L’institution Patrimoniale du Haut-Béarn : une structure d’aide et de soutien

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Une volonté de connaître le territoire

Suite à la loi MAPTAM du 27 janvier 2014 et de la loi NOTRe du 7 août 2015 donnant aux intercommunalités la compétence GEMAPI, les communes ne sont plus en mesure de traiter les questions relatives à l’eau sur leurs propres territoires à partir du 1er janvier 2018. Pour le cas de Sarrance, il s’agit du Syndicat Mixte des Gaves d’Oloron, Aspe, Ossau et affluents (SMGOAO) qui détient désormais cette compétence. Cependant, la commune de Sarrance avait formulé un refus d’adhésion lors de la création du Syndicat de « peur de ne pas se retrouver dans ce nouveau schéma et craindre que ses problèmes et difficultés liés au réseau hydrographique soient dilués et non pris en compte dans un Syndicat sur un territoire élargi » (Mr Chourrout-Pourtalet (Maire de Sarrance), 2018). Toutefois, Sarrance a été intégrée dans le périmètre du SMGOAO récemment. De ce fait, le maire de la commune de Sarrance, souhaite avoir une connaissance assez précise du réseau hydrographique ainsi que de son état avant le transfert de compétence définitif. C’est pourquoi il a fait appel à l’IPHB afin que celle-ci réalise un état des lieux des différents cours d’eau et qu’elle propose des solutions avec des fiches pratiques, dans le but de remédier aux problèmes rencontrés. Aussi, il a formulé la volonté de créer un dossier constitué uniquement des opérations pouvant être réalisées par la Commune avec l’aides des pêcheurs et de bénévoles.
Sarrance est une petite commune de piémont située au Sud de Pau et à quelques kilomètres de la frontière espagnole. De part sa localisation, elle possède un régime hydrographique riche pourvu d’un régime torrentiel. Malgré cela, le risque inondation n’est pas important sur la commune. Toutefois, dans un souci de connaissance du territoire, le maire de la commune souhaite réaliser un état des lieux précis des cours d’eau afin de relever les fragilités présentes. Elle a mandaté l’IPHB, une structure facilitatrice dont elle est membre, d’effectuer ce travail avant le transfert définitif de la compétence GEMAPI au SMGOAO.

Prise de connaissance des travaux antérieurs

Dans un premier temps, une inspection des anciens documents réalisés a été effectuée afin de prendre connaissance des actions menées sur la zone d’étude et les zones voisines ainsi que de relever des problèmes récurrents. Pour ce faire, les dossiers suivants ont été analysés :
• « Etude d’aménagement du gave d’Aspe et de ses affluents » réalisé en 1998 par le bureau d’étude STUCKY. Cette étude fait un état des lieux général du gave d’Aspe et de ses affluents par zone, en recensant les problématiques rencontrées.
• « Etat des lieux du gave d’Aspe et de ses affluents. Diagnostic » réalisé en 2013 par Mélanie BARREAUD et Anthony LAURENT, anciens stagiaires à l’IPHB. Dans ce dossier, différents cours d’eau ont été ciblés afin d’y relever les zones comportant des risques vis-à-vis des inondations et de l’érosion. Par la suite, des propositions de gestion chiffrées ont été évoquées pour tenter de résoudre ces désagréments.
A l’aide de ces documents, une liste des phénomènes à prendre en compte dans la réalisation d’un état des lieux des cours d’eau a été réalisée. Ainsi, lors des visites sur le terrain, tous les points suivants doivent être notés :
• La présence d’embâcles susceptibles de créer des bouchons dans le cours d’eau et de favoriser les inondations.
• Les zones d’érosion menaçant à plus ou moins long termes, des structures ou des parcelles.
• L’état de la ripisylve : présence d’arbres gênants ou pesants sur la berges, présence d’espèces invasives.
• Les atterrissements qui peuvent être à l’origine d’une déviation du flux d’eau et donc d’une érosion de berge.
• Les consolidations de berges, afin de s’assurer qu’elles soient en bon état et qu’elles réalisent parfaitement leur rôle ou au contraire, remarquer une altération de ces ouvrages (enrochement, gabions, génie végétal)
• Les pollutions d’origines anthropiques issues de dépôts d’objets dans le cours d’eau ou a proximité, ainsi que les rejets pouvant altérer la qualité de l’eau.
• Les éventuels obstacles à l’écoulement (seuils, ponts)
• Les prélèvements d’eau directs dans le cours d’eau pour alimenter des centrales hydroélectriques ou des installations piscicoles.
Une fois avoir listé toutes ces informations et en les comparant avec les spécificités de la commune de Sarrance, il apparaît que certains points ne sont pas adaptés et d’autres ne seront pas étudiés à la demande de la Commune.

