L’implantation de la religion protestante

L’implantation de la religion protestante à Madagascar au XIXe siècle a été favorisée par la coïncidence entre le désir de Sir Farquhar d’ « étendre l’influence britannique, d’employer la puissance du roi pour contrecarrer les velléités françaises et d’obtenir l’arrêt de la traite d’esclaves », et les souhaits du roi Radama I (1810 à1828) à chercher « l’aide des étrangers pour accroître sa puissance, à transformer son peuple et étendre sa domination sur l’île entière ». La mission de la London Missionary Society (LMS) coïncida justement avec cet intérêt. Le gouverneur de l’île Maurice dirigea ses ambassades à entamer la relation Malgacho Britannique en 1820, et intégra la LMS de David Jones. Un accord entre les britanniques et le roi Radama I était signé et les missionnaires britanniques ont reçu par la suite le soutien nécessaire à l’ouverture des premières institutions malgaches5 pour œuvrer dans le royaume Merina. Nous avons constaté que l’objectif des missionnaires a un double intérêt : l’évangélisation du peuple et l’expansion économique. Cette situation permet d’affirmer que derrière la religion il y a toujours la politique. Nous avons constaté que d’un côté, le thème se rapportant à la religion protestante était peu choisi au sein du département des Sciences Sociales du Développement et de l’autre, toutes les recherches sur Farihimena ont été effectuées par des pasteurs luthériens, donc plutôt recherches théologiques. Ainsi, nous allons focaliser notre étude vers la sociologie dans ce lieu qui nous paraît intéressant sur les plans socio économique, politique et culturel par rapport à ce thème. Nous avons également constaté l’interaction entre fait politique et fait religieux qui a existé durant les graves événements à Madagascar, quand chaque protagoniste, pour briguer le pouvoir utilise la parole de Dieu comme arme de destitution.

VILLAGE DE FARIHIMENA 

HISTORIQUE

En sciences sociales comme dans toutes disciplines scientifiques, nous parlons de l’histoire du lieu de recherche avant d’approfondir celle-ci. Dans cette première partie, chapitre premier, et section première, nous allons expliquer l’histoire du village de Farihimena plus précisément la généalogie du peuple et l’origine du nom du village. Maintenant nous allons commencer à parler de l’arbre généalogique de la population de Farihimena. Rainingodona a engendré deux fils qui étaient Andriamiloha et Andriambetsy. Le premier avait cinq fils : Andriatiampanompoa, Rainikapila, Andrianantenaina, Rabokivola et Rainizananiamponga. Le dernier en avait quatre: Andriamavoanarivo, Andriatsiavango, Rainimanakaseto et Andriamavonarivo. Rakotovazaha qui habitait à Miarikofeno (c’est un village situé au sud-Est de Farihimena) était le fils d’Andriamavonarivo et leurs descendants s’éparpillaient dans le fokontany de Tsarazaza surtout dans le village de Farihimena. Une enquêtée a permis de faire connaître que le premier homme arrivé à Farihimena s’appelait Rakotomanga, il était catéchiste, il venait du hameau d’Ambalavato du Fokontany d’Andriamasoandro de la commune de Betafo, il avait trois filles :Razanamanga, Razanamino, et Razanamanana. Rakotomanga était le neuveu de Rakotovazaha et nous admettons que l’origine du peuplement du Farihimena et du Fokontany de Tsarazaza vient de ces immigrants d’Ambalavato. Maintenant nous allons expliquer d’où viennent les mots Farihimena et Tsarazaza, étymologiquement, Farihimena : farihy = lac et mena = rouge, d’où Farihimena en mot à mot veut dire lac rouge. A l’ouest du temple existe un lac au bord duquel il y a une prairie appelée « harefo ». Au début du printemps les harefo(osiers) devenaient rouge à cause de la radiation solaire. Des lumières rouges apparaissaient dans ce lac, lors de la radiation. C’est au sud du lac que se trouve le village de Farihimena. Tsarazaza vient de deux mots : tsara =bien, zaza=enfant car le catéchiste qui travaillait avec Dadatoa Rakotozandry et qui s’appelait Rakotomanga, le neuve de Rakotovazaha, avait trois belles filles d’où le nom sus mentionné .

DELIMITATION ADMINISTRATIVE ET GEOGRAPHIQUE

Le village de Farihimena qui est à 28 km de la commune rurale de Betafo et à 30km d’Antsirabe et dont la supérficie est de 29 Km2, se trouve dans la région de Vakinankaratra, dans le district de Betafo, dans la commune rurale d’Ambatonikolahy, et plus précisément dans le fokontany de Tsarazaza. Il est limité au nord par le hameau d’ Ambohimanatrika, au sud par  celui de Tsarahonenana, à l’ouest par Tohodrano et à l’est par Andrefambohitra.

