L’influence de l’attachement et de la consommation de drogues sur la sévérité de la violence conjugale

L’influence de l’attachement et de la consommation de drogues sur la sévérité de la violence conjugale

La violence conjugale est un phénomène préoccupant autant pour les chercheurs que les cliniciens. Au Canada, en 2009, environ 6 % de la population (6,4 % pour les hommes et 6 % pour les femmes) a mentionné avoir été victime de violence physique ou sexuelle de la part d’ un conjoint ou d’ un ex-conjoint lors des cinq dernières années (Statistique Canada, 2011). Depuis une trentaine d ‘années, les chercheurs s’ intéressent au style d’ attachement dans la compréhension de la dynamique de violence conjugale. Afin d’ approfondir la compréhension de la violence conjugale au Québec, le travail de recherche présenté dans cette thèse doctorale a comme principal objectif d’apporter une nouvelle compréhension de la dynamique des hommes perpétrant de la violence conjugale selon un angle d’ analyse psychologique plutôt que sociologique. Cette thèse doctorale est innovante à deux égards. Dans un premier temps, elle permet la présentation d’ un nouveau modèle de la violence conjugale comprenant à la fois certaines variables déjà étudiées en violence conjugale telles les variables sociodémographiques (âge, revenu et scolarité de l’ homme) ainsi que les variables de consommation de drogues ou d’ alcool en y ajoutant le style d’attachement de l’ homme. Dans un deuxième temps, le travail réalisé a entrainé l’élaboration d’un modèle explicatif de la colère chez des hommes aux prises avec des réactions violentes envers leur conjointe. Aussi, ce projet de recherche a été réalisé grâce à la participation d’ hommes inscrits dans un processus thérapeutique pour hommes violents en contexte conjugal.

Afin d’ élaborer le raisonnement qui sous-tend les trois articles scientifiques inclus dans cette thèse doctorale, une brève introduction des connaissances pertinentes liées à la violence conjugale sera présentée. Par la suite, la présentation des diverses variables à l’étude dans ce travail de recherche sera effectuée. De plus, les limites des recherches antérieures seront brièvement présentées, justifiant la réalisation de cette thèse doctorale ainsi que l’ élaboration des objectifs principaux.

Définition de la violence conjugale 

Il est difficile d’obtenir un consensus concernant la définition de la violence conjugale à travers la littérature. La violence physique et la violence psychologique ont le plus souvent retenu l’ attention des chercheurs (Regan, Bartholomew, Oram, & Landolt, 2002; Thompson et al., 2006). La définition de la violence conjugale employée par Statistique Canada (2011) découlant de celle utilisée par Straus et Gelles en 1975 et 1985 pour le National Family Violence Survey (cité dans Gelles & Straus, 1987) est la suivante: La violence conjugale réfère à tout geste posé qui vise intentionnellement ou perçu comme tel à causer une blessure ou une douleur physique (Straus & Gelles, 1990). Plus récemment, certains auteurs ont tenté de rendre la définition plus complète. Par exemple, Hajbi, Weyergans et Guionnet (2007) définissent la violence conjugale par un modèle relationnel dans lequel un des partenaires peut utiliser la peur, l’ intimidation, l’humiliation, les coups ou toute forme de contrôle de l’ autre. La violence conjugale peut être reconnue par des actes ou des agressions aussi minimes soient-ils, et ce, de façon répétée. Diverses formes de violence peuvent être définies, entre autres, la violence psychologique, la violence verbale, la violence physique, la violence sexuelle et la violence économique (Coker et al., 2000; Statistique Canada, 20 Il; Straus, 2007).

