L’influence des caractéristiques socio-économiques des parents sur la malnutrition

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Analyse des concepts

Dans une logique d’une meilleure compréhension de notre thème de travail, il nous a paru nécessaire de définir certains concepts clés.

Les indicateurs de mesure de l’état de santé

La morbidité décrit trois sortes de situations: la prévalence, l’incidence et la létalité d’une maladie. La prévalence: fait la situation de l’état de morbidité d’une population à un moment donné ou durant un intervalle de temps donne.
Inclut les anciens et les nouveaux cas,
Donne un cliché instantané, il est statique, Surtout utile pour les maladies chroniques.
Elle est modifiée par la durée de la maladie, la durée de survie des malades, la modification de la population, affluence de nouveaux cas importés, départs de sujets malades ou bien portants, progrès des moyens de diagnostic.
Ainsi, la prévalence se définit comme: « le nombre de cas ou de personnes présentant une maladie (ou tout autre phénomène de santé) dans une population donnée sans distinction entre cas nouveaux et anciens. Elle peut s’exprimer pour un moment donné (prévalence ponctuelle) ou pour une période donnée (prévalence de période). Elle renseigne sur l’ampleur du phénomène au sein de la population.
L’incidence quantifie la production de nouveaux cas dans la population survenant au cours d’une période de temps définie (semaine, mois, année). Elle considérée comme le meilleur indicateur de l’augmentation, de la diminution et de la stabilité de la maladie. Elle est par conséquent la mesure de choix pour évaluer l’efficacité des programmes de santé. C’est aussi la mesure qu’on utilise dans les systèmes de surveillance et pour analyser l’usage que fonds les gens des services de santé.
En effet, la prévalence peut être plus compliquée à interpréter que l’incidence car elle comprend le nombre de personnes ayant contracté la maladie antérieurement et qui sont encore malades à présent. C’est une combinaison entre l’incidence d’une maladie et sa durée. Si la prévalence est intéressante pour l’étude des phénomènes chroniques, l’incidence est surtout utile pour les maladies à évolution courte telle que rougeole, diarrhée et malnutrition, ainsi que pour l’évaluation des besoins en matière de prise en charge.
Quant à la létalité, elle décrit la survenue du décès chez des personnes atteintes d’une maladie donnée. Elle se calcule en faisant le rapport du nombre de décès causés par une maladie sur le nombre de nouveaux cas de cette maladie, pour une période donnée. Elle témoigne de la gravité d’une maladie. Elle n’est calculable que sur les cas dont l’évolution est connue.
Ainsi, nous avons utilisé l’incidence de la malnutrition infantile à Grand-Yoff, du fait que l’étude a été faite à un temps bien déterminé.

