L’expression de la violence verbale dans le discours politique

Le pouvoir du langage n’est plus à démontrer dans la vie des hommes. Constitué comme l’un des premiers aspects culturels que l’homme acquiert dans sa vie, le langage joue un rôle déterminant dans la construction du monde. Il est un moyen indispensable de diffusion des idées et des cultures qui composent le soubassement du progrès de toute nation.

L’homme dans son souci d’aller à la rencontre de ses semblables, a choisi les moyens les plus efficaces et les plus agréables pour établir le contact de façon permanente. On peut dire que le langage a été le moyen à l’aide duquel l’homme a rompu avec l’obligation du contact direct. Cependant, il faut le dire même si l’apparition du langage a été un fait marquant dans la vie de l’homme, mais son usage influent semble être un fait beaucoup plus recherché aujourd’hui. C’est dans cette logique que certains orateurs obtiennent un succès patent à cause de l’efficacité de leurs arguments et les autres n’avaient pas le même résultat. C’est dire que le langage n’est désormais gratuit et que son efficacité nécessite un apprentissage d’où l’importance de la rhétorique dont les romains et les grecs ont très tôt mesuré l’importance dans la formation de bons citoyens en toute liberté. C’est dans ce contexte que Cicéron disait :

« Certainement rien(…) ne me semble plus beau que de pouvoir, par la parole, retenir l’attention des hommes assemblés, séduire les intelligences, entrainer les volontés à son grès, en tous sens. C’est le fait de l’art par excellence, de celui qui, chez les peuples libres, surtout dans les cités pacifiées et tranquilles, a toujours été l’art florissant, l’art dominateur, (…). Quoi de plus agréables pour l’esprit et l’oreille qu’un discours, paré, embelli par la sagesse des pensées et la noblesse des expressions ? Quelle puissance que celle qui dompte les passions du peuple, triomphe des scrupules des juges, ébranle la fermeté du sénat, merveilleux effet de la voix d’un homme ? » (1922, pp.17-18)  .

De ce fait, l’art de bien parler a trouvé dans le champ de la politique un terrain plus fécond pour sa manifestation en tant qu’art d’organisation de la société en fonction de la distribution des relations de pouvoir, la politique s’est constituée comme un champ tout a fait ouvert pour la manifestation discursive de l’homme. Il faut tout de même dire que le phénomène politique est complexe, il provient d’un ensemble de faits qui relèvent d’ordres divergents mais qui en même temps entretiennent des rapports d’une manière constante: actions politiques comme actes et décisions, ce qui fait allusion à la question de l’autorité et de la légitimité de ses acteurs ; faits sociaux comme organisation des rapports sociaux ce qui pose la question de la place et du rapport qui s’établit entre les élites et les citoyens ; faits juridiques qui supposent le champ qui administre les conduites, ce qui pose la question de l’action légiférant ; enfin, faits moraux comme lieu de pensée des systèmes de valeurs, ce qui pose la question de l’idéalité des régimes de gouvernance pour le bien des peuples.

Alors, cela justifie que, pour ce qui concerne son analyse, le phénomène politique soit l’objet d’étude de différentes disciplines : les sciences politiques qui sont le domaine plus ou moins orientées aux faits politiques, la sociologie politique : qui concerne les activités sociales, le droit qui fait allusion aux faits juridiques et la philosophie politique s’intéressant à la morale dans l’action politique. Cela permet de voir qu’aucun domaine n’est laissé de côté par l’étude du discours politique, comme tendrait à le faire croire certains : du fait de l’entrelacement de ces dimensions, s’impose au contraire, dans ce champ, une pluridisciplinarité. C’est dire que l’étude du discours politique doit être une étude transversale qui prendrait en compte toutes les disciplines pour pouvoir avoir une vue beaucoup plus complète.

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Contexte et justification

Le Sénégal est un pays dont la superficie est d’environ 196712 km2 soit 14354690 d’habitants selon agence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal (ANSD). C’est un pays d’Afrique de l’ouest limité au nord par la Mauritanie, à l’est par le mali, au sud par la guinée Conakry et la guinée Bissau et la Gambie en sud ouest (pratiquement enclavée).