La violence psychologique se définit par diverses attitudes ou propos employés par un partenaire à l’égard de son conjoint atteignant son estime personnelle. Il peut s’ agir de dénigrement, d’ humiliation ou de remarques méprisantes. Quant à la violence verbale, il s’ agit de toutes critiques, chantage, élévation du ton ou profération de menaces. La violence physique se rapporte à toutes les agressions physiques incluant: bousculer, gifler, mordre, frapper, donner des coups de poing ou de pieds ou même utiliser toute arme contre le partenaire. La violence sexuelle caractérise tout contact sexuel non désiré de la part du partenaire lorsqu ‘ il y a recours à la force ou du chantage afin d’ obtenir des faveurs sexuelles ou lorsqu ‘ il y a douleur ou blessure lors de l’ acte sexuel. Elle peut aussi inclure la transmission du sida ou d’autres infections. Enfm, la violence économique englobe tout comportement empêchant le partenaire d’avoir accès à un revenu, incluant d’ aller travailler ou lui empêchant l’accès au revenu familial en contrôlant ses dépenses ou en lui faisant des reproches lors d’ une dépense quelconque.

Encore à ce jour, la violence conjugale est une problématique sociale, économique et politique importante (Mazza, Lawrence, Roberts, & Knowlden, 2000). Cependant, la violence conjugale est un phénomène très complexe dont on comprend difficilement les origines diverses et intriquées (Campbell, 2002). Afin d’ identifier les différents facteurs associés à la violence conjugale et leurs liens, il convient de les étudier scientifiquement. Et pour ce faire, il est crucial de bien mesurer le phénomène.

Mesure de la violence conjugale 

Straus, Hamby, Boney-McCoy et Sugannan (1996) ont développé un instrument de mesure maintes fois validé qui permet d’ identifier les formes et la sévérité (mineure à sévère) des différents actes de violence conjugale. Il s’agit des échelles de résolution de conflits conjugaux (Conflict Tactics Scales-2, CTS-2). Le CTS-2 a souvent été utilisé dans les études portant sur les gestes violents posés par l’homme à l’ endroit de sa conjointe afin d’identifier les formes de violence commises ainsi que la sévérité des gestes (Regan, Bartholomew, Kwong, Trinke, & Henderson, 2006; Regan et al., 2002). Par exemple, Straus (2004) a conduit une étude internationale portant sur la violence dans les relations intimes à l’ aide du CTS-2 auprès de 8666 étudiants provenant de 31 universités. Il s’avère que 29 % des étudiants avaient été physiquement violents envers un partenaire lors des 12 derniers mois (Straus, 2004). Les hommes ont infligé 2,6 fois plus de blessures sévères que les femmes (Straus, 2004). En outre, la sévérité des gestes de violence conjugale tendait à augmenter lorsque plus d’un type de violence était employé lors d’ un même épisode, ce qui corrobore d’autres études (Coker et al., 2000) .

Prévalence de la violence conjugale 

Plusieurs chercheurs ont étudié la prévalence de la violence conjugale dans diverses populations (Dutton, Saunders, Starzomski, & Bartholomew, 1994; Romans et al., 2007; Straus, 2004). Dans la littérature scientifique, la prévalence semble varier d’une étude à l’autre, entre autres, due au faible taux de dénonciation, à la taille de l’échantillon de chaque étude, à la population étudiée et au type de violence conjugale mesuré par les questionnaires (Thompson et al., 2006). Comme mentionnés ci-haut, 6 % des Canadiens rapportent avoir été victimes de violences physique ou sexuelle de la part d’un partenaire ou d’ un ex-conjoint au cours des cinq dernières années (Statistique Canada, 2011). Cette prévalence est très similaire au Québec soit environ 5 % (Statistique Canada, 2011). De plus, Desmarais et ses collaborateurs (2012) ont effectué une recension des écrits internationaux entre 2000 et 2011 sur la prévalence de la violence conjugale. Ils mentionnent que 22 % des adultes (23 % des femmes et 19 % des hommes) disent avoir été victimes de violence physique par un partenaire amoureux (Desmarais, Reeves, Nicholls, Telford, & Fiebert, 2012). Aussi, Black et ses collaborateurs (2011) affirment que près d’un américain sur deux (48,8 % des hommes et 48,4 % des femmes) affirme avoir été victime de violences psychologiques au cours de leur vie. Finalement, dans une étude réalisée auprès de couple québécois, 27 % des couples (31 % des femmes et 23 % des hommes) disent avoir commis au moins un comportement de violence physique à l’ égard d’un partenaire au cours de la dernière année (Godbout, Dutton, Lussier, & Sabourin, 2009). Les taux de prévalence atteignent 83 % pour la violence psychologique (Godbout et al., 2009).

