L’immigration au Québec

L’immigration au Québec

Les obstacles à l’intégration sociale des immigrants vivant hors de la région métropolitaine de Montréal

Selon Simard et ses collaborateurs (1998), plusieurs obstacles nuisent à l’intégration des personnes immigrées vivant en dehors de la région métropolitaine de Montréal. C’est ainsi que les efforts à l’endroit de la « démétropolisation » des immigrants se heurtent au manque d’ouverture dont certains Québécois font preuve à l’égard des immigrants (Ibid., 1998). Pour sa part, le Conseil des communautés culturelles et de l’immigration critique la vision utilitariste de l’immigration qui est axée surtout sur les besoins du Québec et très peu sur ceux des immigrants (Bilge, 2003 : 137 138). De plus, selon Simard et coll. (1998), la métropole exerce une attraction aux immigrants, car elle est dotée d’associations multiethniques autonomes les unes par rapport aux autres, tandis que les autres régions du Québec n’ont pas des coutumes en ce qui a trait à la gestion de la pluralité culturelle. Cela est dû, selon Vatz Laaroussi et coll.
(1999, 15), au fait que les intervenants en région sont moins préparés et moins formés pour faire face à un échange interculturel et ils partageraient un certain nombre de stéréotypes avec leurs collègues de Montréal (par exemples : les méconnaissances, l’égocentrisme, l’ethnocentrisme et le sociocentrisme).
Néanmoins, Viel (1990), considère que la régionalisation de l’immigration demeure une réalité bénéfique à la fois pour les résidants des régions et pour les immigrants. Cet auteur considère qu’il faut éviter la régionalisation de l’immigration dans trois types de régions (Viel, 1990 : 122) : les régions pauvres économiquement (ex. : Gaspésie), les régions connaissant peu de mouvements de population (ex. : Côte-Nord), et les régions ayant un sentiment d’appartenance très développé (ex. : Témiscouata).
Les régions ne présentent pas seulement des désavantages lorsque l’on aborde la question de l’immigration, car selon Griffin (1992, 123), dans ces endroits, l’intégration sociale des personnes immigrées (insertion et adaptation) en milieu scolaire se fait plus doucement en raison du nombre peu élevé d’étudiants intégrés simultanément. De plus, selon Simard et coll. (1998), les fonctionnaires provinciaux considèrent qu’en région, les nouveaux immigrés apprennent plus vite le français, car : « Ils sont dans le bain, et ils n ‘ontpas nécessairement accès à des services d’interprètes. » (Simard et coll., 1998 : 35)
De plus, il semblerait qu’une institutionnalisation trop poussée de l’accueil des nouveaux venus est susceptible de nuire à l’intégration des immigrants (Simard et coll., 1998 : 71). Selon Nguyen Quy (1992 : 19), l’absence de services peut être considérée dans certains cas comme un stimulant intégrateur, car l’immigrant qui s’établit en région reçoit plus d’attention de la société d’accueil, sa période d’attente pour obtenir des cours de français est moins longue, et leurs enfants parviennent plus facilement à se faire des amis parmi leurs camarades de classe, ce qui facilite leur intégration dans la société hôte.
En ce qui a trait aux défis de la rétention en région, différentes études ont démontré l’importance de l’adaptation réciproque des immigrants avec leur nouveau milieu de vie incluant leurs caractéristiques physiques, géographiques, linguistiques et culturelles (Legault et coll., 2000 ; Renaud et coll., 2002). À ce sujet, Legault et coll.
(2000) considèrent que l’adaptation des services sociaux et de santé aux besoins et à la réalité des immigrants nécessite la prise en considération des besoins de formation des intervenants, la présence de banques d’interprètes pour aider à l’intervention, des services spécialisés (pour les réfugiés par exemple) ou encore l’existence de médiateurs culturels qui aident à la relation entre les migrants et les institutions locales (l’école, le CLSC).
Pour leur part, Routhier (1999) et Dansereau (2001) soutiennent que seule la création de liens sociaux forts avec les résidants locaux natifs du Canada est garante de l’adaptation des immigrants en région. À ce propos, Lebel-Racine (2008) suggère que : « Les immigrants et les natifs doivent parvenir, ou à tout le moins aspirer, à une réciprocité des apports » (Lebel-Racine, 2008 : 25).

