L’institut français, dernier-ne de la cooperation culturelle a la française

Introduction

Après une année passée à Buenos Aires, dans le cadre du double diplôme IEPG -UBA en Direction de Projets Culturels, j’ai souhaité pouvoir profiter de la période de stage qui nous était proposée en fin de Master 2 pour approfondir ma connaissance des circuits de coopération culturelle internationale entre la France et les pays tiers.
Ce souhait initial s’est accompagné de la recherche d’une structure qui soit à la fois transversale (c’est-à-dire dont les actions sont multiples et touchent à plusieurs domaines artistiques) et pointue (toutes ces actions sont, chacune dans leur domaine, intéressantes et reconnues comme telles).
Mon choix s’estlogiquement porté sur l’agence chargée de l’action culturelle extérieure de la France – l’Institut français – alors en pleine réforme et au centre des débats politiques et culturels de notre pays.
Féru de cinéma, c’est tout naturellement que j’ai voulu effectuer ce stage au sein de son Département Cinéma, où j’ai eu l’opportunité de participer à l’organisation d’une importante opération de promotion des cinémas du monde à Cannes matérialisée par le pavillon Les Cinémas du Monde, installé au cœur du Village International du Festival. Cette expérience très riche m’a permis d’appréhender plusieurs niveaux d’actions (stratégiques comme opérationnels) ainsi que l’ensemble des enjeux qui traversent toute opération d’ampleur liée à la diplomatie culturelle: artistiques, médiatiques, diplomatiques et professionnels.
Présent du début de l’organisation de l’opération jusqu’à l’élaboration de son bilan, j’ai pu prendre part à toutes les étapes de son montage en y ayant un rôle à part entière au sein d’une équipe soudée et passionnée. Au croisement entre les mondes diplomatique et artistique, l’Institut français se trouve être un lieu, unique en France, où s’élabore au quotidien un dialogue, parfois difficile, entre ces deux univers. L’opération du pavillon Les Cinémas du Monde en constitue un exemple représentatif en même temps qu’un formidable outil au service des cinématographies des pays émergents.
Ce mémoire professionnel s’appuie sur des ouvrages référents sur la diplomatie culturelle (champ au croisement de l’histoire culturelle, de la politique culturelle et de la diplomatie), des travaux parlementaires portant sur la réforme actuelle dont elle fait l’objet dans notre pays, ainsi que sur les propos que j’ai pu recueillir auprès de mes tuteurs de l’Institut français comme des professionnel du cinéma rencontrés tout au long de mon stage.

L’Institut français, dernier-né de la coopération culturelle à la française

Le 1er janvier dernier signait l’avènement d’un nouvel opérateur pour l’action culturelle extérieure de la France : l’Institut français. Cet Etablissement Public à caractère Industriel ou Commercial (EPIC) se substitue à l’association Culturesfrance et élargit ses missions à la promotion des savoirs et à la formation des agents du réseau culturel françaisà l’étranger.
Doté de moyens humains et financiers renforcés, de nouveaux locaux plus fonctionnels et d’un nouvel organigramme, l’EPIC Institut français signe une nouvelle ère pour l’action culturelle extérieure de notre pays, pourtant déjà (presque) séculaire. En effet, la France fait figure, dans ce domaine, de précurseur puisqu’elle s’est intéressée à cette déclinaison « douce » de la diplomatie parmi les premières.
Aujourd’hui, alors que cette même diplomatie culturelle est régulièrement critiquée en France, les pays émergents s’en saisissent, s’inspirant ainsi des récents travaux du théoricien des relations internationales américain Joseph Nye : son « soft power » qui décrit la capacité d’un acteur (ici l’Etat) à influencer indirectement le comportement d’un autre acteur (public ou privé) grâce à des moyens non coercitifs semblerait plus adapté à notre XXIe siècle naissant que la diplomatie classique. Avant de relater mon expérience au sein du département cinéma de l’Institut français (2 e partie) et de nous intéresser aux changements de paradigmes en cours dans ce domaine en France (3e partie), penchons-nous d’abord sur l’histoire particulière de notre diplomatie culturelle.

