L’exposition comme outil de diffusion et de transmission

L’exposition comme outil de diffusion et de transmission

Méthodologie

Pour réaliser ce mémoire, une connaissance théorique des cyberexpositions a d’abord été acquise par le biais de lectures, principalement d’articles, de travaux d’école ou d’actes de colloques. Celle-ci a été complétée par l’envoi de questions spécifiques à des professionnels du domaine des bibliothèques, muséal et archivistique, ayant conçu ou participé à l’élaboration d’expositions en ligne. Le choix des institutions interrogées s’est effectué sur une base géographique (institutions suisses, sauf dans l’un des cas, anglais, où la raison en a été la thématique de l’exposition en ligne) et par le fait que les cyberexpositions créées étaient des projets « maison », n’ayant pas fait appel à des prestataires. Il s’agissait également de réalisations antérieures à la crise du Covid-19, résultant donc d’une démarche spécifique de la part de ces institutions et non d’une action motivée par un contexte exceptionnel.

Finalement, au cours de cette première partie de recherches, des expositions en ligne ont été visitées afin d’observer les pratiques existantes et en retirer des pistes de réflexion pour la conception de la cyberexposition du Musée Sherlock Holmes. La synthèse de ces données a ensuite pris la forme d’une analyse SWOT10. En parallèle, une prise de connaissance des documents à disposition pour ce projet s’est effectuée par des visites du Musée Sherlock Holmes de Lucens et la consultation d’une partie du fonds Arthur Conan Doyle. À partir d’une sélection de ces documents, un concept de cyberexposition a été développé par le biais d’échanges réguliers avec le mandant, s’assurant ainsi de répondre aux attentes du musée et d’être en adéquation avec l’esprit du lieu. Des recherches autour de la thématique retenue ont permis de rassembler de la documentation et d’identifier de nouvelles pistes de réflexion quant au développement de la cyberexposition. Le processus d’élaboration de celle-ci s’est basé sur les aspects théoriques rassemblés dans la première partie de ce mémoire, associés à des considérations plus techniques d’ergonomie sur le web, le tout complété par des choix personnels quant à l’utilisation de certains outils.

Note sur le contexte de réalisation

Ce travail de Bachelor a été réalisé durant la crise sanitaire liée à l’épidémie de Coronavirus de 2020. Les restrictions dues à cette situation exceptionnelle – notamment l’impossibilité, durant la période de semi-confinement décrétée par le Conseil fédéral, d’accéder aux bibliothèques et services d’archives – ont freiné l’avancement de ce travail. Ainsi, le fait de ne pouvoir consulter le fonds Arthur Conan Doyle jusqu’à une période tardive a évidemment compliqué la conception de la cyberexposition. Il a cependant été possible de pallier ce manque, du moins en partie, en ayant à disposition les fichiers numériques d’une partie des photographies du fonds ACD (Arthur Conan Doyle), résultat d’un travail de Bachelor réalisé à la HEG en 1999. C’est à partir de ces documents qu’a été définie une thématique, en présumant de la présence éventuelle d’autres documents exploitables dans le fonds sur la base de l’inventaire sommaire de ce dernier. Le plan d’exposition et le choix des pièces devant y figurer ne sont donc pas exhaustifs mais sont, au contraire, amenés à évoluer.

Les cyberexpositions

Sémantique Avant toute chose, il convient d’apporter quelques précisions quant à l’utilisation du terme de cyberexposition. En effet, d’autres terminologies peuvent être trouvées dans la littérature: exposition virtuelle, exposition en ligne ou encore exposition numérique. Le dénominateur commun de toutes ces expressions reste, évidemment, le terme d’exposition. Pour le reste, qu’il s’agisse du préfixe cyber-, des adjectifs virtuelle et numérique ou de la locution en ligne, tous n’expriment pas la même réalité et ne devraient, dans l’idéal, pas être amalgamés. Ce qui qualifie une cyberexposition est sa nature spécifiquement liée au web. En cela, le préfixe cyber- permet d’impliquer effectivement l’utilisation du réseau Internet11. Sous l’entrée «exposition» des Concepts clés de muséologie, la notion de cyberexposition est mise en parallèle de celle d’exposition numérique. Celles-ci ne seraient toutefois pas totalement synonymes selon Langlois (2015b): si une cyberexposition est effectivement une exposition numérique, ce dernier terme recouvre une réalité plus vaste et l’inverse n’est donc pas forcément vrai.