La malnutrition

La malnutrition est définie comme le résultat d’une alimentation mal équilibrée, en quantité ou en qualité, inclut la suralimentation et la sous-alimentation, mais est surtout employé pour les carences associées à la seconde. La carence calorique, liée à un régime pauvre en calories, à une pure et simple insuffisance, dans des situations moins grave, la carence protidique, les déficiences en vitamines, le déficit en fer et le déficit en iode (Brunet.R, 1993).
Cette définition va de même avec celle de Scrimshaw et Coll. (1971), le terme de malnutrition est utilisé pour désigner toutes sortes d’affections: «Etat pathologique résultant de l’absence, de l’insuffisance ou de l’excès d’un ou plusieurs éléments nutritifs essentiels, dans une mesure suffisante pour provoquer une maladie qui peut être cliniquement manifeste ou n’être décelable que par des épreuves biochimiques». On peut ainsi distinguer diverses formes et degrés:
La famine implique l’absence presque totale de nourriture et de ce fait, l’apparition rapide d’une sous-nutrition, état pathologique résultant de la consommation d’une quantité insuffisante de nourriture pendant une période prolongée et qui peut aboutir à des cas graves d’inanition ou de marasme infantile.
Le déséquilibre nutritionnel désigne une disproportion entre les différents nutriments essentiels qui a des conséquences pathologiques, qu’il y ait ou non carence absolue d’un élément nutritif. Cette disproportion étant définie par comparaison avec les besoins d’un régime équilibré.
Bien qu’exceptionnelle chez les populations autochtones des pays en voie de développement, la surnutrition est également une forme de malnutrition, c’est en état pathologique qui a pour origine l’absorption d’une quantité excessive de nourriture pendant une période prolongée;
ces raisons hypercaloriques peuvent entrainer à terme des troubles graves tels le diabète et des affections cardio-vasculaires. (Choquet.M, 1988).
Dans la présente étude nous considérons uniquement les déficits nutritionnels qui se traduisent selon l’OMS, par l’émaciation ou malnutrition aiguë, par le retard de croissance ou malnutrition chronique et par l’insuffisance pondérale ou malnutrition chronique ou aigu ou les deux à la fois. Les enfants émaciés sont trop légers pour leur taille (très maigres). L’émaciation est le résultat d’une récente perte de poids rapide ou d’un manque de prise de poids. Elle est réversible si les conditions s’améliorent. Les enfants souffrant de retard de croissance sont trop petits de taille pour leur âge. Le retard de croissance se développe sur une longue période de temps et résulte d’une consommation alimentaire inadéquate et/ou d’infections répétéesLes. enfants souffrant d’une insuffisance pondérale sont trop légers pour leur âge. L’insuffisance pondérale survient quand l’enfant est émacié, et/ou souffre d’un retard de croissance.
Les types de malnutrition
Il important de regarder, les types de malnutrition existants. En effet, il en existe plusieurs, mais nous tenterons de voir quelques uns. Elle est classée en deux grands types par Tchidindat.F: la malnutrition chronique et la malnutrition aigue:
La malnutrition chronique se définit comme un retard du développement de l’enfant, notamment un retard de croissance en taille. L’enfant présente alors un aspect rabougri. Elle est due à des carences nutritionnelles persistantes dans le temps.
La malnutrition aigue représente le moment où le corps commence à consommer ses propres tissus pour y trouver de l’énergie et des composants nutritionnels nécessaires à sa survie, faisant alors fondre les muscles et les réserves de gras. Les termes de sévères
et modérés sont employés pour décrire le degré de sévérité de la malnutrition aigue, les deux stades constituant une urgence médicale et nécessitant une prise en charge rapide et efficace.
La malnutrition protéino-calorique: elle désigne un ensemble de désordre caractérisé par un arrêt ou ralentissement de la croissance chez l’enfant (Begue et Quinet, 1986). On distingue principalement deux formes de malnutrition protéino-calorique selon Damon et Dos-Santos:
La malnutrition protéino-énergétique légère : elle apparait quant le régime alimentaire est déficient à la fois en éléments énergétiques et en protéines. Elle est courante dans les zones urbaines à cause de la régression de l’alimentation au sein et de l’utilisation exclusive de farines trop raffinées. Le premier symptôme est l’arrêt de la croissance qui se manifeste par une insuffisance du poids ou par une courbe de poids stationnaire. L’enfant est en état de risque ; il suffit d’une rougeole ou d’une diarrhée pour faire passer l’enfant au stade d’une malnutrition plus sévère, souvent le Kwashiorkor.
La malnutrition protéino-énergétique grave sévit sous deux formes principales: le Kwashiorkor et le marasme.
Le kwashiorkor résulte principalement d’une carence protéique consécutive à un régime alimentaire comportant très peu de protéines. Le kwashiorkor se rencontre surtout chez les enfants de un à trois ans. Il est fréquemment déclenché par une maladie infectieuse (souvent la rougeole) qui aggrave l’insuffisance en protéines du régime alimentaire. Il survient le plus souvent au moment du sevrage, lorsque l’aliment de substitution est pauvre en protéines.
Il est surtout fréquent dans les régions où l’aliment de base est un tubercule. Chez un enfant atteint de kwashiorkor, on observe les symptômes suivants : œdèmes surtout des pieds, des chevilles, du visage, l’enfant est bouffi, arrêt de la croissance se traduisant par un faible poids par rapport à l’âge, tristesse, manque d’appétit, quand la maladie s’aggrave: les cheveux se décolorent, se défrisent et tombent, la peau s’éclaircit, le ventre est ballonné.
Le marasme est le résultat d’une sous-alimentation globale à la fois pauvre en protéines et en aliments énergétiques, l’enfant meurt de faim. Ses causes sont nombreuses. Il peut se déclenche très tôt, au cours des six premiers mois, lorsque la mère n’a pas assez de lait (ce qui est rare). Son risque est grand chez les enfants dont le poids à la naissance est faible et chez les prématurés qui ont des besoins plus élevés que ceux de l’enfant normal. Chez les enfants nourris au sein, le marasme est du à une mauvaise lactation dont les causes sont diverses par exemple: la mère a eu plusieurs grossesses, elle est, de plus, mal nourrie, l’allaitement au biberon, car le lait d’un prix d’achat élevé est dosé en petites quantités et donc trop dilué. De plus, l’hygiène défectueuse dans la préparation des biberons entraine des affections diarrhéiques qui aggravent la dénutrition; un cercle vicieux. Chez un enfant atteint de marasme, on observe les symptômes suivants :
un arrêt de la croissance et une importante perte de poids allant parfois jusqu’à 60% du poids normal, une atrophie nette des muscles, une absence de graisse sous-cutanée, une maigreur extrême, malgré son aspect ratatiné de « petit vieux », l’enfant atteint de marasme reste vif, il a faim, ses cheveux sont normaux, il n’a pas d’œdèmes.
Les désordres nutritionnels ont été classés par MAYER en quatre catégories:
la sous-nutrition ou « undernutrition », liée à un manque en quantité adéquate de nourriture et souvent secondaire à une famine;
la malnutrition secondaire ou « secondary malnutrition » par dysfonctionnement du métabolisme des aliments survenant dans un contexte de maladie chronique ou de diarrhée;
les troubles de pléthore ou « overnutrition » que l’on retrouve surtout dans les sociétés industrialisées ou en voie d’industrialisation, consécutifs à un excès d’apport lié à la suralimentation; les troubles carentiels ou « Dietary deficiency », très fréquent dans les pays en voie de développement et qui sont notamment: la malnutrition protéino-calorique, les anémies nutritionnelles, les avitaminoses, le goitre endémique.
Les moyens d’évaluation de l’état nutritionnel des enfants
L’enquête nutritionnelle permet d’évaluer l’état nutritionnel d’une communauté en y identifiant les personnes les plus touchés par la malnutrition, principalement les enfants de moins de cinq ans. En effet, la malnutrition protéino-énergétique chez les enfants désigne un ensemble de désordres caractérisés avant tout par un arrêt ou un retard de la croissance. Elle résulte à la fois des apports alimentaires inadéquats et de la morbidité. La malnutrition peut être évaluée par des examens cliniques qui ne peuvent être menés que par des professionnels de la santé (Médecins, Infirmiers…), des analyses biochimiques qui nécessitent un personnel entrainé et du matériel de laboratoire ou des mesures anthropométriques qui sont les méthodes, les plus simples.