Impact de la violence conjugale 

Plusieurs chercheurs se sont penchés sur les diverses conséquences de ce phénomène (Campbell, 2002). Des séquelles physiques et psychologiques ont été démontrées. En effet, il est reconnu que les femmes victimes de violence conjugale peuvent avoir des blessures, des douleurs chroniques, des maladies transmises sexuellement, etc. (Campbell, 2002). Brièvement, pour ce qui est des conséquences sur la santé mentale de ces femmes, il a été répertorié, entre autres, des symptômes de trouble de stress post traumatiques, d’anxiété ainsi que des symptômes de dépression (Campbell, 2002).

Facteurs favorisant le passage à l’acte violent 

Plusieurs études ont été menées afin de mieux comprendre les variables pouvant pousser un homme à poser des gestes violents envers sa partenaire . Diverses variables sont présentes dans la littérature scientifique, dont des variables neurologiques (Dutton, 2002), psychologiques (Dutton et al. , 1994; Holtzworth-Munroe, Stuart, & Hutchinson, 1997) et situationnelles (Eckhardt, Barbour, & Davison, 1998). Plus précisément, un diagnostic de trouble mental (Hamberger & Holtzworth-Munroe, 2009), l’ exposition à la violence conjugale à l’enfance (Godbout et al., 2009), la faible empathie (Péloquin, Lafontaine & Brassard, 2011), la jalousie (O’Leary, Smith Slep, & O’Leary, 2007), les patrons dysfonctionnels de communication dans le couple (Fournier, Brassard, & Shaver, 2011) et l’ insatisfaction conjugale (Lawrence & Bradbury, 2007) sont toutes des variables liées au passage à l’acte violent. Dans le cadre de cette thèse doctorale, des variables spécifiques seront à l’étude, entre autres, le style d’attachement (Alli son, Bartholomew, Mayseless, & Dutton, 2008; Babcock, Jacobson, Gottman, & Yerington, 2000; Bartholomew & Allison, 2006), la consommation de drogues et d’ alcool (Loseke et al., 2005) ainsi que des variables sociodémographiques. Plus particulièrement, des auteurs se sont penchés sur le rôle de l’âge, de la scolarité et du revenu de l’homme (Harwell & Spence, 2000; Romans et al., 2007; Thompson et al., 2006; Vest et al., 2002).

Variables sociodémographiques liées à la violence conjugale 

Parmi les variables sociodémographiques de l’homme qui peuvent influencer la présence de violence conjugale, Thompson et ses collègues (2006) ont démontré qu ‘un faible niveau de scolarité de l’ homme ainsi qu’ un revenu plus faible étaient associés à des risques de violences plus élevés dans le couple. De plus, il ressort des autres études que  les jeunes adultes ont tendance à être plus violents en contexte conjugal que les hommes plus âgés (Harwell & Spence, 2000; Romans et al., 2007; Thompson et al. , 2006; Vest et al., 2002). Afin d’améliorer la compréhension du modèle de la violence conjugale, certains chercheurs se sont plutôt penchés sur la relation avec la consommation d’alcool ou de drogues dans un contexte de violence.

