L’expérimentation : un levier pour une mobilité plus durable des actifs ? Exemple de deux actions de sensibilisation

Strasbourg : pionnière dans les mobilités

Intéressons-nous à présent à Strasbourg. Capitale alsacienne, Strasbourg mène une politique des transports qui la démarque des autres villes françaises. Elle est véritablement motrice dans le développement des mobilités alternatives à la voiture individuelle. Depuis janvier 2012, un nouveau PDU (Plan de déplacement Urbain) définit la politique en matière de transport des personnes et des marchandises, la circulation et le stationnement, pour les quinze prochaines années. Le PDU fixe des actions en faveur des modes de transports plus durables.
L’agglomération strasbourgeoise dispose d’un panel varié de possibilités de déplacements. Elle fut par exemple l’une des premières villes françaises à réintroduire le tram en 1994. Celui-ci est devenu le symbole d’une vaste politique de transports publics qui privilégie les alternatives à la voiture. Il est le premier réseau de tram de France, avec ses 69 stations et ses 55 k ilomètres de réseaux. Il permet aux usagers de combiner les différents modes : tram-vélo, tram-bus, tramtrain etc…
Également, première ville cyclable de France, Strasbourg se démarque par sa politique en faveur du vélo. Avec 560 kilomètres d’itinéraires cyclables, 19 000 arceaux de stationnement et 4400 Vélhop à disposition, le vélo est roi dans l’agglomération. Dans cette continuité, le troisième  schéma directeur vélo adopté en 2011 a fixé comme but de doubler la part modale du vélo dans l’agglomération d’ici 2025. Pour cela, des actions sont mises en place. Le développement d’un réseau cyclable nommé Vélostras en est un exemple. Il s’agit d’un projet à haut niveau de service qui se compose de 12 itinéraires desservants en plusieurs axes l’ensemble de l’Eurométropole. Le projet est en cours et sa finalisation est prévue pour 2020.
Il vise à renforcer l’usage du vélo dans la première et seconde couronne et sur les déplacements supérieurs à 5 kilomètres.
D’autres exemples montrent que Strasbourg est active dans le domaine des mobilités.
Souhaitant réduire le nombre de voitures en ville, le stationnement est désormais payant dans de nombreux endroits. La marche est également au cœur de cette dynamique avec « le plan piéton » qui instaure une vraie place à ce mode. Strasbourg fait à ce titre partie des villes françaises les plus « marchées ». La piétonisation de son centre-ville est un vrai atout. La marche est une solution pour les déplacements de moins de 1 km. Au niveau des transports collectifs, l’Eurométropole n’est pas de reste, son réseau est l’un des plus développés et des plus fréquentés de France.
Les orientations prises par la ville de Strasbourg et l’Eurométropole, en font aujourd’hui un vrai exemple d’engagement en matière de mobilités alternatives. Elles constituent des leviers pour tendre vers une mobilité plus durable. Ses actions et ses choix sont des exemples pour les autres territoires. Attachons nous maintenant à énoncer les détails de ma recherche de stage.

