L’identification en psychologie Leyens

L’identification en psychologie Leyens

L’identification en psychologie, Leyens 

Voici les concepts qu’il nous semble important d’explorer : le personnage et l’identification. Nous allons d’abord exposer différentes théories à leur sujet sur la base desquelles nous tenterons de donner notre définition de ces derniers. Nous allons discuter de l’identification à travers la similitude et le prestige (nous entendons pas là être attiré par des qualités auxquelles nous nous identifions). Pour présenter le concept de similitude, nous nous appuierons principalement sur le texte de J.-P. Leyens : « L’identification comme processus d’apprentissage ». Dans cet article, Leyens fait le point sur les différentes théories de son époque. C’est pour cela que nous présenterons des théories qui se contredisent. Nous cherchons à savoir lequel, entre le prestige ou la similitude, serait prépondérant dans le processus d’identification.

Par rapport à cela, Leyens nous parle d’une étude effectuée en 1961 par Stotland et Zander où un modèle était présenté selon deux dispositions: « sa plus ou moins forte similitude avec les sujets et sa plus ou moins grande compétence en nage sous-marine ». Il se trouve que les sujets ayant une plus grande confiance en soi vont chercher à s’approprier des qualités désirables d’un modèle même si ce dernier ne présente pas de similitude avec eux. Tandis que « l’individu, ignorant ou indécis, obéit à la norme du modèle semblable et s’oppose à un modèle absolument divergent » (page 259). Ainsi, si nous sommes confiants, nous nous identifierons aux modèles les plus prestigieux même si ceux-ci ne nous ressemblent pas tandis que si nous sommes indécis, nous nous identifierons au modèle qui nous ressemble. L’identification dépendrait donc principalement de la similitude mais également de la confiance en soi du sujet. De plus, la similitude entre le sujet et le modèle n’est certes pas l’unique facteur dans l’introjection mais elle en est néanmoins le principal. Un autre élément à ajouter est que, dans un groupe, on peut s’identifier à quelqu’un parce qu’il a des qualités mais aussi parce que tout le monde s’identifie à lui. Le prestige peut découler directement de l’attraction mimétique. Il importe de déterminer de savoir si nous nous identifions librement (comme nous le croyons le plus souvent) ou si nous suivons un effet de mode.

Dans d’autres recherches, il est aussi indiqué que les enfants peuvent s’identifier aux adultes car ceux-ci sont prestigieux. De ce fait, les adultes sont de meilleurs objets d’identification que les enfants de leur âge car même si l’adulte est un modèle plus prestigieux pour l’enfant, un modèle représenté par un enfant du même âge peut présenter plus de similitude avec le sujet que l’adulte. Il sera pertinent de chercher à déterminer quel modèle facilite l’identification de l’enfant et pourquoi.

Nous posons l’hypothèse que, comme dit plus haut, les garçons vont, généralement, s’identifier à des hommes et les filles à des femmes. Les enfants s’identifient aux adultes (car ces derniers ont du prestige). Cependant, comme la similitude est un important facteur d’identification, il y aura (dans notre cas) une plus grande similitude entre les sujets et certains modèles puisque ceux-ci auront le même âge que nos élèves. Par identification, nous entendons le souhait de ressembler à un personnage pour les raisons évoquées précédemment. La question est : s’identifie-t-on principalement à quelqu’un du même genre (les garçons s’identifient aux garçons et les filles aux filles) ou du même âge (les garçons et les filles à Harry Potter plutôt qu’à Aragorn, par exemple) ?

L’identification à l’épreuve de la fiction 

Afin de répondre au mieux à cette interrogation, il est nécessaire de définir le concept de personnage et l’impact qu’il a sur le lecteur. La perception de cette notion évolue selon les courants de pensée. Les fondements de l’étude narratologique du personnage ont été posés par les structuralistes français Roland Barthes et A. J. Greimas6 dans la fin des années 60. Selon Barthes, le personnage est un « participant » et non un « être » . Il ne possède pas de composantes psychologiques, il est alors perçu à travers son seul rôle fonctionnel ; le personnage existe pour relier les évènements d’une histoire. Puis dans les années 70, l’approche linguistique est représentée par le structuraliste Hamon. Selon ce professeur, la présence d’un personnage dans un récit a pour fonction de faciliter la lisibilité du texte . Cette approche vise à analyser la structure d’un écrit dont le personnage est un signe linguistique.

Consonance et dissonance 

Notre problématique nous pousse à se questionner sur les caractéristiques anthropomorphiques que doivent incarner les personnages pour faciliter l’identification. Nous savons que l’identification dépend de la confiance en soi du spectateur. Dans l’hypothèse que ce dernier ait de l’assurance, il cherchera à s’approprier des qualités désirables même si le personnage ne lui ressemble pas. Dans le cas inverse, une personne indécise s’identifiera plus facilement à un modèle qui lui ressemble, il ne laissera nulle place aux caractéristiques divergentes. Rappelons également que l’identification peut être libre ou influencée par ses pairs qui, sous un effet de mode, s’approprieront les caractéristiques d’un personnage. Nous faisons l’hypothèse qu’il faut également tenir compte des stéréotypes tout au long de ce processus d’identification. La confiance en soi est en partie influencée par l’écart entre la représentation que nous avons de nous-mêmes et les stéréotypes auxquels nous devons correspondre pour entrer dans une catégorie. Ainsi un effet de mode se crée et l’identification aux personnages fictionnels se fera en fonction de leurs caractéristiques plus ou moins stéréotypées.