Cependant, pour des raisons pratiques, la plupart enquêtes nutritionnelles utilisent des indicateurs anthropométriques. Chez les enfants âgés de moins de 5 ans, les indicateurs les plus utilisés sont le poids, la taille ou stature, la longueur ou taille couchée, le périmètre brachial et le périmètre crânien.
Ces différents paramètres sont difficilement interprétables quand ils sont pris isolément. Ils doivent être combinés pour donner des indices qui sont plus utiles. Ainsi, les indices sont: poids par taille qui permet de dépister la malnutrition aigue, taille par âge utilisé pour apprécier la croissance staturale par rapport à l’âge, poids par âge qui sert à dépister l’insuffisance pondérale.
En se basant sur ces indices plusieurs classifications ont été proposées pour déterminer chez chaque enfant le type et la gravité de la malnutrition. On peut en rémunérer en exemple, la classification de Waterlow:
la malnutrition chronique ou retard de croissance est donné par un indice Taille/Age inférieur à -2ET de la médiane de référence et elle est jugée sévère s’il est inférieur à -3ET, l’insuffisance pondérale est définie par l’indice Poids/Age. Elle est modérée pour un indice inférieur à -2ET et sévère pour un indice inférieur à -3ET de la médiane de référence, la malnutrition aigue ou émaciation modérée correspond à un indice Poids/Taille inférieur à -2ET de la médiane de référence. Elle est dite sévère si le Z-Score est inférieur à -3ET de la médiane.
Le poids par âge, c’est le poids mesuré comparé au poids idéal correspondant à l’âge du sujet. C’est un indicateur sensible de la croissance, mesurant une insuffisance pondérale. Un poids insuffisant pour l’âge peut être rapporté à un épisode aigu ou chronique de malnutrition.
La classification de l’OMS est basée sur la position dans les percentiles. La médiane correspondant au 50e percentile, le seuil habituellement retenu est le 3e percentile pour le poids. Si l’indice est compris entre le 50 e et le 3e percentile, l’état nutritionnel est normal. Si l’indice est inférieur au 3e percentile, la malnutrition est certaine. La taille par âge, c’est la taille mesurée comparée à la taille idéale correspondant à l’âge du sujet. Un retard de taille traduit des déficits cumulés et/ou une altération passée de la croissance. Il indique une malnutrition chronique. La taille par âge est une mesure spécifique du retard de croissance. La classification de l’OMS utilise le pourcentage par rapport à la médiane. L’indice est obtenu en faisant le rapport entre la taille observée et la taille médiane de référence correspondant à l’âge. Si l’indice est supérieur à 95%, l’état nutritionnel est normal. S’il est compris entre 95 et 80%, la malnutrition est légère. S’il est inférieur à 80%, la malnutrition est sévère.
Le poids par la taille, c’est le poids mesuré comparé au poids idéal correspondant à la taille mesurée du sujet. Cette mesure est très utile quand l’âge ne peut pas être déterminé avec précision. Un rapport bas définit l’émaciation, c’est un déficit en tissu et masse grasse par rapport à ce qui est attendu d’un enfant de même taille. Le poids par taille est une mesure spécifique de la maigreur ou émaciation. Il résulte d’une absence de gain pondéral ou d’une perte de poids récente.
Le système de classification du NCHS par la position dans les percentiles est celui habituellement utilisé dans les enquêtes de masse. Si l’indice est compris entre le 75et le 25 percentile, l’état nutritionnel est normal. S’il est compris entre le 10e et le 5e percentile, la malnutrition est modérée. S’il est inférieur au e5percentile, la malnutrition est sévère. En santé publique, on peut également l’exprimer en Ecarts-types.
Ainsi, si l’indice est supérieur à +2 écarts-types, l’état nutritionnel est normal. S’il est compris entre -2 et +2 écarts-types, la malnutrition est modérée. S’il est inférieur à -2 écarts-types, la malnutrition est sévère. Dans notre étude nous avons pris comme méthode anthropométrique, le périmètre brachial. Celui-ci est la mesure au bras gauche, à mi-hauteur entre l’épaule et le coude, à l’aide d’un mètre ruban spécial. Le bras doit être décontracté. La lecture s’effectue dans la fenêtre du mètre, en serrant le mètre modérément. L’interprétation du périmètre brachial est faite de la manière suivante:
Le tour du bras est supérieur à 13,5 cm, l’enfant est en bonne santé;
Le tour du bras est compris entre 12 cm et 13, 5 cm, l’enfant est probablement en état de malnutrition légère; le tour de bras est inférieur à 12 cm, l’enfant est probablement sévèrement malnutri.
Les effets de la malnutrition
On peut noter plusieurs effets de la malnutrition sur les individus et leur vie mais nous en montrerons quelques uns. Il n’est pas juste de prétendre que la malnutrition en faisant mourir les individus les plus faibles opère une certaine sélection. Les analyses montrent que ce sont davantage les hasards du mois de naissance ou des épidémies qui déterminent ceux qui doivent mourir. De plus, la malnutrition laisse en vie des enfants partiellement affectés par les carences antérieures. Ceux qui passent le cap de cinq ans abordent l’existence avec un certain retard dans leur développement physique et intellectuel (Blanc.J, 1975):
La malnutrition compromet l’état sanitaire des populations. Elle agit sur lui de deux manières. D’une part, il existe un certain nombre de maladies nutritionnelles par carence ou par excès d’un nutriment. D’autre part, la malnutrition en créant un terrain affaibli et rend l’individu plus vulnérable aux autres formes de maladies (les maladies infectieuses et parasitaires sont liées à la malnutrition, en ce sens qu’elles prolifèrent sur un terrain affaibli et qu’elles affaiblissent encore celui-ci, déclenchant des mala-dies nutritionnelles lorsque l’équilibre alimentaire est précaire);
La malnutrition et capacité de travail: la limite de la capacité physique, tout organisme ne peut dépenser de manière durable plus d’énergie qu’il n’en reçoit. Toute insuffisance entraine une baisse d’activité à plus au moins long terme et tend à réduire cet activité au niveau compatible avec l’énergie reçue; la malnutrition limite l’ouverture au progrès, elle exerce des effets négatifs sur le comportement psychologique et l’attitude face aux progrès techniques.
Trois séries d’effets sont caractéristiques de l’insuffisance nutritionnelle: l’instabilité émotionnelle, les sentiments de frustration, la dépression constituent une première série; sur le plan de l’activité, cette insuffisance se traduit par l’apathie mentale, l’incapacité de soutenir un effet prolongé, la répugnance à prendre des décisions, la négligence de soi, l’absence d’intérêt; sur le plan des relations sociales, on note l’irritabilité, la perte de contrôle, le comportement agressif.
Nous nous attacherons ici essentiellement aux effets de la malnutrition dus à des carences nutritionnelles, plutôt qu’aux effets de la surnutrition (Dos-Santos et Damon, 1987):
Période prénatale, la malnutrition entraine une augmentation du nombre des avortements spontanés, une augmentation du nombre de mort-nés, des conséquences sur les caractéristiques physiques de l’enfant à la naissance (poids faible, petite taille, périmètre crânien réduit);
Période post-natal, les effets de la malnutrition chez les nourrissons et les jeunes enfants sont multiples: insuffisance du poids, de la taille, moindre résistance aux infections (paludisme, rougeole, diarrhée…), trouble du comportement, apathie, irritabilité, hyperémotivité, influence sur les facultés mentales à l’âge préscolaire, retard du développement cérébral qui peut être irréversible lorsque la malnutrition est précoce (avant 6 mois) et sévère;
Age scolaire: un régime déséquilibré et une mauvaise répartition de l’alimentation dans la journée chez l’enfant d’âge scolaire entrainent une apathie, un manque d’attention et donc des difficultés d’apprentissage. La malnutrition à cet âge est également responsable de retards de croissance;
Age adulte: une femme enceinte qui reçoit une alimentation insuffisante puisse sur les réserves de son organisme pour nourrir en priorité le fœtus. On peut craindre un accouchement difficile, dans le cas de malformation du bassin consécutive à la mauvaise alimentation dans l’enfance ;
une femme allaitante qui reçoit une alimentation insuffisante est fatiguée, épuisée, elle ne peut continuer à nourrir son enfant qu’en utilisant ses réserves. Notons que malgré son état de sous-alimentations son lait reste de bonne qualité s’il ne vient pas à tarir;
Le travailleur, la sous-alimentation provoque chez l’adulte une perte de poids et une réduction de la capacité de travail, cette limitation de l’effort physique entraine, en milieu rural, une diminution de la production agricole, elle est en ville, un facteur d’absentéisme et d’accidents de travail.

