L’hypnose et son impact sur le vécu émotionnel du travail

PRATIQUE ET HYPNOTISABILITE

Dans le domaine de la santé, l’hypnose est pratiquée principalement pour la gestion de la douleur (aiguë et chronique), des troubles émotionnels et anxieux (stress, phobie, troubles de l’affirmation de soi, états de panique). Elle est intégrée pour aider à traiter les addictions et dépendances (tabac, troubles alimentaires).
Elle est utilisée dans des domaines tels que la dermatologie, la gastroentérologie, l’orthophonie et pour traiter des troubles de la personnalité .
Dans certaines pathologies, l’hypnose n’est pas recommandée en première intention, notamment chez les épileptiques et les personnes souffrant de troubles psychotiques (paranoïa, bipolarité, schizophrénie, etc.). Cependant, elle pourrait être favorable à ces personnes au regard des objectifs thérapeutiques, au cas par cas.
Le sexe et le caractère n’influencent pas l’induction en transe hypnotique, contrairement à l’âge. En effet, durant l’enfance, l’hypnose est plus efficace et rapide, puis décroît à partir de l’adolescence jusqu’à 40 ans environ. Ensuite, l’hypnose s’atteint de plus en plus difficilement . Cependant, l’hypnotisabilité augmente pendant la grossesse du faite de modifications cérébrales et hormonales.
Au-delà du soin, nous retrouvons l’hypnose dans d’autres secteurs tels que le spectacle, la street hypnose.

L’HYPNOSE MEDICALE ET SES MULTIPLES UTILISATIONS

Il existe plusieurs formes d’hypnose utilisées dans le domaine médical. L’hypnoanalgésie est indiquée pour la prise en charge de la douleur. L’hypnosédation s’applique au domaine de l’anesthésie, avec une visée sédative.
Enfin, l’hypnothérapie est une pratique psychothérapeutique utilisant l’hypnose, menée par les spécialistes du psychisme (psychiatres, psychologues, psychothérapeutes), utilisée à des fins de guérison ou de mieux-être .
Dans le domaine du soin somatique, l’hypnose peut aider lors de moments spécifiques plus particulièrement : lors d’interventions chirurgicales, sous anesthésie locale ou locorégionale : l’hypnose est pratiquée en accompagnement, pour rassurer le patient et le distraire. Elle augmente ainsi le confort et le bien-être du patient durant l’opération ;
lors d’actes médicaux, comme les soins infirmiers, les examens sanguins, les examens radiologiques ;
lors de douleurs chroniques, l’hypnose permet d’intensifier l’effet des médicaments. Elle est à utiliser en tant que complément et non en tant que remplacement. lors de stress lié aux hôpitaux, la peur des examens .
L’hypnothérapie est également utilisée pour aider au développement personnel afin d’augmenter la confiance et l’estime de soi, d’améliorer la gestion du stress ainsi que ses performances (physiques, personnelles).

L’impact de l’hypnose sur les troubles émotionnels

Nous allons à présent nous intéresser à des études menées sur le lien entre l’hypnose et les troubles émotionnels. Une étude cas-témoin avait pour objectif de déterminer l’efficacité d’une intervention hypnotique dans le soulagement des symptômes psychologiques (stress, anxiété et dépression) et des symptômes de la dépression post-partum.
Elle a été menée en 2019 en Malaisie et publiée dans le journal American Journal of Clinical Hypnosis. Deux groupes ont été définis dont l’un bénéficiant d’une intervention d’hypnose aux semaines 16, 20, 28 et 36 de leur grossesse et l’autre recevant des soins prénatals de routine. L’échelle de stress anxieux 21 de la dépression (DASS-21) (cf. annexe n°4) ainsi que l’échelle de dépression postnatale d’Edimbourg (EPDS) ont été utilisées dans cette étude. Au bout de deux mois, les résultats ont montré que le groupe ayant bénéficié de l’hypnose avait des symptômes dépressifs post-partum significativement plus faibles que le groupe témoin et de même concernant l’anxiété post-partum. Concernant le stress, les résultats n’ont pas permis de conclure. Le bilan de ces résultats est le suivant : l’hypnose réalisée pendant la grossesse peut favoriser l’amélioration du bien-être psychologique du post-partum .
Une autre étude a été menée en 2017 et publiée au sein du journal Medical Hypotheses. Le but était de déterminer si l’hypnose pouvait modifier le schéma et l’évolution temporelle du stress maternel et fœtal. Il a été testé sur une femme primigravide à 31 semaines de gestation des séances quotidiennes d’hypnose pendant une semaine grâce à l’inventaire d’anxiété de l’État (ISC).
De plus, la fréquence cardiaque maternelle et fœtale ont été enregistrées sur des périodes de 24 heures. Une baisse des scores d’anxiété pendant la phase d’hypnose et une augmentation en dehors de celles-ci ont été mises en évidence. Les résultats finaux ont permis de suggérer qu’une intervention d’hypnose de courte durée est suffisamment efficace pour soulager le stress prénatal .