La consommation d’alcool et de drogues 

La consommation d’alcool ou de drogues serait une des variables explicatives du passage à l’acte violent en contexte conjugal (Loseke et al., 2005). Cette association entre la violence et la consommation d’alcool ou l’ abus de substances suscite une certaine controverse. En effet, un débat existe à savoir s’ il s’ agit d’un lien causal ou plutôt d’ une possible association entre les deux variables nécessitant l’ influence d’autres variables pouvant mieux expliquer l’ acte de violence (Loseke et al., 2005). Il n’en demeure pas moins que plusieurs études ont démontré l’ augmentation de la probabilité du passage à l’ acte violent ainsi que de la sévérité du geste violent au sein du couple lorsque l’homme a consommé (Coker et al., 2000; Fals-Stewart, 2003; Fals-Stewart & Kennedy, 2005; Klostermann & Fals-Stewart, 2006; Leonard, 2005; Murphy, Winters, O’Farrell, Fals Stewart, & Murphy, 2005 ; O’Farrell, Murphy, Stephan, Fals-Stewart, & Murphy, 2004). En raison de son importance, la consommation de drogues et d’ alcool doit donc aussi être intégrée à l’ intérieur des modèles expliquant la violence conjugale. Dans un autre ordre d’idées, d’autres chercheurs se sont intéressés au style d’attachement de l’homme à l’ égard de sa figure d’ attachement durant l’ enfance qui pourrait aussi influencer le passage à l’ acte violent dans ses relations intimes.

Le style d’attachement et la violence conjugale 

Afin de répondre à certaines lacunes qu’ ils avaient soulevées dans les divers modèles de compréhension de la violence conjugale, Follingstad, Wright, Lloyd et Sebastian mentionnaient déjà en 1991 l’ importance de considérer le style de lien affectif que l’homme aux réactions violentes a avec sa conjointe. Ainsi, l’ influence du style d’ attachement de l’homme sur les risques de commissions de violence conjugale a été étudiée par plusieurs chercheurs (Alli son et al. , 2008; Babcock et al., 2000; Bartholomew & Allison, 2006). Mais avant d’aborder ce lien, une définition des styles d’attachement s’ impose.