Les facteurs de risques pour la malnutrition

Dans une société que d’aucuns qualifient de « société du risque », la sécurité devient un enjeu considérable. Cela se traduit quotidiennement et s’exprime dans les discours à toutes les échelles. Qu’ils soient majeurs ou mineurs, individuels ou collectifs, les risques sont présents partout. Ils sont pris en compte dans l’organisation des espaces, le fonctionnement des institutions ou, plus localement, des établissements abritant des groupes (enseignement, administrations, etc.), les finances à travers le jeu des assurances. Pourtant, ces risques ne sont pas des phénomènes exclusivement objectifs, ou objectivables mais ils résultent en grande partie d’une construction sociale, notamment parce qu’ils sont potentiels. Or les risques sont des phénomènes potentiels, que désigne comme tels tant qu’ils ne sont pas avérés sous la forme de catastrophe. Ils sont pour ainsi dire impalpables dans leur quotidienneté.
Par risque nous entendons les risques majeurs tels que les géographes les définissent, c’est-à-dire la combinaison entre un aléa et des enjeux. L’aléa peut être d’origine naturelle (séisme, inondation, glissement de terrain, etc.) ou technique (nucléaire, industriel, lié au transport, etc.).
Le risque, c’est être dans une situation de vulnérabilité par rapport à un certain nombre de facteurs ou d’événements ici environnementaux et sociaux dont on est potentiellement exposé aux effets. Le risque est considéré comme « une probabilité aléatoire ou non (déterminisme, causalité) d’ un événement qui menace la santé ou met en danger la vie d’un individu ou d’une population » (Picheral, 2001, cours environnement, Risque et Santé, 2012). Par exemple, une maladie, une épidémie, un accident et à fortiori, la mort peuvent résulter des risques. L’ampleur d’un risque, sa fréquence, sa durée, son aire d’extension et de diffusion éventuelle (espace à risque) sont fonction de facteurs de risque et menacent des populations à risque (Cour Environnement et Risque, 2012).
Le degré d’exposition à un risque environnemental ou sanitaire quelconque ou la nature de celui-ci dépend aussi fortement des attitudes, comportements et pratiques que les gens adoptent ou de leur niveau de connaissances du risque en question. Ainsi, les facteurs de risque de la malnutrition sont nombreux et divers.
Parmi, ses facteurs interviennent les maladies infectieuses qui entraînent un cercle vicieux puisque l’infection est génératrice de malnutrition et que la malnutrition favorise l’infection. Par exemple, la diarrhée aigue infectieuse entraîne à moyen terme la survenue d’une malnutrition ou l’aggravation de celle préexistante. La rougeole, la tuberculose, les parasitoses sont souvent responsables de la malnutrition. Les facteurs maternels tels que la malnutrition de la mère, avant ou pendant la grossesse, la multiparité ou les grossesses rapprochées prédisposent l’enfant à la malnutrition. De même l’ignorance est un facteur important, car les mères n’ayant jamais reçu d’instruction pour la plupart, ignorent les besoins et les notions d’équilibre nutritionnel. Les facteurs socio-politiques et le sous-développement ne sont pas en reste du fait que les guerres entrainant des déplacements de population, la pauvreté et le faible pouvoir d’achat de certaines couches de la population sont très souvent responsables de la malnutrition. Les malnutris sont en général issus des familles à bas niveau socio-économique comme l’ont montré plusieurs études.
Le sevrage est une phase transitoire qui débute quand on commence à familiariser l’enfant à des aliments autres que le lait maternel ou à des produits de substitution équivalents, et prend fin quand l’enfant est bien habité à la consommation du régime ordinaire de la famille. Cette période de grands bouleversements dans les comportements alimentaires, comporte des risques nutritionnels quand il y a mauvaises pratiques de sevrage. Il s’agit habituellement d’une utilisation d’aliments de faible qualité nutritionnelle, d’un sevrage précoce et brusque ou alors d’une introduction tardive ou précoce des aliments supplémentaires.
Les régimes déséquilibrés tels que les bouillies de céréales mal préparées que reçoit l’enfant conduisent inévitablement à la malnutrition. Ainsi, on peut en déduire que l’état nutritionnel ne dépend pas seulement de l’alimentation mais aussi peut résulter de l’interaction complexe entre l’état de santé en un moment déterminé, les aliments consommés et l’environnement physique, social et économique de l’individu pour paraphraser l’OMS. En effet, cette synthèse factorielle nutritionnelle a fait l’objet d’un élargissement dans la partie de la revue littéraire de notre présente recherche où sont énumérées les disparités et les conformités entre les chercheurs sur ces facteurs.