LES APPLICATIONS DE L’HYPNOSE EN OBSTETRIQUE

La femme enceinte se montre plus apte à entrer en hypnose car les processus de la transe sont déjà présents durant sa grossesse ; ainsi, elle est plus suggestible.
De nos jours, l’usage de l’hypnose est bien accepté dans le domaine de la grossesse, notamment lors de la préparation à la naissance et à la parentalité (PNP) ainsi que pour l’accouchement. Lorsqu’elle est utilisée durant la grossesse comme PNP, elle aide les femmes à trouver des solutions à des problématiques qu’elles se posent  : elle contribue à dépasser un traumatisme ou une phobie, à prendre de la distance ou faire le point sur son projet d’enfant. Elle peut, de même, épauler le couple ayant le désir d’un accouchement naturel guidé par l’hypnose. En outre, l’auto-hypnose, apprise auprès d’un thérapeute formé , peut permettre de gérer au quotidien les différents désagréments tels que les maux de la grossesse.
Au moment du travail et de l’accouchement, l’hypnose peut se pratiquer de deux façons, à savoir avec ou sans préparation préalable. C’est ce qui en fait sa particularité. Ainsi, on peut l’employer pendant la pose de l’analgésie péridurale, pendant le travail, durant l’accouchement par les voies naturelles ou par césarienne. De même, l’hypnose pourra être utilisée dans le cadre d’un travail sans péridurale, ou encore en complément d’une anesthésie médicamenteuse .
Il est important de noter qu’il n’y a pas de contre-indication formelle pour les femmes enceintes à bénéficier ou pratiquer l’hypnose. La relation entreprise entre le thérapeute (sage-femme, infirmière ou médecin) et la patiente est primordiale pour que l’état hypnotique se fasse .

LE VECU EMOTIONNEL DE LA FEMME ENCEINTE

Vécu émotionnel au fil des trimestres

Au commencement de la grossesse, les femmes font face à son annonce et à une ambivalence quant à son acceptation. Le désir de grossesse n’est pas toujours accompagné du désir d’enfant. Les femmes peuvent ainsi désirer être enceinte mais ne pas accepter l’arrivée de l’enfant dans leur vie et tous les chamboulements qu’il apportera. Par la suite, certains maux de la grossesse peuvent se développer et altérer le vécu psychique de la grossesse tels que les nausées et vomissements gravidiques, la fatigabilité. Ce malaise physique entraîne un malaise psychique, s’accompagnant par du stress et de l’anxiété au vu de l’intensité et de la durée des maux . Lors du deuxième trimestre, la femme enceinte s’implique dans sa grossesse : le commencement des mouvements fœtaux, la diminution voire l’arrêt des maux de la grossesse, le retour d’une vie sexuelle. Cependant, le troisième trimestre se montre long et gênant. Le volume de l’utérus se fait ressentir, la fatigue et l’essoufflement augmentent, le stress de l’accouchement à venir s’insinue avec une peur de celui-ci et une crainte de la mort, pour la femme et l’enfant .
Les femmes peuvent appréhender leur grossesse et leur accouchement à cause d’évènements passés traumatisants leur ayant laissé un stress post-traumatique.
Les principaux sont les accouchements violents, douloureux, la découverte de la mort ou du handicap de leur enfant. La peur de retrouver le même schéma précédemment vécu peut s’installer.