En effet, un dispositif numérique n’est pas intrinsèquement lié au web et la muséologie numérique peut tout aussi bien prendre la forme d’une borne interactive dans une exposition (Langlois, 2015b). En ce sens, parler d’exposition en ligne permet, effectivement, de spécifier l’usage d’Internet et est donc également valable. Cependant, du moment que se développe un champ d’étude consacré à la cybermuséologie, employer la notion de cyberexposition paraît un choix plus logique. Néanmoins, le terme de cyberexposition est encore peu utilisé hors des milieux spécialisés et l’expression « exposition virtuelle » semble, à l’heure actuelle, la plus répandue. Les critiques qu’elle soulève sont liées à une acception erronée de l’adjectif virtuel. Bernard Deloche (2007), notamment, argue que celui-ci:

« […] ne désigne ni l’irréel ni le numérique ni l’image de synthèse. Il n’est que du réel « en puissance d’être actualisé » […]. » (Deloche 2007, p. 162) En effet, le Larousse en ligne définit le virtuel comme «[…] en état de simple possibilité (par opposition à ce qui est en acte»12. Langlois (2015b), reprenant l’idée de Deloche, avance que « […] « cybermusée » et « musée virtuel » ne peuvent donc pas être entendus comme synonymes, car l’un est une actualisation (solution) de l’autre (problématique) » (p. 143). De la même façon, une exposition virtuelle exprimerait une « […] réponse potentielle à la question du « montrer » » (Desvallées et Mairesse 2010, p. 39); elle serait donc une problématique englobant virtuellement – potentiellement – toutes les possibilités de son actualisation concrète, et non pas un « produit » en tant que tel. L’une de ces actualisations, parmi d’autres, serait l’exposition par le biais du web et donc, la cyberexposition. Actuellement, tous les termes s’apparentant plus ou moins à celui de cyberexposition – exposition virtuelle, exposition en ligne, exposition numérique – sont utilisés indifféremment pour désigner la réalisation d’une exposition diffusée sur internet. De même, on trouve en anglais les termes de virtual exhibition, online exhibition et cyber(-)exhibition13, ce dernier paraissant moins utilisé, si l’on se base sur les résultats obtenus par le biais des moteurs de recherche14. Au vu des quelques considérations évoquées dans ce chapitre, le choix a été fait d’utiliser, dans ce travail, les termes de cyberexposition ou d’exposition en ligne, ceux-ci semblant les plus appropriés pour désigner cette forme de médiation, qu’il s’agit dès lors de définir.

Les caractéristiques d’une exposition

Dans le cadre muséal, le terme d’exposition recouvre quatre notions, qui sont celle d’action (le fait d’exposer), de contenu (les expôts*, mais aussi les éléments constitutifs de l’expographie ou encore la signalétique), de lieu, et enfin, de résultat (l’ensemble constitué par l’action, le contenu et le lieu) (Desvallées et Mairesse 2010; Langlois 2015b). En tant que résultat, une exposition est un moyen de transmettre des savoirs, valoriser des patrimoines, raconter l’Histoire ou des histoires, commémorer, questionner, sensibiliser, partager… Elle suppose une intention et un dispositif lui permettant d’articuler son propos. En tant que forme de médiation, elle met en relation les collections et/ou les savoirs d’une institution et un public, de façon à permettre à celui-ci de les comprendre et se les approprier. Une exposition peut être permanente ou temporaire. Gob et Drouguet (2014) évoquent plusieurs avantages à ce second type: exploiter une thématique spécifique, présenter des pièces conservées d’ordinaires dans les dépôts, profiter de sa nature éphémère pour tester des expérimentations thématiques et/ou formelles, renouveler l’intérêt pour l’institution voire attirer un nouveau public. La plupart des musées possèdent une collection permanente (c’est le cas pour environ 90% d’entre eux en 2018 selon les statistiques de l’OFS (OFS 2019)) et proposent des expositions temporaires (En 2015, deux tiers des musées l’ont fait (OFS 2017)).

Dès lors qu’il s’agit de concevoir une exposition, Guillot et James-Sarazin (2009) invitent à considérer les aspects du sujet, de l’approche et de la nature des pièces. Si le point de départ d’une exposition est évidemment le fonds ou les collections à disposition de l’institution, l’idée du sujet peut, globalement, explorer trois axes: celui du document, du thème ou de l’occasion. Dans le premier cas, l’idée de l’exposition découle des documents eux-mêmes, de l’envie de mettre en avant un fonds spécifique, de nouvelles acquisitions, une certaine typologie de documents ou encore les « trésors » des collections. Le deuxième axe consiste tout simplement à développer une thématique à partir des fonds. Finalement, parmi les sujets liés aux occasions se trouvent les célébrations, qu’il s’agisse d’évènements externes (locaux, nationaux voire internationaux) ou internes/institutionnels (Pipon et Laubie 2011). Parmi les premiers, on peut trouver des anniversaires de personnages importants, d’évènements historiques ou des commémorations et parmi les seconds, un anniversaire lié à l’institution ou l’aboutissement d’un travail spécifique par exemple. Dans le cas d’une célébration externe, Kalfatovic (2002) et Pipon et Laubie (2011) mentionnent les opportunités que cela peut amener en termes de collaboration avec d’autres institutions et Guillot et James-Sarazin (2009) évoquent la possibilité d’une plus grande visibilité pour l’exposition dès lors qu’elle s’inscrit, à son échelle, dans une célébration de portée plus globale.