Une recherche de stage compliquée et surprenante

Dans cette nouvelle section, je souhaite revenir sur les étapes de ma recherche du stage et les raisons qui m’ont conduite à le réaliser en Alsace.
Au début de l’année scolaire, il est encore difficile de se projeter dans la période du stage. Un enseignement nous est donné durant le premier semestre, pour nous apprendre la rédaction d’un CV et d’une lettre de motivation. La recherche du stage, a pour ma part débuté aux alentours de février. Nous avons tous une idée générale de ce que nous voulons trouver mais parfois la réalité est plus complexe. Je me suis lancée avec une certitude, celle de vouloir rester dans le Tarn, ou tout du moins près d’Albi ou Toulouse. Après plusieurs candidatures spontanées dans des mairies et offices de tourisme près de chez moi, et autant de refus, je compris qu’il fallait envisager un rayon de recherche plus large. Il était clairement difficile de trouver des offres de stage dans un secteur aussi restreint. J’agrandis donc mon périmètre à la France entière, en continuant toujours les candidatures spontanées. J’en entrepris plusieurs dans des zoos, mairies et offices de tourisme mais sans succès. La structure zoo, me plaisait, pour travailler dans un programme de sauvegarde des espèces. Néanmoins, la candidature spontanée ne me donnait pas de grands résultats. Les raisons évoquées, « pas de budget », « pas la possibilité de prendre un stagiaire »…etc. Il me fallait donc absolument trouver des offres de stage.
Le site Réseau-Tee fut mon principal support de consultation d’offres. C’est une plateforme où l’on trouve des offres d’emplois et de stage dans le domaine de l’environnement. Une offre à Paris, m’avait interpellée, elle consistait à attribuer une labélisation clé verte aux établissements hôteliers qui ont une démarche environnementale. Ma candidature ne fut pas retenue, ils avaient besoin d’un stagiaire pour le mois d’avril, mais mon stage ne pouvait débuter qu’à partir de mai. Pendant quelques temps, très peu d’offres ne me correspondaient. Puis mi-avril, via le site Réseau-TEE, une offre de stage en Alsace parue (annexe 10). Elle tournait autour de la thématique de la mobilité. Je devais à présent envoyer mon cv et ma lettre de motivation dans les plus brefs délais. Quelques jours plus tard, on me contacta pour me proposer un entretien. Habitant loin, celui-ci se déroula par téléphone, avec trois personnes. Les quelques notes que j’avais préparées pour l’entretien, m’aidèrent. La réponse ne se fit pas attendre, c’est le jour même, que l’on m’annonça que j’étais prise pour ce stage. Je devais désormais organiser mon arrivée en Alsace et trouver un appartement rapidement, le stage commençait dans deux semaines.

Présentation de la structure d’accueil et des missions

La prise en charge de mon stage de fin d’études a été faite par une chargée de mission plan climat, Virginie FORMOSA, à l’Adéan, le pays d’Alsace du Nord. Le stage a été entrepris sur la thématique de la mobilité durable.

Le pays d’Alsace du Nord comme structure d’accueil

L’Association pour le Développement de l’Alsace du Nord (Adéan) est une association de droit local créée le 28 novembre 1994. L’Adéan assure le portage juridique du pays de l’Alsace du Nord, mis en place en 2003 qui regroupe 11 communautés de communes. De par son étendue, le pays d’Alsace du Nord est le plus grand des pays alsacien et le deuxième par sa population. A l’origine, il résulte d’une volonté des communautés des communes de s’associer pour mener des projets ensemble.
Un pays est un « territoire présentant une cohésion géographique, culturelle, économique et sociale à l’échelle d’une bassin de vie ou d’emploi » (loi Pasqua-Hoeffel du 4/02/95). Il est un cadre pour l’élaboration de projet de territoire. C’est un espace de concertation et de mise en commun des moyens. Il a pour but de fédérer les acteurs comme les collectivités territoriales, les entreprises, les associations, les riverains ou encore les EPCI. Le pays est un échelon territorial particulier. Il ne constitue pas un nouvel échelon administratif et ne dispose pas de compétences propres. Il ne se substitue pas aux intercommunalités et aux communes.
L’Adéan initie et met en œuvre des projets pour le développement du territoire sur les thématiques du tourisme, de l’environnement et de l’innovation. Elle impulse, porte des projets, assure l’animation et la coordination des acteurs.
Les ressources de l’association proviennent essentiellement des 11 communautés de communes qui subventionnent chaque année à hauteur de 0,80 euros / habitant. La Région Alsace, à travers la convention intégrée de développement durable (CIDD) conclut avec l’Adéan, attribue une subvention annuelle de fonctionnement et un appui financier en fonction des projets.
La gestion de l’association et son suivi, ainsi que le développement des actions de l’Adéan sont assurés par un comité directeur composé de 28 représentants issus des communautés de communes, de la région Alsace, du conseil départemental 67 et des députés du territoire (annexe 2). Le président de la structure est monsieur Frédéric REISS, qui est aussi député de la circonscription de Wissembourg.
Il existe également un bureau exécutif restreint, qui est l’instance exécutive et d’animation de l’association. Il se compose de quatre élus qui sont Frédéric REISS, le président, Philippe SPECHT, le vice-président, Hubert WALTER, le trésorier et Denis RIEDLINGER, le secrétaire. Ils se réunissent pour la prise de certaines décisions et lors de réunions d’informations.
Un conseil de développement composé de 18 personnes issues du monde économique, syndical et associatif est parfois invité à titre consultatif, aux décisions des élus.
Une équipe d’animation de cinq personnes est chargée du suivi et de la mise en œuvre des projets et du fonctionnement administratif. C’est auprès d’eux, dans les bureaux de l’Adéansitués à Haguenau, que j’ai fait mon stage.