Bowlby est le père de la théorie de l’ attachement. Il a décrit deux variables définissant les styles d’ attachement : la croyance qu ‘ a l’enfant de mériter ou non l’ attention et l’amour des autres et sa croyance que les autres sont dignes de confiance ou non (Bowlby, 1980). De plus, deux dimensions sous-tendent aux styles d’ attachement soit l’attachement anxieux, c’est-à-dire la tendance d’un individu à craindre la séparation et l’ abandon, ainsi que l’ attachement évitant, soit la tendance à éviter la proximité et l’ intimité (Brennan, Clark, & Shaver, 1998). Les divers styles d’attachement résultent, entre autres, des différences individuelles quant aux pensées et aux sentiments vécus face à l’ intimité (Bowlby, 1980). Les styles d’ attachement se développent à l’ aide des réponses de la figure d’attachement aux comportements qu’emploiera l’ enfant afin d’attirer son attention en situation de détresse (Ainsworth, Blehar, Waters, & Wall, 1978). Les diverses expériences que les enfants vivent avec leur mère (Bowlby, 1980) influencent donc les styles d’ attachement. Aussi, l’habileté qu’ a l’ enfant à tolérer la séparation de sa figure d’ attachement, en l’ occurrence sa mère, sera au départ influencée par les représentations qu’il aura intériorisées de sa mère (Bowlby, 1980). De plus, Dutton et Golant (1995) mentionnent que la relation d’attachement vécue en bas âge, c’est-à-dire la relation à la mère, influence l’évolution du développement de la personnalité d’ un homme aux réactions violentes. Plusieurs chercheurs ont défini les styles d’ attachement tant à l’enfance qu ‘ à l’âge adulte (Ainsworth et al. , 1978; Bartho10mew & Horowitz, 1991 ; Campos, Barrett, Lamb, Goldsmith, & Stenberg, 1983; Hazan & Shaver, 1987). Ainsworth et ses collègues (1978) ont présenté trois styles d’ attachement différents observés chez les enfants à l’aide de la situation étrangeJ , c’està-dire l’ attachement sécurisant, ambivalent, et évitant. Les enfants ayant un style d’ attachement sécurisant se définissent comme étant capables d’explorer leur environnement et lors de moment de détresse, ils se tournent vers leur figure d’ attachement et sont rapidement rassurés (Ainsworth et al., 1978). Les enfants avec un attachement de style ambivalent sont moins confiants dans l’exploration de leur environnement et en moment de détresse, vont montrer un mélange de recherche de contact avec leur figure d’ attachement tout en démontrant de la colère. Ils seront aussi plus difficiles à rassurer (Ainsworth et al., 1978). Finalement, le style d’attachement évitant se décrit par des enfants qui évitent tout contact avec leur figure d’attachement dans un moment de détresse (Ainsworth et al., 1978). Pour ce qui est des styles d’attachement à l’ âge adulte, Hazan et Shaver (1987) ont affirmé que les styles d’attachement présents dans les relations amoureuses risquaient d’être similaires à ceux présents à l’enfance. Donc, ces chercheurs ont développé un bref questionnaire permettant d’ identifier leur style d’attachement soit l’attachement de style sécurisant, ambivalent/anxieux ou évitant (Hazan & Shaver, 1987). Bartholomew et Horowitz (1991) présentent, quant à eux, un modèle avec quatre styles d’ attachement sous-tendant  deux dimensions considérant l’image qu’ ils ont d’eux et des autres. Ainsi, les styles d’attachement présentés dans ce modèle sont les styles sécurisant, préoccupé, détaché et craintif-évitant (Bartholomew & Horowitz, 1991). Malgré les diverses variabilités dans la nomenclature des styles d’attachement, un consensus demeure concernant les deux dimensions derrière les divers styles d’ attachement soit l’anxiété d’ abandon et l’évitement de la proximité (Brennan et al., 1998) .

Les situations qui font naitre la peur et l’angoisse chez les individus représentent une façon d’activer et de mesurer les divers styles d’ attachement (Simpson, Rholes, & Phillips, 1996). C’ est lorsque l’ enfant sentira un danger, une menace ou une incertitude quant à l’accessibilité et la disponibilité de la figure d’ attachement qu ‘ il utilisera certains comportements propres à son style d’ attachement. Ces situations feront vivre aux enfants une anxiété déclenchant les comportements de protestation propres à leur style d’attachement (Bowlby, 1969). Les conflits deviennent donc un contexte très efficace de mesurer le style d’ attachement chez les enfants et les adultes (Simpson et al., 1996). Il ressort de cela que la colère pourrait permettre à l’enfant de maintenir un contact avec la figure d’ attachement (Bowlby, 1969, 1988). Dans les situations où la colère ne suscite pas une réponse adéquate de la part de la figure d’ attachement, elle peut se transformer en violence (Allison et al., 2008). Par conséquent, une histoire persistante d’attachement insécurisant, soit un attachement de style anxieux ou évitant, vécue durant l’ enfance peut modifier ce comportement de colère en violence à l’ âge adulte.

Il importe de souligner que ces styles d’attachement sont généralement stables à travers le temps (Hazan & Shaver, 1987; Ravitz, Maunder, Hunter, Sthankiya, & Lancee, 2010). Comme la relation amoureuse est la relation se rapprochant le plus de la relation vécue avec la mère, les auteurs dans le domaine de la violence conjugale considèrent la conjointe comme la figure d’attachement (Berscheid, 2006; Dutton et al., 1994) .

Depuis les années 90, divers modèles explicatifs de la violence conjugale incluent le rôle du style d’attachement. Plus précisément, Dutton et ses collègues (1994) ont trouvé que l’attachement anxieux, mesuré par le Relationship Style Questionnaire chez les hommes mandatés par la cour à suivre un programme pour contrer leur violence, était lié à la violence physique et psychologique.