L’assainissement

« On entend par assainissement l’ensemble des travaux que doivent effectuer en se conformant aux différents codes liés à l’assainissement, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour faire disparaitre dans les agglomérations toutes causes d’insalubrité » (OMS, 1995). Cette définition a le mérite de considérer les causes de l’insalubrité pour un environnement organisé selon des règles et des normes précises.
Les besoins en particulier des pays en voie de développement, en service d’assainissement de base ayant beaucoup augmenté à partir des années quatre vingt en raison, principalement de l’expansion démographique et de l’urbanisation croissante, il a été instauré la Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’assainissement (DIEPA: 1991-1990). Au cours de cette période, le terme assainissement défini somme se rapportant uniquement à l’élimination des excrétas et des eaux usées a été approuvé par le monde entier.
En 1986, un groupe d’Etude de l’OMS a officiellement donné la définition suivante : « les moyens de collecte et d’évacuation hygiénique des excrétas et des déchets liquides de la communauté pour protéger la santé des individus et de cette communauté» (OMS, 1987). Ainsi l’évacuation hygiénique, ne comportant aucun danger pour la santé représente l’objectif fondamental de tous les programmes d’assainissement.
Il est intéressant cependant de souligner qu’à cette époque ce sont les normes d’hygiène qui ont prévalu et qu’il n’était nullement question de normes environnementales. Or actuellement on s’oriente vers une approche environnementale qui se souci de toute la chaine: collecte, transport, épuration et rejet ou réutilisation des eaux épurées (RSNA, 1998, in ONAS, 2005) L’assainissement est le traitement des effluents de la ville, de l’agriculture ou de l’industrie: les eaux pluviales d’un coté, les eaux usées de l’autre, conduites par les égouts à des stations d’épuration ou de lagunage (Brunet.R, 1993)

La diarrhée

Elle est définie comme des selles liquides et fréquentes (Larousse, 2008). Une diarrhée due à une infection peut durer quelques jours, ou plusieurs semaines, en tant que diarrhée persistante. Celle-ci peut avoir comme conséquence une déshydratation sévère. Il est donc nécessaire de remplacer le fluide perdu du corps. Une diarrhée grave peut menacer la survie de l’individu à cause des pertes de fluide, particulièrement chez les enfants et les nourrissons, les personnes malnutris et celles ayant un système immunitaire déséquilibré.
La diarrhée est un concomitant de nombreuses maladies infectieuses, spécialement la fièvre typhoïde, la dysenterie amibienne ou bacillaire et le choléra.
C’est un symptôme d’infection par des bactéries, des virus et des organismes parasitiques dont la plupart proviennent d’une eau contaminée et du manque d’hygiène. Dans le cadre de notre travail, nous allons essayer de voir si elle est un facteur de risque pour la malnutrition. En effet, la malnutrition peut être créé ou aggraver par certaines maladies.

Méthodologie de la recherche

La méthodologie peut être définie comme un ensemble de méthodes mises en œuvre dans une recherche, de façon réfléchie et explicite, ainsi que des techniques et des sources mobilisées. Celle adoptée au cours de ce travail se décline en trois principales étapes: la revue documentaire, la collecte des données et le traitement et l’analyse de l’information.

La revue documentaire

Elle a consisté dans un premier temps à faire une recherche exploratoire pour recueillir le maximum d’informations, d’une part, auprès des personnes ressources mieux imprégnées des questions se rapportant à la commune d’arrondissement de Grand-Yoff. Cette partie nous a permis de cerner les différentes problématiques qui se dégagent au niveau de la commune. Il nous a permis de préciser d’avantage notre thème de recherche et d’identifier plus spécifiquement nos domaines d’intérêt. D’autre part, nous avons entrepris une recherche documentaire menée dans des bibliothèques notamment celle de l’UCAD, de l’ENEA, des collectivités locales et aussi auprès des structures comme la Mairie de Grand-Yoff, l’Enda Graf, de l’ANDS. Les ouvrages consultés dans ces différentes institutions nous ont permis de mieux connaitre notre cadre d’étude et de renforcer nos connaissances sur les différents phénomènes qui seront étudiés. De même de préciser davantage le libellé de notre sujet de recherche. Ce dernier s’inscrit dans la thématique de la malnutrition des enfants et de ses facteurs. Elle a fait l’objet d’une série d’investigations aussi intéressantes les unes que les autres. Ces recherches s’accordent sur le fait que la malnutrition est aussi bien dans le milieu rural qu’urbain, et que ses causes sont polyfactorielles. Elle peut être due à des effets géographiques, socio-économiques, médico-hygiéniques et culturels. De ce fait, il est nécessaire de les retracer pour ressortir les concordances et les dissemblances des auteurs sur les facteurs de risque sur ce fléau.

Les travaux géographiques et économistes sur la malnutrition

Les travaux géographiques sur la malnutrition infantile dont celui de Salem.G, en 1998 dans la ville de Pikine au Sénégal, avaient établis ses relations suivantes: la carte des prévalences de maigreurs des enfants ne fait apparaitre aucune structure spatiale particulière, ce que les résultats de l’analyse factorielle de correspondances laissaient supposer; les facteurs associés à la malnutrition sont, ceux sociaux et culturels déterminant l’accès aux structures de soins, il n’est pas sur que le niveau économique soit aussi prépondérant qu’on le pense pour les recours thérapeutiques, les familles ayant des enfants souffrant de malnutrition aigue n’étaient pas nécessairement les plus pauvres et les mères n’étaient pas les moins scolarisées. Nous nous sommes basés essentiellement sur cette thèse pour faire notre étude sur la différence de l’incidence de malnutrition des enfants, de voir si ce fléau est seulement le fait de certains quartiers ou pas d’autres et si les taux de malnutrition suivent une typologie spatiale dans les zones à Grand-Yoff.
Par contre pour l’économiste Ilboudo.N qui avait décrit l’évolution de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans au Burkina Faso au cours de la décennie 90, attestait que plus la mère a un niveau d’instruction élevé, moins son enfant est susceptible de souffrir de malnutrition; par ailleurs, la proportion de mères non instruites détermine le niveau national des prévalences nutritionnelles; plus on a de mères non instruites dans le pays, plus les prévalences nutritionnelles s’élèvent; les enfants du groupe des 20% les plus aisés de la population présente des états nutritionnels nettement meilleurs par rapport aux autres groupes socio-économiques; la prévalence du retard de croissance tend à s’améliorer dans tous les groupes socio-économiques à l’exception du groupe des riches moyens. Les principaux déterminants du statut nutritionnel sont l’âge, le type de naissance, l’intervalle intergénésique précédent et la durée d’allaitement: plus l’intervalle séparant la naissance d’un enfant et la naissance précédente est grand, plus cet enfant est moins susceptible de souffrir de malnu-trition chronique ; les enfants issus de naissances multiples ont des désavantages en terme de malnutrition chronique par rapport à ceux issus de naissances simples; lorsque la femme est chef de ménage, les enfants sont moins susceptibles de souffrir de retard de croissance; la taille du ménage n’est pas un déterminant essentiel du statut nutritionnel de l’enfant. Cette étude va nous permettre de voir la relation entre le niveau économique des ménages et la malnutrition des enfants.