Un stage sur la thématique de la mobilité durable

Ce stage de fin d’études s’insère dans le cursus du master Gestion de l’Environnement et Valorisation des Ressources Territoriales (GSE-VRT). Il a pour but d’intégrer l’étudiant en situation professionnelle afin de lui permettre de mobiliser les outils, méthodes et compétences apprises tout au long de son parcourus de formation. Mon stage s’est déroulé du 4 mai 2015 au 30 septembre 2015, dans les bureaux de l’Adéan à Haguenau, une commune située au nord de la région. Le temps de travail était fixé à 39 heures hebdomadaires. J’ai partagé le même bureau que ma maitre de stage, ce que je trouve bien, car cela a facilité mon suivi.
Deux missions principales m’ont été données. Celle d’animer le défi « Au boulot, j’y vais à vélo » ainsi que celle de préfigurer un challenge multimodal pour 2016. Ces deux missions furent réalisées en deux temps. Elles ont pour objectif de promouvoir l’usage des modes de transports alternatifs à la voiture individuelle.
La réalisation de mon stage bien que faite dans les bureaux de l’Adéan s’intègre en réalité dans une démarche partenariale dans le cadre du projet « Au boulot, j’y vais à vélo ». L’indemnité de mon stage est intégrée à ce projet et comprend également la préparation du challenge multimodal pour 2016. C’est l’Adéan qui m’a hébergé pour le stage, mais cela aurait pu être aussi un des 12 autres partenaires. Le réaliser dans une structure pays est pertinent car la mobilité est l’un des domaines d’intervention d’un chargé de mission PCET, cela m’a permis notamment de profiter des connaissances de ma maître de stage sur le sujet et de son réseau de contacts.

Le sujet des déplacements domicile-travail

Traiter de la thématique de la mobilité est un sujet plutôt large au premier abord. J’ai fait le choix de me centrer sur la mobilité quotidienne et plus précisément sur les déplacements domicile-travail ou déplacements pendulaires car cette mobilité concerne les actions sur lesquelles j’ai travaillé dans le cadre du stage. La caractéristique propre du déplacement pendulaire est sa répétition dans le temps et dans l’espace, d’où la nécessité de s’interroger sur celui-ci et plus précisément sur ce qui pose question, à savoir les modes qui sont utilisés dans la réalisation de ces déplacements.
Nombreuses sont les expressions qui entourent la mobilité. La mobilité quotidienne peut aussi être appelée mobilité locale. Elle désigne « l’ensemble des déplacements réalisés par une personne pour mener une activité quelconque à moins de 80 km à vol d’oiseau de son domicile et sur le territoire national » . La mobilité locale représente 98,7% des déplacements des Français. Au sein de cette mobilité, différents motifs de déplacement se distinguent, celui domicile-étude , celui domicile-autre , les secondaires et puis celui domicile-travail qui est notre sujet d’étude. Les déplacements pendulaires sont alors un type de déplacement de cette mobilité locale. Celle-ci est donc différente de la mobilité longue distance, où le déplacement est supérieur à 80km du lieu d’habitation et concerne des déplacements à titre professionnel ou personnel (vacances, loisirs, visites…). Cette mobilité n’est généralement pas associée au déplacement domicile-travail, cependant elle n’est pas à exclure.
Ces dernières années, le comportement des Français en matière de mobilité a évolué.
Aujourd’hui, pour se rendre sur son lieu de travail, on passe plus de temps dans les transports et on parcourt plus de kilomètres. En 2008, nous parcourons en moyenne, 14.7 kilomètres et passons 22,6 minutes dans les transports, contre respectivement 9 kilomètres et 20,5 minutes en 1982 . Ces chiffres sont à temporiser car ils sont une moyenne française. Ces évolutions s’accompagnent par un maintien de la voiture comme mode de déplacement principal. Le choix du mode de transport pour se rendre à son travail dépend de plusieurs facteurs qui sont la motorisation, le travail, le ménage, l’offre de transport, la distance entre le travail et l’habitation, le coût du transport etc.
La voiture est de plus en plus présente dans les ménages. En 1982 chacun d’eux disposait en moyenne d’un peu moins d’un véhicule, il en a désormais 1,25 en 2008 . La voiture tend ainsi à devenir un équipement presque individuel. La voiture prédomine donc mais son usage s’est ralenti, cela au profit des transports en commun, du vélo ou encore des deux roues.