L’AFAA : les balbutiements

Même si la diplomatie de cour, sous l’Ancien Régime, signe l’apparition de la diplomatie culturelle, la première véritable expérience de structuration de l’action culturelle extérieure de la France voit le jour au début du XXe siècle avec l’Association française d’action artistique (AFAA) qui trouve son origine au sortir de la première guerre mondiale. Évidemment, l’action artistique de la France dans le monde ne se limite pas à celle conduite par l’AFAA et force est de constater que les agences privées, les bureaux d’agents ou de producteurs de spectacles, les critiques et les historiens d’art ont pu avoir un véritable rôle dans cette tâche. Mais l’AFAA représente bien la première tentative d’institutionnalisation d’une action en faveur de la diffusion de la culture françaiseà l’étranger dans un domaine où « des entrepreneurs privés ne pouvaient pas, dans la logique qui est la leur, intervenir ».
En 1918, un groupe d’artistes, d’amateurs d’art et d’hommes politiques a l’idée de créer un Service d’étude pour l’action artistique à l’étranger afin de promouvoir la culture française dans le monde. Ce service est d’abord créé au sein de la Direction des Beaux-Arts du ministère de l’Instruction Publique, et travaille en étroite collaboration avec celui des Œuvres françaises à l’étranger du ministère des Affaires étrangères.
Les deux ministères, très vite conscients des limites que représente le cadre administratif ministériel, imaginent alors de créer une association qui soit placée sous leurs deux tutelles.
Le Parlement, consulté, en accepte le principe. Créée en 1922, l’Association française d’expansion et d’échanges artistiques (AFEEA) est reconnue d’utilité publique en 1923. Elle devient l’Association française d’action artistique (AFAA) en 1934.

La sélection et l’accueil des cinéastes de la délégation artistique du pavillon

Pour la deuxième année, la sélection des cinéastes de la délégation a été le fait d’un comité de sélection composé de professionnels bénévoles issus de maisons de production, de festivals ou encore du Fonds Sud . Les projets qui leur étaient proposés nous parvenaient des attachés audiovisuels que nous sollicitons tout au long de cette opération (dans le repérage des cinéastes potentiellement invités, pour la prise en charge de leur transport aérien, pour la veille autour de grandes thématiques liées à leur pays de résidence). Débutée à la mi février, la procédure de sélection s’est achevée à la fin avril : ce qui m’a permis d’en être le témoin et l’acteur de bout en bout. Cette procédure, bien que pertinente, sera à présent substituée par un véritable appel à projets émis dès l’automne prochain. Le but de cette man œuvre étant de permettre à plus de cinéastes de présenter leur projet au comité de sélection, et non seulement à ceux repérés par les attachés audiovisuels. Néanmoins, les attachés audiovisuels et le réseau des Instituts français dans le monde seront associés àcet appel à projets puisqu’ils seront chargés de le diffuser localement, notamment via les désormais Instituts français à l’étranger (qui remplacent les Centres culturels français et Instituts français divers –voir la première partie). L’élaboration de cette nouvelle procédure n’est pas encore complètement déterminée que se pose une autre question, plus profonde celle-là : quel est le portrait idéal d’un cinéaste intégrant cette délégation ? D’année en année, le profil se précise mais des critères parfaits semblent difficiles à trouver vu les exigences parfois contradictoires de l’opération (repérer des talents du Sud, pouvoir espérer un retour médiatique, projeter quelques longs-métrages terminés…). La procédure de sélection comme les critères de cette sélection ne sont donc pas encore tout à fait au point mais l’arrivée d’une nouvelle chargée de mission qui travaillera désormais à l’année sur ces questions laisse présager une recherche active de réponses dans les mois qui viennent.
En amont du festival, il m’a fallu coordonner avec les attachés audiovisuels des pays concernés et les cinéastes sélectionnés leurs départs et arrivées à Cannes ainsi que répondre à toutes leurs questions relatives à l’opération elle-même. Cette phase de préparation impliquait des communications individuelles et collectives avec les cinéastes et/ ou les attachés audiovisuels et des échanges très nombreux avec les uns et les autres.
Sur place, il a fallu être disponible pour les cinéastes de la délégation, pour certains accompagnés de leur producteur (un aspect qui devrait, à mon sens, être pensé en amont pour la prochaine édition : ils n’ont pas encore suffisamment leur place dans le programme professionnel La Fabrique des cinémas du monde, et l’accueil qui leur est réservé n’est pas encore au point).