Les références biomédicales sur la malnutrition

Les références biomédicales sur la malnutrition infantile laissent apparaitre des convergences et des divergences sur ses facteurs de risque. En effet, selon les nutritionnistes Gueye.K, affirme que les facteurs de risque associé à la MPE sont : pour l’émaciation, le mauvais état de santé et la diarrhée due à une mauvaise conservation des aliments; le faible statut socio-économique est un facteur de risque de retard statural et de déficit pondéral.
Cependant, ces résultats discordent avec ceux des nutritionnistes comme Janin.P et Prevel.YM. Leur recherche était menée dans une province de l’est du Burkina Faso, avait pour objectif d’explorer les concordances ou disparités entre un diagnostic territorial de la vulnérabilité alimentaire, hiérarchisant des niveaux de risque apparent, une étude approfondie de ses déterminants et l’état nutritionnel des individus. Ils ont recueilli des informations socio-démographiques, économiques, sur la gestion de la soudure alimentaire (anticipation, durée, vente de bétail, aide), une estimation des disponibilités céréalières et des mesures anthropométriques des individus. Seuls les indices nutritionnels de déficit énergétique sont analysés ici. Un niveau de malnutrition plus faible est observé dans la zone de risque apparent maximal. Les trois autres zones de risque se distinguent peu les unes des autres. La zone de risque maximal est celle où l’anticipation de la soudure alimentaire a été la plus précoce, où les disponibilités céréalières finales ont été les plus importantes et où les ménages disposaient du plus de revenus avant soudure. Après ajustement sur ces caractéristiques, la relation initiale entre zone de risque et état nutritionnel ne se modifie que légèrement. En revanche, si l’on ajuste sur les caractéristiques socio-démographiques, elle s’estompe davantage: la zone de risque maximal reste globalement celle où l’état nutritionnel est meilleur. Cette analyse montre que le niveau de risque alimentaire apparent, évalué d’après les contraintes environnementales, est loin de correspondre à la réalité de l’état nutritionnel des individus. L’analyse suggère que, confrontés à des conditions de productions alimentaires difficiles de façon récurrente, les ménages ont développé des stratégies d’adaptation à relativement long terme, permettant de gommer partiellement les aléas saisonniers.
Les travaux épidémiologiquesprésentent des concordances et des disparités entre eux. Ainsi, pour Quelin.G et collaborateurs leur étude, intitulé les facteurs de risques de la malnutrition chez les enfants de 0 à 59 mois dans 2 arrondissements de Niger (1991), ces risques sont: les enfants nés de pères ayant peu de femmes ou ne possédant pas de radio (1 père ayant 3 femmes ou plus et 1 radio est considéré riche et un foyer est pauvre si le mari a une femme ou 2, ou s’il ne possède pas de radio), sont à un risque de malnutrition plus élevé que ceux n’étant pas exposés à ces facteurs ; la diarrhée, la fièvre ou une infection respiratoire; sevrage sans introduction d’aliments complémentaires adéquats et brutal.
L’étude de Mathem.K et collaborateurs (1999) menée dans une aire sanitaire rurale du nord-est de la République Démocratique du Congo, avait montré que les facteurs de risque associés à la MPE étaient: le sevrage avec aliments non variés (pate de manioc); la taille du ménage supérieur ou égale à 6 personnes; le niveau analphabète de la mère; la mauvaise hygiène dans le milieu de vie de l’enfant; le niveau socio-économique médiocre de la famille.
Sinnaeve.O et al, en 2006 à Cotonou (Bénin), avaient montré que les facteurs de risques de la malnutrition sont : si l’on considère les facteurs socio-économiques, il n’existe pas de liaison significative entre la malnutrition et la profession du père, le niveau d’étude de la mère, la prise d’une contraception, l’existence d’une grossesse en cours, le nombre de frères et sœurs, le numéro de fratrie, le fait de dormir sous moustiquaire; par contre, la malnutrition est liée significativement à la notion d’antécédents de malnutrition dans la fratrie et à un niveau socio-économique bas par rapport à un niveau moyen ou élevé; quelles que soient les occasions qui ont motivé une visite médicale, les enfants irrégulièrement amenés dans les structures de santé sont plus touchés par la malnutrition que ceux régulièrement amenés, et les taux sont plus importants chez ceux qui n’y aillent jamais; par rapport au rappel alimentaire des 24h, la quantité alimentaire insuffisante est liée au retard de croissance statural fort, mais sa qualité ne semble pas avoir d’influence significative à Cotonou.
Par contre Aouehougon.O en 2007 atteste que ces facteurs de risques associés à la MPE sont: le rang de naissance compris entre 1 et 2 ou supérieur ou égal à 6; le faible poids de naissance; la MPE ne semble pas liée à la parité de la mère; les enfants qui sont trois ou plus par ménage sont plus malnutris que ceux qui sont deux ou moins par ménage donc il existe un lieu entre la MPE et le nombre d’enfants de moins de cinq ans par ménage; la MPE et la taille du ménage, les enfants dont la taille du ménage est 9 ou plus sont plus malnutris que ceux de moins de 9; les malnutris se trouvent le plus chez les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction; les enfants dont le niveau socio-économique du ménage est faible sont plus malnutris.
Nous pouvons en conclure que, les épidémiologistes sont d’accord sur la corrélation entre la malnutrition et le niveau de vie bas des parents. Par contre, ils sont en désaccords du point de vue de l’étude de la mère et du nombre d’enfants dans la fratrie. Si certains confirment qu’il existe un rapport entre la malnutrition et ces facteurs énumérés ci-dessus, d’autres attestent qu’il n’existe pas de rapports. Au file du temps, ils ont introduit d’autres déterminants comme la diarrhée, la mauvaise planification des activités de lutte et la mauvaise connaissance des agents de santé de la CNS, le sevrage brutal des enfants et avec des aliments non variés.
Les médecins diagnostiquent l’affection sous d’autres angles. A titre d’exemple, on peut indiquer le travail de Jirou-Najou.J.L et coll., en Martinique en 1985. Les facteurs de risque des déficits pondéraux sont un âge supérieur à 24 mois, un poids de naissance inférieur à 3 kg chez les plus de 24 mois et une durée d’allaitement maternel prolongée au-delà de 3 mois dans le groupe des enfants de moins de deux ans. En ce qui concerne l’anémie, le principal facteur de risque est un âge inférieur à 24 mois. Avant 2 ans une durée d’allaitement maternel prolongée au-delà de 6 mois et l’appartenance à une famille dont le chef est manœuvre, domestique ou chômeur constituent des facteurs de risque d’anémie; après 2 ans le seul facteur identifié est l’absence d’allaitement maternel après la naissance. Pour tous ces facteurs, les risques relatifs de déficit pondéral ou d’anémie varient entre 2 et 3. Autotal, il convient de souligner que ce sont les modalitésde l’allaitement maternel qui apparaissent le plus souvent comme facteurs de risque. Le parasitisme intestinal, en dépit de sa prévalence importante, notamment après 24 mois, n’est jamais apparu dans cette étudecomme un facteur de risque de déficit pondéral oud’anémie. II faut toutefois noter que les charges parasitaires sont relativement modérées. Enfin, l’absence de liaisons entre le déficit pondéral et l’anémie est à remarquer.
Contrairement à Diouf.S et collaborateurs, en 1997, les facteurs corrélés à la malnutrition sont: la géophagie, les parasitoses intestinales et l’anémie; les pics de malnutrition aussi bien aigue que chronique s’expliquent par les pratiques alimentaires néfastes.
Pour, les biologistes, Azzaoui.F et al., en 2008, les corrélations positives, le poids corporel et l’IMC sont corrélés significativement avec le niveau d’instruction des parents alors que la taille des enfants corrèle significativement avec l’absence de revenu du père; par ailleurs, la maigreur est liée significativement avec la zone d’habitat (zone périurbaine), le type de pollution près de l’école (décharge) aussi qu’avec la source d’eau consommée (eau de puits). En revanche, les corrélations négatives démontrent un lien significatif entre la taille et le poids d’une part et la taille du ménage d’autre part; en outre, ce lien inversement significatif a été remarqué aussi entre le poids et l’IMC d’une part et la zone d’habitat, le type de pollution, l’eau consommée et la fréquence de consommation de viande d’autre part. Par ailleurs, la maigreur corrèle aussi significativement et négativement avec le niveau d’instruction des parents alors que l’insuffisance staturale corrèle seulement avec le niveau d’instruction de la mère.
Quant à Bernard.O et al., en 2001, le sevrage semble l’un des déterminants majeurs de la malnutrition. Nous sommes donc en présence d’un phénomène relativement aigu s’amendant vers 2 ans, dont le déterminisme est en grande partie imputable au sevrage définitif (accès à la nourriture limité par la compétition au sein de la fratrie plutôt qu’un régime alimentaire de qualité médiocre, cf. Pagezy, (1996); perturbations psychoaffectives). La splénomégalie comme marqueur d’un parasitisme chronique pourrait donc attester de l’existence d’une cause infectieuse dans la pérennisation d’un état de malnutrition chez l’enfant.
Ces résultats vont dans le sens de ceux de Koppert et al., (1996) et de Froment et Koppert (1996) qui retrouvent une bonne couverture des besoins énergétiques dans la population Mvae entre 1 et 9 ans, avec par contre une charge infectieuse importante en terme de parasitisme (paludisme et parasitose digestive). Les auteurs concluent donc à l’existence d’un déterminisme écologique poussé dans cet état de malnutrition dont la cause, plus qu’alimentaire, serait essentiellement d’origine infectieuse. Nous nous trouvons donc en présence de deux phénomènes: un état de malnutrition relativement aigu autour de la période du sevrage pour lequel il est difficile de faire la part entre les facteurs alimentaires, sanitaires
et psychoaffectif, même si cet état est très probablement lié au phénomène plus général et endémique de la malnutrition chronique qui survient sur des terrains fragilisés, mais dont on imagine des mécanismes propres à son établissement et à sa résolution; un état de malnutrition chronique débutant vers le sixième mois et se maintenant par la suite, au déterminisme essentiellement infectieux. Si la liaison entre parasitisme, en particulier paludisme et schistosomiase, et splénomégalie est maintes fois rapportée dans la littérature (cf. Whittle et al. 1969 ; Gelfand, 1983 ; Barnish, 1993 ; Gentilini, 1995), la relation entre ce marqueur et l’état nutritionnel, vu sous son aspect de retard de croissance, a été rarement rapportée et lorsqu’elle l’était, elle n’envisageait pas l’évolution parallèle de la splénomégalie et des indicateurs de malnutrition en fonction de l’âge. Ce qui apparait comme original dans nos résultats est qu’à tout âge on observe une évolution synchrone du retard statural et de la splénomégalie de l’enfant, ou surtout en raison d’une nouvelle grosses.
Les chirurgiens dentistes voient la malnutrition sous d’autres contextes. Ils montrent les maladies buccales dues à la malnutrition et vise versa. Safiatou.S.D en 2008, avait fait une étude sur 135 enfants nigériens hospitalisés. Elle arrive à ces conclusions suivantes: les pathologies fréquemment associées à la malnutrition sont l’anémie, les infections ORL et broncho-pulmonaires, les infections parasitaires (le paludisme); un indice de saignement élevé est associé de façon statistiquement significative à un état de malnutrition sévère; la prévalence de la carie dentaire est plus faible chez les enfants souffrant de malnutrition sévère. La gingivite ulcéro-nécrotique est plus fréquente chez les enfants ayant un meilleur rapport poids/taille; la présence de noma ne semble pas liée au rapport poids/taille défavorable, mais est au contraire plus fréquent chez les enfants ayant un meilleur rapport. Ainsi, on peut en déduire qu’il existe une relation entre un régime alimentaire équilibré, un bon état nutritionnel et la croissance et le développement des tissus ainsi que la prévention des maladies.
La malnutrition entraîne une diminution en micronutriments oxydants, une altération de l’immunité, une hyperfonction des glandes salivaires et un début de changement de l’écologie microbienne de la flore buccale. Cette altération va se traduire par des déficits en cytokines avec une diminution de la réponse aiguë inflammatoire face à l’infection, ce qui entraîne un impact aussi sur les maladies parodontales de nature inflammatoire.
La recherche sur la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans au nord de la Cote d’Ivoire (2001) (Aké-Tano.O et al., spécialistes de Santé Publiques), apporte ses facteurs de risques ci-après: en milieu urbain, la malnutrition chronique était plusfréquente chez les enfants qui n’étaient pas allaités jusqu’à l’âge de 2 ans par rapport à ceux qui l’étaient; en milieu rural, la proportion de malnutrition chronique était significativement plus élevée chez les enfants qui consommaient de l’eau non potable, chez ceux qui souffraient de diarrhée et chez ceux dont la mère présentait une émaciation;concernant le milieu rural, après ajustement pour les autres variables, on a constaté que l’association statistiquement limite qui existait entre la malnutrition et la fièvre en analyse univariée était plus nette et que la diarrhée et l’eau de boisson n’étaient plus associées à l’étatnutritionnel.
Nous nous sommes basés essentielles sur ces références biomédicales pour étudier les rapports entre la diarrhée, les conditions de sevrages et d’alimentations et la malnutrition des enfants.