L’expérimentation : un levier pour une mobilité plus durable des actifs ? Exemple de deux actions de sensibilisation

Dans cette partie, je présente les deux projets sur lesquels j’ai été missionnée pour le stage.
Ils ont pour objectif de promouvoir les modes de transport alternatif à la voiture. Ces deux actions de sensibilisation ciblent les individus dans leurs déplacements domicile-travail.

Le défi inter-entreprises « Au boulot, j’y vais à vélo ! »

Le recours aux modes doux constitue une des façons de contrer l’autosolisme (fait de se déplacer seul en voiture). Ainsi, nous nous interrogerons dans cette partie à la place du vélo dans les déplacements et à la pertinence ou non d’encourager sa pratique. Après des décennies de baisse, la part du vélo tout comme celle de la marche à pied dans les déplacements quotidiens se stabilise. Il n’est pas toujours évident de troquer sa voiture pour le vélo. Pour ceux qui sont déjà adeptes la tâche est facile, mais pour les autres, c’est souvent une autre histoire. On se laisse souvent dépasser par nos habitudes.
En Alsace, dans le but d’inciter les individus à découvrir le vélo comme moyen de transport pour leur trajet domicile-travail, un défi vélo est organisé chaque année, depuis six ans. Il a été initié au départ par l’association cycliste CADR’ 67, l’ADEME Alsace et le département du Bas-Rhin. Il mobilise aujourd’hui de nouveaux acteurs du territ oire. Cette année, l’Eurométropole a décidé de se scinder de l’organisation du défi vélo, pour organiser le sien de son côté, sous le nom « Au boulot à vélo ». Cette séparation résulte d’une volonté de l’Eurométropole d’être plus libre et d’avoir plus de facilité dans l’organisation de son propre défi. Le reste du territoire alsacien organise donc le sien, le défi «Au boulot, j’y vais à vélo !».
C’est de celui-ci dont nous parlerons et pour lequel j’ai été missionnée.

Une action solidaire ciblant les trajets domicile-travail

Le défi « Au boulot, j’y vais à vélo ! », est un défi inter-entreprises à destination des structures de trois salariés et plus (entreprises, administrations, associations…) implantées sur tout le territoire alsacien, hors Strasbourg Eurométropole.

Une démarche partenariale

Le défi « Au boulot, j’y vais à vélo ! » est le fruit d’un partenariat avec les partenaires suivants : Région Alsace, ADEME Alsace, CCI Alsace, Association cycliste CADRes Colmar, Conseil départemental du Haut-Rhin, Grand Pays de Colmar, Pays de la région mulhousienne, Pays d’Alsace du Nord, Pays d’Alsace centrale, Pays Bruche Mossig Piémont, Mulhouse Alsace agglomération, Syndicat Mixte pour le Sundgau. Avec comme porteur du projet, le Pays Rhin Vignoble Grand Ballon. Cet aspect est très important car ces différents acteurs ont été des relais directs dans leur territoire.
Les pays particulièrement, ont joué un rôle de relais, ils ont été l’échelon principal de relais d’information. Leur bonne connaissance des entreprises, associations et collectivités de leur territoire leur permet de communiquer plus aisément. Il faut noter cependant que tout le territoire n’est pas représenté, le Pays Saverne Plaine et Plateau, le Pays de Saint Louis et des
Trois Frontière et le Pays Thur Doller, n’ont pas participé au défi. Ils ne faisaient donc pas partie des partenaires, cependant les structures de leur territoire qui souhaitaient participer,étaient acceptées.
L’ensemble des 13 partenaires ont été co-organisateurs du projet. Parmi eux, 10 ont alloué une subvention financière au projet, ce qui a permis d’obtenir une enveloppe totale de 31000 euros pour l’organisation du défi. Ce projet se place en synergie avec les démarches Plans Climat, la démarche Planète 68 du Conseil Départemental du Haut-Rhin, la démarche mobilité de l’ADEME, la démarche de mutualisation de la région Alsace et la démarche de développement durable de la CCI.
Une démarche partenariale lorsqu’elle est bien menée est un atout pour la réussite d’un projet.
Elle a en tout cas bien fonctionnée pour l’édition 2015 du défi vélo. On peut cependant noter que chaque partenaire n’a pas eu le même degré d’implication. Certains ont été plus actifs que d’autres. Les pays ont été par exemple les plus impliqués car ils représentaient les relais de communications principal du défi, mais même entre eux chacun n’a pas mené la même charge de travail, ceci s’expliquant par le fait que tout le monde ne disposait pas du même temps à consacrer au relais de l’évènement, car cela se rajoutait à leur agenda. Plus généralement, l’instauration d’un comité restreint de travail m’a parue efficace pour mener au mieux le projet et avancer dans les démarches. Parler des partenaires est essentiel pour expliquer la réalisation de ma mission de coordination qui a été placée sous le signe de la communication et de l’animation.