Babcock et ses collègues (2000) ont quant à eux sélectionné, dans la population générale, un échantillon de 23 hommes avec un passé de violence conjugale et 13 hommes sans passé de violence, mais vivant une détresse conjugale. Selon l’Adult Attachment Interview une proportion significativement plus grande d’ hommes non violents présente un style d’attachement sécure (61,5 % vs 26,1 %). De plus, les hommes violents physiquement étaient plus susceptibles d’être catégorisés avec un style d’attachement insécure (Babcock et al., 2000).

La théorie de l’ attachement représente un modèle pertinent afin de mIeux comprendre la présence à la fois d’ un climat de violence et d’intimité dans une relation conjugale (Mayseless, 1991). Dans cette perspective de compréhension de la violence, cette dernière est identifiée comme étant une façon développée par l’homme de retrouver ou garder l’ intimité et la proximité avec sa partenaire (Pistole, 1994). De plus, Sonkin et Dutton (2003) soulignent que certains hommes ayant un style d’attachement insécurisant peuvent employer des méthodes inadéquates pour réguler leurs affects, particulièrement la colère, lorsqu’ ils ont peur de perdre l’ autre. À l’ âge adulte, ces individus cherchent à garder une proximité avec une figure d’ attachement (la conjointe) leur permettant d’avoir une certaine sécurité physique et psychologique en situation de détresse ou de peur (Berman & Sperling, 1994). Pour ces raisons, il est donc pertinent d’ aborder le rôle de la colère dans la compréhension de la violence conjugale.

Conclusion 

Les trois articles présentés dans le cadre de ce projet doctoral démontrent la complexité de la compréhension de la dynamique de la violence conjugale. Ces articles ont su prouver l’ importance de poursuivre les recherches afin de démystifier ce phénomène social encore très présent. Certes, ce projet de recherche a permis de mettre en évidence le style d’ attachement insécurisant, soit de style anxieux ou évitant, comme étant une variable importante influençant un homme à actualiser des comportements violents envers sa conjointe. Cependant, il est important de rappeler que le style d’ attachement n’ est pas l’unique variable à considérer pour mieux comprendre la dynamique de violence conjugale.

 

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Table des matières

Introduction 
Définition de la violence conjugale
Mesure de la violence conjugale
Prévalence de la violence conjugale
Impact de la violence conjugale
Facteurs favorisant le passage à l’acte violent
Variables sociodémographiques liées à la violence conjugale
La consommation d’ alcool et de drogues
Le style d’attachement et la violence conjugale
La colère et la violence conjugale
Attachement et colère
Limites des recherches à ce jour
Les objectifs de la recherche
Chapitre 1. L’influence de l’attachement et de la consommation de drogues sur la
sévérité de la violence conjugale (Revue québécoise de psychologie (2 013), 34(3),
135-153.) 
Résumé / Abstract
Introduction
Les formes et la sévérité de la violence conjugale
Variables sociodémographiques liées à la violence conjugale
Liens entre l’attachement et la violence conjugale
Hypothèses de l’étude
Méthode 
Participants
Procédure
Instruments de mesure
Mesure de résolution des conflits conjugaux
Mesure de l’attachement amoureux (Expérience in Close Relationships,
ECR, Brennan, Clark, & Shaver, 1998)
Mesure de dépendance à l’alcool (Alcohol Dependence Sc ale, ADS,
Skinner & Hom, 1984)
Mesure de dépendance aux drogues (Drug Abuse Screening Test,
DA ST, Skinner, 1982)
Analyses statistiques
Résultats
Violence psychologique mineure et sévère
Violence physique mineure et sévère
Violence sexuelle mineure et sévère
Blessures infligées mineures et sévères
Discussion 
Limites de la présente étude
Recherches futures
Conclusion

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