Personnes âgées immigrantes et intégration sociale

Les problèmes d’adaptation culturelle toucheraient davantage certains groupes vulnérables, entre autres, les nouveaux arrivants, les jeunes nés au Québec de parents immigrants, les femmes parrainées qui ont de jeunes enfants et la population des personnes âgées, en particulier les aînés qui ne parlent ni français ni anglais et ceux qui ne sont pas du tout intégrés au sein de leur famille ou qui ont été rejetés par cette dernière. (CRI, 2007).
Comme dans la plupart des pays développés, l’on assiste au Canada à une augmentation du pourcentage des personnes âgées et en particulier la catégorie des personnes âgées provenant de communautés ethnoculturelles avec des profils différenciés. C’est ainsi qu’en 2001, 12,2 % de la population canadienne était âgée de 65 ans et plus (Douglas, 2008 : 40) dont la majorité (75 %) était constituée de femmes (Douglas, 2008 : 40). Chez la population des immigrants, le pourcentage de personnes âgées de 65 ans et plus était de 19% (Douglas, 2008 : 40). Par contre au Québec, la proportion de personnes âgées nées au Québec a augmenté entre 1971 et 2001 passant de 79,4 % à 81,5 % (ISQ : 2004, 8), tandis que la proportion des personnes âgées qui sont nées ailleurs qu’au Canada a légèrement baissé passant de 4,6 % à 4,1 % au cours des mêmes années (ISQ, 2004: 8). Malgré la baisse de ce dernier pourcentage, le vieillissement des personnes immigrantes pose, aux gouvernements fédéral et provincial et à leurs institutions, plusieurs défis dans différentes sphères de fonctionnement de la société. Entre autres, celui de tenir compte dans l’organisation et la prestation des services de santé et sociaux de la diversité qui existe au sein de la population des personnes âgées tant en matière d’âge, de capacités physiques ou cognitives que d’origine ethnique. De plus, ces instances doivent encourager l’instauration de pratiques professionnelles qui tiennent compte des besoins sociaux, culturels, économiques, physiques, émotionnels et spirituels des personnes âgées provenant de communautés ethnoculturelles et trouver divers moyens de susciter la participation de tous les aînés au sein de leur collectivité, et ce, indépendamment de leur origine ethnique, de leurs coutumes et de leur culture.
En ce qui a trait à la gestion de la diversité culturelle en matière de santé et de vieillissement, des changements concernant les politiques et les pratiques de santé se sont opérés graduellement. À ce propos, en 1985 dans un mémoire présenté devant le souscomité sur les droits à l’égalité de la Chambre des communes, le Conseil canadien ethnoculturel écrivait :
« Des efforts intenses pour améliorer la planification, et pour coordonner et intégrer les services sont déployés. Mais ce qui manque, du moins en ce qui concerne les orientations de politique globale, c ‘est l’attention à la culture comme facteur important dans l’équité d’accès au système de services sociosanitaires » (ACCÉSSS, 2000 : 96).
C’est à la même époque qu’a été mis sur pied le Conseil canadien sur la santé multiculturelle, qui comporte plusieurs sections provinciales : « The Canadian Council on Multicultural Health » – (CCMH/CSSM). Depuis 1989, le CSSM a organisé plusieurs conférences nationales sur le multiculturalisme et les soins de santé et des ateliers nationaux sur l’ethnicité et le vieillissement. À ce propos, on peut mentionner les initiatives suivantes : en 1988, le CCMH/CSSM a organisé l’Atelier national sur l’ethnicité et le vieillissement. Le rapport qui découle de cet événement identifie plusieurs problèmes que rencontrent, au Canada, les personnes âgées membres de groupes ethnoculturels, entre autres : 1) le sentiment de ne pas être comprises ou pleinement intégrées dans la société canadienne ; 2) les barrières d’accès aux ressources et aux services en raison de difficultés linguistiques ; 3) le manque d’information concernant les problèmes communs ; 4) le manque d’accès aux informations en ce qui a trait aux ressources et aux services disponibles ; 5) le manque de moyens pour être financièrement indépendantes de leur famille et 6) le manque d’accès à des services appropriés leur permettant de demeurer dans la communauté lorsqu’elles perdent un niveau suffisant d’autonomie (ACCÉSSS, 2000) .
C’est à partir de 1986 que le gouvernement québécois accorde un intérêt aux personnes âgées immigrées. Parmi les initiatives instaurées par ce gouvernement, on peut faire référence au Rapport Sirros (1986) et au document intitulé « La santé mentale et ses visages, un Québec pluriethnique au quotidien» (1992). Ainsi, en 1986, le Rapport Sirros a souligné l’inadéquation des services aux besoins des personnes âgées provenant de communautés ethnoculturelles. Ce rapport souligne également qu’étant généralement gardées en milieu familial, les personnes âgées provenant de communautés ethnoculturelles ne bénéficient pas de services de soutien pour les sortir de leur isolement, faisant particulièrement face à des barrières linguistiques et culturelles. Ce rapport reconnaît donc la vulnérabilité de cette catégorie de personnes immigrantes, notamment, leurs difficultés d’adaptation ; et par le fait même, reconnaît la présence de lacunes dans le système de santé et de services sociaux (ACCÉSSS, 2000 : 105).