Pourquoi réaliser un challenge multimodal en Alsace ?

La pratique de la multimodalité n’est pas suffisante en Alsace. Pourtant, la région dispose d’un fort potentiel de développement. La multimodalité est souvent liée à l’accès aux grandes agglomérations et aux déplacements les plus longs, avec une combinaison voiture et train ou transports urbains. La réalisation d’un challenge mobilité représenterait une occasion de mettre en lumière l’ensemble des modes de transports disponibles et leur connexion sur le territoire afin de démontrer qu’il est possible de se déplacer autrement que seul au volant de sa voiture. Au-delà du challenge, développer l’intermodalité serait un levier pour optimiser les déplacements et réduire la prédominance de la voiture. L’idée n’est pas de supprimer définitivement la place de la voiture, mais à long terme, favoriser une utilisation plus raisonnée.
Chaque mode de transport a sa pertinence, le but étant que chaque individu trouve la combinaison qui lui convienne le mieux.
Nombreux sont les individus qui n’osent pas changer leur pratique, soit par méconnaissance des autres moyens de transport soit car leurs habitudes sont bien ancrées. Le challenge représenterait ainsi un levier pour rendre la multimodalité attractive et sensibiliser aux modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle. Lorsque le challenge est terminé, l’objectif n’est pas de se dire que l’on veut que tout le monde change sa manière de se déplacer, mais au moins grâce à un évènement expérimenter et se faire son propre avis. De plus, la réalisation du défi « Au boulot, j’y vais à vélo ! » a fait ses preuves et a démontré qu’il permet aux nonconvaincus du départ d’avoir une représentation différente à l’arrivée. Dans la mesure où l’organisation de ce challenge sera une première, on peut espérer que la curiosité et la nouveauté, donnera l’envie au plus grand nombre de participer.
Planifier un challenge multimodal en Alsace, résulte d’une volonté de l’ADEME. En effet, plusieurs régions en France réalisent déjà depuis quelques années un challenge multimodal, nommé challenge mobilité. Il s’agit de la région Rhône-Alpes, la région Picardie et la région Aquitaine. Il est porté dans ces régions par l’ADEME régionale. L’ADEME Alsace souhaite ainsi à son tour réfléchir à la concrétisation de son propre challenge régional.
Pour débuter la réflexion sur un challenge multimodal applicable à l’Alsace, ma première démarche a été d’étudier les évènements semblables en France. L’intérêt était donc de voir comment il est coordonné sur ces territoires et qu’elles en sont les modalités. Pour cela, je me suis d’abord attachée à visiter leur site internet et à noter leurs modalités. Afin de recueillir des informations plus précises et avoir des réponses à des questions relatives à l’organisation, je pris contact avec les référents ADEME région de ces challenges.