Les enquêtes nationales sur la malnutrition

Pour la Fao, dans les pays en voie de développement, les causes de la malnutrition sont énormes et diversifiées. La malnutrition ou un état physique indésirable ou une maladie liés à la nutrition peuvent être causés par une alimentation excessive ou au contraire insuffisante, ou par un régime déséquilibré ne contenant pas tous les nutriments nécessaires à un bon état nutritionnel. Dans ce livre, on a restreint le terme de « malnutrition » à la sous-alimentation, insuffisance des apports en énergie, en protéines et en micronutriments nécessaires à la satisfaction des besoins de base de l’organisme pour son entretien, sa croissance et son développement. Si, au lieu d’une perspective purement sectorielle on adopte une perspective multisectorielle et pluridisciplinaire, les causes de la malnutrition apparaissent sous un jour différent, et on peut rechercher, plus que par le passé, des solutions d’envergure.
Les causes de la malnutrition et le domaine d’expertise à mettre en jeu varient, certes, selon les circonstances. Néanmoins, six facteurs de malnutrition sont particulièrement importants, même si aucun d’eux n’est à lui seul la cause de la malnutrition, ni le seul secteur à être concerné par les stratégies nutritionnelles. Ces six facteurs-les six « P »-sont: Production, essentiellement agricole et alimentaire; Préservation ou conservation des aliments, pour éviter le gaspillage et les pertes, et apporter une valeur ajoutée aux aliments grâce à la transfor-mation; Population, qui a trait aussi bien à l’espacement des naissances au sein d’une famille qu’à la densité de population dans une région ou dans un pays; Pauvreté, qui ramène aux causes économiques de la malnutrition; Politique, car l’idéologie, les choix et les actions politiques influencent la nutrition; Pathologie, qui est le terme médical pour maladie, car les maladies, en particulier les infections, nuisent à l’état nutritionnel. Cette tendance à la générale ne laisse pas en reste le Sénégal.
En effet, d’après l’EDS-MICS (2010-2011), la proportion d’enfants accusant un retard de croissance est près de deux fois plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. On observe des variations importantes de la prévalence du retard de croissance, qu’elle soit modérée ou sévère, la proportion d’enfants accusant un retard de croissance augmente avec l’âge. Le retard de croissance des enfants est aussi corrélé à l’intervalle intergénésique,on constate pour les femmes multipares, qu’il diminue lorsque l’intervalle augmente. Le retard de croissance est élevé chez les enfants de 18-35 mois, chez les enfants de mères maigres selon l’indice de masse corporelle, en milieu rural, dans les régions de Kaffrine et Kédougou et dans les ménages les plus pauvres (premier et deuxième quintiles). Il est très élevé dans les régions de Kolda et de Sédhiou. Le niveau d’instruction de la mère est la variable en fonction de laquelle l’état nutritionnel des enfants présente les variations les plus fortes: les enfants dont la mère n’a aucune instruction sont plus affectés par le retard de croissance que ceux dont la mère a le niveau primaire et presque trois fois plus affectés que ceux de mères de niveau d’instruction secondaire ou plus. Il en est de même pour le retard de croissance sévèreLa. malnutrition aigüe globale ne varie pas avec le sexe.
Elle est élevée lorsque l’intervalle entre les naissances est inférieur à 24 mois ou supérieur à 48 mois. Elle est également plus élevée lorsque que la mère est malnutrie. Ceci laisse supposer que la MAG (Malnutrition Aigu Globale) observée chez les enfants de moins 8 mois pourrait débuter depuis la vie utérine. Le milieu de résidence a peu de lien avec la MAGLa. MAG est également plus élevée lorsque la mère est sans instruction. La MAG n’est pas liée au niveau de bien-être car les valeurs les plus élevées sont observées dans le deuxième et le cinquième quintiles.

Les travaux sur la Communes d’arrondissement de Grand-Yoff

Les travaux portant sur la commune d’arrondissement de Grand-Yoff, sont d’une manière générale géographique même si l’équipe d’Enda Graf y mène des activités de pesé et culinaires pour déterminer l’état nutritionnel des enfants. Ainsi, la géographe Khady Diagne (1992-1993), avait travaillé sur les problèmes d’assainissements. Les résultats ont montré que Grand-Yoff appartient d’après le relief au plateau de Ouakam assez plat. Son histoire géolo-gique débute au Crétacé Supérieur à l’Actuel en même temps que celle de Dakar. Au secon-daire et au tertiaire, des événements importants liés aux mouvements eustatiques de la mer modifient la trame géologique. Le sol, hormis quelques affleurements de basalte, est sableux. Aujourd’hui, il n’est plus naturel. Il est en effet constitué de matériaux fortement remaniés et hétérogènes qui résultent de la lutte des habitants contre l’inondation aussi de la présence d’ordures ménagères.
A ces facteurs, s’ajoute une forte concentration humaine qui se traduit généralement par des constructions en dur. La principale conséquence est la réduction de la perméabilité et la fréquente stagnation des eaux. Sur une photo aérienne datant de 1992, la végétation a été repérée et deux zones s’opposent, une zone Ouest fortement habitée et une zone Est très faiblement habitée où la végétation est très diversifiée. Le bas-fond est la partie toujours inondée par l’eau provenant du canal et de la nappe et la partie élevée est protée du vent d’est par des Eucalyptus, plantés tout au long de l’Autoroute. Elle est divisée en parcelles par des haies vives d’Euphorbia balsamifera. Pour l’hydrographie, l’étude géologique montre deux type de nappe: la nappe infrabasaltique et la nappe suprabasaltique (qui n’intéressent pas la zone d’étude). La nappe infrabasaltique est constituée par les sables superficiels que couvrent les blocs volcaniques des Mamelles.
Il suit les variations du relief. Ainsi à l’ouest du quartier, il est à 30m par rapport à la surface du sol ; au centre, il décrit une dépression, à l’est, il se relève progressivement jusqu’à environ 10m: c’est la partie toujours inondée pendant l’hivernage.
La réalimentation de la nappe est essentiellement pluviale et se fait à travers les fissures des basaltes. Trois forages sont implantés à Grand-Yoff par la SONEES. Aujourd’hui, la nappe est doublement menacée: d’une part, la diminution des précipitations liée à la péjoration climatique traduit sa faible réalimentation; d’autres part, l’occupation dense du quartier dont la plupart des habitants ne sont pas dotés de systèmes d’assainissement, se traduit par un rejet d’eaux usées sur le sol. La population est formée en majorité de jeunes (87%) mais avec beaucoup de retraités, provenant de divers endroits du pays. Grand-Yoff est caractérisée par de nombreux locataires (la moitié de la population soit 39406 habitants). Cette masse se refuse à tout investissement dans l’assainissement. C’est la notion d’intérêt qui prend le dessus sur le besoin. Selon le plan d’urbanisme, seuls 18% de la population exerce un emploi. Le secteur informel compte 25% des actifs et dispose de 24,5% des revenus, ceux-ci varient entre 10000 et 40000f et le secteur moderne, 64% des actifs et 40% revenus. Seuls 2% de la population ont un revenu supérieur à 250000f par mois et 5%, supérieur à 120000f. Le secteur informel aux revenus peu élevés à tendance à privilégier l’alimentation dont 75% des salaires lui sont destinés alors que le secteur moderne peut accorder une place importance aux problèmes d’insalubrités. L’habitat occupe 202ha, soit 49,08% de la superficie du quartier (406ha). Le plus représentatif est le type spontané (135ha, soit 84,3%), celui planifié couvre 19,6ha, soit 12,2% et celui de grand standing, 5,5ha, soit 3,43%. 204ha est destiné aux zones d’équipements, militaires et au centre de captage. A l’est, 125ha sont consacrés à des projets d’habitat et d’équipement, soit 30,8% de la surface totale du quartier.
Il existe des systèmes d’assainissement précaires. Par système d’assainissement, il convient d’entendre « l’ensemble des dispositifs individuels et communautaires quels que soient les moyens techniques dont usent actuellement ou auxquels pourraient avoir recours les populations pour résoudre les problèmes d’assainissement ». On note un faible pourcentage de parcelles raccordées aux tuyaux d’alimentation en eau courante et d’évacuation des eaux usées; la plupart de la population s’approvisionne au niveau des bornes fontaines publiques. L’usage gratuit favorise des gaspillages d’eau et engendre l’insalubrité au voisinage de la borne. Il montre que l’assainissement est élément essentiel de l’urbanisation.
La quantité de déchets liquides rejetés varie en fonction de la consommation d’eau, elle même tributaire du niveau de vie de la population. L’augmentation de la consommation est perceptible dans les quartiers résidentiels. Quant à la diminution de la consommation, elle est tout d’abord liée à la rareté de l’eau, à son prix élevé, mais aussi à l’augmentation de la taille du ménage, à l’absence des systèmes d’assainissement des eaux usées.
Cette deuxième situation est notée dans les quartiers spontanés où l’installation a précédé l’assainissement. La grande majorité de la population doit recourir à des systèmes précaires plus ou moins élaborés selon les mois dont elle dispose. Les plus pauvres ne possèdent d’aucuns dispositifs spécifiques; les eaux ménagères sont jetées à même le sol. Derrières les concessions, des pierres sont disposées sur un petit espace clôturé et destiné à recevoir les eaux de vannes. Ces eaux usées s’infiltrent est polluent la nappe. On distingue deux systèmes: les systèmes individuels et les systèmes collectifs. Le système individuel prend en charge les eaux usées d’une parcelle qu’il traite et évacue, mais ne répond pas en général, au code de l’assainissement. Il se présente sous quatre formes: un trou, un puits filtrant, la fosse septique associée à la fosse perdue et le puisard. Le système collectif prend en charge les eaux usées de plusieurs parcelles dans un réseau en vue de leur traitement et de leur évacuation. Il en existe deux: le tout-à-l’égout qui évacue les eaux domestiques et les canaux qui drainent les eaux pluviales. Ce travail a permis de voir la précarité de l’assainissement dans la commune qui peut être facteurs de risques pathologiques.
Ces problèmes se poursuivent à la file des années comme le prescritDiallo.A et al., en 2006 qui ont établis l’agenda 21 local de la commune d’arrondissement de Grand-Yoff . Ils y ajoutent que les musulmans représentent 96% de la population tandis que les 04% restants sont constitués des chrétiens, la population active est répartie entre le secteur informel et celui structuré. Dans l’ensemble, le secteur informel occupe le plus grand nombre avec 53,3 % de la population. La commune est assez pourvue en infrastructures et équipements de base, même si cela donne l’impression d’être insuffisant, compte de la forte poussée démographique. Elle dispose d’un réseau d’assainissement collectif dans les cités d’habitat planifié et d’un réseau d’assainissement individuel dans les quartiers de Khar-Yalla, Arafat et Grand Yoff traditionnel. Elle dispose également d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales même s’il reste très insuffisant devant l’ampleur du problème que posent celles-ci.
La CA présente un taux de couverture d’approvisionnement en eau potable acceptable. On constate que plus de 85% de la population a accès à l’eau potable ce qui est un bon niveau Il faut tout de même noter qu’il existe certaines catégories de la population qui s’approvisionnent à partir des bornes fontaines publiques (12%) et du voisin (2%) ce qui est indice de pauvreté donc de difficultés d’accès au branchement individuel qui offre plus de confort et d’hygiène.
Les travaux de Wone.H (2009) s’inscrivent dans cette même mouvance. Cependant, elle y rapporte davantage la vulnérabilité des populations face aux inondations dans le bassin versant. En effet, la collecte des paramètres climatiques et des données pluviométriques journalières et les enquêtes de terrains sur la perception, les causes, les conséquences des inondations, ont été effectués. Les résultats montrent que sur le plan physique, la géologie est dans l’ensemble marquée par des roches perméables mais l’urbanisation et les stratégies de lutte des populations ont fortement imperméabilisé le sol et réduit les possibilités d’infiltration de l’eau ; le bassin est marqué par un relief faible, toutes les eaux pluviales proviennent de la partie amont constituée par les Sicap, la Patte d’Oie et Grand-Médine et elles convergent vers la dépression où se trouvent les quartiers traditionnels; l’étude fréquentielle de la pluviométrie annuelle montre que la pluie annuelle (2008) de la station de Yoff (510,4 mm) et de Hann (484,8 mm) ayant entrainée les inondations se situent à la Médiane et la récurrence quinquennale humide, le même constat résulte également de l’analyse fréquentielle des pluies mensuelles ;
les mois de juillet, aout et septembre pour 2008 reçu chacun 65,1 mm, 173,9 et 141,9 mm alors que pour la récurrence décennale humide il est prévu respectivement 149,3 mm, 311,6 et 249,7 mm pour ces mois, il est de même pour le 22 aout 2005, une pluie de 106,5 mm (fréquence légèrement inférieure à la décennale) qui normalement ne devait pas poser de problème. Il ressort de l’analyse que les problèmes d’inondation ne résultent pas uniquement de la pluviométrie mais également du dimensionnement des ouvrages d’assainissement des eaux pluviales car ils ne suivent pas le rythme de l’urbanisation avec l’augmentation des surfaces imperméables.
Malgré, ces difficultés les chefs de ménages des quartiers traditionnels sont pour la plupart les propriétaires de leur maison, ils sont des retraités et ont investi toute leur ressource pour l’entretien de leur demeure et ils n’envisagent en aucun cas de déménager malgré l’ampleur du phénomène. Mais, la plupart des constructions sont en dur et les rares canalisations qui y existent sont défectueuses, leurs stratégies de lutte étant essentiellement les remblais avec des matériaux imperméables renforcent les risques et les exposent davantage aux inondations, la station de pompage quant à elle en plus de l’odeur qu’elle dégage est incapable de résoudre le problème, elle fait apparaitre cependant un autre type d’inondation qui est caractérisé par le refoulement du trop plein du canal dans les maisons environnantes.