La présentation sur carte ne nous suffit pas, mais nous allons évaluer le temps nécessaire pour arriver sur le site et quel moyen de locomotion pouvait-on prendre. En ce qui concerne la route, il y en a deux menant au centre de réveil : la première vient du district de Betafo. Nous quittons le centre ville et nous allons vers le nord. Quand nous arrivons au bord du lac de Tatamarina, nous suivons la piste communale vers le Nord-ouest et nous traversons plusieurs villages comme Ambohiambo, Andrimasoandro, Mihatsoarivo, Ambatonikolahy, Ambolitara. Le voyage dure deux heures et demie en voiture, deux en moto et quatre à pieds. Ensuite, une autre route passe par le centre ville d’Antsirabe et par Vatofotsy. Il faut suivre la route secondaire vers Ambano avant de tourner vers le nord-ouest et traverser les villages d’Andoavato, d’Alarobian’Andrakodavaka. Ce parcours prend deux heures et quinze minutes en voiture.

DEMOGRAPHIE 

Groupe ethnique
Concernant le groupe ethnique de Farihimena, nombreux sont les merina et rares les betsileo. Cette supériorité en nombre s’explique par la position géographique de la région duVakinankaratra.  En ce qui concerne la situation démographique de ce Fokontany, nous avons pu accéder au résultat d’un recensement très récent. Des données et des chiffres récents étaient disponibles dans la commune lors de notre descente sur terrain parce qu’une sorte de recensement a été effectué dans chaque fokontany sous la direction du maire. Le recensement fait partie des données de cette enquête. Il renferme le nombre de population de l’année 2008. D’après ce rapport d’enquête, Farihimena compte approximativement 2 455 habitants, avec une densité de 84 hab. / km2 et d’une taille moyenne de ménage 6. La population a connu un taux de croissance égale à 2,65%. Avant de présenter les données, il serait intéressant de définir ce qu’est la démographie. Elle est essentiellement quantitative puisqu’elle permet de comptabiliser le nombre d’habitants, le nombre de naissances et de décès et le nombre de déplacements d’un territoire à un moment donné. Elle repose donc avant tout sur des chiffres et des statistiques. Nous restons maintenant dans le domaine de la statistique. Le tableau ci-dessous montre la répartition de la population dans le Fokontany de Tsarazaza.

MODEDE VIE

Ce mode de vie se présente en deux sous titres à savoir : la gestion de travail quotidien et les activités économiques. Avant d’en aborder le contenu, il serait intéressant de définir le concept mode de vie. C’est un concept usuel en sociologie selon le dictionnaire. La notion « mode de vie » n’a pas de définition conventionnelle dans la tradition sociologique et son récent sens dans les études du marketing n’est pas précis. En général, le mode de vie fait référence à une combinaison de caractéristiques telles que les études sociologique et ethnologique établies comme spécifique de comportements d’un groupe social donné, sa façon de dépenser le revenu, la nature de ses activités de subsistance et l’emploi de son temps libre ; la forme et le rythme de ses fréquentations constituent un ensemble de traits permettant son identification.