Proposition de structuration de l’évènement

Il n’est pas possible à ce stade de réflexion, de définir précisément qu’elles seront les modalités du challenge multimodal pour 2016. Je peux néanmoins faire des préconisations qui serviront de bases de travail aux futurs partenaires du projet après mon départ du stage.
La réunion de bilan du défi vélo organisée le 25 août 2015, a été l’occasion pour moi de présenter mes premières réflexions sur un futur challenge multimodal en Alsace. Contrairement aux ambitions du début, certains partenaires, comme les pays ne souhaitent finalement pas relayer en 2016, ce type de challenge, préférant renouveler un défi vélo et optimiser ce qui a déjà été fait cette année. Les incertitudes sur le devenir de la région avec sa refonte en 2016, avec la fusion de l’Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine n’est également pas propice pour démarrer ce type de projet. L’idée n’est pas abandonnée pour autant, car d’autres acteurs pourraient organiser ce challenge, comme l’ADEME Alsace, la région et les AOT qui sont intéressées. Mais la question des financements se pose, car un tel projet pour qu’il soit dynamique nécessite un certain budget.
Ne pouvant pas me positionner à l’heure actuelle sur la possible gouvernance d’un challenge multimodal, nous pouvons commencer à étudier les modalités qui structureront potentiellement son organisation. Tout d’abord, sur quel territoire intervenir en 2016, la région Alsace ou la grande région ? L’échelle de l’Alsace est plus pertinente pour une première réalisation, car il est plus simple pour commencer, de le tester sur un territoire de taille convenable. De même, à qui confier la gestion de la communication et de l’animation ? Par un prestataire comme la région Rhône-Alpes cela pourrait être intéressant et moins lourd en charge de travail pour les organisateurs, mais cela représente par contre un coût financier. Faire appel à un stagiaire ou à une personne en contrat en alternance est aussi envisagé. Sur les aspects propres au challenge, l’objet resterait les trajets domicile-travail, incluant le télétravail. L’ensemble des structures du territoire pourraient participer. Plusieurs modes d’inscriptions sont possibles, soit seule la structure qui s’inscrit via internet, soit la structure s’inscrit et ensuite chaque salarié voulant participer s’inscrit individuellement. Cette dernière modalité me semble plus appropriée, notamment pour mieux engager les individus mais aussi pour faciliter le retour des résultats et donc alléger la charge de travail du référent structure. La période du challenge est également un élément important. L’idée première serait de l’organiser durant la semaine de la mobilité en septembre, comme c’est le cas pour d’autres challenges mobilité, or elle ne semble pas être si adaptée que cela. Cela voudrait dire que la partie communication sur le challenge et les inscriptions des structures se feraient en été, cela ne serait pas favorable d’un point de vue communication car les entreprises sont en congés. La durée du challenge est aussi en prendre en compte, dans d’autres régions elle est soit d’une journée soit d’une semaine.
Dans un dernier temps, il m’a été demandé de penser le cahier des charges d’un site internet propre à l’évènement. Les modalités définies ci-après, sont une proposition de structuration du site internet. Pour cela, je me suis appuyée des sites internet des autres challenges. Le site du défi vélo (defi-jyvais.fr) pourrait être enrichi par un volet challenge mobilité.

Le changement de comportement : un processus complexe qui prend du temps

Les initiatives de sensibilisation sont des outils intéressants pour accompagner le changement de comportement, mais celui-ci prend du temps, car les habitudes et les représentations sont très ancrées dans nos pratiques.