Reconnaissance du terrain et rencontre avec les élus de la commune

Suite aux recherches effectuées parmi les anciens documents, une première visite des lieux s’est effectuée afin de prendre connaissance du site à étudier. Grâce à cela, une comparaison a été possible entre les études passées et les préconisations faites, et la réalité. Le constat est qu’aucune action n’a été menée depuis 2013. De ce fait, un repérage visuel de quelques zones sensibles a été fait afin d’en faire part à Monsieur le Maire lors du rendez- vous de lancement de l’étude et afin de commencer à réfléchir aux actions qui pourraient être prises pour les traiter. Afin de fixer précisément les objectifs de la commune sur ce qu’elle attendait de la réalisation du diagnostic, un rendez-vous avec Monsieur le Maire ainsi que deux membres du conseil municipal a été fixé le mercredi 2 mai 2018. Lors de cette réunion, le maire a évoqué son souhait de connaître le réseau hydrographique de son territoire avant le transfert de compétence à la communauté de communes. Il a donc émis la volonté que le diagnostic reprenne tous les points pouvant entraîner un problème à plus ou moins long termes et concernant l’érosion, les glissements de terrains, les atterrissements, la présence de végétation encombrante ou encore la présence de déchets. De ce fait, les éventuels constats concernant les rejets ou les pompages ne sont pas pris en compte. Grâce à leur connaissance des événements passés, les membres du conseil municipal présents ont pu définir des zones où les risques étaient plus importants que d’autres et prévenir des éventuels obstacles pouvant être rencontrés lors de la prospection (cascades, seuils, riverains non collaboratifs, animaux à faire attention). Ces informations ont été d’une grande aide une fois sur le terrain pour localiser les zones praticables ou non.

Élaboration de fiches terrains

Après avoir été sur le terrain et fait le point sur ce qui était attendu, il est apparu évident que la construction de fiches terrain claires et détaillées était indispensable afin de prendre en note toutes les informations nécessaires avec la localisation précise de chaque point à prendre en compte. Une ébauche de fiche a été réalisée puis testée lors de la prospection d’un premier cours d’eau. Une fois sur les lieux, ce premier jet s’est avéré peu pratique et pas assez détaillé pour certaines caractéristiques comme les dimensions des fragilisations. Un autre type de fiche a été élaboré sous forme de tableau (Annexe 2), ce qui a permis d’aller beaucoup plus vite dans la prise de notes et de regrouper plusieurs points sur une même feuille.

Recherche des propriétaires riverains

Dans un souci de proposer des aménagements au plus proche du réalisable possible, une recherche des différents propriétaires présents de part et d’autre des cours d’eau a été effectuée. Cela a permis de définir leur statut (privé ou public), et de s’y adapter car les moyens (matériel ou financier) de chacun ne sont pas égaux.
Ainsi la mairie a mis à disposition le cadastre de l’ensemble de la commune ainsi que la liste des propriétaires correspondant à chaque parcelle. Un travail de repérage et de correspondance s’est effectué afin de retrouver chaque propriétaire concerné par la riveraineté.

Matériel mis à disposition

Lors de la prise de données sur le site d’étude, un certain nombre d’outils a été nécessaire afin de réaliser un travail pertinent. Pour cela, le matériel utilisé fût le suivant :
• Un GPS (marque GARMIN) qui a permis de relever les coordonnées géographiques précises de chaque points afin de les numériser par la suite.
• Un appareil photo personnel permettant de prendre des photos et de transmettre une information visuelle de chaque site.
• Un bâton servant d’échelle sur chaque photo.
• Les fiches terrains évoquées précédemment sont nécessaires pour noter toutes les informations relatives de chaque site.

Protocole suivi lors des relevés

Afin d’inspecter les cours d’eau de manière précise, un cheminement dans le lit mineur est indispensable. Pour cela, des repérages préalables ont été effectués depuis les berges afin de prendre connaissance des lieux et de noter les zones où un accès direct au cours d’eau était possible ou au contraire, où cela n’était pas le cas. Une fois cette étape effectuée, cela a permis de savoir exactement où il fallait se rendre pour atteindre rapidement le cours d’eau et commencer les relevés lorsque les conditions météorologiques l’ont permis.
Sur chaque cours d’eau, la prospection s’est faite de l’amont vers l’aval car il s’agissait des conditions les plus pratiques. En effet, dans de nombreux secteurs l’eau s’écoule à même la roche très glissante et parfois de gros blocs sont présents, de ce fait il était plus prudent de redescendre le cours d’eau. Aussi, les parties avales des cours d’eau étaient fortement encaissées donc seul un accès par l’amont était possible.
Le travail de relevé s’est réalisé en binôme. Ainsi pendant qu’une des deux personnes prenait des photos de la fragilité et marquait le point avec le GPS, l’autre remplissait la fiche terrain avec toutes les caractéristiques à prendre en compte. Cette complémentarité a permis d’avancer relativement rapidement dans la prospection, avec une moyenne de 2 à 3 minutes par points.