La gestion du travail quotidien.
En tant que sociologue, nous ne pouvons pas ignorer la vie au niveau de groupe c’està-dire le déroulement quotidien de la vie sociale. En été, l’homme se réveille à sept heures du matin, la femme une heure avant. Leur temps de réveil est conditionné par le climat car le village de Farihimena est situé en altitude donc il a un climat froid vers la tombée du jour mais cela ne empêche pas les habitants de se lever à cinq ou à six heures. La femme se réveille avant les hommes pour préparer le petit déjeuner, ou pour puiser de l’eau. Le travail de la femme ne s’arrête pas au travail ménager mais s’étend jusqu’au champ avec les hommes car d’après la tradition malgache, elles n’ont pas les mêmes droits que ces derniers qui les considèrent toujours comme servantes, c’est-à-dire, leurs subordonnées, donc soumises. Elles ont dû se battre pour obtenir l’égalité : « Droit dans les domaines de l’éducation, du travail, de la politique et de la famille ». Après avoir parlé des activités féminines, nous allons maintenant aborder les principales activités masculines. Le « saraka antsaha »qui est un travail journalier, constitue la principale activité rémunératrice des hommes. Nous avons observé pendant la descente sur terrain que des gens retournent la terre avec un instrument aratoire comme l’angady pour l’aérer et la rendre cultivable. Ils travaillent les champs de huit heures du matin à seize heures c’est-à-dire huit heures par jour mais ils s’arrêtent quelques minutes pour déjeuner à midi et ce sont ceux qui les emploient qui leur offrent à manger comme du maïs ou du manioc. Et les travailleurs reçoivent en récompense une somme de 1 000 ariary par jour. La seconde activité du peuple de Farihimena est la fabrication du charbon. En effet nous avons constaté que chaque jour les hommes vont à leur carrière (vers la montagne ou la vallée où il y a du mimosa ou de l’eucalyptus). C’est une profession libérale, ni patron ni ouvrier, le travail n’est pas pénible par rapport au saraka antsaha car la fabrication du charbon ne nécessite que 3 h. Mais écouler le produit constitue pour le charbonnier un problème crucial vu la distance entre Farihimena et Betafo vers lequel ils doivent transporter les charbons. Alors que leurs charbons, ils se trouvent dans l’obligation de les transporter sur leur tête. Devant marcher pendant au moins six heures pour trouver des acheteurs, ils ne peuvent porter qu’un sac de cinquante kilo valant tout au plus 3000 ariary. En général, certains ménages de la classe moyenne, peuvent avoir une charrette pour les transporter vers la ville de Betafo ou celle d’Ambatonikolahy et au minimum, nous avons dénombré 10 charrettes qui allaient à Betafo chaque dimanche. Nous n’oublions pas que par semaine, il existe trois camions collecteurs de charbons qui vont à Farihimena et un camion peut en transporter jusqu’ à 150 sacs de 50 kgs. Ces charbons sont souvent écoulés dans deux régions : Vakinankaratra et Analamanga. Quand les ménages obtiennent de l’argent, ils s’approvisionnent en produits de première nécessité comme du riz, du manioc, du pétrole, ou du mofo gasy et du thé. Mais l’exploitation incontrôlée et abusive du bois a entraîné une dégradation massive de l’environnement, aussi il s’avère nécessaire de leur créer une autre activité. Il serait opportun de faire une politique de reboisement chaque année, et celui-ci devrait être assisté par des spécialistes de l’environnement afin d’offrir une solution efficace aux consommateurs, c’est-à-dire la création d’autres énergies propres comme le panneau solaire ou bio gaz et pourquoi ne pas proposer d’autres occupations pour les producteurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE CADRE GENERAL DE L’ETUDE
CHAPITRE I PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
SECTION I VILLAGE DE FARIHIMENA
SECTION II ASPECT SOCIO-CULTUELS
SECTION III CULTES DES ANCETRES
SECTION IV ENSEIGNEMENT
CHAPITRE II INSTITUTIONS CULTUELLES ET POLITIQUES CHAPITRE II INSTITUTIONS CULTUELLES ET POLITIQUES E II INSTITUTIONS CULTUELLES ET POLITIQUES ET POLITIQUE ET POLITIQUE ET POLITIQUE
CHAPITRE III CONCEPTUALISATIONS
SECTION I POLITIQUE
SECTION II RELIGION
CHAPITRE IV L’EGLISE LUTHERIENNE A MADAGASCAR CHAPITRE IV L’EGLISE LUTHERIENNE A MADAGASCAR
SECTION I MARTIN LUTHER
SECTION II LES MISSIONNAIRES ANGLAIS ET LE DEVELOPPEMENT DE L’ENSEIGNEMENT A MADAGASCAR.
SECTION III FIANGONANA
SECTION IV COULEURS LITURGIQUE SYMBOLES
DUEXIEME PARTIE UNIVERS DU CENTRE DE REVEIL DU FARIHIMENA DU FARIHIMENA
CHAPITRE I LES GRANDS CENTRES DE REVEIL A MADAGASCAR
SECTION I LE PREMIER CENTRE DE REVEIL : SOATANANA
SECTION II LE DEUXIEME CENTRE DE REVEIL : MANOLOTRONY
SECTION III LE TROISIEME CENTRE DE REVEIL : ANKARMALAZA
CHAPITRE II CENTRE DE REVEIL DE FARIHIMENA
SECTION I CENTRE DE REVEIL DE FARIHIMENA
SECTION II CONCEPTS
SECTION III EXORCISMES ET RENCOFORTS
CHAPITRE III CELEBRATION ANNUELLE AU CENTRE DE REVEIL
SECTION I OUVERTURE DU PELERINAGE
SECTION II DEROULEMENT
SECTION III FERMETURE
TROISIEME PARTIE ANALYSES ET SUGGESTIONS ANALYSES
CHAPITRE I PRESENTATION SYNTHETIQUE DU RESULTAT D’ENQUETES
SECTION I ANALYSES DES DONNEES QUANTITATIVES : DES FAITS QUESTIONS DU FAITS
SECTION II ETUDES DES DONNEES QUANTITATIVES : RELIGION ET POLITIQUES
SECTION III DETOURNEMENT DU RESULTAT DE L’ELECTION
CHAPITRE II ANALYSES
SECTION I LES AMBIGUÏTES DES RAPPORTS POUVOIR/ EGLISE
SECTION II EXPLOITATIONS RELIGIEUSES DU FAIT POLITIQUE
SECTION III L’EXPLOITATION POLITIQUE DU FAIT RELIGIEUX
CHAPITRE III SUGGESTIONS
CONCLUSION

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