befanamy, la végétation naturelle est rare. Celle-ci est menacée par la sécheresse qui frappe le Sud-ouest malgache ainsi que l’abattage des arbres par les hommes. On a donc un phénomène du « nomadisme pastoral ». Par ailleurs, les porcs sont nourris des produits provenant de l’agriculture notamment le manioc, le maïs, le pois du cap, etc. Ils sont également nourris de produits en provenance des autres animaux.

En effet, grâce à la présence de l’abattoir à Befanamy, les éleveurs prennent le sang, et les déchets (les os) de la viande de boeuf pour servir de nourriture à leurs porcs. Il convient de souligner que l’élevage de porc a plus ou moins dominé celui de caprin. Le porc se trouve presque partout dans le village de Befanamy. Il s’agit d’une espèce dont la production attire beaucoup de consommateurs. Si la viande de boeuf est considérée comme menu de tout le monde, celle de porc reste un menu de luxe consommé pour la plupart de gens pendant le jour où il y a une fête Il s’agit d’un produit alimentaire dont les consommateurs admirent beaucoup. De ce fait, la viande de porc coûte plus cher que celle de boeuf. Malgré cela, l’élevage bovin n’a jamais cessé d’accroitre son importance dans la société Masikoro de Befanamy. I-3-1-3 L’élevage bovin L’élevage bovin reste une activité essentielle dans le Sud-ouest malgache. Les Masikoro, les Mahafaly, les Bara, et les Antandroy attachent beaucoup d’importance à leurs troupeaux. Chaque cérémonie familiale telle que les mariages, la circoncision, et les décès est toujours accompagnée de sacrifices de bovidés. Mais il ne faut pas considérer cette civilisation pastorale sous ce seul aspect. Le boeuf peut avoir une fonction économique très nette. Il peut représenter un revenu très fructifié.

L’élevage bovin est l’une des activités de base de la région du Bas-Fiherenana en général et de la localité de. Befanamy en particulier. L’espèce bovine n’est souvent utilisée que pour sa viande, son cuir et le lait que fournissent les vaches. Ces animaux peuvent être associés à d’autres espèces animales telles que les moutons, les chèvres, etc. Dans cette localité, l’élevage bovin a eu une ampleur dans les années précédentes. Aujourd’hui, cette activité est menacée par l’aridité du Sud-ouest mais aussi par les vols de boeufs accentués. Selon nos enquêtes menées, presque tous les mois des « Malaso » débarquent dans le village de Befanamy. Souvent dans un même mois, le vol de boeuf peut s’effectuer deux ou trois fois. Cette situation menace non seulement les habitants de Befanamy mais aussi ceux de la région du Bas-Fiherenana en général. Malgré cela, l’activité bovine se pratique toujours même si cela reste d’une manière insuffisante. Le zébu joue un rôle considérable dans plusieurs circonstances de la vie des habitants du Sud-ouest malgache en général et de la localité de Befanamy en particulier Du point de vue économique, le zébu est une source de richesse. Du point de vue social, le zébu reste un prestige culturel et un signe de prospérité, c’est aussi un moyen de transport pour certaines familles.

Le climat

La climatologie est une branche de la géographie physique qui décrit le climat. Ce dernier est un ensemble des facteurs climatiques caractérisant l’état moyen de l’atmosphère et son évolution en un lieu donné. Pour cela, on peut dire que la climatologie se donne pour objet d’expliquer et de classer ces facteurs climatiques par zones géographiques en utilisant les données météorologiques. Parmi ces facteurs, on peut citer la température et les précipitations. Madagascar est une Grande île de l’Océan indien qui se situe dans l’hémisphère Sud. Plus précisément, elle se trouve dans la zone tropicale Sud. Cependant, elle subit un climat tropical lié à l’anticyclone subtropical du Sud-ouest de l’Océan-indien. Par conséquent, le Sud-ouest de Madagascar connaît un climat semi-aride. Contrairement la côte Est malgache qui reçoit suffisamment une bonne quantité des précipitations durant toute l’année grâce à sa situation géographique vis-à-vis de l’alizé. Arrivé sur la falaise orientale, ce vent devient ascendant. C’est ce qui renforce les pluies. Cela peut même pénétrer à l’intérieur des terres en déversant de l’humidité. Par contre, quand il arrive sur le versant ouest, ce vent suit le relief et devient alors descendant. Dans ce cas l’air s’éloigne de sa température de condensation à cause de l’augmentation de cette température. L’air humide au départ devient chaud, et favorise la chaleur et la sécheresse du Sud-ouest malgache.