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Table des matières

Table des matières
Déclaration
Remerciements
Résumé
Glossaire
Abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction  
1.1 La valorisation patrimoniale
1.2 L’exposition comme outil de diffusion et de transmission
1.3 Le contexte numérique
1.4 Enjeux du travail
1.5 Plan du mémoire
1.6 Méthodologie
1.6.1 Note sur le contexte de réalisation
2. Les cyberexpositions
2.1 Sémantique
2.2 Définition
2.3 La notion d’exposition
2.3.1 Les caractéristiques d’une exposition
2.4 Le contexte cyber et son influence
2.4.1 Sur l’organisation spatiale
2.4.1.1 Le rapport à l’espace
2.4.1.2 Les spécificités d’un espace dématérialisé
2.4.1.3 Le contexte des services d’archives, bibliothèques et petits musées
2.4.2 Sur les objets exposés
2.4.2.1 Le rapport à l’objet
2.4.2.2 Les spécificités d’une image numérique
2.4.2.3 Le contexte des documents d’archives
2.4.3 Sur l’expérience de visite
2.4.3.1 Le rapport à la visite
2.4.3.2 Les spécificités de la visite en ligne
2.4.4 Sur la durée de l’exposition
2.4.4.1 Le temps choisi
2.4.4.2 Le temps subi
2.5 Les typologies
2.5.1 Trois concepts
2.5.1.1 Imiter l’imprimé
2.5.1.2 Figurer l’espace
2.5.1.3 Tirer profit du web
2.5.2 Trois rapports
2.5.2.1 La transposition
2.5.2.2 La complémentarité
2.5.2.3 L’indépendance
2.5.3 Trois temps
2.5.3.1 Avant
2.5.3.2 Pendant
2.5.3.3 Après
3. Analyse stratégique
3.1 Forces
3.1.1 L’absence de contraintes logistique et spatiale
3.1.2 Le coût moindre
3.1.3 La non-altération des documents exposés
3.1.4 La possibilité d’engager son public
3.1.5 La facilité d’accès
3.1.6 La publicité pour l’institution
3.1.7 Renforcement du discours de l’exposition
3.2 Faiblesses
3.2.1 L’impossibilité de retranscrire une atmosphère
3.2.2 La concurrence entre visite en ligne et visite sur place
3.2.3 L’absence de la fonction sociabilisante du musée
3.2.4 Discrimination potentielle
3.3 Opportunités
3.3.1 L’omniprésence d’Internet
3.3.2 La large diffusion
3.3.3 L’actualité de ce type de pratique
3.3.4 Les nombreux outils web existants
3.3.5 La facilité de collaboration entre institutions
3.3.6 Les contenus inédits
3.4 Menaces
3.4.1 Le vieillissement
3.4.2 La masse de contenus sur internet
3.4.3 L’habileté numérique
3.4.4 L’attention limitée de l’internaute-moyen
3.4.5 Les droits d’auteurs
4. Cas pratique  
4.1 Le Musée Sherlock Holmes de Lucens
4.1.1 Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle et leur lien avec la Suisse
4.1.2 Historique
4.1.3 Nature des collections
4.1.4 Organisation spatiale
4.1.5 Public
4.1.6 Missions et activités
4.1.7 Personnel
4.1.8 Présence en ligne
4.1.9 L’Association du Musée Sherlock Holmes de Lucens
4.2 La Fondation Sir Arthur Conan Doyle
4.2.1 Le fonds Arthur Conan Doyle
4.2.1.1 Thématiques
4.2.1.2 Typologie des documents
4.2.1.3 Consultations
4.2.1.4 Numérisation
5. Conception de la cyberexposition
5.1 Concept
5.2 Thématique
5.3 Public
5.4 Structure
5.5 Navigation
5.6 Scénographie
5.7 Contenus
5.7.1 Visuels
5.7.2 Textuels
5.7.3 Multimédias
5.7.4 Autres
5.8 Graphisme
6. Plan de communication  
6.1 Composants
6.1.1 Objectif
6.1.2 Public
6.1.3 Message
6.1.4 Canaux
6.1.5 Supports
6.1.6 Temporalité
7. Recommandations
7.1 Avant la mise en ligne
7.2 Après la mise en ligne
8. Conclusion et perspectives
Bibliographie
Sources non publiées
Iconographie
Annexe 1: Outils gratuits
Annexe 2: Mindmap
Annexe 3: Bibliographie (partielle)
Annexe 4: Parcours d’exposition
Annexe 5: Croquis papier
Annexe 6: Mood board
Annexe 7: Inventaire (aperçu
Annexe 8: Plan de page (structure)
Annexe 9: Maquette page d’accueil
Annexe 10: Maquette sous-page
Annexe 11: Croquis supports de communication
Annexe 12: Proposition de feuille de route

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