La sélection des parrains du pavillon

Afin de donner plus d’impact médiatique à l’opération et aussi de symboliser cette coopération nord-sud, le pavillon Les Cinémas du Monde est parrainé par un couple de parrains : l’un(e) issu(e) du Nord, l’autre du Sud. Ce parrainage par des cinéastes ou comédiens confirmés est aussi l’occasion d’échanges avec la délégation artistique du pavillon.
Après Juliette Binoche et Abderrahmane Sissako en 2009, et Sandrine Bonnaire et Rithy Panh en 2010, l’édition 2011 a eu pour parrains Elsa Zylberstein et Pablo Trapero, réalisateur clé de ce qu’il est convenu d’appeler la nouvelle vague argentine. Un binôme qu’il ne fut pas facile à déterminer cette année puisque par soucis de cohésion avec l’année du Mexique en France, des contacts avaient déjà été tissés avec des cinéastes mexicains pour cette tâche. Mais l’annulation de ladite année culturelle a obligé toutes les opérations s’y rapportant de trouver des alternatives. Heureusement, les organisateurs du Festival de Cannes nous ont prêté main forte dans cette tâche afin de nous aider à trouver notre parrain du Sud, finalement argentin.
Un choix qui ne pouvait que m’enchanter vu mon attachement à ce pays.

Le programme de conférences et de tables rondes

Le pavillon Les Cinémas du Monde organise chaque jour des conférences ou tables rondes sur des sujets touchant à l’actualité cinématographique de sa zone géographique. Ces moments furent une occasion, pour les professionnels du secteur, de se retrouver et de débattre de grandes thématiques d’actualité. Cette année, par exemple, nous avions organisé une journée sur les cinéastes arabes dans les révolutions de leurs pays, au cours de laquelle de nombreux débats, parfois houleux, se sont déroulés sur le pavillon.
De la même sorte, nous avons proposé à des acteurs du secteur associatif de présenter leur projet, à notre sens, intéressant. Un groupe de jeunes marocains a ainsi pu expliquer leurs actions au Maroc pour lutter contre la disparition progressive des salles de cinéma. De même, l’association de la Marche pour la Diversité, représentée parle journaliste Harry Roselmack, a présenté des courts-métrages sur la discrimination.
Cet aspect m’a particulièrement intéressé même si le processus du choix des thématiques et des intervenants n’est peut-être pas encore assez élaboré ni collaboratif (l’équipe de l’Institut français n’était pas systématiquement aidée dans ce domaine par les partenaires, pourtant légitimes sur le terrain des contenus et du débat. En revanche, ceux-ci répondaient affirmativement lorsque nous les sollicitions –par exemple pour proposer des journalistes de leurs rédactions pour animer les rencontres).

L’élaboration du plan de communication

Cette opération, complexe, dispose d’un plan de communication chaque année plus élaboré et complet. Ce plan de communication est délicat car communiquer sur un événement au Festival de Cannes relève d’un véritable défi. De plus, arriver à satisfaire autant de partenaires de l’opération n’est pas une tâche simple. Au catalogue, déjà “traditionnel”, s’est ajoutée cette année la conception de cartes postales individuelles pour les cinéastes (outil de promotion de leur projet), conçues en harmonie avec l’identité globale du pavillon et l’envoi de lettres d’information numérique par courriel.
L’élaboration de tous ces supports s’est faite en collaboration avec tous les partenaires : l’Institut français propose, les partenaires amendent les propositions et les modifications sont ensuite validées à nouveau par l’ensemble des partenaires. Un processus parfois fastidieux mais essentiel afin d’éviter les éventuelles “fautes diplomatiques” réveillant des conflits larvés entre partenaires.
Tous les supports sont bilingues (français et anglais) et c’est l’équipe de l’Institut français qui les rédige intégralement. Pour ma part, j’ai dû m’occuper de rassembler tous les synopsis et biographies des cinéastes de la délégation ainsi que leur photo d’identité et celles de leurs projets, et pour certains d’entre eux, traduire en français leurs documents.Tous ces supports nous ont servi pour élaborer le catalogue (en annexe).

La coordination du pavillon au quotidien, à Cannes

Sur place, nous avons dû veiller à ce que toutes les activités prévues en amont se déroulent comme souhaité et que l’accueil de la délégation artistique comme des dirigeants et partenaires, de la tutelle (le MAEE) ou enfin du public soit satisfaisant. Comme dans tout événement de cette nature, il fallait être disponible constamment et prêt à résoudre des problèmes de dernières minutes.
En parallèle à cela, il a fallu que nous trouvions le maximum d’invitations aux séances de projection des films de la compétition officielle afin de pouvoir les attribuer tant à nos dirigeants qu’à notre délégation.
Cette année, vu que le parrain du pavillon était le réalisateur argentin Pablo Trapero, il a pu être utile que je sois hispanophone afin de pouvoir l’accompagner lors de certaines de ses activités ou de résoudre certains des problèmes qu’il a pu rencontrer à Cannes (mais cet aspect de ma mission avait déjà commencé en amont de l’opération…).
Ainsi, en miniature et à mon échelle, cette opération m’a permis de saisir tous les enjeux qui traversent l’Institut français, et l’action culturelle extérieure de laFrance, dans sa globalité. Toutes ces tâches m’ont donné la possibilité d’appréhender la globalité de la production d’un événement de cette envergure ainsi que l’envers du décor des partenariats, et les négociations ou tensions qui peuvent exister entre eux. Et l’évolution du pavillon au long des éditions est assez révélatrice de celle de l’action culturelle extérieure dans son ensemble : élargissement des partenariats médiatiques et financiers et de la zone géographique d’action, visées professionnalisantes de l’action culturelle, transversalité de l’événementiel.

Evaluation du département cinéma de l’Institut français

Le département cinéma de l’Institut français entre dans sa troisième année au sein de l’opérateur chargé de l’action culturelle extérieure. Les nouveaux financements dont il bénéficie, ainsi que les recrutements qu’il lui a été possible de réaliser ces derniers mois consolident son action et témoignent de sa réelle montée en puissance au sein du nouvel Institut français. La charge de travail, énorme, ayant été redistribuée avec les nouveaux arrivants, les agents peuvent désormais se recentrer sur leur cœur de métier, et non essayer, difficilement,de tout faire. Concernant l’organisation de l’opération à laquelle j’ai participé, il est indiscutable que le recrutement d’une chargée de mission supplémentaire nous a permis collectivement d’en monter le niveau qualitatif et de proposer plus d’événements sur le pavillon que par le passé.
Les carences réelles du département en termes de communication (soulignées par ma prédécesseur de l’an passé dans son mémoire professionnel) semblent progressivement se résoudre grâce, notamment, à l’arrivée d’une nouvelle directrice de communication ainsi qu’à la création d’un nouveau pôle, au sein du département de la communication toujours, dédié à l’Internet et aux nouveaux media. Ce renforcement de l’équipe communicante de l’Institut français permet maintenant au personnel du département cinéma de rehausser son niveau d’exigence et de mieux communiquer sur ses actions.
Les deux points soulignés par Camille Berreur dans son mémoire professionnel (l’obsolescence de la politique de diffusion non commerciale du cinéma français et les inégales relations entretenues avec le réseau culturel français à l’étranger) sont donc bien toujours d’actualité même si des progrès sont en train d’être accomplis pour les résoudre.La tâche principale à venir ne consisterait pas, alors, à la valorisation de la Cinémathèque Afrique ?

Un nouveau souffle pour la politique de diffusion ?

En 2009, à son arrivée à Culturesfrance, le département cinéma – bureau du film (du temps où il était encore au MAEE) a perdu la moitié de ses effectifs ainsi qu’une part de son financement : les salaires des personnels n’étant plus réglés par le MAEE, ils ont dû être ponctionnés sur le budget du département – soit une perte du quart de son budget). Le nécessaire temps d’adaptation à la nouvelle structure et la recherche d’une nouvelle manière de travailler a alors engendré des réflexions au sein du département. Réflexions qui sont, depuis quelques mois, en train de se concrétiser, notamment par le recrutement d’une chef de pôle ainsi que d’une chargée de fabrication. Ces deux arrivées vont enfin pouvoir délester, par le haut comme par le bas, les trois chargées de mission de ce pôle de diffusion.
Concernant la consultation jusqu’ici complexe, pour les postes, des titres des films disponibles pour leur zone (en fonction des négociations réalisées avec les ayants droits), il semble que les deux travaux numériques en cours y constituent justement une réponse. Outre un travail global de catalogage des titres disponibles pour les postes, nous pouvons signaler le lancement, sur le pavillon Les Cinémas du Monde d’ailleurs, de la plateforme Internet IF Cinéma, véritable outil d’aide à la programmation des postes lorsqu’elle sera finalisée.
Exclusivement destinée au réseau culturel français et à leurs partenaires dans le monde, IF Cinéma permet à ses utilisateurs de télécharger les programmes proposés afin d’organiser des projections publiques non commerciales pour leur public. Une offre de cinéma français mais aussi de cinémas du monde, notamment africain, y sera progressivement mise en ligne. À ce jour, la plate-forme IF Cinéma propose 50 titres en téléchargement mais l’objectif sur trois ans est d’atteindre 400 titres. À terme, IF Cinéma sera donc une partie de la réponse aux problèmes récurrents rencontrés par les postes dans leur programmation quotidienne.
À l’autre bout de la chaîne, les postes s’équipent progressivement en matériel de projection numérique, ce qui leur permettra, une fois la plate-forme IF Cinéma réellement opérationnelle, de télécharger les films qu’ils souhaitent projeter dans leur salle, et économisera donc du temps au programmateur (acheminement des copies dans des zones parfois reculées) comme aux agents du pôle de Diffusion (le programmateur n’aura plus besoin de les solliciter s’il trouve son bonheur sur la plate-forme).

Opérateur, agence, tutelle : une nouvelle répartition des rôles, un nouveau modèle?

Une tutelle, un opérateur, un réseau ?

La réforme de la diplomatie culturelle française en cours reconnaît au ministère des Affaires étrangères et européennes, et notamment à sa désormais Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats , un rôle de pilotage de l’ensemble du dispositif au centre duquel se trouve l’Institut français, ainsi que celui de « définition de la politique culturelle extérieure ».
Pourtant, d’autres acteurs sont sollicités dans l’élaboration de cette politique : le ministère de la Culture et de la Communication d’abord (dont on reconnaît la nécessaire “concertation” avec le MAEE et l’Institut français –on appréciera ce terme utilisé dans les documents de communication), mais aussi les collectivités territoriales (dont on reconnaît donc l’importance dans le domaine -notons à ce propos la création, en mars dernier, d’un pôle “Collectivités territoriales” au sein du Département “Développements et Partenariats” de l’Institut français) ; et même l’Union européenne (les nouveaux appels à projets de l’Institut français, qui financent une partie des projets des postes, insistent sur la dimension européenne des manifestations qu’il veut financer).
Au niveau de l’Institut français, on peut signaler que sa gouvernance est conçue pour mieux associer à ses décisions l’ensemble des partenaires qui concourent à son action : « Grands établissements culturels, collectivités territoriales, représentants des industries culturelles, de l’audiovisuel et des cultures numériques. Tous auront leur place dans les organes de gouvernance de l’agence. C’est ce qui lui donnera sa légitimité ».

Institutionnalisation de l’opérateur, retrait de l’Etat central : un paradoxe ?

Un point central de cette réforme de notre action culturelle extérieure est la création de l’Institut français, ayant un statut d’EPIC. Un changement important avec Culturesfrance l’associative.
Cet « ancrage de l’agence chargée de l’action culturelle extérieure dans la sphère publique » traduit donc une réelle institutionnalisation de l’opérateur, finalement logique avec les missions dévolues à l’opérateur comme avec l’origine de la très grande majorité de ses financements.
En parallèle, les services centraux du ministère des Affaires étrangères abandonneront, à terme, la gestion quotidienne du réseau culturel français à l’étranger après avoir déjà abandonné la mise en place concrète des projets liés à l’action culturelle extérieure. En effet, depuis 2000 et la fusion de l’AFAA avec l’association Afrique en créations, l’opérateur a élargit ses compétences dansles domaines du livre et de l’écrit (en absorbant l’Association pour la Diffusion de la Pensée Française, en 2006), du cinéma (transfert de l’équipe du Bureau du Film du MAEE, et de ses missions, à Culturesfrance en 2009) ; et depuis le 1 er janvier, de la langue française.
Les deux derniers départements évoqués (celui du cinéma –qui en outre assure depuis cette année la mission de cogestion du Fonds Sud pour Cinéma en lieu et place du MAEE –et celui de la langue française) ont la particularité de provenir des services centraux du MAEE, alors que les rattachements précédents étaient le fait d’opérateurs du MAEE ou de (feu) celui de la Coopération.
On le voit : les services centraux du MAEE n’appliquent plus la politique élaborée pourtant en son sein, mais sont censés la faire appliquer par les opérateurs du champ concerné. Une évolution profonde pour les agents du MAEE qui, parfois, se sont épanchés sur leur situation actuelle (notamment à Cannes), en regrettant leurs missions précédentes, plus proche des actions de terrain, et des artistes.
Insinueusement, d’ailleurs, les opérateurs du MAEE prennent plus de pouvoir que précédemment : de par leurs nouveaux statuts d’abord, mais aussi par leurs tailles importantes et larges compétences. La question de la capacité du MAEE a coordonner et couvrir toutes les actions mises en place se pose : pourra-t-il matériellement le faire ?
C’est donc là, peut-être, un véritable changement de modèle de l’action culturelle extérieure de notre pays.

Un modèle, des modèles

La politique culturelle extérieure de la France fait l’objet d’un véritable débat national ayant trait à son fonctionnement ou même à ses missions et à son utilité.
Dans les deux champs qui la pratiquent au quotidien : le politique et l’artistique, les critiques, quoique différentes, fusent : son financement d’abord, trop élevé pour les uns, ne l’est pas suffisamment pour les autres. Son rôle, ensuite : trop artistique pour les premiers, il devient trop politique pour les seconds. On le voit : le positionnement de l’agence chargée de l’action culturelle extérieure n’est pas des plus confortables.

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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L’INSTITUT FRANÇAIS, DERNIER-NE DE LA COOPERATION CULTURELLE A LA FRANÇAISE
I L’AFAA :LES BALBUTIEMENTS
II CULTURESFRANCE :L’EMANCIPATION
III L’INSTITUT FRANÇAIS :L’AGE DE RAISON
DEUXIEME PARTIE : LES ACTIONS DU DEPARTEMENT CINEMA ET MES MISSIONS
I LE DEPARTEMENT DU CINEMA ET SA REFORME :UN DEPARTEMENT ORIGINAL (ORGANISATION,MISSIONS ET FONCTIONNEMENT)
II L’OPERATION DU PAVILLON LES CINEMAS DU MONDE ET MES MISSIONS
III EVALUATION DU DEPARTEMENT CINEMA DE L’INSTITUT FRANÇAIS
TROISIEME PARTIE : OPERATEUR, AGENCE,TUTELLE : UNE NOUVELLE REPARTITION DES
ROLES, UN NOUVEAU MODELE?
I UNE TUTELLE,UN OPERATEUR,UN RESEAU ?
II UN MODELE,DES MODELES
III LA GENERALISATION DESAGENCES CHARGEES DEL’ACTION CULTURELLE EXTERIEURE :UN PHENOMENE D’ABORD EUROPEEN
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ANNEXES
TABLES DES MATIERES

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