Le choix du mode de transport : entre habitudes et représentations

Le choix d’un mode de transport renvoie à la fois à des critères techniques mais aussi à des critères plus subjectifs comme les habitudes et les représentations.
Choisir tel ou tel mode de déplacement, répond dans un premier temps à des déterminants techniques. La localisation a un impact sur le choix modal. Par exemple, le phénomène d’étalement urbain de ces dernières années, a été possible par et pour l’automobile.
L’éloignement des habitations des centres urbains et des lieux d’activités a contribué à allonger les déplacements entre le domicile et le travail. Or, le temps et la distance du trajet sont souvent déterminants dans le choix modal. Les individus se fixent généralement un temps de transport à ne pas dépasser, on parle de budget-temps. Le gain de temps gagné par l’amélioration des systèmes de transport, n’est pas réinvesti dans la réalisation d’activités mais utilisé pour habiter plus loin. D’où une augmentation des distances parcourues. Une personne qui souhaite recourir à l’intermodalité, pourra être freinée si la chaîne de déplacement rencontre des difficultés ou n’est pas performante (retard, problème de changement, mauvaise interconnexion des modes…) et ainsi inciter à prendre la voiture pour aller au travail. De même, si la desserte en transport en commun est insuffisante, posséder une voiture devient obligatoire. Selon où l’on habite, l’offre modale n’est pas toujours bien développée.
D’autres déterminants plus subjectifs interviennent dans le choix individuel du mode de transport. On distingue à ce sujet, une différence de perception entre les hommes et les femmes,
ces dernières étant plus sensibles à la cause environnementale et plus volontaires pour utiliser un autre mode de transport que la voiture. On observe aussi, une banalisation de la voiture dans le cycle de vie. Elle constitue par exemple un rite de passage, avec le permis à 18 ans. Elle est alors associée à la liberté, à l’autonomie, au passage dans le monde adulte. L’automobile s’inscrit très tôt dans les habitudes, ce qui rend plus difficile de s’en détacher par la suite. Par ailleurs, le passage dans la vie active est favorable à l’utilisation de la voiture. Elle devient même nécessaire quand elle est un outil de travail. Les entreprises encouragent aussi à son usage, en mettant à disposition une place de parking. De plus, le changement de statut familial pousse à l’acquisition d’une voiture, comme l’arrivée d’un enfant, l’installation d’un couple.
Le vécu et le ressenti des modes permettent de comprendre l’attachement ou le renoncement de se déplacer avec tel ou tel mode de transport. Il existe en effet un vrai attachement à la voiture, soit parce qu’elle a une valeur sentimentale (premier achat, don de sa famille etc.), soit parce qu’elle est considérée comme plus pratique. Les transports en commun sont par exemple, souvent perçus négativement (promiscuité, stress…). La notion de confort entre alors en jeu.
Le déplacement est vécu affectivement, il n’est pas juste un moment banal dans la journée. On veut faire en sorte que ce temps passé dans les transports soit agréable ou en tout cas le moins pénible possible.
Au final, les raisons de l’inaction sont multiples, car l’automobile reste pour beaucoup une évidence dans le choix modal. Banalisée dans notre quotidien, nous avons du mal à nous en détacher. Mais ces représentations, habitudes et méconnaissances que nous avons des autres systèmes de transports peuvent être dépassées, lorsque l’on essaye par soi-même et que l’on se forge son propre avis.

 

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Table des matières
Préambule 
Introduction 
I/ La problématique des déplacements domicile-travail dans une région très mobile 
A/ Le dynamisme strasbourgeois au cœur des mobilités en Alsace
1. État des lieux du transport en Alsace
2. Strasbourg : pionnière dans les mobilités
B/ Une recherche de stage compliquée et surprenante
C/ Présentation de la structure d’accueil et des missions
1. Le pays d’Alsace du Nord comme structure d’accueil
2. Un stage sur la thématique de la mobilité durable
D/ Le sujet des déplacements domicile-travail
II/ L’expérimentation : un levier pour une mobilité plus durable des actifs ? Exemple de deux actions de sensibilisation
A/ Le défi inter-entreprises « Au boulot, j’y vais à vélo ! »
1. Une action solidaire ciblant les trajets domicile-travail
2. Une démarche partenariale
3. Quand coordination rime avec animation et communication
4. Résultats : une participation en hausse, mais une action à étoffer
B/ Le challenge multimodal : un projet en réflexion pour 2016
1. Intermodalité, multimodalité : de quoi parte-t-on ?
2. Pourquoi réaliser un challenge multimodal en Alsace ?
3. Sollicitation des partenaires potentiels
4. Proposition de structuration de l’évènement
C/ Le changement de comportement : un processus complexe qui prend du temps
1. Le choix du mode de transport : entre habitudes et représentations
2. Le passage à l’acte : une étape importante dans le changement de pratique des mobilités
III/ Bilan : un stage riche en apprentissages et découvertes 
A/ Un suivi régulier de mon travail
B/ Difficultés rencontrées et solutions apportées
C/ Une expérience professionnelle et personnelle
D/ Le métier de chargé de mission plan climat, un acteur du développement local
Conclusion 
Glossaire 
Bibliographie 
Annexes

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