Ce phénomène est appelé Effet de foehn et touche aussi de nombreuses régions du monde : « L’effet de foehn est un phénomène météorologique qui se produit principalement dans les grands massifs, comme les Alpes, les Pyrénées, les montagnes Rocheuses ou la cordillère des Andes. La formation de l’effet de foehn peut se décrire en deux étapes principales :- avant d’atteindre la zone de formation des nuages (vers 1 000 m d’altitude), le foehn souffle sur le versant sud (ascension orographique) en abaissant la température de l’air d’environ 1 °C par 100 m (principe de la détente adiabatique) ; dans les masses nuageuses, la diminution de la température de l’air n’est que de 0,5 °C par 100 m ;- sur le versant nord, après avoir franchi les sommets et déversé son excédent d’humidité (précipitations sous la forme de pluie ou de neige), le foehn se dessèche et se réchauffe en raison d’un affaissement de l’air (compression adiabatique), qui entraîne une augmentation de la température de l’air d’environ 1 °C par 100 m. L’effet de foehn est ainsi à l’origine de redoux spectaculaires qui peuvent s’avérer très dangereux (avalanches, incendie). »2.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: LE PEUPLEMENT ET L’ETUDE GEOGRAPHIQUE
Chapitre I : Le peuplement et ses activités
I-1 L’étymologie du nom Befanamy
I.2. L’origine de la population
I.2.1. Les différents groupes ethniques
I-2-2. Les premiers arrivants
I.2.3-Les migrants
I 3. Les activités
I.3. 1. 1. L’élevage
I.3.1.1 Les volailles
I-3-1-2. L’élevage caprin et l’élevage porcin
I-3-1-3 L’élevage bovin
I-.3 L’agriculture
Chapitre I1 : L’étude géographique
II-1 : La situation géographique
II-2 : L’étude physique
II.2-1-Le climat
II.2.1.1.Les températures
II.2.1.3 Les précipitations
II.2.2 L’étude pédologique de la zone d’étude
II-2-2-1 Les types des sols
II-2-2-2 La végétation
DEUXIEME PARTIE: LAPRODUCTION AGRICOLE
Chapitre III : L’accès au terroir et les techniques agricoles
III 1. L’accès au terroir
III-2-Les techniques agricoles
III-2-1-Les outils utilisés
III-2-1-1-La charrue à boeuf
III-2-1-2-la bêche
III-2. 1.3. Le coupe-coupe
III-2-2-Les fertilisants du sol
III-2-3-Le labourage et billonnage
III-2-4-Le semis
III-2-5-L’entretien
III-2-5-1-L’irrigation et le sarclage
III-2-5-2-Le traitement phytosanitaire
Chapitre IV : Les cultures vivrières et de rente
IV-I Les principales cultures vivrières
IV.1-1-Le maïs
IV-I- 2-Le manioc
IV-2-Les cultures commerciales
IV-2-1-La culture du pois du cap
IV-2-2. La canne à sucre
IV-3. La récolte et la commercialisation
IV-3-1. La récolte et le rendement agricole
IV-3-2. La commercialisation
TROISIEME PARTIE: LES PROBLEMES LIES A L’AGRICULTURE ET LES SOLUTIONS ENVISAGEES
Chapitre V : Les entraves de l’agriculture
V-1. Les problèmes naturels
V-1-1. La mauvaise répartition temporelle des précipitations.
V-1-2 La sécheresse
V 1-3. L’insuffisance en eau
V-2. Les problèmes liés aux ravageurs
V3. Les obstacles anthropiques
V-3-1 La non-maîtrise des techniques agricoles
V. 4. L’insuffisance des moyens d’investissement et le manque d’encadrement
V-5. Le vol des cultures
CONCLUSION PARTIELLE
Chap. VI. Les solutions proposées pour l’amélioration de l’agriculture de Befanamy
VI-1 La politique de sensibilisation
VI-1-1 La formation des agriculteurs
VI-1-2 La recherche des débouchés pour les produits.
VI-1-3 Le reboisement aux berges du fleuve
VI-2 L’ouverture sur les nouvelles techniques
VI-2-1 la variation des plantes.
VI-2-2 La conservation des eaux des pluies
VI-3 La lutte contre le vol des cultures.
CONCLUSION GENRALE
BIBLIOGRAPHIE
Liste des cartes
Liste des photos.
Liste des tableaux.
TABLE DES MATIERES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *