Evolution des modèles de développement en agriculture française et émergences du non-labour

Evolution des modèles de développement en agriculture française et émergences du non-labour

Questionnement autour de la technique et le développement de la société

Les sociétés occidentales et industrialisées sont souvent décrites comme au coeur d’un tournant, amorcé à l’issue de la seconde moitié du XXème siècle : celui d’une crise de la modernité, et en particulier de ce qui a constitué ses bases et ses fondements, à savoir le développement des sciences et des techniques. Aujourd’hui il ne se passe pas un jour sans que l’on pointe les effets et les risques liés aux développements industriels, scientifiques et techniques, (réchauffement, pollutions, crise sanitaires) ou potentiellement désastreux (effets des ondes, téléphones portables, nucléaire). Dans cette société du risque, U. Beck met en avant le rôle et le statut particulièrement ambigu de la science, considérée non plus comme source pure et simple de progrès et de modernité, mais à la fois comme une source de risques, un moyen de les identifier, et un moyen de résoudre les problèmes engendrés par ses propres effets néfastes (Beck, 2001).

Elle est donc à la fois plus fragile, mais aussi plus forte que jamais. La technique, même si elle est elle aussi chargée de menaces potentielles, reste également omniprésente et malgré son caractère de plus en plus transparent ou invisible (allègement des matériaux, miniaturisation à l’extrême jusqu’aux nanotechnologies), elle contribue à modeler le fonctionnement et l’organisation d’une société où mobilité et interchangeabilité constituent des valeurs fortes. Depuis les fondements mêmes de la sociologie, le rôle de la technique et le rapport qu’entretiennent les humains avec elle ont fait l’objet d’analyses, de critiques. Avec le processus d’industrialisation, en effet, la technique et les objets techniques ont marqué l’organisation des collectifs de travail et l’activité des hommes, offrant aux sociologues et philosophes critiques de la modernité un espace d’analyse et une cible privilégiée.

La technique contre l’homme et la nature : visions critiques de la modernité

Pour Weber, le développement des sociétés modernes industrialisées passe par un processus de rationalisation qui, notamment par l’évolution des techniques, vise à contrôler la nature et les hommes. Les actions, qu’elles soient celles des entreprises ou des individus, seraient orientées vers des finalités purement pratiques, comme au sein du système capitaliste qui représente pour Weber le paroxysme du phénomène de rationalisation à l’oeuvre dans les sociétés occidentales. En se concentrant sur une rationalité en finalité, les actions des individus ne seraient ainsi plus guidées par des valeurs morales, lesquelles seraient emportées dans un vaste processus de désenchantement du monde (Weber, 1964). Ce dernier consiste pour Weber en un effacement progressif des croyances mystiques, divines, au profit d’une objectivation du monde en une somme de mécanismes physiques, appréhensibles par l’homme, et donc encore une fois rationalisables. Ainsi l’essor des sciences et techniques, des connaissances auxquelles elles sont associées et qui structurent l’organisation et la compréhension du monde, iraient de pair avec un effacement du sens assigné au monde ou à l’existence. La réduction de l’orientation des actions humaines à leur efficacité entraînerait alors selon Weber une forme d’aliénation de l’homme aux techniques, et au progrès sans cesse affinable qu’elles seraient en mesure d’induire.

D’autres auteurs de la seconde moitié du XXème siècle prennent le pas de cette critique de la technique, en soulignant par exemple l’obstacle que constitue la technique dans la communication entre les humains. La technique est en effet vue par Habermas comme un levier de domination d’autrui, permettant d’aligner les individus sur la volonté d’un tiers (Habermas, 1973). La technique serait ainsi un moyen que peut mobiliser l’homme pour faciliter son existence, se substituant à certaines fonctionnalités de son corps, mais également comme un outil de domination d’autrui. Ellul souligne pour sa part ce qui serait une omniprésence et un caractère envahissant de la technique, tendant à réduire à néant toute forme de spontanéité des individus au profit encore une fois d’une rationalisation poussée à l’extrême (Ellul, 1990). La technique serait ainsi une force dominante et réductrice de l’organisation de la société et des relations entre individus, d’autant plus dangereuse qu’elle aurait tendance à s’accroître et se développer d’elle-même, au fil des épreuves. Heiddeger propose pour sa part une critique des techniques et des relations qu’elles établissent avec la Nature : pour lui, les techniques modernes s’opposent à l’artisanat au sens où elles ne font que créer une forme d’arraisonnement de la Nature canalisée à des fins pré-établies (alors que l’artisanat reposerait lui sur un contact direct entre l’homme et les éléments, jusqu’à l’apparition de l’objet ou du produit) (Heidegger, 1958).

Cette dernière critique renvoie d’assez près aux observations des sociologues du travail qui se sont penchés sur les effets de la division du travail et du taylorisme, et notamment sur la perte d’autonomie et de maîtrise du travail par l’opérateur. Friedman émet ainsi une critique vive à l’égard de l’effet de la spécialisation des tâches dans l’industrie ; l’individu, aux prises avec une portion de la réalisation d’un objet dont il ne perçoit pas la totalité finale, perdrait ainsi du respect de soi (Friedmann, 1963). Ainsi, la capacité d’un individu, ou même plus largement d’une équipe de travail (Geslin, 2003) à relier son activité à un objet fini ou un projet plus global favoriserait la construction d’identités positives et l’efficacité au travail.

L’homme et la technique, solidarités et interactions

Cette critique de la modernité et du travail industriel marqué par la division des tâches renvoie à une empreinte néfaste des techniques sur l’homme, à une aliénation du travailleur. Mais pour toute une génération d’anthropologues et de sociologues attachés à l’analyse des activités scientifiques et techniques, ou plus largement de l’action, la technique ne se résume pas à ce vaste ensemble aux contours flous qui agirait sur la société et les hommes ; elle s’envisage avant tout dans la réalité pratique des faits, des actions, que ce soit dans un laboratoire de recherche scientifique, dans une entreprise industrielle ou ailleurs. Pour Dodier en effet, même au sein d’univers fortement technicisés ou automatisés, les rapports entre les opérateurs et les objets techniques, les façons dont ils se saisissent concrètement de ces derniers sont infiniment plus variées et complexes. Il ne s’agit pas pour Dodier d’identifier « les formes de sociabilité entre humains qui se reconstruiraient autour des techniques », qui serait pour lui des « à côtés sociologiques des techniques » ; il s’agit plutôt pour lui de s’intéresser à la solidarité de fonctionnement des ensembles techniques au sein desquels s’affairent des humains (Dodier, 1995). Il propose ainsi le terme de « réseau technique » pour désigner l’ensemble des « instances » (humains, objets techniques, machines) engagées dans le fonctionnement d’un ensemble technique, comme une chaîne de production au sein d’une entreprise industrielle ; au sein de ces réseaux s’établirait alors une solidarité technique, qui serait la « forme de lien entre les êtres créée par le fonctionnement des ensembles techniques », en de « longues chaînes de solidarité », et possédant « sa propre définition de la proximité et de la distance, distincte de notre sens ordinaire de l’espace ».

Il envisage ainsi l’existence de collectif au coeur même de l’activité, propose une vue d’ensemble au sein de laquelle chaque instance participe au fonctionnement global de l’ensemble, intermédiaire entre des visions qui envisageraient de vastes ensembles telles les « classes » ouvrières ou au contraire des individus isolés, mus par des intérêts individuels. En contribuant au développement d’une sociologie pragmatique accordant une place prépondérante à l’observation ethnographique des actions et aux interactions entre l’acteur et son environnement matériel (proche en cela des courants de la cognition située et distribuée), il montre la diversité des formes d’engagement concrets des opérateurs face aux objets, contre-disant ainsi la vision d’une extériorité des acteurs face aux objets techniques, d’une forme de domination des seconds envers les premiers. Il montre ainsi que certains opérateurs affirment une brutalité vis-à-vis des machines, les « poussant » pour exprimer leurs capacités cachées, alors que d’autres agissent avant tout en subtilité, en jugement. Un respect des objets peut voir le jour, consacrant des formes d’esthétique dans le travail et une virtuosité, une individualisation des objets et des opérateurs : les uns sont appréhendés comme des objets appartenant certes à des catégories mais bel et bien idiosyncrasiques, les seconds sont valorisés pour leur ingéniosité individuelle. Il n’y a donc pas que dans l’artisanat qu’émergerait une relation rapprochée et individualisée à l’objet, une forme d’intimité.

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Table des matières

Liste des documents
Liste des sigles
Introduction
PARTIE 1 : PROBLEMATIQUE ET OBJET DE RECHERCHE
Chapitre 1 : Problématique, hypothèses et terrain de recherche
1.Questionnement autour de la technique et le développement de la société
1.1 La technique contre l’homme et la nature : visions critiques de la modernité
1.2 L’homme et la technique, solidarités et interactions
2.Approches sociologiques des innovations techniques
2.1 Les théories diffusionnistes de l’innovation en sociologie
2.1.1 Modèle épidémiologique, délimitation de catégories d’acteurs et de leurs rôles
2.1.2 Limites de la théorie diffusionniste
2.2 Pour une construction conjointe de la technique et du social : approches sociotechniques
2.2.1 L’anthropologie des techniques et la technologie culturelle
2.2.2 L’innovation et les réseaux sociotechniques
3.Sciences et techniques au coeur de nouveaux débats
3.1 Crise du modèle moderniste et nouveau partage des tâches
3.2 Réflexions autour des innovations « par retrait »
4.Objet, questionnement et hypothèses de recherche
4.1 Question de recherche
4.2 Hypothèses de recherche
5.Choix des terrains et dispositif de recherche
5.1 Des groupes de dialogue et de coopération entre praticiens autour du non-labour
5.2 Entretiens avec les acteurs impliqués dans le développement du non-labour
5.3 Réunions et journées publiques
5.4 Études des programmes et travaux d’évaluation environnementale du nonlabour
5.5 Analyses de supports écrits
5.6 Restitution de nos travaux
6.Plan de la thèse
Chapitre 2 : Evolution des modèles de développement en agriculture française et émergences du non-labour
1.Modernisation, crises et nouveaux modèles en débat
1.1 La modernisation de l’agriculture française
1.1.1 Rationalisation et professionnalisation de l’activité agricole
1.1.2 Les recherches et le rôle des agriculteurs dans les processus d’innovation
1.2 Crise du modèle productiviste et moderniste
1.2.1 Des effets néfastes sur l’environnement et la qualité des aliments
1.2.2 Les recherches et les relations entre les agriculteurs, la nature et la protection de l’environnement
1.3 Quelle considération des autres acteurs ?
1.3.1 Les acteurs de la vulgarisation et du développement agricole
1.3.2 Les chercheurs et l’innovation en agriculture
1.4 À la recherche d’un nouveau modèle de développement et de production
1.5 Retour sur notre questionnement de recherche
2.Emergences et développement du non-labour
2.1 Le labour : caractéristiques techniques et symboliques
2.2 Le non-labour et l’agriculture de conservation, trajectoires d’innovations
2.2.1 Intensification des labours et réduction ponctuelles du travail du sol en France
2.2.2 Enjeux économiques et incitations environnementales en France au service du non-labour au début des années
2.2.3 Etat du développement et propriétés du non-labour en France
2.2.3.1 Définitions et terminologie
2.2.3.2 Surfaces en non-labour et principales propriétés
2.2.4 Agriculture de conservation dans le monde et sur le continent américain
2.2.4.1 Naissance d’une agriculture de conservation des sols aux Etats-Unis et au Brésil
2.2.4.2 « Diffusion » de l’agriculture de conservation et rôle des institutions internationales
2.2.5 Du non-labour à l’agriculture de conservation : retour au questionnement de recherche
PARTIE 2 : CONSTRUCTION DE L’INNOVATION PAR RETRAIT
Chapitre 3 : Du non-labour à l’agriculture de conservation, dynamiques sociotechniques
1.Le sol et les traducteurs au coeur de l’innovation
1.1 Du Brésil à la France, non-labour et voyages
1.2 Une activité de traduction
1.2.1 Problématisation
1.2.1.1 Poser le problème
1.2.1.2 Définir les protagonistes
1.2.2 L’intéressement
1.2.2.1 Intéresser le sol
1.2.2.2 Intéresser les agriculteurs
1.2.2.3 Intéresser la « société civile » ?
1.2.3 L’enrôlement
1.2.4 La mobilisation
1.2.5 Associations et dissociations
2.L’extension des réseaux sociotechniques et des collectifs de l’innovation
2.1 Repartir des concepts agronomiques : itinéraire technique et système de culture
2.2 La spirale sociotechnique et l’élargissement des collectifs dans la mise en oeuvre de l’agriculture de conservation
2.2.1 Travail du sol, semis et herbicides
2.2.2 Couverts végétaux et biodiversité
2.2.3 Activité biologique, fertilité et structure du sol
2.2.4 Ravageurs et parasites des cultures
2.2.5 Des dispositifs d’observation panoptique
2.2.6 Place des firmes et de leurs artefacts
2.3 Des réseaux sociotechniques à l’objet frontière
3.Approfondir les relations entre humains
Chapitre 4 : Engagements et relations sociales au coeur du processus d’innovation
1.Des acteurs et des identités d’interface : proximité avec la pratique agricole et engagement personnel
1.1 Acteurs de la recherche et du développement
1.2 Un acteur central et atypique, Frédéric Thomas
1.3 Employés de firmes d’agrofournitures
1.3.1 Constructeurs de semoirs directs
1.3.2 Firmes agrochimiques
1.3.3 Autres acteurs du secteur privé
1.4 Une entrée par les individus : éléments à retenir
2.Les relations sociales dans la construction des collectifs
2.1 Sociologie des réseaux sociaux : éléments théoriques
2.1.1 Des catégories aux réseaux : analyser le monde social par les relations entre acteurs
2.1.2 Les réseaux et l’analyse des relations dans et entre les organisations
2.1.3 Perspectives pour l’analyse et nouveaux questionnements
2.2 De l’encastrement des relations entre acteurs de l’agriculture de conservation __
2.2.1 Relations entre F. Thomas et firmes privées
2.2.2 L’association BASE : encastrement et proximités entre les acteurs
2.2.2.1 BASE et les firmes
2.2.2.2 Fonctionnement de BASE
2.2.3 Des réseaux autour du CIRAD, de l’AFD, de la FNACS et de la firme Planto
2.2.3.1 Relations entre le CIRAD et l’AFD autour de l’agriculture de conservation
2.2.3.2 Relations CIRAD, AFD, FNACS
2.2.3.3 Le constructeur Planto dans le réseau
2.3 Au-delà des individus, quels rôles et stratégies des firmes ?
3.Valeurs partagées, marchés et stratégies
3.1 La proximité des pratiques et des techniques comme valeur
3.2 Réciprocité des échanges et minimisation de la dimension marchande
3.3 L’encastrement, une stratégie des acteurs
3.4 Ralliement et dissensions autour de l’agriculture de conservation
3.4.1 Elargir les collectifs vers des sphères d’influence : création d’un Institut de l’Agriculture Durable (IAD)
3.4.2 Terrain ou lobbying ? Tensions internes dans les réseaux de l’agriculture de conservation
4.Conclusion de la Partie 2
4.1 Des relations entre humains, entre non-humains, entre humains et non-humains
4.2 Processus d’innovation et dynamique des connaissances : activités des collectifs Nde praticiens
PARTIE 3 : PRATICIENS ET PRATIQUES DE L’AGRICULTURE DE CONSERVATION
Chapitre 5 : Les collectifs de praticiens dans le développement de l’agriculture de conservation
1.L’innovation, les praticiens et leurs collectifs : éléments théoriques
1.1 Les utilisateurs, concepteurs des innovations
1.2 Relations de conseils et coopération dans les communautés et organisations collégiales
1.2.1 Des communautés à l’analyse structurale
1.2.2 Les groupes professionnels locaux, des unités sociales et pratiques en agriculture
1.3 Les communautés de pratiques
1.4 Prise en compte des objets matériels
2.Fondements et ancrage spatial des collectifs de praticiens
2.1 Déviance et marginalisation, moteurs de la construction des collectifs
2.1.1 Entrée en déviance et marginalisation
2.1.2 Un espace de conseil et de réconfort
2.2 Double ancrage professionnel et espaces de dialogue élargis
2.2.1 Des collectifs a-territoriaux spécialisés
2.2.2 Maintien d’une insertion dans les réseaux professionnels locaux
2.2.3 Au-delà d’une dichotomie local / a-territorial, communauté / société
3.Structuration et fonctionnement d’une communauté de pratiques autour du semis direct
3.1 3.1 Se distinguer vis-à-vis des TCS
3.2 Rôles de la firme et de son représentant
3.2.1 La pratique et le marché
3.2.2 Un cadrage des pratiques, cognitif et marchand
3.3 Le répertoire partagé, pilier de la communauté
3.3.1 Des temporalités partagées : bifurcations et processus
3.3.2 Valeurs et éthique de la pratique
3.3.3 Relations avec la nature et ses objets
3.3.4 Le discours et l’équipement
3.4 Dynamique des statuts et évaluations entre pairs
4.De la pratique commune aux situations
Chapitre 6 : De l’expérience individuelle à la production collective des interprétations
1.La communauté de pratiques comme espace de production de connaissances
1.1 Régimes de la preuve et traductions
1.1.1 Les régimes de la preuve
1.1.2 Les trois temps de la traduction
1.2 La communauté de pratiques, un espace de confinement particulier
2.L’expérience et ses collectifs
2.1 L’environnement de l’action et de la preuve
2.2 Récit des expériences
2.2.1 Rendre publique l’expérience : réseau et interaction
2.2.1.1 Inscrire l’expérience et le praticien dans un collectif
2.2.1.2 Temporalités et mise en forme de la nature
2.2.1.3 Incertitudes et rumeurs
2.2.2 Évaluer et mesurer
2.2.2.1 Effet de nombre
2.2.2.2 Mobilisation des témoins et engagement du corps
2.2.2.3 Mesure et équipement
2.2.2.4 Le pouvoir de la théorie
2.2.3 Au-delà de la traduction 2 et de l’action convenable ?
3.L’action justifiable, un retour vers le monde particulier
3.1 De la nature à l’environnement, point de passage entre communauté de pratiques et société
3.2 Les objets de la nature, entre plusieurs mondes et plusieurs « mises en oeuvre » _
3.3 Étudier les dynamiques en amont et dans la mise en forme
Conclusion de la Partie 3
PARTIE 4 : DYNAMIQUES PROFESSIONNELLES ET RELATIONS AGRICULTURE SCIENCE – SOCIETE
Chapitre 7 : Des tensions professionnelles au coeur du processus d’innovation
1.La crise des identités professionnelles en agriculture
1.1 Retour sur la modernisation et la professionnalisation
1.2 Un modèle productiviste ébranlé, une profession divisée
1.2.1 Les agriculteurs et l’environnement : opportunisme contre « culture professionnelle »
1.2.2 Crise des identités et divisions professionnelles dans l’agriculture productiviste
2.Durabilité écologique et segmentation professionnelle
2.1 Les différents courants de l’agriculture durable
2.1.1 Agriculture biologique
2.1.2 Agriculture raisonnée
2.2 L’agriculture de conservation et ses dissociations
2.2.1 Entre proximités
2.2.2 … et dissociations
2.2.3 Un nouveau compromis
2.3 Une segmentation professionnelle autour de la durabilité environnementale
2.3.1 Segments, objets et identités
2.3.2 Positionnements syndicaux et politisation des segments
3.Les fondements d’un modèle professionnel en tension
3.1 Individu et « classe paysanne » au coeur du modèle
3.1.1 Individu et épanouissement au travail
3.1.2 Construire une « classe » agricole au coeur du processus d’innovation
3.1.2.1 Des agriculteurs autonomes dans leurs actions, concepteurs des innovations
3.1.2.2 Agriculture de conservation et firmes privées : gérer les contradictions
3.2 Un modèle professionnel en tension
3.2.1 Ressources naturelles, ressources productives
3.2.2 Une relation complexe aux sciences et techniques
3.2.3 Entre rupture et prolongement, repli et conversion
3.2.3.1 Un ré-enchantement du monde
3.2.3.2 Modernité et tradition
3.2.4 Innovation et socialisation
4.Un simple détour par les professions et les identités
Chapitre 8 : Tensions épistémiques autour de l’agriculture de conservation et de son évaluation agro-environnementale
1.Tensions dans les relations avec les acteurs de la « recherche scientifique »
1.1 Interagir avec des « chercheurs »
1.2 Contacts et frictions avec les acteurs de la recherche et du développement en France
1.2.1 Colloque CORPEN, Paris, 2004
1.2.2 Du projet KASSA (2004-2006) à l’expertise ADEME « Evaluation des impacts environnementaux des Techniques Culturales Sans Labour (TCSL) en France » (2006-2007)
2.Objets et pratiques de la contestation
2.1 La définition de « ce qu’il faut » mesurer : controverses
2.1.1 Controverses autour des quantités de carbone stockées en non-labour
2.1.2 Controverses autour des mesures de ruissellement en Bretagne
2.1.2.1 Les prémices
2.1.2.2 Construction d’un dispositif hybride d’évaluation
2.1.2.3 Le protocole et les pratiques scientifiques au coeur des tensions
2.1.2.4 Quand les clivages reviennent en surface
2.1.2.5 Publier, ou comment rendre publics des travaux
2.1.3 À chacun ses savoirs
2.2 Tensions autour des pratiques et finalités de la recherche scientifique
2.2.1 À l’encontre du « régime de l’exactitude » ?
2.2.1.1 De la vulgarisation à la science, de l’ingénieur au chercheur
2.2.1.2 Conflits et divergences de pratiques au sein de l’agronomie sur les SCV au CIRAD
2.2.1.3 Recherche-action contre science de laboratoire ?
2.2.2 Retour sur les collectifs de l’agriculture de conservation en France
3.Des relations agriculture – science – société
4.Conclusion de la Partie 4
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Table des annexes

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