En parlant de stéréotypes, nous nous éloignons de l’approche structurale pour interpréter la conception du personnage de Catherine Tauveron. Elle décrit un système complexe possédant trois éléments : l’ÊTRE14 (ce qui permet de désigner le personnage par un nom et par des qualifications), le FAIRE (qui indique les actions et les actes effectués par le personnage) et le DIRE (qui représente ses paroles et pensées). Le DIRE peut donner des informations sur les deux autres composants. Dans notre recherche, nous avons interprété les différentes variations de relations possibles entre l’ÊTRE d’une part, le FAIRE et le DIRE d’autre part afin de percevoir si ces trois éléments devaient être en alignement pour que l’identification soit possible.

Dans notre interprétation, les trois éléments nous permettent de classer les personnages en deux catégories : les dissonants et les consonants. Ils seront consonants lorsque leur ÊTRE, leur FAIRE et leur DIRE seront alignés et correspondront aux attentes posées par le spectateur. Les personnages seront alors dissonants lorsqu’il y a une rupture dans cet alignement. Imaginons une jeune fille aux cheveux longs et blonds, en chemise rose, ayant une voix douce, aimant jouer à la poupée et qui parle de gymnastique artistique. Son FAIRE et son DIRE sont en adéquation avec son ÊTRE, dans ce cas il s’agit d’un personnage consonant. L’image préconçue qu’on a d’une jeune fille correspond avec ce qu’elle renvoie au spectateur. Si cette jeune fille révèle un FAIRE et un DIRE en rupture avec l’alignement de son ÊTRE, il s’agit d’un personnage dissonant. Reprenons l’exemple de la jeune fille ayant le même ÊTRE décrit précédemment mais jouant à des jeux vidéo, faisant du skateboard et aimant parler de groupes de Métal. La rupture entre ses trois éléments ferait d’elle un personnage dissonant. Si nous continuons avec ce point de vue, nous pouvons dire qu’un personnage dissonant ne correspond pas aux stéréotypes qui sont généralement attribués à une jeune fille aux cheveux blonds. Lorsqu’il y a un alignement entre les FAIRE, ÊTRE et DIRE, nous pouvons parler d’un personnage stéréotypé. Ce sont les actions et les paroles qui vont catégoriser un personnage selon son ÊTRE.

Corpus

Nous avons décidé de montrer des films à nos élèves pour travailler notre sujet. Car, comme nous l’avons expliqué plus haut, cela permet d’éviter la multitude de représentations d’un personnage. De plus, nous ne connaissons pas beaucoup d’études où le film est utilisé comme outil de recherche et c’est également pour cela que nous trouvions intéressant de l’utiliser ici. Nous ne voulions pas montrer les films en entier mais seulement des extraits tout simplement parce que cela aurait pris trop de temps. Nous ne pouvions pas, dans nos stages, prendre deux heures (environ) par film durant des périodes prévues pour l’enseignement de matières scolaires. De plus, nous pensons qu’avec les extraits, les élèves peuvent mieux se concentrer sur les personnages sélectionnés plutôt que sur les autres protagonistes du film. Ainsi le choix de l’identification était facilité. Il nous était également possible de modifier les extraits de film afin de présenter les personnages comme nous le souhaitions, même si nous avions compris que cela n’était pas aussi simple qu’il n’y paraissait.

Méthode

Tout d’abord il nous fallait connaître les perceptions des élèves au sujet des deux genres (féminin et masculin). C’est pourquoi nous avons fait passer un questionnaire où figuraient les stéréotypes concernant les femmes et les hommes16 avant les vacances d’octobre. La consigne était d’entourer les mots ou phrases qui leur faisaient penser aux filles ou aux garçons. Puis, lors d’une séance suivante, nous sommes passés au visionnage des extraits de films. Nous avons mené ce travail dans nos classes respectives de 7H et 8H, ce qui représente un total de 43 élèves. Pour commencer cette séance, nous avons rapidement présenté les films. Pour Raiponce, nous avons dit qu’il s’agissait d’une jeune fille enfermée dans une tour suite à son enlèvement et qu’un jour un homme (Flynn) est venu la sortir de sa chambre. En ce qui concerne Harry Potter, bien que l’ensemble des élèves savait de qui il était question, nous avons raconté qu’Harry était un jeune garçon orphelin et qu’il vivait reclus dans la famille de son oncle et sa tante. Il devait aller à une école de sorcellerie et sa famille adoptive n’était pas de cet avis. Finalement pour le Seigneur des anneaux, il a été dit qu’un jeune homme devait protéger un anneau mais qu’ils devaient se concentrer sur Aragorn et Eowyn malgré la multitude de personnes présentes dans les extraits.

Conclusion 

Nous pouvons terminer ce travail en affirmant que, dans les deux classes, nous avons le sentiment que les filles apprécient les traits masculins stéréotypés. Tandis que, les garçons n’apprécient pas les traits féminins qu’ils soient stéréotypés ou non. Ce qui est confirmé par les premiers résultats obtenus avec la fiche des adjectifs. Nous avions remarqué que les filles donnaient parfois des qualités masculines aux filles (fortes, courageuses) mais que tel était rarement le cas pour les garçons.

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Table des matières

Problématique
− L’identification en psychologie Leyens
− L’identification à l’épreuve de la fiction
− Consonance et dissonance Corpus
Liste des films et justifications des personnages :
− Harry Potter, à l’école des sorciers
− Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau / Les Deux Tours / Le Retour du roi
− Raiponce
Méthode
− Questionnaire
Résultats et analyses
− Premier questionnaire
− Deuxième questionnaire
− Synthèse de tous les tableaux
Choix et problèmes des extraits
Liens avec la pratique en classe
Conclusion

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