Mise en forme des données

Après avoir réalisé les sorties de terrain, une numérisation des données a été nécessaire afin de regrouper toutes les informations d’un même site et de sauvegarder les résultats obtenus.
Ainsi dans un premier temps, les coordonnées GPS relevées ont été exportées et affichées sur Google Earth afin de pouvoir localiser précisément chaque site. Cependant, tous les points n’ont pas pu être exploités car la couverture végétale et l’encaissement des cours d’eau induisaient une grande erreur de localisation. Pour ces situations, la position des sites s’est effectuée grâce à la localisation manuelle réalisée sur une carte. A partir de cela, une carte de localisation assez précise a été créée pour chaque cours d’eau (Annexe 3).
Par la suite, dans un document Word ont été notées toutes les informations relatives à chaque site. Pour un point, le document se compose d’abord de la localisation sur carte évoquée précédemment, d’une description de la fragilité rencontrée avec ses dimensions quand cela est nécessaire, des enjeux rencontrés et enfin d’une ou plusieurs photos.

Évaluation de la priorité des sites

La prospection de terrain a permis de prendre en note un grand nombre de sites sur lesquels une action devait être menée. Cependant la réalisation de ces actions peut être échelonnée dans le temps en fonction du risque encouru. C’est pourquoi une hiérarchisation des sites s’est avérée pertinente afin de mettre en évidence les lieux avec une action prioritaire. Pour cela, deux critères sont pris en compte :
• L’aléa représenté par la fragilité (érosion, glissement, végétation) et son évolution possible dans le temps.
• Les enjeux associés à chaque fragilité : proximité avec les habitations, les voies de communications, les parcelles riveraines (Annexe 4).
L’étude de ces deux critères permet de classer les sites par catégorie en fonction de l’urgence du problème. Quatre groupes ont été formés : celui concernant les points prioritaires où une action rapide est nécessaire, celui des points recommandés où les fragilités ne sont pas très menaçantes pour le moment mais peuvent le devenir, celui des points conseillés qui équivaut au groupe précédant mais dont les actions peuvent être réalisées par le maire, et celui des points à surveiller. Ce dernier comprend un grand nombre de sites où une action immédiate n’est pas nécessaire mais à prévoir dans le temps pour éviter l’apparition d’autres fragilités.
Pour illustrer chaque catégorie, voici quelques exemples.
La figure 5A montre une zone d’érosion située à proximité de la route. La présence de cette infrastructure est un facteur déterminant pour classer cette fragilité en site prioritaire, d’autant plus que la berge est constituée de matériaux très fin donc est facilement érodable.
La figure 5B montre elle aussi une zone d’érosion mais la présence de gros blocs en pied de berge limite l’action de l’eau lorsque le niveau est faible. Une action est recommandée car la proximité avec la route constitue un fort enjeu.
La figure 5C présente un déchet d’origine anthropique. Son enlèvement constitue une action conseillée car il peut entraîner une pollution du milieu et les moyens nécessaire ne sont pas importants.
La figure 5D évoque une situation à surveiller dans le temps. Il n’y a pas d’enjeu important concernant ce site et donc une action plus tardive peut être envisagée.

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Table des matières

Introduction
1 Contexte de l’étude
1.1 Un territoire au coeur des Pyrénées
1.2 L’institution Patrimoniale du Haut-Béarn : une structure d’aide et de soutien
1.3 La commune de Sarrance
2 Matériel et méthodes
2.1 Préparation des sorties de terrains
2.2 Sorties de terrain
2.3 Mise en forme des données
3 Résultats
3.1 Statut des propriétaires riverains
3.2 Cours d’eau prospectés
3.3 Différents types de fragilité relevés
3.4 Les solutions envisagées
3.5 Des solutions à adapter au cas par cas
3.6 Mise en forme des données
4 Discussion
4.1 Atteinte des objectifs
4.2 Les solutions apportées
4.3 Difficultés rencontrées
Conclusion
Bibliographie

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