La collecte des données

Pour atteindre les objectifs visés, une enquête transversale a été réalisée en utilisant un sondage en grappes à trois degrés. L’unité primaire était la grappe, qui correspondait au quartier, tandis que l’unité secondaire était le ménage et la troisième unité correspondait aux enfants de 6-59mois.

Echantillon

Lorsqu’une population est trop nombreuse pour être directement et exhaustivement étudiée (le plus souvent en raison du coût trop élevé qu’occasionnerait une telle opération), on confectionne un échantillon, genre de modèle réduit de cette population. Il s’agit d’un sous-ensemble sélectionné de manière à ce que l’on puisse étendre à toute la population les caractéristiques observées sur le seul échantillon. De ce fait, pour les enfants, nous avons utilisé la taille de l’échantillon pour le sondage à grappe, n=450. Cette taille d’échantillon permet d’obtenir une précision satisfaisante (et donc un intervalle de confiance satisfaisant) quelle que soit l’incidence de la malnutrition:
si l’incidence est de 5%, la précision sera d’au moins de 2%; si l’incidence est de 10%, la précision sera d’au moins de 3%; si l’incidence est de 20%, la précision sera d’au moins de 4%.
La procédure de sélection était consistée à un tirage aléatoire des quartiers de la commune d’arrondissement de Grand-Yoff avec la probabilité proportionnelle à la taille de la population obtenue du RGPH du Sénégal de 2002. Le tirage au sort est réalisé à partir des quartiers qui représentent les unités de sondage. Parmi ces unités, 30 unités de sondage appelées grappes est tirée au sort.
Ce tirage s’était fait de la manière ci-après: pour assigner les grappes, nous avons déterminé un intervalle d’échantillonnage et choisi un nombre aléatoire. Il équivaut à la population (129 466, dans ce cas) divisé par le nombre de grappes (30). Ainsi, un nombre aléatoire qui sert à déterminer le point de départ pour la première grappe, était établi. Il avait une valeur comprise entre 0-4315.
Etant donné que le nombre aléatoire 1260 se situe dans la fourchette 0-4315, on l’a utilisé. La première grappe correspondait au quartier qui a une population cumulée supérieure ou égale au nombre aléatoire (1260), c’est Arafat.

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Table des matières

Avant propos
I. Introduction Générale
1.1 Problématique de la recherche
1.2 Analyse des concepts
1.3 Objectifs et hypothèses de recherche
II. Méthodologie de la recherche
2.1 La revue documentaire
2.2 La collecte des données
2.3 Traitement et Analyse de l’information
Première Partie: Grand-Yoff, un environnement particulier
Chapitre I: Processus d’occupation de l’espace
1.1 Le cadre administratif local
1.2 Occupation spatiale
Chapitre II: Caractéristiques socio-économique
2.1 Caractéristiques démographiques
2.2 Caractéristiques économiques
2.3 Infrastructures et équipements
Deuxième Partie: L’état nutritionnel des enfants à Grand-Yoff
Chapitre I: La malnutrition infantile: des inégalités socio-spatiales
1.1 Le profil social et la malnutrition des enfants
1.2 La répartition de la malnutrition par quartier
Chapitre II: Les facteurs de risques pour la malnutrition
2.1: La malnutrition et la morbidité diarrhéique
2.2: L’influence des caractéristiques socio-économiques des parents sur la malnutrition
2.3: L’influence des conditions d’allaitement maternelles et des conditions de sevrage
Conclusion Générale
Bibliographie

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