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Table des matières

Résumé 
Remerciements 
Table des matières 
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations 
Introduction 
Problématique 
L’immigration au Québec : court historique des principales lois en vigueur
La régionalisation de l’immigration au Québec
Les obstacles à l’intégration sociale des immigrants vivant hors de la région métropolitaine de Montréal
Personnes âgées immigrantes et intégration sociale
État des connaissances
Définition des principaux concepts de l’étude
Personnes âgées immigrées
Les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD)
Résidence privée
Intégration sociale
Compétence culturelle
Qualité de vie
L’intégration sociale des P.A.I, dans leur société d’accueil
L’intégration sur le marché du travail
L’intégration sociale
L’intégration dans la société civile
L’intégration psychologique
La conscience subjective de l’intégration
Les P.A.I, et la prestation de soins et de services sociaux
Facteurs de risque à l’intégration sociale des P.A.I
Les facteurs personnels
Les facteurs sociaux
Les facteurs contextuels
Les facteurs économiques
Les préférences de placement des P.A.I, et de leurs soignants familiaux
Les préférences en lien avec les besoins subjectifs des P.A.I
Les préférences en lien avec les besoins objectifs des P.A.I
Le vécu des P.A.I, dans le CHSLD et les résidences privées
Les efforts déployés par les intervenants en faveur l’intégration des P.A.I, dans les CHSLD et dans les résidences privées
Moyens à mettre en place sur le plan organisationnel
Moyens à mettre en place sur le plan structurel
Moyens à mettre en place sur le plan clinique
Faits saillants
Contexte théorique 
Le modèle conceptuel de Kayser-Jones (1989-1998)
Un schéma de synthèse 
Le modèle de la compétence culturelle de Campinha-Bacote (1995, 2009)
Un schéma de synthèse
Notre modèle d’analyse
Méthodologie 
Les objectifs de la recherche
L’approche de la recherche
Population à l’étude
Mode de recrutement des participants et déroulement des entrevues
Instruments de collecte de données
Analyse des données
Considérations éthiques
Le libre consentement des répondants
La confidentialité des données
Pertinence de la recherche
Résultats
Les caractéristiques sociodémographiques actuelles des répondants
Trajectoires d’immigration et modes d’intégration dans la région
La phase prémigratoire
Continent d’origine et pratiques religieuses des répondants
Opinion des répondants envers leur pays d’origine
Principale occupation et niveau de scolarité des répondants avant de quitter leur pays d’origine 88
La phase migratoire
Les antécédents de changement de milieu de vie, de pays
Les catégories d’immigration des répondants
Les motifs d’immigration, les attentes des répondants et leurs craintes
Le contexte du projet migratoire : âge, contexte, état de santé
La phase postmigratoire
Le rapport des répondants avec la société d’accueil
Le rapport des répondants avec leur pays d’origine
La visibilité sociale dans la région
Les formes de mobilité sociale
Modes d’intégration dans la région
Point de vue des répondants sur l’aide en cas de besoin lors de l’apparition de problèmes de santé
Les catégories d’immigrants dans la région
La perception des répondants à l’égard des services de soins de santé et de services sociaux offerts en région
La perception des répondants de la vieillesse
La perception des immigrants de leur état de santé
Les services de santé utilisés par les répondants et leur niveau de satisfaction
Les attitudes envers le personnel soignant
La représentation ethnique dans les établissements de soins et de services
sociaux dans la région du Saguenay-Lac-Saint- Jean
Les attentes et recommandations des répondants en ce qui a trait au milieu de vie protégé
Les attentes des répondants en ce qui a trait à la qualité de vie
L’environnement physique
L’environnement organisational
L’environnement culturel et psychoculturel
L’environnement politique
La compétence culturelle
Les comportements idéaux des intervenants
Les rôles des intervenants
Discussion
Les attentes et les appréhensions envers le placement dans un milieu de vie protégé
La perception qu’ont les répondants sur le niveau actuel de compétence culturelle
Les mesures facilitant l’intégration sociale des P.A.I, dans un milieu de vie protégé
Limites de la présente étude
Contribution de la recherche
Avenues et perspectives de recherche
Conclusion 
Références 
Appendice 1 : Dépliant de la recherche 
Appendice 2 : Lettre d’autorisation de transmission des coordonnées personnelles
Appendice 3 : Renseignement aux participants et formulaire de consentement
Appendice 4 : Fiche signalétique
Appendice 5 : Guide d’entretien thématique
Appendice 6 : Certificat d’éthique

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