Marqué par la présence des européens dès le 15siecle, d’abord les portugais puis les britanniques en suite les hollandais et en fin les français. Mais la colonisation la française est celle la plus significative avec surtout un personnage incontournable en l’occurrence Louis Faidherd gouverneur du Sénégal en 1954 et qui avait surtout contribué à l’élargissement de la domination française dans tout le Sénégal. Toutefois, il faut noter que cette colonisation française avant de se concrétiser avait dû faire face à une grande opposition de différentes résistances entre autres celle des rois comme LAT DIOR, Alboury NDIAYE, El hadji OMAR etc. ; qui ont résisté longtemps aux blancs avant de céder.

La colonisation du Sénégal a été un tout petit peu particulière, chef-lieu de l’Afrique occidentale française (AOF) créée en le 16 juin 1898 et qui avait accordé la citoyenneté française aux habitants des 4 communes dont Dakar, saint louis, Gorée et Rufisque. C’est ainsi qu’en 1914 Blaise DIAGNE devient le premier député noir au parlement français.

Indépendant le 4 avril 1960 après de longues luttes accélérées surtout après la 2e guerre mondiale (1939-1945) et dont les principaux acteurs étaient Blaise DIAGNE, Lamine GUEYE et Léopold Sédar SENGHOR. Ce dernier avec également ses amis dont Aime CESAIRE le martiniquais et Léon Gontran DAMAS, le guyanais qui menaient des combats similaires dans leurs territoires respectifs autour des concepts comme la négritude. Ils ont été aidés dans la lutte anticolonialiste par des mouvements syndicaux et des partis politiques comme le bloc démocratique sénégalais (BDS) devenu plus tard union démocratique sénégalaise (UDS) .

Et le bloc populaire sénégalais (BPS). La création de la fédération du mali en 1959 qui regroupait le mali et le Sénégal et qui était dirigée par Modibo KEITA et Léopold Sédar SENGHOR, participait dans ce même élan de lutte anticolonialiste. Dictionnaire universel (2008).

Après son indépendance en 1960, le Sénégal adopte le régime parlementaire avec à sa tête Léopold Sédar SENGHOR et Mamadou DIA, son ami qui assure la fonction de président du conseil du gouvernement. Cet ainsi que SENGHOR s’occupait particulièrement des relations diplomatiques tandis que dia se chargeait des problèmes économiques et sociaux. Mais ce tandem SENGHOR et DIA n’avait pas duré longtemps puisque les deux personnages n’avaient pas la même vision des choses. Cet ainsi qu’une crise éclate au sein de l’exécutif Et le 17 décembre 1962, renversé par la motion de censure votée à l’assemblée nationale, Mamadou DIA est arrêté ainsi que ses camarades dont Valdiodio NDIAYE, Ibrahima SARR, Joseph MBAYE et Alioune FALL le 18 décembre 1962. De cette façon, tirant les enseignements de la crise précédente, SENGHOR fait adopter à travers un référendum une nouvelle constitution basée sur un régime présidentiel le 03 mars 1963.Dans cette même année SENGHOR se présente seul à l’élection présidentielle et réélu sans problème. Mais en 1967 SENGHOR connait des moments difficiles dans sa vie politique avec la tentative d’assassinat dont il a été victime de la part de Moustapha LO au moment de la fête de tabaski. Ainsi que l’assassinat de son militant Demba DIOP par Abdoulaye NDAFFA. Ces derniers ont été arrêtés et exécutés.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE 2 : APPROCHE DU DISCOURS POLITIQUE ET SES COMPOSANTS
CHAPITRE 3 : CADRE THEORIQUE DE L’ANALYSE
CHAPITRE 4 : APPROCHE DE LA VIOLENCE
CHAPITRE 5 : L’EXPRESSION DE LA VIOLENCE DANS LE CORPUS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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