Les différents troubles émotionnels et physiques rencontrés

Un premier lien se crée entre la peur et le stress maternel. La potentialisation des deux conjointement peut amener certaines femmes à demander l’avortement ou une césarienne de convenance .
Un second lien se crée entre la peur et la douleur. La douleur est propre à chacun. Elle interagit de manière complexe avec de multiples facteurs physiologiques et psychologiques tels que la peur, la tension et l’anxiété, qui sont les principaux éléments aggravants de la douleur . Le docteur Dick-Read, obstétricien anglais du XXe siècle, a remarqué qu’en dehors de toute peur chez la femme accouchant, les muscles se détendent et demeurent souples. Cela permet au col de s’amincir, de s’ouvrir plus naturellement et d’expulser le nouveau-né plus facilement. La peur potentialise la douleur et la douleur potentialise la peur. En ce qui concerne la prise en charge de la douleur, à ce jour et notamment en France, l’une des techniques les plus répondues est l’analgésie péridurale. Elle a su se révéler efficace dans le soulagement de la douleur du travail et de l’accouchement. Cependant, cette analgésie peut être associée à des effets indésirables tels que des hypotensions, une médicalisation plus importante de l’accouchement, des céphalées post-durales pouvant dans de rares cas aller jusqu’à des lésions neurologiques. De même, elle peut priver la mère d’une « expérience de naissance optimale » et donne un sentiment de perte de contrôle. Un rapport du groupe de travail de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande College of Anesthetists (ANZCA) met en avant le fait que les options de traitement non pharmacologiques doivent être envisagées avant d’utiliser des médicaments analgésiques, en particulier avant l’accouchement .

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Table des matières

INTRODUCTION A L’ETUDE
1 PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS DE L’HYPNOSE
1.1 NAISSANCE ET ÉVOLUTION
1.2 DEFINITIONS
1.3 PRATIQUE ET HYPNOTISABILITE
1.4 LE PHENOMENE HYPNOTIQUE
2 DEUXIEME PARTIE : LA PLACE DE L’HYPNOSE DANS LA GESTION DES TROUBLES EMOTIONNELS
2.1 L’HYPNOSE MEDICALE ET SES MULTIPLES UTILISATIONS
2.2 L’HYPNOSE ET LES TROUBLES EMOTIONNELS
3 TROISIEME PARTIE : L’HYPNOSE ET L’OBSTETRIQUE
3.1 GROSSESSE ET TRAVAIL
3.2 LES APPLICATIONS DE L’HYPNOSE EN OBSTETRIQUE
3.3 LE VECU EMOTIONNEL DE LA FEMME ENCEINTE
MATERIEL ET METHODE
1 QUESTION DE RECHERCHE
2 HYPOTHESE
3 OBJECTIFS DE LA DEMARCHE
4 DESCRIPTION DE L’ETUDE
4.1 TYPE D’ETUDE
4.2 OUTIL METHODOLOGIQUE
4.3 POPULATION CIBLE
4.4 PASSATION DES ENTRETIENS
4.5 METHODOLOGIE D’ANALYSE
RESULTATS ET ANALYSE
1 CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
1.1 POPULATION INTERROGEE
1.2 TYPE DE MATERNITE D’INCLUSION DES PATIENTES
2 ÉTUDE DE LA POPULATION
2.1 CARACTERISTIQUES GENERALES
2.2 LE TRAVAIL
3 TROUBLES EMOTIONNELS DECRITS DURANT LE TRAVAIL
3.1 STRESS
3.2 ANXIETE – INQUIETUDE – ANGOISSE
3.3 PEUR
3.4 ÉPUISEMENT
4 LES INFLUENCES SECONDAIRES
4.1 CONFIANCE DIRIGEE VERS LE PROFESSIONNEL DE SANTE
4.2 CONFIANCE DIRIGEE VERS UN PROCHE
4.3 CONTEXTES PARTICULIERS
5 PRATIQUE ET PERCEPTION DE L’HYPNOSE
5.1 EN PRE-SEANCE
5.2 PENDANT LA SEANCE
5.3 EN POST-SEANCE
6 IMPACT DE L’HYPNOSE RESSENTI SUR L’ETAT EMOTIONNEL
DISCUSSION
1 APPORTS DE L’ETUDE
2 LIMITES DE L’ETUDE
3 LES TROUBLES EMOTIONNELS SE MANIFESTANT DURANT LE TRAVAIL
4 LES EFFETS DE L’HYPNOSE SUR LE VECU EMOTIONNEL
4.1 EFFET SUR LES EMOTIONS
4.2 RELATION ENTRE RESSENTI EMOTIONNEL ET PHYSIQUE
5 FACTEURS INFLUENÇANT L’EFFICACITE DE L’HYPNOSE DURANT LE TRAVAIL
6 LIEN ENTRE LE DEROULEMENT DE LA GROSSESSE ET LE VECU EMOTIONNEL
7 LES CONNAISSANCES ET LA PERCEPTION DE L’HYPNOSE EN PRE ET POST SEANCE
8 VERIFICATION DE L’HYPOTHESE
9 PERSPECTIVES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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